28 novembre 2007

Les momos sont dans la plaine

Première réunion publique de Nice Autrement hier soir dans la grande salle de l’hôtel Westminster. L’assistance est si nombreuse que nous pouvons remercier le quotidien local d’avoir oublié d’annoncer la soirée car nous aurions probablement eu des problèmes de sécurité…

L’atmosphère est bon enfant. Je repère les représentants de nombreux blogs amis, des étudiants, des voisins, mais aussi – et c’est bon signe – de nombreux visages inconnus.

Dominique, Franck et sa « socca-kebab attitude », Pierre, Céline, sont au programme. Les interventions sont courtes, bien rythmées, chargées de sens et d’émotion quand les mémoires de Jean-François Knecht et de Michèle Mangion sont évoquées. Les applaudissements de la salle interrompent fréquemment les orateurs.

Quand mon tour arrive, je profite de cette tribune pour dénoncer toutes les formes d’intimidation, de clientélisme et de débauchage qui dévoient depuis si longtemps la vie politique locale. Une façon de rappeler qu’à Nice Autrement, nous sommes « ce rassemblement de femmes et d’hommes libres qui veulent rompre avec ce passé qui est toujours présent et qu’on s’apprête à nous vendre, à droite et à gauche, comme un avenir ».

Une manière de dire aux catégories fragilisées par le système – fonctionnaires municipaux et responsables associatifs, par exemple – qu’avec Nice Autrement, ce sera transparence des procédures et respect des individus.

Le temps d’esquisser les grandes lignes de notre programme (annoncé pour janvier) : promotion des solidarités, aménagement durable et proximité, et il est déjà l’heure de conclure.

« La tâche qui nous attend, ne nous le cachons pas, est difficile. Mais ne nous laissons pas influencer par les sondeurs sponsorisés, les apparatchiks à la triste figure et les oiseaux de mauvais augure. La tâche était difficile en 1998, en 2004 et en 2005, et pourtant nous avons gagné. La tâche était difficile en 2001 et nous sommes arrivés à la porte de la mairie. Alors, au diable la langue de bois et les états d’âme, quand les momos sont dans la plaine, aucune citadelle n’est imprenable… »

Et nous restons, avec Zineb, Dominique, Franck, Anna, Joël, Clotilde, Christian, Rachel, René, Sébastien, Céline et bien d’autres venus nous rejoindre, de longues minutes à chanter « Happy day » sur un podium que nous avons bien du mal à quitter tant le bonheur d’être ensemble est palpable.


POUR D'AUTRES COMMENTAIRES DE LA SOIRÉE

Le site de Nice Autrement
Le blog de Dominique Boy-Mottard
Radioscopies

25 novembre 2007

Le matin des magiciens africains

Pour la troisième fois en quelques semaines, on me propose de faire un miraculeux voyage en Afrique pour rencontrer un marabout susceptible de m’offrir sur un plateau un succès électoral retentissant. Le plus troublant est que ces propositions ne viennent pas de parfaits inconnus (de ceux qui vous laissent des petites cartes de visite dans les boîtes aux lettres), mais d’amis parfois assez proches. Amis qui vous rappellent que François Mitterrand et Jacques Chirac, entre autres, ont eu recours à cet expédient, prélude obligatoire aux grandes victoires. Evocation que je ne peux m’empêcher de rapprocher des pronostics victorieux et démonstratifs (dix pages au minimum par thème) de la délicieuse madame L..., astrologue bénévole et militante du 5e canton, lors de mes deux victoires de 1998 et 2004.

Le problème est que je suis un incorrigible rationaliste, même si j’ai pu, jadis, à la veille d’un partiel ou d’un examen, céder à la tentation toute locale du pèlerinage à Laghet. Mais cette époque est révolue – et, soyons honnête, il s’agissait là d’un prétexte pour faire une petite ballade – et je compte plus sur la Charte de Nice Autrement que sur les fluides surnaturels pour convaincre nos concitoyens.

Il n’en demeure pas moins que toute cette sollicitude m’émeut au plus haut point. C’est qu’au delà de la proposition insolite, je ressens beaucoup d’amitié et peut-être bien d’amour.

24 novembre 2007

Drôle de tram…

Drôle de tram que ce tram-là, qui dévale la pente de Gorbella avec à l’intérieur des voitures un pudding d’élus agglutinés.

Avec Dominique, j’ai l’insigne honneur de faire partie de l’agrégat de la première voiture avec Ministre, Président de ceci, Vice-président de cela, conseillers de choses et d’autres…

L’angoisse du départ qui étreint les voyageurs étant dissipée (« Serai-je dans la bonne voiture ? »), l’ambiance est assez bon enfant. Un peu du syndrome du train électrique qu’on déballe un matin de Noël… et Henri Revel, le maire de Saint-Laurent-du-Var, n’est pas le dernier à amuser la galerie à savoir les piétons qui guettent le passage du convoi officiel.

Plus tard, sur la place Masséna, au moment des discours officiels, le Sénateur-Maire me reprochera (assez gentiment, je dois dire) d’avoir traité son entreprise de pharaonique…

Pharaonique, l’entreprise ne l’était peut-être pas, mais coûteuse et perturbante certainement. En ce jour d’inauguration, Jacques Peyrat en convient puisqu’il proclame lui-même une trêve de quelques années avant de mettre en chantier la ligne numéro 2.

Nice Autrement, reprenant la logique de la position de Nice Plurielle sur la nécessité d’une ligne est-ouest ne va certainement pas se déjuger. Cette ligne a la force de l’évidence. Mais malheureusement, la situation financière à court et même moyen terme de la Ville nous oblige à séquencer l’opération.

C’est pour cela que nous proposons pour la prochaine mandature de réaliser le programme suivant qui a fait l'objet d'un communiqué à la presse :

Tramway : stop ou encore ? Quel avenir pour les transports en commun à Nice ?

La ville doit continuer à développer les transports en commun et ne pas s’arrêter en chemin. Mais depuis 2001, les investissements entrepris par la Ville ont modifié le contexte. Comme je l'avais fortement souligné, il aurait été préférable de commencer par la ligne Est-Ouest pour structurer un vrai réseau d’agglomération.

Mais ne nous figeons pas sur une situation aujourd’hui dépassée. Trois points sont à prendre en compte :
- la mise en service de la ligne 1 et sa nécessaire prolongation jusqu’à l’Ariane et la sortie de l’autoroute Nice est ;
- les investissements réalisés pour la ligne de bus en site propre sur la ligne Est-Ouest ;
- le besoin de desserte des zones d’emplois azuréennes.

Nice Autrement a donc développé une stratégie de transports en commun en site propre :

1) Amortissement des investissements et création d’un « busway » sur la ligne est-ouest

Il serait inconscient de réaliser tout de suite une ligne de tramway Est-Ouest, sans amortir les investissements réalisés sur le bus en site propre durant quelques années. Nous transformerons l’axe est-ouest en « busway » (1) , c’est à dire une ligne de bus à haut niveau de service qui desserviront d’une part le CADAM et la plaine du Var et d’autre part l’aéroport et les communes de l’ouest de l’agglomération.

2) Restructuration du train des pignes en « tram-train » entre Nice et Carros

Sous prétexte que Carros n’est pas intégré à la CANCA, sa zone d’activité n’est pas desservie et ce sont tous les Niçois qui en pâtissent. Transformer le train des pignes en « tram-train » (2) permettra de desservir Gambetta-Cessole, le Piol (Parc impérial), St Philippe, la Madeleine, Saint-Isidore, Lingostière, Bellet et Colomars.
La restructuration se fera sans nuisances pour les Niçois, puisque la ligne est déjà en site propre. Ce projet permettra également de repenser la gare du Sud autour d’un grand projet urbain, sans compter les gains environnementaux de l’électrification de la ligne.

Nous créerons le « tramway des pignes » de Nice à Carros dans un projet gagnant-gagnant de développement durable.

(1) A l’image de la ligne 4 du réseau de Nantes
(2) A l’image de celui de Mulhouse, de la ligne Bondy-Aulnay (IDF), à Karlsruhe, Sarrebruck et bientôt Strasbourg

20 novembre 2007

Ne pas tuer le malade

Photo Ange Sorrentino

Services publics et police administrative
(Licence 2 LEA Carlone) et les Droits de l’homme en Europe (Licence 3 IUP Sophia Antipolis) hier, Ve République (Licence 3 LEA) et Institutions européennes (Master 1 LEA) demain : malgré la campagne électorale, je reste universitairement très actif.

C’est donc avant tout comme enseignant que je participe aujourd’hui à la manifestation (et à la grève) pour exprimer mon inquiétude face à la loi Pécresse.

En effet, si je suis le premier à dénoncer une Université gravement malade (paupérisation globale, sous-équipement, sous-encadrement, sélection plus sociale que scientifique…), la réforme qu’on nous impose risque fort de tuer le malade. Sous couvert d’autonomie et de pseudo responsabilisation.

Ainsi, le principe de collégialité dans la gouvernance est clairement remis en cause. Le Président disposera de pouvoirs exorbitants, dont ceux de recruter qui bon lui semble ou d'accorder des primes à certains de ses "employés" (qui ne seront plus des collègues à proprement parler). Les commissions de spécialistes propres à chaque discipline et actuellement chargées de la sélection des candidats aux postes d'enseignants-chercheurs, seront supprimées et remplacées par des commissions ad hoc dont les membres seront nommés par le Président, ce qui conduira immanquablement à une régression tant sur le plan démocratique que scientifique.

Quant à l'autonomie proclamée, c’est avant tout une autonomie de gestion. Elle amènera l'Université à adopter des pratiques purement managériales, parmi lesquelles un recours toujours plus important à la contractualisation des personnels. Cette contractualisation permettra ainsi à des Universités en difficulté budgétaire (bien peu ne le seront pas) de recruter des enseignants-chercheurs pour des contrats courts, de la durée d'un module d'enseignement par exemple. Dans ces conditions, on voit mal comment des enseignants-chercheurs à temps partiel pourraient délivrer un enseignement de qualité. Les étudiants en souffriront, tout comme ils souffriront de l'augmentation inéluctable des frais d'inscription, corollaire de la gestion "nouvelle formule" des Universités. S'il peut paraître légitime d'ouvrir le débat sur la nécessité ou non de sélectionner les étudiants sur des critères académiques, par exemple pour les filières surchargées et n'offrant que peu de débouchés professionnels, il est inacceptable que l'accès au savoir et à la culture soit limité par les ressources des étudiants et de leurs familles.

Enfin, la loi prévoit le financement des Universités par les entreprises, dont les représentants siègeront au Conseil d'Administration. On voit mal comment les Universités pourront, dans ces conditions, décider librement de leur politique scientifique et d'enseignement. Mais la loi a réponse à tout, puisque, de toute façon, le Conseil Scientifique de l'Université verra ses missions réduites comme peau de chagrin.

Comme si cela ne suffisait pas, cette mise au pas s'accompagne de la volonté du gouvernement de ne financer significativement que quelques pôles universitaires en France, en laissant aux autres les premières années d'enseignement jusqu'à la licence seulement.

Qui peut affirmer que Nice, malgré ses nombreux laboratoires scientifiques de pointe, fera à coup sûr partie des cinq ou six grands pôles financés?

C'est pourquoi, quelle que soit l'issue de la réforme, nous devons faire de Nice une véritable ville universitaire et pas seulement une ville avec une Université. C'est justement l'un des axes majeurs de notre réflexion et l'un des points forts de la Charte de Nice Autrement.

18 novembre 2007

Fiat lux

Vendredi 16 novembre 2007.

Il est dix-huit heures et quarante minutes quand les sept figures de la Conversation s’illuminent place Masséna.

Immédiatement, avec la force de l’évidence, je comprends que cette place tristement minérale que j’ignore ostensiblement depuis le début de l’été redevient un des hauts lieux de mon Nice intime. Peut-être le lieu. Celui où l’on se dégrise les soirs d’euphorie, celui où l’on se ressource les soirs de déprime.

Les sept œuvres passent doucement d’une couleur à l’autre, en établissant un dialogue à la fois apaisant et bouleversant entre les figures elles-mêmes.

J’aime cette volonté d’unir la création contemporaine au patrimoine, à la façon de la Pyramide du Louvre ou des colonnes de Buren. J’aime cette symbiose entre le local – les façades de notre place Masséna – et l’universel – le ciel que les penseurs nous invitent à redécouvrir.

Avec ces sept figures aux lumières cinétiques qui représentent les sept continents, cette œuvre du Catalan Jaune Plensa peut devenir le symbole de cette movida à la niçoise que j’appelle de mes vœux depuis 2001.

Elle est aussi le rappel éclatant du rôle de l’art dans nos vies, au delà du temps et de l’espace : nous rendre un peu plus heureux. Tout simplement.

Un samedi autrement

Gérard, place Fontaine du Temple

Tout un samedi préparé par Richard et Dario.

Quelques images et sons d’une matinée partagée entre la dizaine de sites où de petits stands avaient été installés pour diffuser la Charte.

Un Sami, au four et au moulin… à l’Ariane, une Irène tout en charme autoritaire pour mettre en place, dès potron-minet, le stand de Nice Etoile, le duo des intellos costauds de Delfino, Laurent W. et Antoine, la voix envoûtante d’Amy Winehouse pendant les trajets en voiture (elle n’est pas encore au comité de soutien… !), les chaussures orange de Laurent le prolifique, la détermination de Zineb en impératrice de la Libé, le grand retour d’Anna en T-shirt de campagne à l’Araucaria, l’élégant tailleur de la momo Clotilde, l’infernal trio du Leclerc de Bon voyage, Pierre, Samuel et Rachel, et tous ceux que je n’ai pas eu le temps d’aller voir (ce n’est que partie remise)…

Après un modeste « frites-saucisses » partagé place de l’Armée du Rhin avec les copains, l’après-midi ne fut pas plus calme avec le Forum des Associations. Heureusement, une dream team était là pour me seconder : Dominique en coéquipière compétente du Conseil général, Pierre en apôtre du médico-social, Céline en icône de l’ouverture, Sami en ami de… tout le monde, Justin en petit diable, et Henri en mémoire vivante de la cité (son dialogue avec le responsable du stand du Sourgentin valait son pesant… de socca).

Pendant presque quatre heures, des crématistes aux Comoriens des Moulins, nous déambulons au milieu de ce joyeux capharnaüm associatif, alternant discussions informatives, débats de fond et rencontres amicales et/ou inattendues (« j’étais votre étudiant »… « nous sommes allés à l’école ensemble »… « vous avez marié ma nièce »… « j’ai toujours voté pour vous »…).

Il est 17 heures quand, grâce à un habile petit gymkana d’Ange à travers les rues de la ville, j’arrive à la Brasserie Borriglione où j’ai rendez-vous avec une figure historique de la gauche niçoise. Ce ne sera pas une discussion de plus mais un bien joli moment.

14 novembre 2007

Nos choix sont plus nous que nous


C’est à l’hôtel Westminster que Dario a organisé avec Franck, Benoît, Sébastien et leur équipe, la conférence de presse qui, en ce 14 novembre, doit propulser le deuxième étage de la fusée de Nice Autrement, devant des journalistes particulièrement mobilisés.

Il s’agit en effet de décliner les deux objectifs, à savoir «Faire de la politique autrement à Nice » et « Faire une autre politique pour Nice », et les douze engagements de la Charte que nous allons proposer aux Niçois dans les prochains jours. Une Charte à la fois éthique et programmatique qui sera la première contribution de Nice Autrement au débat municipal, un débat que nous souhaitons tirer vers le haut.

C’est qu’avec Pierre, Céline, Sami, Clotilde, Jean-Pierre, Salah, Irène, Richard, Jacqueline, Lucien, Dominique, Sébastien, Zineb, Henri, Rose, Antonin, Roxan, Joël, Rachel, Joëlle et les autres, nous faisons notre cette affirmation de l’écrivain André Soarés : « Nos choix sont plus nous que nous ».

Affirmer nos choix, c’est aussi nous faire mieux connaître. Par la presse, par les Niçois, par nous-mêmes…

Comme toi

Mardi 13 novembre 2007. 10 h 30. Cérémonie de dévoilement des plaques en mémoire des élèves juifs de l’école Saint Pierre d’Arène morts en déportation.

Après s'être levés, serrés presque blottis les uns contre les autres, plus d’une centaine d’écoliers se mettent à chanter « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman.

Ils chantent pour Lazare, Sonia, Francis, Janine et Marie, cinq jeunes enfants de leur école victimes de la Shoah.

« Comme toi
Elle allait à l’école au village d’en bas
Elle apprenait les livres elle apprenait les lois
Elle chantait les grenouilles et les princesses qui dorment au bois
Elle aimait sa poupée elle aimait ses amis
Surtout Ruth et Anna et surtout Jérémie
Et ils se marieraient un jour peut-être à Varsovie

Comme toi
Elle s’appelait Sarah elle n’avait pas huit ans
Sa vie c’était douceur rêves et nuages blancs
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C’était une petite fille sans histoire et très sage
Mais elle n’est pas née comme toi ici et maintenant

Comme toi que je regarde tout bas
Comme toi qui dort en rêvant à quoi
Comme toi… »

Bouleversant.

Tout simplement bouleversant.

13 novembre 2007

Laurent le prolifique

Réunion après réunion, le programme de Nice Autrement progresse : développement économique, déplacements et transports, logement, institutions… Sur fond de valeurs, les idées fusent, les propositions s’entrechoquent, tout en permettant à une certaine cohérence de s’installer.

Le chef d’orchestre de cette belle ouvrage, c’est Laurent Lanquar. Trentenaire au sourire gentiment et perpétuellement moqueur, Laurent m’a été présenté il y a déjà deux ans par Laurence Benhayoun, sa cousine, militante chevronnée.

Plus momo que bobo, cet ancien élève de Sciences-Po Paris est tout simplement ingénieur-architecte-urbaniste. C’est à Barcelone, Paris et Lyon puis dans toute l’Europe qu’il a acquis ses galons d’expert de la ville avant de devenir responsable des politiques de déplacement de l’Agence de l’Environnement.

Depuis quelques mois, il a accepté de m’accompagner dans mon aventure municipale et est devenu le responsable talentueux de la boîte à idées de Nice Autrement.

Ecolo dans l’âme (il faut voir sa bicyclette à l’ancienne…), spécialiste du développement durable, il bouscule souvent notre intellectuel collectif. Sans éclat, en douceur, toujours avec ce sourire gentiment moqueur.

Mais personne ne lui en veut, bien au contraire. Que voulez-vous ? Un amoureux de Gaudi, Almodovar, Derrida, Miles Davis ou encore Johan Sfar ne peut pas être tout à fait mauvais…

10 novembre 2007

Démocratie participative ou marketing électoral


Lors des Municipales de 2001, j’avais lancé, un an avant l’échéance, une vaste campagne des quartiers qui, sur la base d’un questionnaire, auquel plus de 3000 Niçois avaient répondu, et d’une vingtaine de réunions décentralisées, nous avait permis de réaliser un programme qui fut certainement un des éléments clés du bon résultat obtenu alors.

L’opération passa d’autant moins inaperçue que nous n’avons pas cessé, l’élection passée, d’entretenir des liens privilégiés avec ces Niçois qui nous avaient fait confiance.

La démarche fut donc reprise en partie par le Maire élu avec une territorialisation et la mise en place de conseils de quartiers qui se voulaient le prolongement institutionnel de notre démarche. Hélas, la faible représentativité des assemblées et le manque de moyens eurent raison de l’expérience.

Aujourd’hui, c’est P. Allemand qui reprend l’idée à travers un questionnaire diffusé sur une journée (les 24 heures de la participation en quelque sorte…).

Bien sûr, il n’y a pas de modèle déposé et je suis plutôt flatté de voir adversaires et concurrents imiter une campagne initiée il y a déjà sept ans. Mais, si l’on ne veut pas que cette authentique démarche de démocratie participative dégénère en vulgaire marketing électoral, il faut respecter certains principes (qui sont autant de façons de respecter ceux auxquels on s’adresse) :

- étaler l’opération par quartiers, en établissant avec chacun d’entre eux un débat spécifique ;
- prendre le temps de réunir les personnes intéressées en leur proposant de participer à l’élaboration même du programme (et donc de ses contraintes) ;
- s’organiser pour que cette relation privilégiée se poursuive après l’élection, quel que soit son résultat.

Je ne suis pas sûr que mes imitateurs pressés aient intégré ces principes qui participent de la volonté de faire de la politique autrement sans prendre les électeurs pour des gogos.

Bien sûr, « Nice Autrement » a lancé, depuis plus d'un mois, une nouvelle campagne des quartiers. Elle est organisée cette année par cantons et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai animé cette semaine avec Pierre Laigle ma première réunion (6e canton). Dans les jours qui suivent, ce sera le tour du 8e canton (Brasserie Dante) et du 7e canton (restaurant Les Palmiers).

La vraie démocratie exige patience et humilité : l’équipe de « Nice Autrement » ne manque ni de l’une, ni de l’autre.

08 novembre 2007

La diaspora de Cyrille Besset

Ils s’appellent Christèle, Bernard, Robert, Florence, Anne-Marie, Jean-Paul, Marion, Gérard, Philippe, Patrick ou Karine.

Ils vivent à Lyon, Bastia, Epernon, Paris, Papeete, Montpellier, Biot, Casablanca, Antibes ou au Pays Basque.

Pour une saison ou pour la vie, pour l’aventure ou pour une carrière, ils ont quitté Nice. Désormais, ils vivent seuls, en couple ou en famille. Au bout du monde… ou du département, ils sont très différents.

Pourtant, ils ont un point commun : dans leur cœur, il y a toujours une petite place pour les copains de la permanence de Cyrille Besset.

Pour une réunion ou un repas, une élection ou une fête, ils déboulent dès qu’ils peuvent, sans prévenir. Quand ils sont loin, ils ne manquent jamais de se signaler par un petit message ou une cotisation.

C’est donc naturellement que cette diaspora, cimentée par la fidélité et les valeurs a embrassé la cause de « Nice Autrement ».

Pouvait-il en être autrement ?

05 novembre 2007

Que du bonheur...

Que du bonheur !

C'est par cette formule hédoniste que le Président du Conseil général conclut son discours introductif sur la DM2. Pourquoi donc tant de bonheur ? Tout simplement, parce que l'assemblée départementale a pu offrir une subvention pour l'accès à la propriété d'environ 160 jeunes.

En fait, ce dossier, modeste par son volume, est révélateur des véritables intentions de la majorité départementale, au-delà des effets d'annonce et des paillettes. Depuis le vote du "Plan Jeune 06", Dominique ne cesse de dénoncer cette iniquité symbolique qui consiste à accorder 300 euros de subvention pour l'aide à la location d'un premier logement pour les moins de vingt-cinq ans contre jusqu'à 10 000 euros pour l'aide à l'accession à la propriété de ces mêmes jeunes (plus le prix de l'acquisition est élevé plus la subvention est importante !). Aumone sociale (pour les locataires) contre effet d'aubaine (pour les propriétaires).

Cette démarche élitiste, aux antipodes d'une véritable politique de solidarité, peut être retrouvée dans d'autres secteurs d'intervention du CG, qu'il s'agisse de la sécurité (nouvelle gendarmerie à... Saint-Paul de Vence), par exemple, ou encore des routes (les autoroutes du ski).

Pour en revenir au logement, la seule attitude responsable serait, comme le demande le groupe socialiste depuis plusieurs années, d'affecter la forte plus-value fiscale due à la spéculation immobilière (droits de mutation) à la construction de logements sociaux locatifs et, plus généralement, à l'aide à la construction de logements pour actifs.

04 novembre 2007

L'automne du cinéma français

André Dussollier, dans "La vérité ou presque"

Quelques films français volés à la campagne en ce début d’automne…

L’ennemi intime (Florent-Emilio Siri)

Dans les montagnes de Kabylie, en pleine guerre d’Algérie, face-à-face entre un lieutenant idéaliste et un sergent désabusé. Perdus dans une guerre dont on nous rappelle qu’elle ne veut pas dire son nom, ils vont découvrir qu’ils n’ont comme pire ennemi qu’eux-mêmes. Typiquement le genre de film que les Américains auraient tourné il y a quarante ans, quelques années après le conflit. Mais en France, on est si timide…

La vérité ou presque (Sam Karmann)

Méli-mélo de couples adultères et de familles recomposées sur fond d’enquête pour retrouver des traces d’une chanteuse de jazz lyonnaise des années soixante. Cette histoire émouvante, qui constitue le fil rouge du film, sauve celui-ci de la banalité.

Un secret (Claude Miller)

Entre Shoah et rafle du Vél’ d’Hiv’, l’exploration d’un lourd secret de famille qui est aussi l’histoire d’une passion, à travers le voyage intérieur de Francis, un enfant solitaire qui s’invente un frère. Cela dit, même un spectateur doté qu’un QI très moyen devine le secret dès les premières minutes…

Le cœur des hommes 2 (Marc Esposito)

La suite des aventures d’Alex, Antoine, Jeff et Manu, quatre ans après. On retrouve le même sujet : des histoires d’amour d’hommes vues par des hommes. Une sorte de Sex & the city masculin et tricolore.

Quatre films.
Rien de déshonorant.
Rien de bouleversant non plus.
Des films agréables mais qui n’étaient pas forcément indispensables.

Et si les scénaristes se sont montrés paresseus sur les films de Karmann et d’Esposito, que dire des réalisateurs (Siri et Miller) qui ont au final banalisé de grands sujets ?

Une fois de plus, quelle que soit la qualité des films, ce sont les acteurs qui relèvent et parfois sauvent le tout.

Albert Dupontel est subtilement ambigu en soldat (presque) perdu (L’ennemi intime).
André Dussollier est un écrivain homosexuel charmeur et intègre qui force la sympathie (La vérité ou presque).
Cécile de France s’impose une fois de plus comme la future meilleure actrice francophone (Un secret).
Quant à Jean-Pierre Darroussin et son physique passe-partout, il est franchement émouvant en quinqua amoureux (Le cœur des hommes 2).

En tout cas, vivement le printemps.

02 novembre 2007

Génération "Nice Autrement"

Salah est propriétaire de trois agences de voyages (dont deux dans le quartier Gambetta à Nice). Cet admirateur de Jean-Pierre Chevènement organise la quasi totalité des pélerinages au départ de notre cité pour La Mecque. De fait, il connaît très bien nos compatriotes musulmans. Egalement très impliqué dans les syndicats professionnels de voyagistes ("Aretha après Ségo"), il a décidé de metre son expérience et son enthousiasme au service de notre liste.

Irène est une dynamique et sportive mère de famille qui habite le quartier Vauban à l'est de la ville. Elle a la responsabilité administrative d'un cabinet médical regroupant une dizaine de médecins rue Pastorelli. Ayant voté pour Bayrou au premier tour des Présidentielles, elle se reconnaît une sensibilité de centre gauche, même si elle ne s'était jamais engagée politiquement. Elle aussi a décidé de nous rejoindre avec le trousseau de clés qui lui permet de nous ouvrir les portes de nombreux réseaux amicaux ou professionnels auxquels elle appartient.

Christophe était mon étudiant l'année de l'accident qui fut à l'origine de son handicap. Depuis, nous ne nous étions jamais perdus de vue. Habitant Nice nord, il s'est impliqué très fortement dans la vie associative au point d'être un membre influent de la plupart des commissions d'accessibilité de notre cité. Je ne me souviens pas avoir jamais parlé avec lui de politique nationale. C'est donc sur la base de notre projet local qu'il nous a rejoints il y a quelques semaines, car sa volonté d'améliorer le vivre ensemble à Nice est forte.

Salah, Irène, Christophe : trois solides maillons d'une chaîne qui ne cesse de s'enrichir...