27 février 2007

« Fragments de Nice » : le livre

Ce jour est un grand jour (pour moi...). Mon éditeur parisien a eu la délicate attention de m'envoyer en avant-première quelques exemplaires de « Fragments de Nice » qui pourtant ne sera disponible en librairie qu’aux alentours du 15 mars.

Même si je connais bien le texte (!), je ne suis pas peu fier de parcourir le produit fini. La maquette est magnifique, la préface de Claire Legendre lumineuse (*). C’est que j’ai toujours rêvé d’écrire un livre qui ne soit ni (directement) politique, ni universitaire. Aujourd’hui, c’est fait. C’EST FAIT.

Autre motif d’intense satisfaction, ces « Fragments de Nice » sont aussi une sorte de pied de nez aux médiocres xénophobes qui ne manquent jamais une occasion de rappeler que je ne suis pas Niçois de naissance. Et alors ? Ma réponse est là. Comme dit la chanson, « être né quelque part est toujours le fruit du hasard ». Aimer une ville, c’est y vivre, y aimer, y travailler, y militer, sans jamais oublier qu’elle appartient au Monde avec ses fulgurances et ses laideurs.

Deux rendez-vous me permettront d’expliquer tout cela.

Le samedi 17 mars, le livre sera officiellement lancé à la Librairie Masséna de 16 heures à 19 heures autour d’une dédicace.

Le mercredi 11 avril, c’est à la FNAC que sera organisé un débat autour du livre.

En attendant ces rendez-vous (et probablement quelques autres), voici les premières et dernières phrases du Fragment 1 :

« Quarante-deux ans. Quarante-deux ans déjà.
L’Arc-en-Ciel n’a pas changé ».
Immeuble-quartier au cœur de Pasteur, il égraine toujours son chapelet de constellations : Croix du Sud, Grande Ourse, Astrée, Gémeaux…
Dans les années soixante, années béton, années pognon, un seul promoteur avait à Nice la tête dans les étoiles et ce fut le nôtre.
»

(…)

« J’ai douze ans et ma vie commence dans cette ville inconnue et mystérieuse qui pourtant me tend les bras.
C’est que cette ville est le monde.
Et désormais le monde m’appartient.
»



(*) Samedi 3 mars à partir de 19 h, Claire Legendre et Jérôme Bonnetto fêtent la sortie de leur livre "Photobiographies" au Théâtre de l'Alphabet (10 Bd Carabacel - 04 93 13 08 88). Au programme : lecture, cocktail, signature. Entrée libre.

26 février 2007

Les villes de grande solitude


Comme nous l’avions promis avec JFK, nous sommes retournés voir les commerçants de la République, forts du dossier et des statistiques que nous avions recueillis dans la semaine, pour expliquer aux médias la situation et notre démarche auprès du Préfet et du Directeur départemental de la Police. Il s’agit pour nous de stigmatiser le chantier (mal tenu), les indemnités (injustement distribuées), et l’insécurité (endémique) : trois « hic » de taille !

Au delà de la République, je rappelle que, depuis 2001, Nice plurielle ne cesse de dénoncer et de se battre contre la fin annoncée du commerce indépendant à Nice, sous toutes ses formes.

Pour commencer, il y a bien sûr les commerces de proximité, populaires et producteurs de lien social. Je me souviens d’une bataille homérique, menée avec Lucien Fouques, pour empêcher – malheureusement momentanément – l’ouverture des grandes surfaces le dimanche matin à Nice nord. Aujourd’hui, le chantier du tramway donne le coup de grâce à beaucoup d’entre eux.

Ensuite, comment ne pas évoquer la disparition de ces petits joyaux que sont les cités marchandes niçoises, une disparition bien souvent encouragée au nom de la modernité ou de projets immobiliers comme à la Buffa.

Enfin, la situation des marchés est également désespérante. Dans quel état, par exemple, va-t-on retrouver le marché de la Libé après deux déménagements successifs ?

La Municipalité fait tout, malgré les dénégations du maire lorsque je l’interroge sur ce point en Conseil municipal, pour transformer Nice en une ville à l’anglo-saxonne, où, à 17 heures, on abandonne la place à la désespérance sociale et à la délinquance (j’ai encore le souvenir cuisant d’une agression en plein centre ville en fin d’après-midi à Pretoria, en Afrique du sud…).

Nous ne voulons pas que Nice devienne une « ville de grande solitude », mais reste une cité vivante où la rue n’est ni un zoo, ni une jungle, mais un espace public, convivial et fraternel. Et ce n'est pas parce que ma permanence a été cambriolée ce week end que je tiens ce langage...! D'ailleurs, je vous rassure : on n'a pas volé les tracts de Ségolène !

24 février 2007

Aretha après Ségo

Abandonnant lachement Mariluz Nicaise et JFK à la Canca au beau milieu d'une séance de travail sur l'extension du tramway à Nice, je rejoins Acropolis pour la premiere réunion locale depuis Villepinte. Trois cents militants plutôt sereins ont répondu à l'invitation de la Fédération. A l'évidence chacun a apprécié le contenu du pacte présidentiel ainsi que le changement de staff de l'équipe de campagne. Car, comme me l'affirme un militant chevroné : "il était temps car ce n'est pas avec une équipe de deuxième division qu'on gagne la Coupe du monde..."

Les orateurs qui se succèdent à la tribune traduisent également cette volonté de rassemblement tout en faisant des efforts de pédagogie. La réunion me semble utile.

En ce qui me concerne je fais une intervention qui vise à mettre en perspective les propositions du Pacte Présidentiel dans le domaine des Institutions et de l'Europe.

Sur les Institutions, j'insiste sur le fait que dès l'automne un référendum (de l'article 11) permettra une importante évolution de la Ve République (constitutionnalisation de la laïcité, suppression de l'article 49-3, saisine du Conseil Constitutionnel par les citoyens, droit de vote pour les étrangers...). Ce volontarisme est nécessaire car les réformes institutionnelles qui ne se font pas pendant l'état de grâce ne se font plus.

Sur l'Europe, les propositions du Pacte permettent à la fois de relancer le processus en panne depuis le référendum tout réorientant l'Union vers plus de social, de gouvernance économique et de politiques communes. De quoi réconcilier les ouistes et les nonistes.

Il est 22h30 quand, après un dernier portrait de famille (recomposée), je file vers le Méridien car je suis invité à la soirée du Syndicat des Agences de voyage.

Ma surprise est grande lorsque, pénétrant dans le salon d'honneur, je me trouve presque nez à nez avec une superbe chanteuse noire qui interprète avec beaucoup de sensualité la mythique chanson d'Aretha Franklin :"Freedom"... De Ségo à Arétha le parcours initiatique est impressionnant, mais ces petits télescopages culturels ne font-ils pas le sel de la vie ?

Alors pourquoi pas ?

"You need me and I need you
without eachother there ain't nothing people can do
freedom ! freedom ! yeah freedom !
"

... Si c'est Aretha qui le dit !

21 février 2007

Patrimoine stories

Présent comme chaque année à l’assemblée générale de la société d’Agriculture, je constate avec ravissement que les murs de la salle de réception annoncent la prochaine restauration du Palais de l’Agriculture, joyau architectural du début du siècle lové au cœur de la Promenade des Anglais à hauteur de Magnan. C’est que, pendant des années et des années, avec les sociétaires, JFK et quelques autres, nous nous sommes battus pour éviter la démolition de cette petite merveille par une municipalité vandale, prête à tout pour quelques profits immobiliers.
Tout en écoutant un des responsables de l’association affirmer que le futur maire de Nice était sûrement dans la salle (la vérité m’oblige à dire que les élus étaient peu nombreux…), je me remémore pour le plaisir quelques belles batailles patrimoniales. Des batailles pour conserver « ces repères qui permettent de s’arrimer dans l’éther du temps qui passe… ».

- La plus ancienne nous avait permis de sauver la façade du Palais de la Méditerranée. Je n’étais à l’époque qu’un simple militant, mais j’avais participé avec passion à la lutte de quelques associatifs et d’une poignée d’élus de gauche emmenés par Séraphin Pinto et Michèle Matringe pour que Jack Lang le classe malgré l’opposition de Médecin.

- La plus personnelle fut celle qui me vit consacrer quatre années de mon mandat de conseiller général à la sauvegarde de cette gare du Sud si chère au cœur des niçois. Avec Momo Rafai et Louis Delaneff dans le quartier, et Wanda Diebolt au ministère, le combat fut rude mais la victoire, actée par un ministre UMP, fut éclatante. Les Niçois qui n’ont pas la mémoire courte m’en parlent encore souvent.

- La plus spectaculaire restera celle du Port même si la dimension du projet était telle que l’aspect patrimonial (le quartier du Port défiguré) n’était pas la seule raison de notre hostilité. Avec Paul Cuturello, nous nous sommes opposés dès l’origine à cette version made in CCI de « La croisière s’amuse ». L’issue de la confrontation fut longtemps incertaine car la Région soutenait le projet. Nous fîmes donc le voyage de Marseille pour convaincre Michel Vauzelle et, avec l’aide du comité de quartier et… des posidonies, l’affaire fut pliée !

- La plus décevante, c’est quand, après des mois de mobilisation, nous vîmes avec JFK le Castel des deux Rois réduit en un petit tas de pierres par une pseudo fausse-manœuvre d’un engin de chantier. Ce jour-là, j’avais accusé le Maire de « non assistance à patrimoine en danger » devant les caméras de France 3. La formule a fait mouche et colla longtemps à la peau de Jacques Peyrat.

Maintenant c’est vers l’avenir qu’il faut diriger nos regards. Réfléchissons à quelques challenges patrimoniaux pour le prochain mandat : vos suggestions seront les bienvenues. En attendant, je vous soumets la mienne : supprimer l’absurde mur de la honte que représente le parking de la promenade du Paillon afin de permettre à la ville de se réconcilier avec elle-même.

20 février 2007

Pilatte va devoir trancher

« Six minutes » de M6 : les élus de Nice Plurielle au Tribunal Administratif

M6, France 3, la presse écrite, les radios, les photographes : le moins que l’on puisse dire est que les journalistes ont largement répondu à mon invitation et à celle de Nice Plurielle pour une conférence en plein air sur la terrasse baignée de soleil qui jouxte le Tribunal administratif de Nice.

Il s’agissait de présenter à la presse notre recours contre l’attribution du terrain Sulzer à un groupe privé pour construire un hôtel de luxe.

Si les quatorze conseillers municipaux de Nice Plurielle se sont mobilisés en cosignant ce recours, c’est qu’à l’instar du dossier du tramway, l’affaire du terrain Sulzer est révélatrice des mœurs relâchées de l’équipe en place.

Il y a plus de quinze ans, Jacques Médecin, qui n’a pas eu que de mauvaises idées, a exproprié ce fameux terrain Sulzer situé idéalement en bord de mer pour construire une mairie digne de la cinquième ville de France. Jusqu’à une période récente, plus personne – et surtout pas le maire actuel – ne se préoccupa de ce terrain transformé en parking de bus. Probablement le parking de bus le plus glamour du monde !

Pendant ce temps, Jacques Peyrat s’acharna à vouloir construire une méga mairie à la place de la Gare du Sud, déclanchant une vaste querelle patrimoniale qui se termina par notre succès avec l’aide des associations et du ministre de la Culture.

Enfin, il y a à peu près deux ans, le maire décida de céder Sulzer pour y faire construire un palace, détournant ainsi la vocation naturelle de ce terrain municipal.

Mais les conditions d’attribution étaient si peu claires que le contrat fut suspendu et deux collaborateurs importants du maire mis en examen. Sans attendre la décision de la justice, la majorité municipale, décidément impatiente, relança l’affaire en attribuant dans la précipitation une nouvelle fois le terrain à un autre groupe hôtelier.

C’est cette décision que nous attaquons pour elle-même (non-respect du droit au sol et du cahier des charges, déséquilibre économique au détriment de la Ville), mais surtout pour laisser à la prochaine équipe l’opportunité de construire enfin cette mairie tant attendue par les Niçois.

Il revient donc maintenant aux juges du boulevard Franck Pilatte de trancher dans le sens de l’intérêt général. Nous n’en doutons pas.

17 février 2007

La République est en danger !

Après mon troisième mariage de la semaine (Amira et Mohamed succédant à Christine et Jean lundi, et à Vilma et Maxime mercredi), je rencontre avec l'ami JFK, les commerçants de la rue de la République.

L'accueil est très chaleureux comme à chaque fois que je me rends dans les quartiers est de la ville (proches de Pasteur et de la Gendarmerie où j'ai longtemps habité). Par contre la rue est encore plus sinistrée que lors de mon dernier passage. Alors que le chantier touchait normalement à sa fin, "on" s'est aperçu que la dalle posée pour supporter le tramway n'est pas à niveau... Au-delà de ce problème, qui aurait dû être traité en début de chantier et qui met en danger les commerces riverains susceptibles d'être inondés à la première pluie, je peux vérifier, avec Jean-François, l'incroyable désinvolture de la mairie vis-à-vis des difficultés de nos concitoyens. Plus tôt dans la semaine nous avions fait le même constat avec Dominique en faisant le tour des commerçants de Borriglione également traités en mineurs incapables malgré, là aussi, un problème de dalle trop élevée.

En fait, le chantier du tramway est un condensé des turpitudes du "peyratisme". Ainsi, sans ordre préférentiel (!) :

- le mépris : la vie des niçois n'est qu'une valeur d'ajustement pour les "bâtisseurs visionnaires" de la majorité municipale (rappelons par exemple l'incroyable affaire du 51, avenue Borriglione) ;

- le gaspillage : opérations de pure communication comme le petit voyage du tram en décembre qui a coûté une fortune aux contribuables en retardant le chantier ;

- l'incompétence : aucune vue d'ensemble, chacun travaille de son côté, l'expérience des autres villes n'est pas prise en compte, les chantiers sont mal tenus, les fonctionnaires compétents souvent sur la touche ;

- la malhonnêteté : l'affaire Monleau a démontré que la CANCA, maîtresse d'œuvre du tramway, était surtout une machine à écarter l'opposition, laissant ainsi le champ libre à toutes les dérives ;

- la fébrilité : il faut toujours, au nom d’une prétendue urgence (en fait électorale), se précipiter ; du coup, comme on dit, « le travail n’est ni fait ni à faire ».

La quinzaine de commerçants auxquels nous avons rendu visite, nous confirmeront, par ailleurs, vivre dans un climat d'insécurité croissant et ne plus attendre que deux choses : la fin du chantier et les… élections municipales. Qu’ils soient rassurés : Nice plurielle sera présente au rendez-vous.
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ELECTIONS PRÉSIDENTIELLES - ELECTIONS LÉGISLATIVES
VOIR L'INTERVIEW DE DOMINIQUE BOY-MOTTARD SUR NICETELEWEB
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14 février 2007

De Rascar Capac à Plékszy-Gladz

Entre deux réunions pré-présidentielles, j'ai profité d'une petite plage de liberté dans un week-end parisien bien rempli pour filer du côté de Beaubourg visiter, en bon tintinophile, l'exposition Hergé.

Une fois de plus j'ai été bluffé par le phénomène Tintin. On dit généralement que les fans du petit reporter à pantalon de golf ont entre 7 et 77 ans. Je peux témoigner que ce Dimanche, sous la pluie, parmi les centaines de visiteurs qui font la queue, nombreux sont ceux qui ont moins de 7 ans. Nombreux aussi ceux qui ont plus de 77 ans. Avec, dans les yeux, la même passion. Plus tard sous les cimaises d'une expo pourtant médiocre, l'excitation sera à son comble et chacun communiera dans une véritable tintinmania.

Je ne sais pas si nous avons tous quelque chose de Tennesee, mais je suis certain que nous avons tous... quelque chose de Tintin ! C'est ainsi que je reproduis périodiquement une scène du « Temple du soleil » : en fac de lettres une cellule doit régulièrement être réactivée pour assurer l'éclairage de mes amphis ; à cette occasion, il me plait de rejouer la scène de l'éclipse en appelant Pachacanac à la rescousse. Mes pourtant très jeunes étudiants, généralement, comprennent.

Pour évoquer le malstrom d'images, de scènes, de personnages qui se bousculent dans ma tête, je vous livre le résultat d'un petit exercice d'écriture automatique directement inspiré par Tintin…

La momie de Rascar Capac, la maquette de la Licorne, la portière de la voiture sciée pour échapper aux gangsters, le rhinocéros explosif, la marche d'escalier brisée à Moulinsart, la plainte du yéti, le chinois fou au sabre tournoyant, le petit sparadrap voltigeur, le Karaboudjan, le peu ragoûtant guano, les sarcophages en attente, le whisky bulle en apesanteur, le lama fâché qui « toujours fait ainsi », Lampion et Abdallah, les deux têtes à claques, Muller et Rastapopoulos, les odieux, Tchang et Zorrino, les gavroches exotiques, le suicide de Wolff... J'en passe et des meilleures. Chacun peut aussi se livrer à ce salutaire petit exercice : why not ?

Mais mille millions de mille sabords, par les moustaches de Pleksksy-Gladz, que le grand cric me croque, j'allais oublier les jurons du capitaine : Phylloxéra, topinambours, vermicelle, anthropopithèque, iconoclaste, moule à gaufres, nyctalopes, espèce de logarithme, ectoplasme, sapajou, zouave, cloporte, coléoptère, coloquinte, zigomar... Si je n'avais pas peur de mélanger les genres je dirais bien : ça c'est du brutal !!!

12 février 2007

Le tour de chauffe est terminé

Photo Dominique Boy-Mottard - Villepinte 11/02/2007

Après un détour, la veille, par la mairie du XXe arrondissement, j'étais à Villepinte avec une petite délégation niçoise pour assister au vrai départ de la campagne de Ségolène Royal. Comme les quinze mille participants, j'avais une candidate ; deux heures après, nous avions une candidate et un programme. Ce qui n'est pas vraiment superflu pour une campagne présidentielle...

Que ce programme reprenne, avec une lecture plutôt à gauche, les fondamentaux du projet du PS me rassure quelque peu. Fidèle à l'enseignement de François Mitterrand, je suis de ceux qui pensent qu'il vaut mieux rassembler son camp avant de penser au second tour.

Bien sûr il reste à expliquer le financement de ces mesures et surtout leurs conséquences fiscales.

Bien sûr le programme présenté aurait pu se dispenser d'intégrer quelques scories démagogiques comme l'encadrement militaire (rejeté par les travailleurs sociaux... et les militaires !), l'affaiblissement de la carte scolaire (qui a plutôt besoin "d'ordre juste") et les jurys citoyens (où ? comment ? pourquoi ?).

Mais tel qu'il a été présenté, il est cohérent et conforme à l'impérative nécéssité qui incombe à la gauche de cliver aprés un mandat de remise en cause des acquis sociaux.

Ce programme est un bon programme. Il convient désormais que Ségolène Royal le décline et l'incarne. Qu'elle l'incarne surtout. Une présidentielle est un élan, une dynamique, un désir... d'avenir ! A notre candidate de jouer. Sur ce que j'ai vu à Villepinte, elle en a les capacités. Les Niçois pourront bientôt juger sur pièces puisqu'elle a promis un beau meeting dans notre ville. Le premier d'un candidat socialiste depuis Mitterrand... Tout un symbole !

09 février 2007

Il faut soutenir la candidature de Nice


Ce vendredi, au Conservatoire, avait lieu le lancement officiel de la candidature de Nice à l’obtention du titre de capitale européenne de la culture réservé à une ville française en… 2014.

N’étant pas amateur de ce genre de grand-messe, ma présence était plutôt exceptionnelle. Mais l’enjeu justifie cette entorse à ma conception de l’élu de terrain.

Depuis 2000, c’est-à-dire depuis la campagne des municipales, je n’ai cessé de dire que Nice est une grande ville européenne et méditerranéenne, une grande ville de culture , qui n’attend qu’un peu d’imagination et de volontarisme des pouvoirs publics pour enclencher sa « movida »…

Cette candidature est justement un moyen de tirer la ville "vers le haut", en associant – dans l’esprit de la démarche de l’Union Européenne – l’ensemble de la population dans la diversité de ses quartiers autour d’un beau projet culturel.

Aussi, ce vendredi, il n’est pas anormal de retrouver une délégation significative de Nice Plurielle avec, à mes côtés, Michèle Matringe, Simone Monticelli et Mari-Luz Nicaise.

Cela dit, l’équipe municipale actuelle n’est peut-être pas la « Dream team » souhaitée pour mener à bien ce projet. Mais il faut bien faire "avec" si nous voulons recueillir les fruits d’un éventuel succès d’une vie future (!).

Après cette première présentation, la candidature de Nice me semble s’appuyer sur deux points forts :
- le couple Jean Nouvel (Président) – Bernard Faivre d’Arcier (directeur artistique) est un incontestable gage de crédibilité ;
- la démarche (projets ciblés) et les thèmes retenus (la lumière, l’esprit du baroque, le vivant et l’artificiel, les arts du rivage) sont particulièrement attrayants.

A l’inverse, le comité de soutien me semble trop niço-niçois pour emporter l’adhésion. La faible implication des responsables politiques est également de mauvais augure. Le discours du maire était très plat et l’adjoint… à la culture s’est contenté d’une envolée lyrique sur les retombées financières de l’opération.

Par ailleurs, le cinéma, point fort de notre patrimoine culturel, semble absent du projet. Certes, "l’immense" Georges Lautner (réalisateur des Tontons flingueurs…) était à la tribune, mais sa caution risque d’être insuffisante pour valoriser ce qui est pourtant, pour la candidature de Nice, un point fort.

Jean Nouvel est donc un peu dans la position de Frédéric Antonetti. Avec une équipe moyenne, il va falloir battre Lyon, Marseille, Saint Etienne et Toulouse. Mais pour la capitale européenne de la culture, il ne s’agit pas d’éviter de descendre en deuxième division, mais bel et bien de gagner la Champions League…

A nous d’avoir la foi des supporters.

08 février 2007

Et un, et deux, et trois débats participatifs

Malgré le temps chagrin et la proximité du rendez-vous de Villepinte, une trentaine de participants ont répondu à l’invitation de Dominique et de la section Nice Mangion pour un débat participatif sur « La lutte contre les violences et les insécurités ». Parmi eux, on trouve de nombreux travailleurs sociaux et un militant du MRC.

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il ne faut pas dissocier la question de la sécurité du contexte économique et social. Unanimité également pour admettre qu’il existe déjà beaucoup d’instruments fiables pour lutter contre la délinquance. Seuls manquent cruellement les moyens et la volonté politique. Réhabilitation de la police de proximité et réévaluation du rôle des parents sont des idées qui reviennent dans plusieurs interventions.

Mais le sentiment général est que sur ces questions-là, peut-être plus que sur d’autres, c’est en restant fidèles à nos valeurs de gauche et à celles de la République que nous serons efficaces. Certainement pas en passant un compromis avec le sarkozisme ambiant.

Cela dit, chacun a conscience que nous touchons à la fin de la phase démocratie participative de la campagne. Et comme dirait François Truffaut : « Vivement dimanche ! »

07 février 2007

Jack Bauer est-il un salopard ?


24 heures chrono, dont on peut suivre actuellement la quatrième saison sur Canal +, fait partie de ces séries qui opèrent une synthèse honorable entre la HBO touch (réalisme social, refus du manichéisme, esthétique soignée) et le savoir-faire hollywoodien (simplisme psychologique, présupposés idéologiques, réalisation spectaculaire).

Elle est même la série pionnière de cette catégorie où nous retrouvons, par exemple, Lost, Prison Break, et même Desperate housewives.

En vingt-quatre heures (chrono… forcément !), le taciturne Jack Bauer (Kiefer Sutherland), machoire volontaire, regard d’acier et portable greffé à l’oreille, sauve, au choix, Los Angeles, les USA, et parfois même la planète entière.

A la façon des Envahisseurs des années cinquante, le danger vient d’ailleurs. Bien sûr, ce danger n’est plus stalino-martien mais plutôt serbo-tchétchéno-islamiste, mais la série – et c’est tout à son honneur – n’hésite pas non plus à dénoncer l’hystérie anti-terrorisme bushienne.

La fameuse cellule anti-terroriste, qui est censée aider Bauer, est à peu près aussi perméable que la défense du PSG un soir de Coupe d’Europe. Elle est d’ailleurs composée en proportion égale d’incapables et de traîtres.

Dans les derniers épisodes, on découvre que même le Président des Etats-Unis est au centre d’un complot… terroriste (pour que les gens aient vraiment peur du terrorisme, il organise un méga attentat… !!

Mais une des caractéristiques les moins aimables de 24 heures chrono est la multiplication des scènes de torture. Il ne s’agit pas de tortures par et sur des délinquants (comme dans Prison Break), mais d’une torture institutionnelle visant à arracher pour le compte des autorités des informations essentielles à la survie du monde.

Ces scènes sont particulièrement détestables, non par leur violence (depuis Reservoir dogs, on en a vu d’autres), mais parce que le contexte et les circonstances amènent le téléspectateur à dire : « Ce pauvre Jack Bauer n’a pas le choix, pour éviter la disparition de la Californie ou une guerre nucléaire, il n’y a pas d’autres solutions… ».

C’est que même le pire anti-américain ne peut souhaiter le dixième des catastrophes annoncées si Jack échoue dans sa mission. Ainsi, au nom d’une situation improbable qui est un pur cas d’école, on donne une légitimité certaine à la torture. Au nom de l’efficacité, on lui trouve un fondement moral.

Aussi, la réponse est sans ambiguïté : oui, Jack Bauer est un salopard.

05 février 2007

Débat participatif : bis repetita non placent !

Malgré une fin de semaine particulièrement chargée : conseil municipal agité (Last dance), présentation de Youssou, l’élu jeune du 5e canton au 3 avenue Cyrille Besset, tournée dans le 4e canton (avec la candidate de la 2e circonscription), fête de Saint-Antoine de Ginestière (avec le conseiller général du 11e canton), inauguration du centre culturel Maayane or (tout seul… comme un grand !), j’ai pu participer à un deuxième débat participatif. Et comme celui-ci était organisé par ma section du PS (Nice centre), je l’ai même animé. En me calant sur la prestation de l’excellent Claude Giauffret huit jours auparavant, j’ai donc proposé deux heures de débat et un relevé de conclusions analytique. Le thème de la soirée était « La formation et l’emploi », les sous thèmes présélectionnés par Lucien Fouques furent la formation qualifiante, les emplois de demain, la flexibilité ou le temps partiel choisi, les discriminations à l’emploi.

Le débat, qui réunissait une quarantaine de personnes, fut intéressant et un peu plus propositionnel que celui de la semaine dernière (synthèse prochainement sur mon site). Il est vrai que le sujet s’y prêtait mieux.

Pèle mêle : meilleure coordination des formations, des services et des initiatives pour mettre en adéquation les offres et les demandes d’emplois (guichet unique), revalorisation des sciences humaines y compris dans les formations professionnelles, revalorisation des filières manuelles, mise en place d’une « flexsécurité », développement de l’économie solidaire dans le secteur marchand, création d’un SMIC pour les saisonniers, mutualisation de certains CDI, développement d’une discrimination positive sociale et non ethnique en ouvrant 5% de places supplémentaires dans les filières sélectives à l’exemple de Sciences Po…

Mais au fur et à mesure du déroulement de la soirée, j’ai quand même le sentiment de revenir six mois en arrière au moment de la discussion sur le projet, voire un an auparavant au moment du Congrès… avec à peu près les mêmes réponses aux mêmes questions.

A l’évidence, ce sentiment est partagé par de nombreux participants à ces débats participatifs. C’est peut-être le signe qu’il est temps de passer à autre chose et de s’engager plus résolument dans la campagne.

02 février 2007

Last dance


Une musique venue de nulle part résonne dans la salle du Conseil municipal, quelques danseuses et danseurs de l’Opéra de Nice honteusement licenciés dans la semaine se lèvent de leur siège dans la tribune du public, esquissent quelques gestes chorégraphiques, saluent et quittent la salle sous les applaudissements de Nice plurielle. Ce sera, en quelque sorte, l’image du jour. Poétique et navrante.

Pour le reste, le Conseil se tient dans une atmosphère électrique, la mairie étant cernée par les grévistes de la SEMIACS (ce qui provoquera deux interruptions de séance). Par ailleurs, la présence des Identitaires dans le public ne contribue pas à la sérénité des débats.

D’emblée (il n’était pas encore… neuf heures), je demande au maire d’acter la fusion de son groupe avec celui du FN pour être logique avec les propos qu’il avait tenus quinze jours plus tôt dans Nice-Matin (Jacques Peyrat avait affirmé que si Le Pen et Ségolène Royal étaient au deuxième tour de la Présidentielle, il voterait pour le candidat du FN). Sans hésiter et avec l’approbation bruyante de ses cinquante conseillers, il confirme son refus de voter à gauche (pour se justifier, il évoque notamment… le Pacte Germano-soviétique et Dien Bien Phu !) et réaffirme que l’extrême droite fait bien partie de la droite. Témoins « privilégiés », conseils après conseils, de l’indécent concubinage UMP-FN en mairie de Nice, nous ne sommes pas surpris. Mais peu importe, les propos de celui qui est quand même le maire UMP de la cinquième ville de France font mal à la République.

Dans la journée, j’évoquerai également les difficultés du sympathique quartier de la Bornala, le risque d’asphyxie du quartier Libération par manque de parkings, une plate-forme de tramway un peu de guingois avenue Borriglione, les conditions pour que la candidature de "Nice, capitale européenne de la Culture" soit un succès…

La séance se termine par une petite note d’optimisme : une réunion de la dernière chance a peut-être permis de sortir dignement du conflit lié au licenciement des danseurs du corps de ballet de l’opéra. Une issue sociale, car l’issue artistique semble hélas depuis longtemps fermée. Ainsi, comme l’affirmait en fin de Conseil l’une des danseuses, ces quelques pas esquissés le matin étaient peut-être les derniers.


RETRANSMISSION DU CONSEIL MUNICIPAL SUR NICE TÉLÉVISION
SAMEDI 3 FÉVRIER DE 10 H À 14 H ET DE 21 H 30 À 01 H 30
DIMANCHE 4 FÉVRIER DE 13 H À 17 H