30 mars 2008

Un dimanche à la campagne



Il y a eu le combat électoral, ces longues semaines de présence sur le terrain, ce compagnonnage au jour le jour.

Il y aura la réflexion, les nouveaux objectifs, la mobilisation pour atteindre de nouvelles frontières.

Mais aujourd'hui, chez Paul Vautel, notre ami, à Saint Antoine-Ginestière, ce n'était qu'un dimanche à la campagne. Entre nous. Comme ça, pour le plaisir d'être ensemble. Un truc tout simple, sans obligation, sans contrainte, et sans hypocrisie. Du jamais vu depuis que je suis un politique. Un dimanche à la campagne autrement en quelque sorte.

Voir aussi le blog de Dominique.

27 mars 2008

Monsieur Jean

Dans la série des BD introspectives, « Monsieur Jean » a une spécificité par rapport aux souris de Spiegelman (« Maus ») ou au chat de Joann Sfar (« Le chat du rabbin ») : il est goy, cent pour cent goy.

Trentenaire désenchanté à la mélancolie tenace, Monsieur Jean, le personnage de Dupuy et Berbérian, est un bobo tendance Souchon (« Allo maman bobo ») qui repousse, d’album en album, l’entrée dans la vraie vie. Cauchemardant régulièrement, communiquant avec les morts parfois, il se cogne contre les autres. Les autres, ce sont, pêle-mêle, la concierge monstrueuse, le voisin suicidaire, les parents gnangnan, Félix l’ami crampon et calamiteux, les enfants forcément insupportables. Mais, les autres, ce sont surtout les femmes : avec elles, rien n’est simple, qu’elles s’appellent Chantal, Alicia, Lisa, Manureva ou Marion (eh oui… !). Avec Cathy, la femme de sa vie, les tempêtes se succèdent avant de trouver, avec la paternité, dans le dernier album, « Un certain équilibre » (éditeur Dupuis). Mais jusqu’à quand ?

Pourtant, pour Monsieur Jean les autres ne sont jamais l’enfer mais plutôt les balises de son humanité. Ses bleus à l’âme révèlent en fait son humanisme profond. Et ce qu’on pouvait prendre pour de la mélancolie pure se colore – au fur et à mesure de la lecture et de la relecture – d’espoir.

25 mars 2008

Klapisch du côté de chez Altman

Après une campagne active, rien de tel que de retrouver le calme des salles obscures.

« Paris », de Cédric Klapisch

C’est l’histoire d’un jeune Parisien (Romain Duris) malade du cœur et qui, dans l’attente d’une transplantation, se demande s’il va mourir. En fait, son état lui donne un regard neuf sur les gens qu’il aime, sur ceux qu’il croise, sur sa ville.

De fait, il est le dénominateur plus ou moins commun d’une douzaine de personnages dont nous suivons la vie pendant quelques mois. De la boulangère coincée à l’historien saisi par le démon de midi (Karine Viard, Fabrice Lucchini, excellents), il s’agit de gens ordinaires menant des vies ordinaires. Les liens entre eux sont ténus et ils se croisent plus qu’ils ne se rencontrent : un peu à la façon des personnages du Altman de « Nashville » ou de « Short cuts ». En plus paisible. En plus mélancolique aussi. Pour Klapisch, la vie avec ses contrariétés, ses fêlures, sa vulgarité même, vaut la peine d’être vécue. Elles est peut-être même malgré tout l’autre nom du bonheur. Dont acte.


« Bienvenue chez les Ch’tis », de Dany Boon

Le triomphe de l’année, peut-être de la décennie.

Rien de déshonorant dans ce nouvel avatar des gens-du-nord-qui-ont-dans-le-cœur-le-soleil-qu’ils-n’ont-pas-dehors… Le scénario est un peu artificiel (la rivalité nord-sud ne fait pas partie de la culture populaire française… nous ne sommes pas en Italie !), mais on rit beaucoup. A voir, ne serait-ce que pour la petite scène jouée par Michel Galabru. Elle dure deux minutes, mais réussit à être à la fois crépusculaire et désopilante. Du grand art.


« Le nouveau protocole », de Thomas Vincent

Le fils de Raoul Kraft (Clovis Cornillac) meurt dans un accident de voiture. Son père apprend qu’il participait à un programme expérimental pour tester un nouveau médicament. Question : les multinationales sans foi ni loi de l’industrie pharmaceutique sont-elles, de près ou de loin, responsables de sa mort ? De la forêt vosgienne à Davos, Raoul, aidé par une alter mondialiste pas très franche du collier, va essayer de trouver la vérité. Aimera-t-il cette vérité ? Ceci est une autre histoire.

Si, dans les premières scènes, le spectateur a l’impression de se laisser embarquer dans le remake d’un vieux Boisset, au fur et à mesure que l’histoire se développe, le film se révèle beaucoup plus subtil et complexe que sa réalisation à l’esbroufe pourrait le laisser supposer.

22 mars 2008

Ce que je cherche

La nuit est tombée sur Collioure en ce Vendredi saint. Pénitents rouges et noirs fendent la foule dense et silencieuse qui a envahi les ruelles de la vieille ville. Comme chaque année, les processions se multiplient en Catalogne nord pendant la semaine de Pâques. C'est ainsi qu'il y a trois ans, nous avions également été les témoins de l'impressionnante procession de la Sanch à Perpignan.

A chaque fois, je trouve le spectacle impressionnant, presque anachronique. Mais l'incontestable religiosité des participants évite la folklorisation de ces longs défilés. Et au-delà des cagoules et des torches, c'est précisément cette religiosité qui m'interpelle. La même que celle rencontrée en d'autres lieux, avec d'autres religions, et qui m'avait fait écrire ce petit texte il y a quelque temps :

"Rue de Suisse, Mur des Lamentations
(aujourd'hui, je pourrai ajouter Collioure ou Perpignan),
à chaque fois, pour moi, l'athée, ce spectacle de la foi est source de perplexité.
Certes, j'admire - et peut-être même j'envie - ces croyants capables de s'abstraire du monde gluant des pesanteurs terrestres, des eaux froides du calcul égoïste, pour apercevoir, le temps d'une prière, la fulgurance d'un au-delà.
Mais en même temps, j'en veux aussi à ces croyants d'être capables de brûler autant d'énergie positive, autant d'amour, pour quelque chose d'autre que leurs semblables. Des semblables pourtant si solitaires et si misérables.

Pour moi, je le sais, le ciel est vide.

Désespérément vide ? Heureusement vide ? Tout simplement vide. Parce que ce que je cherche n'est pas dans le ciel...
"


Photos Dominique Boy-Mottard

17 mars 2008

J'accuse


2008 : dans un contexte de vague rose inégalé, 33% et plus de 10 000 voix d’écart avec la liste victorieuse.

2001 : dans un contexte défavorable pour la gauche, 41% et 3500 voix d’écart avec la liste victorieuse.

La messe est dite.

Et j’accuse.

J’accuse Patrick Allemand d’avoir délibérément sacrifié une chance historique de victoire pour la gauche à Nice.

Bien sûr il n’est pas seul.

J’accuse aussi tous les alimentaires qui ont préféré privilégier leur job d’apparatchik ou leur mandat indemnitaire à l’intérêt général, les mercenaires recrutés (ils se reconnaîtront) tout exprès pour détruire et faire mal, les subventionnés qui n’ont pas osé défier l’omerta, les ventres mous qui, en privé, s’affirmaient scandalisés par la démarche du Premier secrétaire pour mieux se coucher au moment du choix.

Mais quand même, cette défaite en rase campagne, ce changement d’ère qui vire au retour à l’ère glaciaire des années Cuturello, c’est à lui, le Vice-Président de la Région, le conseiller général, le Premier secrétaire fédéral, et maintenant conseiller municipal que nous le devons.

Démonstration.

Pour que la gauche gagne à Nice, il existait bel et bien un scénario idéal. En fait, ce scénario idéal n’exigeait pas de grands efforts car il nous était servi sur un plateau par la conjonction assez rare d’une rencontre avec l’opinion, d’une situation locale et d’un contexte national favorable.

Mars 2001 : notre liste a failli l’emporter. Même si Patrick Allemand a rappelé avec élégance maintes et maintes fois qu’il s’agissait d’une défaite, elle était pour le moins porteuse d’espoir. Tant et si bien qu’au Conseil municipal, le groupe et son président étaient plus considérés comme un contre-pouvoir que comme une opposition. Dans la foulée s’en sont suivies les victoires de 2001 dans le 1er canton, celles de 2004 aux cantonales et aux régionales, celle de 2005 dans le 7e canton. C’est à ce moment-là qu’il fallait me confier la mission de conduire la future liste, solution qui, à l’époque, paraissait une évidence pour tous les Niçois qui souhaitaient un changement. Cette reconnaissance de mon camp m’aurait permis d’aller au-delà du socle de la gauche, en crédibilisant notre candidature auprès des milieux de l’économie, du tourisme, du BTP, des comités de quartiers. Nous aurions eu trois années pour démontrer qu’un projet rassembleur proposé par une équipe de gauche pouvait être un choix pour Nice et les Niçois. Cerise sur le gâteau, un contexte national inattendu, lié à l’explosion en vol du Président de la République, nous aurait permis, comme partout en France, de renforcer cette stratégie. La victoire ne devenait pas une certitude mais une forte probabilité. Elle aurait été celle de tous et chacun aurait pu trouver sa place pour construire cette ville nouvelle que nous appelions de nos vœux.

Au lieu de cela, après avoir rongé son frein, Patrick Allemand estime au contraire que les régionales de 2004 lui permettent de lancer une OPA sur la candidature. Sur le fond, cette idée est fausse. Une analyse un peu sérieuse des résultats de 2004 montre que le succès aux régionales est dû avant tout au contexte national. Par contre, le résultat des cantonales niçoises démontre que deux candidats – et seulement deux – ont une équation personnelle, avec un score supérieur de plusieurs centaines de voix à la liste Vauzelle : Patrick Mottard (5e canton) et… Dominique Boy-Mottard (7e canton).

Sur la forme, cette candidature est détestable. Elle s’exprime dans un article de Nice-Matin dès septembre 2004 (trois ans et demi avant l’échénce…) en des termes scandaleux : je suis accusé d’avoir fait perdre la gauche en 2001… et de ne pas être Niçois de naissance…

A partir de là, alors que nous nous battons pied à pied au Conseil municipal avec Jean-François Knecht, nous devons subir une guérilla interne de la part de l’appareil fédéral qui nous reproche, notamment, une opposition trop frontale avec le Maire (on critique, par exemple, le fait d’avoir porté la plainte qui déclenchera pourtant l’affaire Monleau). Jean-François Knecht paiera d’ailleurs sa collaboration avec moi en étant débarqué, sans ménagements, de la présidence de l’association des Elus Socialistes des Alpes-Maritimes.

Mais comme cette entreprise de démolition est probablement trop lente, on passe à la vitesse supérieure par l’accomplissement d’une ignominie : il s’agit de m’accuser de discrimination sur une demi page de Nice-Matin (encore !). M’accuser de racisme était tellement invraisemblable que cette attaque est revenue en boomerang contre son initiateur. Reconnaissons toutefois que ce n’était pas la meilleure façon de faire parler de nous.

Sans cesse sur la défensive en interne, nous avons continué à assumer notre rôle d’opposants efficaces et déterminés. Mais accaparé par ce double combat, il ne nous restait plus beaucoup de temps pour aller de l’avant et légitimer une candidature qui, de certaine, était devenue potentielle. Parallèlement, il fallait aussi faire face à l’union sacrée des clientélismes. A celui de la droite s’ajoutait celui de la gauche et il devînt de plus en plus difficile de soutenir publiquement Patrick Mottard quand on touchait des subventions des uns ou des autres.

A partir de là, tout était joué.

Le candidat officiel des appareils ne dépasserait pas les 35%, socle traditionnel de la gauche à Nice. On pouvait présenter comme tête de liste une huître ou un raton laveur que le résultat serait le même. Et l’idée saugrenue de faire une campagne bling bling, au moins cinq fois plus coûteuse que celle de Nice Autrement n’y changera rien.

Devant ce gâchis programmé, avec de nombreux amis, j’ai préféré oser faire de la politique autrement, semer quelques graines de citoyenneté, faire aux Niçois une offre politique différente. Malgré les exclusions, malgré la sottise incommensurable du refus de la main tendue au soir du premier tour, nous avons continué à tracer notre sillon.

Cela dit, ne vous inquiétez pas. Après quelques heures de déception, Patrick Allemand vous expliquera comme aux législatives que sa défaite est une victoire. Ses colistiers applaudiront, mais regardez bien la photo. Vous distinguerez probablement deux ou trois sourires socialistes équivoques appartenant à ceux qui aiguisent déjà les couteaux pour être les premiers à renverser Allemand et avoir l’honneur de mener la liste qui fera 30% au deuxième tour en 2014. S’il y a un deuxième tour.

A moins que…

Ce à moins que, je vous promets qu’avec tous les amis de Nice Autrement, nous allons y travailler. Pour Nice et les Niçois.


Voir également l'analyse de Dominique.

15 mars 2008

Sharon


Ce matin, Sharon est passée dans la pièce d'à côté. Nous sommes fiers de l'avoir accompagnée.

13 mars 2008

Parler pour ne pas laisser dire


Sami n’est pas là, en pleine convalescence après deux journées d’hospitalisation dues à une mauvaise bronchite. Céline, Dominique et Irène non plus : ne pas faire de la politique son métier a parfois ces contraintes (il faut bien gagner sa vie). Mais une grande majorité de mes colistiers sont là, fidèles au poste, comme à chacune des apparitions publiques de Nice Autrement depuis le Mont Vinaigrier.

C’est qu’aujourd’hui nous avons invité la presse, convaincus qu’il est utile de parler pour éviter que d’autres le fassent à notre place. Avec malveillance.

Je profite de l’occasion pour rappeler notre analyse du premier tour, notre main tendue à la liste des partis, le refus sectaire de leur leader, les mornes perspectives pour dimanche.

Cette mise au point est nécessaire à un moment où les provocations se multiplient. Mais l’essentiel n’est pas là. Pour cette ultime réunion dans cette belle permanence de Risso si bien aménagée par Richard et Bernard Paquin, nous retrouvons le plaisir d’être ensemble. Tout simplement.

P.S. Lazare Ponticelli est mort, Dominique pense à Victor.

12 mars 2008

Les 69 et les 7887



Ils ne sont, paraît-il, que 7887, mais ces 7887 là je les rencontre partout. En effet, depuis lundi, nombreux sont les électeurs de Nice Autrement qui m’interpellent dès que je fais un pas en ville.

Normalement déçus, ils sont incroyablement chaleureux en saluant le courage, l’imagination, le sérieux que nous avons déployé pendant ces six mois. Pourtant, c’est le mot « dignité » qui revient le plus souvent. On souligne la dignité de notre campagne face aux « barnums » de la concurrence. Avec un peu d’inquiétude, ils demandent aussi si nous allons poursuivre notre action. Je les rassure. Avec deux conseillers généraux, plusieurs centaines de militants, encore plus de sympathisants, Nice Autrement est d’ores et déjà la deuxième force progressiste à Nice.

Mais je n’oublie pas de rajouter que si nous, les « 69 », avons bien la volonté d’installer Nice Autrement dans le paysage politique niçois, cela ne se fera que par et avec eux. Les « 7887 ».

De mieux en mieux

Dans l’après-midi coup de fil anonyme à un adhérent du PS, militant de Nice Autrement : « Venez au meeting de Patrick Allemand ». Question du militant : « Y aura-t-il Patrick et Dominique Mottard ? ». Réponse : «Oui».

Le militant en question décide de vérifier à la source l’information en nous appelant. Devant notre incompréhension, il rappelle le numéro qui s’était affiché sur son portable et tombe… sur la permanence de Patrick Allemand. Il repose la question. Réponse : « Euh ! En fait on espère qu’ils viendront ».

11 mars 2008

Allemand, l’indélicat

Calme de nature (trop pour certains de mes amis), il ne m’arrive que rarement de sortir de mes gonds. Mais là, c’est trop !

Les faits : hier soir, le directeur de campagne de Patrick Allemand me téléphone pour me dire que son candidat souhaite me rencontrer. Ne me considérant pas en guerre civile, je ne vois pas de raison de refuser cette rencontre, et un rendez-vous est pris pour le lendemain matin sur « mes terres » du 5e canton, avenue Borriglione.

Le but de la rencontre vient rapidement sur le tapis : il s’agit d’obtenir mon soutien pour dimanche contre... la non présentation d’un candidat socialiste contre moi dans trois ans aux cantonales.

Un peu estomaqué par l’offre de ce plat de lentilles, je répète que le seul geste qui était attendu par les Niçois de gauche était la fusion mathématique et publique encouragée par la loi, comme cela s’est fait dans pratiquement toutes les villes où il y avait pluralité de listes de gauche (Martine Aubry vient de le faire alors qu’elle n’en avait nul besoin pour l’emporter dimanche prochain).

J’ai fait la proposition en septembre, je l’ai réitérée dimanche soir (même si elle me coûtait après l’exclusion de plusieurs de mes colistiers et de moi-même) au nom de l’intérêt que je porte à notre ville. Patrick Allemand a refusé, j’ai acté, la vie continue et chacun assumera devant les Niçois.

Et voilà que cet échange que j’ai accepté par courtoisie se transforme, dans la novlangue du blog de Patrick Allemand en joyeuses tribulations entre potes sur fond de « Embrassons nous Folleville » (c’est d’ailleurs un journaliste qui me l’apprend). Tout ça pour grappiller quelques voix dans un deuxième tour perdu d’avance…

Avant de changer d’ère, il serait peut-être bon de rompre avec la vieille politique.

10 mars 2008

Que tout change pour que rien ne bouge


Plus de 5 %, moins de 10 %. Le résultat de Nice Autrement limite les dégâts mais reste très loin de nos espérances.

Mais c’est peu dire que je ne regrette rien et que, si c’était à refaire, je le referai. Ces quelques mois de liberté aux côtés d’une équipe imaginative, enthousiaste et fraternelle compteront plus à l’heure des bilans que beaucoup de mes succès.

Nous pouvons être fiers d’avoir recueilli 7887 voix qui sont autant de voix d’adhésion à nos propositions et surtout à notre volonté de faire de la politique autrement. Nous les aurions souhaitées plus nombreuses mais après tout, actuellement, ni le PC, ni les Verts, ni le MRC, ni le PRG, ni le MoDem, ne sont capables de réunir un tel nombre de voix sur Nice.

Le score de la liste des appareils (un Vice-président de Région + PC + PS + Verts + MRC + Sophie Duez) réalise un score historiquement très faible (22 %), qui plus est, dans un contexte national de forte poussée de la gauche. C’est peu comparé aux 28,5 % réalisés par la liste que je conduisais en 2001, dans un contexte national moins favorable. Mais c’est surtout le fait de se retrouver en troisième position derrière Estrosi et Peyrat qui semble condamner la liste à la figuration au second tour.

Cela dit, lors de la dernière municipale, nous avions pu créer une dynamique qui, sur la base d’un premier tour arithmétiquement perdu, nous avait portés au seuil de la victoire.

En 2008, si la fenêtre restait étroite, une victoire était encore envisageable pour la gauche sur la base d’une triangulaire. Nous avons donc proposé une fusion des listes comme la loi le permet sur la base des résultats du premier tour. Aussitôt faite, la proposition a été repoussée par Patrick Allemand. C’est bien dommage, car notre liste, composée de socialistes et de MoDem, était en quelque sorte l’anticipation de ce qu’il fallait faire pour gagner. Mais la liste des appareils (quatre permanents politiques dans les huit premiers) a préféré sacrifier une chance de victoire à la certitude de conserver quelques places d’élus d’opposition.

Ainsi, tout rentrera dans l’ordre.

Il aura fallu que tout change pour que rien ne bouge.

La droite gouvernera, la gauche s’opposera avec modération (je te tiens par la barbichette municipale, tu me tiens par la barbichette régionale) et ses apparatchiks continueront à toucher leurs indemnités pour faire tourner la boutique.

Lors d’une interview, Patrick Allemand a dit ce soir « qu’il ne faisait pas de la politique autrement ».

Effectivement.


Sur le même sujet, lire dans les blogs amis "Nice, chronique d'un gâchis annoncé" et "Un si petit compte".

07 mars 2008

Le 9 mars, osez "Nice Autrement", osez Patrick Mottard

MUNICIPALES 2008
Un faux débat


Les derniers jours de campagne ont été largement pollués par un débat artificiel alimenté par des sondages qui tombent à point nommé pour que les listes "officielles" puissent défendre la thèse du VOTE UTILE.

Cette question du vote utile est nulle et non avenue à un premier tour d'élection municipale. Elle ne se pose même pas.

La règle est simple.

1) Chaque liste qui fait plus de 10 % des voix est qualifiable pour le deuxième tour. Ainsi, le FN sera au second tour s'il fait 10 % et n'y sera pas s'il fait moins de 10 %. Qu'il y ait une, deux ou dix listes de gauche ne change rien. Le raisonnement est le même par rapport aux listes de droite.

2) Chaque liste ayant plus de 5 % des voix peut fusionner avec une autre. A gauche, l'union est donc possible dans tous les cas de figure sur la base de la volonté des électeurs. Exemple : la liste de gauche A fait 20 % et la liste de gauche B 10 %, elles fusionnent en faisant une liste où il y aura 2/3 de A et 1/3 de B.

3) Les listes faisant moins de 5 % sont éliminées. Il s'agit de 5 % des VOTANTS : c'est-à-dire qu'il y aura toujours une liste de gauche au second tour.
Nulle trace d'exigence d'un quelconque vote utile dans tout cela.

En 2001, ma liste "Nice Plurielle" avait fait 28,5 % au premier tour, l'autre liste de gauche (Ciccolini, aujourd'hui sur la liste officielle) avait fait 4,5 %. Au second tour, j'avais fait plus de 41 % grâce à un discours très ouvert sur la société civile.


MUNICIPALES 2008
Une bonne raison de voter Nice Autrement


Pour quelle raison voter Nice Autrement ? De deux choses, l’une.

1er cas de figure

Après le premier tour, la gauche a des chances de l’emporter dans une triangulaire. Il faudra pour cela dépasser les 40 % au deuxième tour. La gauche classique des appareils plafonne à Nice, on le sait depuis des années, à un tiers maximum de l’électorat. Pour gagner, il faut donc rassembler au delà de la gauche traditionnelle et renouveler l’offre et les pratiques politiques, idées sur lesquelles est basée la campagne de Nice Autrement. Un bon score de notre liste et sa forte implication dans une liste de rassemblement de second tour est donc la meilleure façon de gagner les 8 ou 10 points nécessaires à la victoire.

2e cas de figure

Après le premier tour, la gauche n’a manifestement aucune chance de gagner. Il serait plutôt rassurant de retrouver au Conseil municipal des Patrick Mottard, Clotilde Gimond, Pierre Laigle, Céline Lacroix et autres Lucien Fouques pour animer l’opposition, à côté d’un Patrick Allemand empêtré dans ses responsabilités régionales et mal épaulé par des coéquipiers socialistes connus pour avoir été les maillons faibles de Nice plurielle.

Résultat

Dans les deux cas de figure, chaque voix pour Nice Autrement est une voix… UTILE pour la gauche.


P.S. Ce billet est dédié à la jeune maman rencontrée à la sortie de l'école des Magnolias et qui m'a dit être heureuse de faire pour la première fois un vote POUR au lieu du traditionnel vote CONTRE en faveur des appareils, qu'elle avait d'abord envisagé avant la lecture de notre programme.

06 mars 2008

La réponse du socialiste niçois…













Valentin Mouanfoulou et Henri Cottalorda

Après la soirée « Blackbox », l’opération « Niçois d’ici et Niçois d’ailleurs » est la dernière communication de Nice Autrement avant le premier tour. Une communication très symbolique puisqu’elle consiste à mettre en valeur la diversité des origines des habitants de Nice à travers celle de notre liste.

On se souvient qu’en septembre 2004 – trois ans et demi avant les Municipales ! – Patrick Allemand m’avait reproché, par Nice-Matin interposé, de ne pas être niçois de naissance en utilisant une expression pour le moins contestable (doux euphémisme !) : « moi, je suis un niçois socialiste, lui est un socialiste niçois ».

En fait, si Nice est effectivement une ville qui a une forte identité, elle est aussi et avant tout une terre d’accueil, et c’est une mauvaise action que d’opposer les Niçois d’ici et les Niçois d’ailleurs. Car si, comme le dit Maxime le Forestier, être né quelque part est toujours le fruit du hasard », vivre dans une ville est un choix. Ce choix peut être de cœur ou de raison, il est toujours volontaire.

La liste de Nice Autrement est à l’image de la ville, puisque dix-huit colistiers sont des Niçois de naissance, deux sont nés dans le 06 hors Nice, quatre dans la région PACA hors 06, vingt-cinq en France hors PACA, et vingt à l’étranger.

Parmi les dix-huit niçois, on peut relever Céline Lacroix… Masoni et Dominique Boy-Mottard (celle qui m’a initié à la culture niçoise) et, bien sûr, Henri Cottalorda, dont la famille est niçoise, à coup sûr, depuis… 1157, et peut-être même à partir de l’an 800 !!!

Parmi les Niçois de l’étranger, il y a l’emblématique Valentin Mouanfoulou, né au Congo et époux de Mirabelle, la Présidente de la SOCAM (Solidarité camerounaise). On peut aussi citer Samuel Alié (Trinidad et Tobago), Marie-Anne Meyer (Colombie), Tom Jones (Grande-Bretagne) ou des ressortissants de pays culturellement plus proches de Nice comme Elia Perrina (Italie) ou la cohorte des Tunisiens (Lucien Fouques, Ange Sorrentino, Salem Souiaï, Marie-Louise Blaise). Notons également un trio de charme normand (Sophie-Aurore Roussel, Anne Pégard, Irène Le Blond Henner), un trio Corse… du nord (Raymond Cortès, Valérie Salvetti, Jean Montoya) et un trio parisien (Christian Depardieu, Maurice Winnykamen, Antoine Juzsczak).

Coïncidence : Jean-Pierre Lamort et Marion Narran sont nés, à quelques décennies d’intervalle, à Saint-Maur-des-Fossés. Enfin, nous avons notre 9-3, Martine Blazska.

Et tout ça, ça fait – comme dit la chanson – d’excellents… Niçois !

05 mars 2008

Emotion dans la blackbox


Malgré la Champions league et un lieu passablement excentré – la belle salle du CAL de Bon Voyage –, la « blackbox » est pleine quand Bernard Gaignier, notre colistier, entre en scène.

Décidément, pendant toute cette campagne, Nice Autrement aura fait… autrement. Ainsi, au traditionnel meeting, nous avons substitué une pièce de théâtre.

Dire que Bernard a retrouvé les accents qui avaient fait de « Fragments de Nice » un vrai succès au théâtre de l’Alphabet il y a deux ans, est peu dire. Dopé par une salle huit fois plus grande que celle du petit théâtre d’Henri Legendre, Bernard va être tout simplement éblouissant. C’est à peine si l’auteur a pu repérer une dizaine d’erreurs minimes sur un texte d’une heure quinze !

Il est applaudi longuement par une salle très chaleureuse qui avait été probablement chauffée par le clip de Bruno Zuliani et la vidéo de Clotilde sur les 69 coups de cœur de Nice Autrement.

Quand je rejoins Bernard sur scène, fragilisé par cette évocation si sensible de souvenirs intimes et par la tendresse tonique de la salle, mon cœur bat tout simplement très fort.

L’émotion est apparemment communicative car je croise quelques regards embués et subis quelques bourrades de tendresse contenue. La conseillère générale du 7e canton n’est pas en reste.

Mais, bien sûr, la politique reprend ses droits, le temps de me féliciter de la campagne que nous menons autrement, de décrypter notre liste et notre programme, avant de conclure :

Au final, tout au long de cette campagne, nous avons fait la démonstration que Nice Autrement c’est vraiment une autre façon de faire de la politique. Alors, évidemment, nous dérangeons. Comme chantait Brassens, « Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux ».

On nous critique,
On nous caricature, même si par ailleurs on nous plagie,
Mais rien ne nous arrêtera.
Chacun d’entre nous pourrait faire sa devise du célèbre petit poème de René Char :
« Impose ta chance
Sers ton bonheur
Et va vers ton risque
A te regarder, ils s’habitueront… »

Oui la gauche peut gagner à Nice
Mais pas la gauche des appareils
Celle-là, on le sait, restera toujours scotchée aux alentours de 30%.

Oui la gauche peut gagner à Nice,
Mais en s’élargissant, en rassemblant au-delà d’elle-même, en changeant ses pratiques, en devenant la gauche autrement.

Nous ne sommes pas le sparadrap du capitaine Haddock
Nous ne sommes pas non plus la rustine d’une gauche lyophilisée par les appareils.
Le rassemblement au second tour sera nécessaire, il ne sera pas suffisant s’il se résume à des combinaisons d’appareils.
Le rassemblement devra donc se faire autrement,
Et il se fera d’autant plus autrement que notre liste fera dimanche le meilleur score possible.

Mes amis,
Nous avons du fond,
Nous avons du souffle,
Nous serons au rendez-vous du 1er tour,
Nous serons au rendez-vous du 2ème tour.
Nous nous inscrivons durablement dans le paysage politique de cette ville et de ce département.
Le 9 mars,
Nous devons réussir,
Nous pouvons réussir,
Oui mes amis nous pouvons,
Oui, nous pouvons.


02 mars 2008

Les 69 coups de cœur de Nice Autrement


A un moment où la campagne électorale se crispe quelque peu (No comment sur les commentaires), il était particulièrement opportun que Nice Autrement fasse souffler un peu d’air frais sur ce qui doit demeurer un grand débat démocratique. Ainsi, l’opération « 69 coups de cœur » arrivait à point nommé.

Une ville, ce n’est pas seulement un lieu géographique, c’est un monde, des visages, de l’amour, du chagrin et de la joie, des fulgurances et des madeleines…

Niçois d’adoption ou Niçois de souche, les colistiers de Nice Autrement sont profondément attachés à leur ville. Attachés par le cœur, par les tripes, par cette nostalgie qui rend plus fort pour construire l’avenir.

Toute la journée de samedi, après avoir écrit un petit texte, ils ont présenté à leurs concitoyens et… à la caméra de Clotilde, le lieu qui symbolisait leur attachement à la cité tout en distribuant le programme qui, à leurs yeux, préparait l’avenir de celle-ci.

Ce trait d’union entre hie et demain, c’était aussi un moyen de dire qu’une aventure collective se construit, non pas dans l’abstraction des théories, mais dans le maquis des histoires personnelles.

Pour voir le film, c'est ici.

Une légère modification du film a fait repartir la comptabilité des visionnages à zéro. Pour rendre à César ce qui est à César, et à Clotilde ce qui est à Clotilde, il convient d'ajouter 125 visites au compteur pour avoir le chiffrage exact.

01 mars 2008

Dernier Conseil


Avec Michèle Mangion


Ce vendredi 29 février à 14 h 30 commence le dernier Conseil municipal du long, très long (sept ans !) deuxième mandat de Jacques Peyrat. Mentalement, je fais quelques calculs qui donnent le vertige : environ soixante séances de dix heures en moyenne… C’est donc pendant quelques six cents heures que j’ai représenté l’opposition dans cette enceinte, souvent en face à face avec le maire.

Sept années pendant lesquelles se sont déroulées deux Présidentielles, deux Législatives, une Régionale, deux Cantonales. Sept années pendant lesquelles nous avons bien défendu le patrimoine niçois (victoire de la Gare du Sud, victoire pour la sauvegarde du Palais de l’Agriculutre), les orientations économiques de Nice (port de Nice), dénoncé ou évité quelques scandales (Vialatte, Monleau, stade, Sulzer…). A l’évidence, les Niçois nous doivent quelques économies !

Ce jour, Pierre Laigle ayant quelques minutes de retard pour cause de campagne, à ma place habituelle, je me trouve bizarrement sans voisin. De quoi souligner douloureusement les deux absences qui nous font si mal : celle de Michèle Mangion et de Jean-François Knecht, mes voisins de Conseil de 2001.

Au-delà de la séance du jour, du contexte et des élections à venir, c’est d’abord à eux que je pense très fort.

Mais la politique reprend ses droits avec le seul dossier identifiable de ce Conseil : l’avis de la commune de Nice sur l’Opération Nationale de la Plaine du Var. Flou, trop flou, ce projet reste très opaque et les intentions de l’Etat quelque peu mystérieuses. Aussi, avec Pierre, les élus Verts et Bruno Della Sudda, auteur d’une très convaincante charge contre le projet, nous votons contre.

Un ultime vote d’opposant.