31 décembre 2008

Bonne année 2009


31/12/2008, 11 h, Villeneuve de la Raho (66), dernier jogging de l'année


Une très belle année 2009 pour tous les lecteurs et les lectrices de ce blog… En espérant vous retrouver au moins aussi nombreux pendant les douze prochains mois.

Mon vœu pour 2009 : que les Européens gagnent les Européennes !

Et vous ? (en évitant SVP les vœux consensuels du type avènement de la Paix universelle ou le départ de Raymond Domenech !!!)

29 décembre 2008

Le Castillet et le Jaurès



C’est au Castillet de Perpignan, honorable cinéma en activité… depuis 1911 et récemment rénové dans son style art moderne d’origine, et au Jaurès d’Argelès sur mer, sympathique cinéma municipal géré par l’association locale Cinémaginaire, que s’achève mon année cinématographique avec deux films américains plutôt réussis.

Burn after reading, de Joel et Ethan Coen

Dans la lignée de Fargo et de The big Lewinsky, les frères Coen démontrent, une fois de plus, à leur façon que quelques crétins irresponsables peuvent dérégler les systèmes les plus sophistiqués, en l’occurrence, ici, la CIA.

Dans le rôle des crétins, Georges Clooney et Brad Pitt s’en donnent à cœur joie, n’hésitant pas à écorner leur image de séducteurs patentés du cinéma mondial pour s’amuser, pour nous amuser. C’est tout simplement hilarant… et rafraîchissant.

Australia, de Baz Luhrmann

Après le western spaghetti, voilà le « western vegemite » (*). L’Australien Luhrmann, utilisant la géographie (somptueuse) et l’histoire (méconnue) de son pays, nous propose une vaste fresque mettant en scène quelques stars locales comme Nicole Kidman.

Nous sommes au début de la 2e guerre mondiale. Une riche veuve anglaise prend la succession de son mari à la tête d’un ranch perdu au milieu du bush australien. Avec l’aide d’un beau cow-boy du coin, elle va lutter et triompher des méchants qui veulent imposer en ces temps de guerre un monopole sur le commerce de la viande.

L’occasion aussi pour Luhrmann, de reconstituer le Pearl Harbour australien (l’attaque de Darwin par l’aviation japonaise) et de rappeler cette infamie qu’a constitué l’enlèvement à leurs familles des petits métis aborigènes pour les confier à des institutions religieuses jusque dans les années soixante-dix.

Et comment, en admirant les magnifiques paysages de l’Outback, ne pas penser avec nostalgie à nos trois inoubliables voyages à travers le continent australien entre 1984 et 2000.

(*) Du nom de l’infâme pâte à tartiner très salée à base de levure de bière dont sont inexplicablement friands les Aussies.

25 décembre 2008

The last Val


Depuis quelques années, c’est avec une certaine complicité intellectuelle et politique que je lis les éditos et essais du directeur de Charlie Hebdo : Philippe Val.

Sa dernière livraison « Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous » (Ed. Grasset) ne risque pas d’inverser la tendance. En effet, dès la page 1, Val enfonce le clou et j’aime bien ce clou-là. « Quand j’ai pris position publiquement pour une intervention au Kosovo en 1995, quand je me suis révolté contre la forme ambiguë que prenait, chez certains, l’adhésion à la cause palestinienne, quand je me suis engagé pour l’adoption de la Constitution Européenne, ces choix ont rencontré la réprobation d’une partie du milieu intellectuel et politique dont j’étais plutôt proche… Pourtant, la démocratie a toujours été mon échelle de valeur. Ma lutte n’a pas changé. »

Ayant fait les mêmes choix et ayant eu à affronter les mêmes résistances, je me suis trouvé d’emblée et une fois de plus en phase avec l’auteur.

Pour l’essentiel, le livre relate principalement l’affaire dite « des caricatures ». Une affaire emblématique où une étrange coalition allant de l’Elysée de Jacques Chirac à l’UOIF, du MRAP aux amis du Monde Diplomatique, a fait cause commune pour réduire au silence une presse libre qui ose encore dire que la religion musulmane ne peut pas se réduire à l’islamisme. Ce dernier est en effet une perversion de la première et, comme le stalinisme en son temps, une idéologie de combat contre les valeurs républicaines. Dans ce Munich de la liberté de la presse, dans cette Berezina de l’Etat de Droit, il est navrant de constater à quel point la presse de gauche a été timide et même parfois lâche.

Pour ma part, je suis rétrospectivement fier d’avoir punaisé sur la porte de mon bureau en mairie la fameuse « Une » de Charlie Hebdo pendant presque une année. En attendant le procès où François Hollande témoignera d’ailleurs courageusement.

Au-delà de « l’affaire des caricatures », Val met en perspective la véritable visage du monde dont on a hérité à la chute du Mur de Berlin, « un monde où, au nom des crimes qu’elle a commis, l’Europe s’interdit de les dénoncer chez les autres. »

Et en conclusion, l’auteur nous offre sa version – convaincante – de « l’affaire Siné ».

Au final, une lecture stimulante, loin du prêt-à-penser de certaines bonnes consciences de gauche pour qui le fanatisme religieux est souvent le passage obligé de l’émancipation des peuples. Une lecture qui vous permettra, en prime, d’identifier le (les) point(s) commun(s) entre Marguerite Duras… et l’ayatollah Khomeiny.

22 décembre 2008

Un an au « 10 »



Foule des grands jours pour « l’apéro de Noël », pourtant organisé « à la bonne franquette » vendredi à notre permanence du 10 avenue Cyrille Besset.

L’occasion de retrouver notre altermondialiste « autrement », Florence Jambou, ou encore de souhaiter l’anniversaire de Jurek Juszczak. L’occasion de nous rappeler que cela fait bientôt un an que nous avons investi ce lieu, délaissant avec un pincement au cœur le « 3 » devenu trop inconfortable même s’il était chargé de souvenirs et d’émotions.

Très vite, ce local spacieux, moderne et « customisé » par Bernard Clérico est devenu la nouvelle halte incontournable pour les militants et les habitants du quartier. C’est que, sous la houlette de Gérard Blaise, Jean-Claude et Edith, mais aussi Lucien, Marie-Louise, Renée, Odette, Eugène et bien d’autres ont fait vivre ce lieu jour après jour.

Au-delà des réunions de l’association Gauche Autrement, de la préparation collective des réunions du CG, des permanences d’élus et des débats en tout genre, l’apéro du vendredi, institution vieille déjà… de sept années, reste le lieu privilégié du compte-rendu hebdomadaire des deux élus du 5e et du 7e cantons.

Mais on passe aussi « à la perm » en dehors de ces rendez-vous collectifs pour soumettre un dossier, apporter une information, emprunter un livre, demander un conseil ou, pour les plus courageux, soutenir… un débat passionné avec Henri Cottalorda !

Mais ce que je préfère par-dessus tout, c’est lorsque, travaillant à mon bureau (ou squattant celui de Dominique plus spacieux…), je vois un habitant du quartier ou un sympathisant pousser la porte du local pour rien, simplement pour le plaisir de me saluer. De nous saluer.

C’est dans ces moments-là que je me dis que notre petite République du « 10 » est bien la digne héritière de celle du « 3 ».

18 décembre 2008

Dominique autrement

France 3, 19/20, Côte d'Azur, 18 décembre 2008


Aujourd’hui, séance exceptionnelle du Conseil général puisqu’il s’agissait d’élire un nouveau Président, suite à la démission dominicale et nocturne de Christian Estrosi.

Estimant que ce réaménagement technico-politique concernait avant tout la majorité, les trois groupes d’opposition avaient finalement décidé –sans se concerter – de ne pas présenter de candidat.

Malgré les bruits de pronunciamiento, les rumeurs de putsch et les promesses de coup d’Etat qui avaient déferlés ces dernières semaines sur le microcosme du CADAM, c’est à un scrutin sans surprise auquel nous avons assisté. En fait, et ce n’est pas tout à fait un scoop, la majorité a voté… pour le candidat de la majorité.

Mais cette apparente normalité ne devait pas nous faire oublier l’incongruité démocratique de la situation, ce que ne manqua pas de relever Dominique qui était ce jour-là la porte-parole de Gauche Autrement.

« La présente passation de pouvoir s’effectue sur fond de cumul des mandats et de chaises musicales. Ce n’est pas tout à fait notre philosophie à Gauche Autrement : chacun l’aura bien compris. Mais nous constatons deux choses : ces « anomalies » (euphémisme…) démocratiques sont assez fréquentes et concernent aussi bien la droite que la gauche ; cependant, malgré une condamnation de principe, l’électorat ne les sanctionne pas vraiment. (...) Reste le fait que, si le député-maire a en quelque sorte devancé l’appel pour la Présidence (il n’est jamais trop tard pour bien faire), il n’est pas vraiment allé au bout de sa logique puisqu’il fait toujours partie de notre assemblée. Vous me direz qu’il n’est pas le seul, ici, à attendre la fin d’un interminable feuilleton judiciaire et à ainsi profiter des opportunités légales au détriment de la clarté politique. »

Une fois élu, le nouveau Président, Eric Ciotti, se plaça sur le terrain de la continuité par rapport à une gestion à la définition de laquelle il avait été étroitement associé comme directeur de Cabinet.

Renvoyant les questions de fond au débat budgétaire, il ne fit que reprendre à grands traits le programme développé il y a quelques semaines par Christian Estrosi lors du DOB.

Il tint à rendre hommage à Jean-François Knecht, et, de façon plus inattendue, à Michel Vauzelle louangé par trois fois pour sa coopération considérée comme exemplaire avec le CG 06 à majorité UMP…

Enfin, il ne peut s’empêcher d’opposer aux « tartarinesques » envolées verbales de Paul Cuturello le bilan, il est vrai désastreux, du PS lors du dernier week-end électoral dans les Alpes-Maritimes. En effet, aucun candidat n’est arrivé ne serait-ce qu’au second tour des cantonales partielles.

Loin de ces polémiques politiciennes, Dominique continuait, elle, à tracer le sillon de Gauche Autrement en parlant du fond.

« Nous en sommes tous conscients, ces prochaines années seront marquées par la crise, une crise qui, je ne cesserai jamais de le rappeler, a remis en avant le rôle de l’Etat, le sens du collectif, la nécessité de la solidarité. C’est dire si notre institution, que la République a calé justement sur le créneau du social et de la solidarité, a un rôle extrêmement important pour amortir les effets de la crise, notamment vis-à-vis des plus faibles. Nous le savons, notre département risque de voir diminuer sensiblement ses ressources en provenance des droits de mutations compte tenu de l’évolution du marché immobilier. (…) La nature même du financement de notre institution fait que vous pourriez avoir la tentation de compenser presque automatiquement la baisse des droits de mutation par l’augmentation des impôts directs. (…) Or, ces deux impôts n’ont pas la même « clientèle » contribuable. (…)
Il faudra donc beaucoup de doigté, d’imagination mais aussi surtout de générosité et de courage pour hiérarchiser les besoins à financer. Pour notre part, nous ne serons jamais dans le toujours contre. Nous ne serons jamais dans le toujours plus. Mais nous serons dans le toujours mieux et le toujours plus solidaire.

(…) Parce que pour nous certaines dépenses sont incompressibles : ce sont celles qui permettent à nos concitoyens de mieux vivre, de vivre décemment et parfois même, de vivre tout court. Nous l’avons déjà dit, notre collectivité doit être exemplaire sur ses compétences obligatoires, surtout quand elles touchent au social et à l’éducation. Dans ce dernier domaine, à l’heure où l’Etat multiplie les agressions contre le service public de l’Education nationale et aussi – on en parle moins, mais c’est malheureusement une réalité – contre l’éducation populaire, (…) nous devons veiller non seulement à maintenir mais aussi à accentuer les efforts de notre collectivité. Sur les dossiers sociaux, le désengagement de l’Etat met les départements dans une situation délicate. (…)

Se concentrer sur nos compétences sera donc une nécessité. (…) L’action sociale est moins spectaculaire que les grands travaux, mais j’ai la faiblesse de penser qu’elle est indispensable et pas seulement utile pour venir en aide aux plus faibles. »

Le ton est mesuré, les explications pédagogiques et la conviction forte. Le « Président » du groupe ne peut être que satisfait d’une porte-parole capable d’exprimer avec autant de fermeté que de générosité cette politique Autrement que nous appelons de nos vœux.

Vous pouvez lire l'intégralité de l'intervention de Dominique Boy-Mottard sur le site de Gauche Autrement.

17 décembre 2008

5.13 Gorbella

"Le Rio Grande familial"


Après une double incursion dans le sud avec les 5.02 et le 5.03, revenons au nord avec le 5.13, voisin du 5.12 qui fut, il y a déjà quelques mois, le point de départ de nos ballades dans le 5e canton.

Le 5.13 est groupé, comme son nom l’indique, autour du boulevard Gorbella (plus précisément sa partie haute du n° 37 au n° 69, du n° 38 au n° 70), ce boulevard qui, en quelques années a perdu ses arbres pour gagner… le tramway.

En fait, cette portion de Gorbella concentre les lieux les plus connus du quartier.

La Tour de l’ex-CACEL d’abord, qui fut construite dans les années quatre-vingt sur fond de polémique. Avec de nombreux pétionnaires du quartier, ma section du PS, dirigée en ce temps-là par Gérard Corboli, ne voulait pas de cette construction qui allait défigurer Nice Nord en le transformant en métropole américaine. Aujourd’hui, avec le recul, force est de constater que nous avions à l’époque la tête près du bonnet, car si, au final, la Tour n’est pas la Giralda, elle s’intègre relativement bien au paysage urbain.

Depuis la disparition du CACEL et de son folklorique directeur Jean-Claude Pastorelli qui, négligeant les chocolats, distribuait en fin d’année des… Louis d’or, la Tour est le siège d’un petit théâtre où j’aime bien aller le dimanche après-midi assister à un spectacle du Cercle Molière ou d’une autre troupe niçoise.

Un peu plus bas en face, l’école Ray-Gorbella abrite trois bureaux de vote les jours d’élection. Comme je l’explique dans « Fragments de Nice », c’est ici que j’ai compris, vers 21 heures, le soir du deuxième tour des Municipales de 2001, que nous allions perdre, de peu, mais perdre…

C’est aussi dans cette école qu’à la demande de la directrice de l’époque, Natura Auvergne, j’ai donné pour la première fois de ma vie des cours (sur l’Europe et le Président de la République) à des enfants du primaire. Je conserve un souvenir ému de cette expérience restée à ce jour unique.



Enfin, il y a quelques jours, c’est cette même école que nous avons un moment occupée avec Dominique, Clotilde et quelques autres pour la bonne cause.


Au 40 bis se trouvait la permanence d’Henri Fiszbin dirigée par Lucien Fouques entre 1986 et 1988. Par la suite, Lucien, devenu notre chargé de mission au Conseil général, m’aida beaucoup dans la lutte que j’avais entreprise pour soutenir les petits commerçants de la modeste cité Ray-Gorbella (à l’intersection des deux avenues) contre les grandes surfaces du quartier qui voulaient ouvrir… le dimanche matin.

Le 5.13, c’est aussi le côté impair de l’avenue du Ray. De la place Alexandre Médecin à la place Fontaine du temple, l’avenue est même une sorte de Rio Grande familial, la frontière entre le 5e et le 7e canton.

Au nord, l’avenue du Ray passe devant l’entrée du « 54 », la cité (résidence de Falicon) où, il y a quelques décennies, j’ai enlevé celle qui allait devenir la conseillère générale du 7e canton à sa famille. Thérèse, ma belle-mère, y habite toujours le bâtiment 8, et si mes rapports avec elle sont excellents, ils sont aussi parfaitement désintéressés car le 54 a son emprise, en fait, dans le 11e canton.

Les rues Alexandre Dumas, Aristide Briand et Georges Bidault, pourtant incrustées dans le 5.12 complètent le bureau de vote « Gorbella ». A noter que Georges Bidault fut le signataire du traité franco-italien de 1947 qui restitua Tende et La Brigue à la France… et au comté de Nice. De quoi électriser les supporters de la Brigade Sud dont la tribune surplombe précisément la rue Georges Bidault !

14 décembre 2008

Eric déborde Juninho



Dimanche 22 heures. Un œil sur l’écran de l’ordinateur, je suis paresseusement l’évolution du match Lyon-Marseille tout en préparant l’emploi du temps de la semaine, quand un tourbillon d’informations vient troubler la quiétude du foyer. Messages téléphoniques multiples, mails et portage à domicile : la nouvelle est brutale à défaut d’être inattendue. Nous aurons dès jeudi un nouveau Président du CG 06 et ce sera Eric Ciotti. Notre Noël de conseillers en quelque sorte.

Immédiatement, j’abandonne Juninho et Ben Arfa à leur triste 0-0 pour réviser ma géopolitique du 06. C’est bien plus rigolo : Christian, qui était président, député et maire, ne veut plus être président et va peut-être redevenir ministre, Eric, qui était 1er adjoint, député et, depuis dimanche, conseiller général, ne veut plus être 1er adjoint pour devenir président.

Bon, finalement, ce n’est pas si compliqué le jeu des chaises musicales… Reste simplement à savoir ce que va faire dans tout ça le 1er vice président, conseiller général, conseiller municipal, conseiller communautaire et premier secrétaire fédéral… A Gauche Autrement, on prend les paris. Quel suspense haletant !

12 décembre 2008

L’amertume d’avoir raison autrement

Extrait de mon communiqué dans Nice-Matin du 13/12/08

L’audit financier de la ville de Nice publié le 11 décembre correspond point par point au rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) de juin 2006. Mais en réalité, la coûteuse étude privée et l’analyse de la prestigieuse institution publique ne font que confirmer les conclusions du petit groupe de réflexion que j’avais constitué pour préparer ces dernières années mes interventions budgétaires au Conseil municipal (un groupe d’amis dont je dois taire le nom pour des raisons de discrétion professionnelle).

Ces conclusions tournent autour d’un triple constat :
- croissance injustifiée des effectifs,
- chute des capacités d’autofinancement,
- retour à l’endettement.

Sur cette base, mes trois adversaires à l’élection municipale auront beaucoup à se faire pardonner par les électeurs/contribuables. Qu’on en juge.

Jacques Peyrat

Depuis 2003, à chaque DOB (débat d’orientation budgétaire), chaque BP (budget primitif), chaque CA (compte administratif), j’ai développé l’essentiel des critiques que l’on retrouve dans l’audit et le rapport de la CRC. Bien avant l’audit et la CRC Pourtant, le maire a poursuivi sa politique à la fois chaotique et coûteuse. L’embellissement (relatif mais réel) de la ville aurait pu être obtenu à un moindre coût s’il avait entendu nos mises en garde (voir le lien vers ces interventions sur le site de Gauche Autrement).

Christian Estrosi

En tant que responsable national de la formation politique du maire Jacques Peyrat, je l’ai interpellé plusieurs fois au nom de « Nice plurielle » pour qu’il mette un peu d’ordre à la maison. A chaque fois, j’ai essuyé une fin de non-recevoir. En fait, ce refus allait au-delà de la solidarité partisane puisque son programme électoral aux conséquences financières mal maîtrisées montre qu’il n’avait pas vraiment pris la mesure de la gravité de la situation.

Patrick Allemand

On se souvient, il y a deux ans, de la déclaration tonitruante sur « le bon deuxième mandat de Jacques Peyrat ». Un bel exemple de déclaration au doigt mouillé quand on sait que l’audit affirme que les difficultés actuelles de la municipalité ont débuté… au début du deuxième mandat ! Et si on consulte l’incroyable catalogue de la Redoute qui lui a servi de programme électoral, on comprend que lui aussi n’avait pas pris la mesure d’une situation financière qu’il n’avait d'ailleurs pas pris la peine d’étudier.

Au final, seule la liste « Nice Autrement » ne peut être accusée de démagogie. Nous avons élaboré un programme qui tenait compte de la situation réelle. Nous avons été les seuls, par exemple, à proposer des solutions alternatives à la construction immédiate de la ligne 2 du tramway.

En résumé, nous avons eu raison : nous seuls avons dit la vérité aux Niçois. Mais ce constat est amer. Il coûtera très cher aux habitants de notre ville et singulièrement aux plus modestes, ceux qui sont les plus touchés par la crise.

Depuis les élections, c’est avec le même souci de réalisme que nous avons préconisé la prudence aussi bien au nouveau maire qu’à une opposition qui se décrédibilise petit à petit en sombrant dans le « toujours contre » et le « toujours plus ».

Et c’est précisément parce que nous ne pouvons plus faire confiance à cette opposition – que plus personne ne prend au sérieux – que nous demandons la réunion du Conseil Communal Consultatif, afin que, au-delà des querelles stériles, l’ensemble des forces vives de la Cité se mobilise pour prendre les décisions graves qui devront être prises, pour faire les choix capitaux qui devront être tranchés.

Nous sommes prêts, à Gauche Autrement, à participer à toute réflexion et à toute action qui contribuera à sortir notre ville de cette nouvelle épreuve avec les honneurs.

Sur le même sujet, avec des liens supplémentaires, voir mon communiqué du 12 décembre 2008, à propos de l'augmentation des impôts locaux, sur le site de Gauche Autrement.

10 décembre 2008

Henri Fiszbin

Samedi après-midi, à la recherche d’une animation Téléthon, je passe un peu par hasard devant le 40 bis du boulevard Gorbella. Et comme cela m’arrive parfois sans vraiment savoir pourquoi, une bouffée de nostalgie m’envahit. C’est que, précisément à cette adresse, se trouvait la permanence d’Henri Fiszbin, député des Alpes-Maritimes de 1986 à 1988. Une permanence que dirigeait, avec son éternel enthousiasme militant, Lucien Fouques… notre Lucien !

Ancien Secrétaire général de la Fédération du PC de Paris, Henri avait été exclu pour avoir dénoncé les pratiques staliniennes de son partir. Du coup, l’ancien tête de liste aux municipales de 1977, l’ex-député de Paris, s’était rapproché du PS. Communiste reconstructeur, il avait donc été présenté par les socialistes en deuxième position sur la liste des Alpes-Maritimes pour le législatives de 1986. En effet, cette année-là, les élections se déroulaient au scrutin de liste départementale à la proportionnelle et Solférino avait offert un parachute aléatoire à son nouvel allié.

Jeune Premier secrétaire fédéral, j’ai rapidement sympathisé avec le nouveau venu, l’accompagnant aux quatre coins du département, trop heureux de bénéficier de son immense expérience politique.

Ancien ouvrier, Henri était un homme très cultivé et plein d’humour. Il n’hésitait pas, par exemple, à truffer ses discours de private jokes simplement pour m’amuser au cours des longues journées de campagne. Il faut dire que nous étions peu autour de lui, les courtisans préférant accompagner la tête de liste, Jean-Hugues Colonna, forcément plus médiatique.

Elu de justesse, il allait réunir, avec l’aide de Lucien, une petite équipe de syndicalistes et de militants de l’éducation populaire d’une redoutable efficacité, quand il s’agissait de coller au terrain des luttes sociales ou de participer au travail législatif.

Infatigable, il était toujours partant pour une action, une réunion ou un débat improvisé. Mais jamais il ne négligeait militants et amis pour lesquels il était toujours d’une exquise délicatesse.

Un grand bonhomme que le PS enverra en 1988 se faire battre dans une obscure circonscription de Meurthe-et-Moselle. De ce jour, je ne revis Henri qu’une seule fois, quelques jours avant sa mort. C’était au cours du funeste congrès de Rennes. Malgré le climat ambiant et une santé chancelante, il avait toujours au cœur et aux lèvres l’optimisme des grands humanistes.

Il me manque toujours. Heureusement, il y a Lucien.

07 décembre 2008

Les compagnons de la marguerite


Les deux « stars » Gauche Autrement de la course à pied, Laurent P. et Laurent F. n’étant pas disponibles, c’est une équipe réduite (Clotilde, Irène, Patrick) qui se présente au départ du Cross des Iles sur l’île Sainte Marguerite, petit paradis terrestre… Mais l’association est solidaire car les trois volontaires étaient assistés par pas moins de douze accompagnateurs : un taux d’encadrement à faire pâlir un champion olympique !

L’épreuve, organisée par l’AC Cannes, est magnifique : elle a gardé la dimension sportive et humaine qu’on a un peu perdue avec les grandes machines événementielles. Cela dit, le « team » fera honneur à ses couleurs puisqu’on retrouvera à l’arrivée les trois concurrents entre les 300e et 400e places sur plus de six cents partants. Cerise sur le gâteau : les trois sont classés devant (de peu, certes…) un responsable politique départemental ami mais concurrent, radicalement concurrent.

C’est donc le cœur léger que chacun put assister à la suite du spectacle sportif avec un 400 m 4 nages de folie réalisé en pleine mer (un 7 décembre quand même…) par Richard, notre Alain Bernard à nous. Puis ce fut l’anniversaire de Rose et un joyeux pique-nique dans la tradition de Gauche Autrement.

En trente ans de PS, je ne me souviens pas avoir vécu de tels moments de convivialité avec ceux dont je partageais pourtant en principe les valeurs. A la réflexion, c’est quand même triste.

Photo Carolyne

05 décembre 2008

SOS éduc pop


Quelques dizaines d’enfants, des éducateurs, des gendarmes, des enseignants, un thème (« La sécurité routière », des sourires mais aussi beaucoup de sérieux : cela donne une bien belle journée d’éducation populaire au CLAJ de Nice sous les auspices des Francas, association dirigée avec humanité et professionnalisme par notre ami Pierre Benallah.

A Gauche Autrement, nous apprécions beaucoup l’éducation populaire. Conscientisés par Sami Cheniti, Lucien Fouques et Henri Cottalorda, tous trois cadres dans le secteur, nous avions prévu, dans notre programme municipal, d’avoir recours très souvent à ces militants expérimentés et, selon nous, sous-employés.

L’école fait ce qu’elle peut – et avec les réformes en cours, elle risque de pouvoir de moins en moins, n’est-ce pas, Enzo ? – mais elle est loin de corriger toutes les inégalités. Aussi, quand l’éducation populaire prend le relais, elle introduit un peu plus de justice dans notre société.

Ma présence au CLAJ ce jour-là allait bien au-delà de l’amitié, elle avait valeur de témoignage et d’engagement. C’est que, début octobre, déjà sérieusement malmenée depuis deux ans, l’éducation populaire a subi un très mauvais coup. Brusquement, brutalement, les associations du secteur travaillant avec l’Education Nationale ont vu leurs subventions pour 2008 amputées de 25%... alors même que les programmes de l’année étaient lancés.

Les Francas, mais aussi l’APEP, les CEMEA, la Ligue de l’Enseignement et bien d’autres associations sont concernées par cette décision inique justifiée, comme toujours (on nous refait le coup pour l’audiovisuel), par l’amélioration du service public…

Lorsque l’éducation populaire sera définitivement remplacée par la console de jeux et le goûter d’anniversaire chez Mc Do, le déterminisme social sera plus fort que jamais.

C’est pour cette raison que je proposerai, à la prochaine assemblée générale de Gauche Autrement, qu’au cours du premier trimestre 2009, notre association s’engage fortement pour l’éducation populaire. Aux côtés de l’éducation populaire.

02 décembre 2008

On n’est jamais si bien trahi que par les siens…

Le Tuyo, 26 novembre 2008, article de Jérôme Guidi

Si ce blog n’a jamais eu, à l’instar de celui de la Conseillère générale du 7e canton, les honneurs de la presse nationale, il est parfois repris par la presse régionale. Les sites et les blogs utilisent encore plus fréquemment mes posts, en fonction de l’actualité.

Par conséquent, la reprise de mon billet, « Sa petite entreprise ne connaît pas la crise » - commentaire libre sur la nouvelle élection de Patrick Allemand à la tête de la Fédération du PS 06 – par le nouveau site d’informations niçois Le Tuyo n’était pas un événement en soi. Et cela, même si l’article, qui reprenait de larges extraits de mon post, était publié à la une avec un titre fracassant : « Le retour cinglant de Mottard, l’anti-Allemand »… Bigre !

Par contre, ce qui est beaucoup plus surprenant, c’est que cet article, somme toute relativement confidentiel (car Le Tuyo est un site récent), s’est retrouvé en première page… de la Revue de presse du Conseil régional.

Quand je vous le disais : Patrick Allemand ne compte que des amis à la Région…