30 janvier 2009

Une manif XXL



JOURNAL DE MANIF

10 h – Place Masséna

Beaucoup de monde, déjà beaucoup de monde.

Fred, Monique, Céline, René, Marc, Francine, Jacqueline, Audrey, Muriel, Jean-Louis, Rose, Caro, Lulu, Jean-Pierre, plus destroy que jamais, Christian Jambou et son pastoral couvre-chef, Henri Ponti déguisé en Yasser Arafat… Les premiers manifestants de gauche Autrement se rassemblent au pied de la grande Roue, à l’endroit même où, il y a quelques jours, nous avions fêté joyeusement l’investiture de Barack Obama. Avec ceux que nous retrouverons plus tard dans le cortège, comme Marianne, la famille Cuffi ou Antoine le percussionniste (mâtin ! quel talent !), c’est plus d’une trentaine de membres de l’association qui se sont mobilisés pour cette manif XXL, de quoi rendre jalouses certaines formations politiques qui ont pourtant pignon sur rue. Plaisir aussi de se retrouver entre « parias » avec les exclus de La Trinité.

11 h – Avenue Jean Jaurès

Je parcours l’avenue derrière la banderole de l’Université aux côtés de mes collègues, du doyen de la fac et… du Président Marouani himself ! Pas de doute, le gouvernement aura réussi l’exploit rarissime de rassembler toute la communauté universitaire contre son projet. Une petite halte au passage dans la galerie de notre colistier Christian Depardieu. A ce moment-là, je ne sais pas que je ne suis qu’un éclaireur.

12 h – Boulevard Carabacel

« Qui ne saute pas soutient Sarko ! ». Un petit groupe de militants supporters joint le geste à la parole. Je quitte assez vite ces nostalgiques de la Brigade Sud pour rejoindre le groupe beaucoup plus paisible des chercheurs. Au milieu, je repère Clotilde qui, en fait, teste sur le bitume ses magnifiques chaussures de course.

12 h 30 – Boulevard Dubouchage

Je retrouve, avec Dominique, les copains des Francas et de l’éducation populaire. Sami, Pierre et Henri sont heureux de défiler sous cette bannière qui leur est si chère.

13 h – Avenue Jean Médecin

Bravant l’interdit municipal, la manif, de plus en plus XXL (les premiers manifestants reviennent sur place Masséna alors que les derniers viennent à peine de la quitter) emprunte le bas de l’avenue. Les slogans sont nombreux, ceux qui défendent les services publics sont le plus fréquents. Quelques fumigènes. Devant les Galeries Lafayette, je croise, avec Joëlle Vacca, le groupe des employés municipaux de Nice. Quel plaisir de revoir des femmes et ces hommes avec lesquels j’ai travaillé pendant sept ans. Leur moral est plutôt en berne et cela quelle que soit la couleur politique des élus avec lesquels ils travaillent.

14 h – Place Masséna

Une foule dense et colorée a envahi l’immense place, troublant la sérénité des « Penseurs ». Malgré la colère qui s’est exprimée toute la matinée, l’atmosphère reste légère, comme à chaque fois que l’action collective fait penser que le pire n’est jamais certain…

En juin, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Une grève en France, personne ne s’en aperçoit… ». En contemplant l’immense foule, je me dis qu’une fois de plus notre Président a perdu une fantastique occasion de se taire…

Récit croisé ave « Ma manif du 29 janvier à Nice ».

27 janvier 2009

Gare du Sud : terminus



Lors d’une récente conférence de presse, le maire de Nice a, semble-t-il, mis un point final au dossier municipal… et cantonal (nous sommes au cœur du 5e canton) qui me tient le plus à cœur : celui de la Gare du Sud., cette « porte que l’on traversait » et pour laquelle je me suis battu si longtemps au nom de la défense de la mémoire de la cité.

Or, ce point final me convient tout à fait dans la mesure où il reprend la quasi totalité des propositions que je faisais depuis huit ans :
- création d’urgence d’un grand parking souterrain pour éviter l’asphyxie du quartier,
- construction d’une salle de sport pour le collège Vernier (revendication vieille de… 20 ans),
- aménagements associatifs et culturels (Multiplex, médiathèque, salle polyvalente…) pour animer le quartier toute la journée,
- installation de la police municipale sur le site.

Seule nuance : en ce qui concerne l’aménagement de surface de la Gare du Sud, j’avais plutôt préconisé un aménagement culturel, notamment pour des raisons d’équilibre commercial dans le quartier. Mais il est vrai que la solution du marché couvert est largement plébiscitée par les usagers du marché que nous avions consultés en 2005 sur le sujet.

Par conséquent, au nom de ce quartier qui a tellement souffert, je souhaite que ce projet fasse l’objet d’un consensus. Je demande notamment à l’opposition de ne pas répéter son faux pas du vote sur la Communauté Urbaine : la proposition reprend les grandes orientations que nous avons défendues souvent côte à côte pendant des années…

En direction du maire et de sa majorité, mon conseil est encore plus bref. Il tient en trois mots : vite ! vite ! vite !

24 janvier 2009

La bonne santé de l’OPNI



Bernard (le 4e), Jasmine, Alain, Annunziata, Christian, Faouzia… ils sont plus d’une vingtaine à avoir rejoint Gauche Autrement depuis le début de l’année. La plupart d’entre eux sont d’ailleurs présents à l’Assemblée générale semestrielle qui se tient dans une permanence pleine à craquer (il va falloir penser à un autre lieu pour les assemblées… la rançon du succès !).

Après avoir répondu aux questions de la presse toujours intriguée par cet OPNI (Objet Politique Non Identifié) que constitue notre groupe, nous avions du pain sur la planche.

Nous devions fixer le calendrier des activités de l’association pour six mois. Deux petites heures plus tard, l’affaire est bouclée. Groupe de travail sur l’OIN de la plaine du Var (Eco-Vallée), audit de la première année de gestion Estrosi, série de conférences-débats sur l’Europe, table ronde sur l’Education populaire, information sur les violences familiales, préparation des prochaines échéances électorales, organisation de la mobilisation pour la journée de grève du 29 janvier, et amorce d’une réflexion ambitieuse sur l’éducation… Assurément un beau programme, surtout si on considère que nous avons l’habitude non seulement d’élaborer de beaux programmes mais surtout de les réaliser scrupuleusement !

A l’issue de cet effort intellectuel collectif, l’enthousiasme est général… et un peu aidé par les bulles du champagne de Salem.

Tradition oblige : vers 20 h 30, l’assemblée traversa la rue pour partager le repas à « La pétanque niçoise », repas qui se prolongea assez tard dans la nuit. Si tard, que j’ai failli rater le départ du bus des petits collégiens de Vernier pour la Grèce, départ que je n’aurais voulu en aucun cas manquer tant il symbolise les efforts extraordinaires de cet établissement pour tirer tout un quartier vers le haut.

Voir les photos de la soirée sur le blog de Dominique Boy-Mottard et ci-dessous l'article paru dans Nice-Matin du 25/01/2009.

22 janvier 2009

Coué à la mairie, Afflelou au CG



Ces dernières 48 heures, les deux leaders de la droite locale se sont exprimés sur la crise et ses conséquences dans les Alpes-Maritimes. A chaque fois, conscient de son rôle d’acteur majeur de la vie politique locale, Gauche Autrement a réagi.

Mercredi, c’est Christian Estrosi qui ouvre le bal en donnant à Nice-Matin une interview qui est en fait une superbe illustration de la méthode Coué. La crise existe, elle est grave, mais elle épargnera Nice !

Dans la lignée de son intervention de novembre au CG, Christian Estrosi, minimisant au passage l’augmentation programmée des impôts directs, refuse d’initier le débat sur la nécessaire réorientation des politiques de la Ville. Ce débat, je l’appelle de mes vœux le jour même, à travers un communiqué adressé à la presse :

« Ce débat devra être mené rapidement et avec les Niçois. Encore faut-il vouloir et pouvoir les consulter. Or, nous touchons là une faiblesse, voire une absence de cette première année de mandat : la démocratie participative. Le moins qu’on puisse dire est que les propositions électorales et prometteuses en la matière (conseils de quartier, Conseil communal consultatif…) ont un certain retard à l’allumage… ! Rendre effectif le dispositif de démocratie participative et consulter les Niçois sur les priorités de la Ville dans le contexte de la crise, nous semble plus adapté à la situation actuelle que l’actuelle fuite en avant. »

Aujourd’hui jeudi, c’est au cours du Débat d’Orientation Budgétaire pour 2009 que s’exprime Eric Ciotti, au Conseil général. En fait, il s’agit du deuxième DOB depuis novembre, une première que je ne manque pas de souligner dès le début de mon discours :

« Le Conseil général des Alpes-Maritimes semble avoir adopté la technique Afflelou puisque, en quelques semaines, nous avons eu droit à deux Débats d’orientation budgétaire pour le prix d’un seul budget qui nous sera d’ailleurs présenté beaucoup plus tard. Certes, le contexte économique plutôt incertain permet de fournir une explication crédible à ce pas de deux. Mais il n’est peut-être pas iconoclaste d’ajouter que le jeu des chaises musicales auquel nous avons assisté n’a pas contribué à simplifier les choses. »

Sur le fond, le nouveau Président est moins optimiste que le maire de Nice mais reste quand même au milieu du gué et je poursuis : « Je constate que vous ne prenez pas vraiment la situation à bras-le-corps, attendant je ne sais quel retournement de conjoncture illusoire à court et même moyen terme. »

Là aussi, la hausse des impôts ne peut pas être l’unique moyen pour résoudre la crise. Des choix doivent être opérés. Gauche Autrement a joué cartes sur table en exposant les siens. C’est que nous ne voulons pas qu’ils se fassent « par défaut, sans lisibilité démocratique et sous les fourches caudines des groupes de pression. »

En tout cas, dans ces deux circonstances, Gauche Autrement aura joué son rôle de force d’opposition et démontré ses capacités à faire des propositions.

Et l’opposition « officielle » dans tout ça, me direz-vous ? Absorbée par le duel de Titans Cuturello-Allemand (encore absent du CG…), elle fut une fois de plus inaudible...

18 janvier 2009

Les soldes malgré tout…


En tant qu’élu niçois, j’ai estimé que mon rôle était, ce samedi, d’être dans les rues du centre ville aux côtés de nos concitoyens commerçants et promeneurs du week-end, victimes d’une situation particulièrement explosive depuis une semaine.

C’est ainsi qu’après la manif des enseignants - forcément confidentielle - à laquelle j’ai participé en tant que professionnel de l’éducation, accompagné de Gérard et Jean-Pierre, mes deux compères de Gauche Autrement, j’ai longuement sillonné l’avenue Jean Médecin de la Gare Thiers à la place Masséna (au moins trois allers-retours).

Témoin privilégié, je peux donc, en toute objectivité, livrer à chaud quelques réflexions concernant cette journée particulière.

Les jeunes – très jeunes et très nombreux – étaient, au moins dans un premier temps, complètement déconnectés du contexte politique. On pouvait notamment constater la présence de jeunes filles pas vraiment équipées pour la guérilla urbaine… Ce n’est que plus tard, organisés et encouragés par des adultes manifestement experts en provocation, que les cris « Israël assassin » et quelques drapeaux palestiniens apparaissent. Il est à noter que les incidents éclateront après cette prise en main. A ce moment, j’ai pu constater l’effet multiplicateur obtenu par les caméras et les appareils photos des médias.

Les forces de police, en nombre important, ont plutôt bien géré la situation, au moins dans un premier temps, accompagnant les manifestants sans jamais vraiment entrer en contact avec eux. Par la suite, le blocage de l’avenue Jean Médecin a facilité la dispersion de groupes isolés dans les rues adjacentes où voitures et commerces ont été vandalisés.

Si la présence du Maire sur le terrain a créé un petit accès de fixation et une mini bronca, la portée de celle-ci était forcément réduite étant donné l’apolitisme des manifestants.

L’attractivité des soldes est telle que le centre de Nice a vécu pendant cette après-midi une forme de schizophrénie particulièrement aiguë, avec des centaines de jeunes battant le pavé à côté d’une foule d’acheteurs les bras chargés de paquets… Les McDo eux-mêmes étaient restés ouverts : on pouvait donc se rassurer en se disant que la civilisation occidentale n’était pas totalement menacée… !

Cela étant, on ne peut pas ne pas se sentir inquiet pour l’avenir (samedi prochain ?). Dans une situation aussi insaisissable, un dérapage est toujours possible avec ses conséquences incalculables. Si on veut éviter des troubles encore plus graves, voire un drame, il faudra faire montre, quelles que soient les causes que l’on souhaite défendre dans la rue, de responsabilité. Ceux qui ne feront pas preuve de cet état d’esprit seront des apprentis sorciers. Peut-être d’ailleurs pas aussi apprentis que cela…

17 janvier 2009

Au milieu du gué…

A la lecture de l’interview accordée par Eric Ciotti, nouveau Président du Conseil général, à Nice-Matin, on a le sentiment que celui-ci a du mal à tirer les conséquences de la crise financière départementale qui se profile : « (…) je ne crois pas à un krach immobilier dans les Alpes-Maritimes (…) après le choc psychologique le marché va repartir (…) il est exclu que les Alpes-Maritimes entrent dans une période de rigueur… ».

En donnant l’impression d’attendre une improbable rémission, un impossible miracle, il reste au milieu du gué… Cela dit, au milieu, c’est toujours un progrès par rapport à son prédécesseur, Christian Estrosi, qui m’avait sévèrement taclé lorsque j’évoquais les conséquences inévitables de la crise dès le mois de novembre.

En réalité, les faits sont têtus : la conjonction de la chute des droits de mutation combinée à la montée en puissance des dépenses de solidarité obligatoires liée à la crise va fortement impacter le budget départemental. Or, l’augmentation des impôts en cette période de diminution du pouvoir d’achat pour les plus modestes et les classes moyennes ne peut pas être une réponse mécanique à ce déficit.

Rationalisation et mutualisation des moyens (dans les transports, par exemple) des différentes collectivités publiques sont des réponses utiles mais insuffisantes. Il va donc falloir hiérarchiser les priorités et faire des choix. Gauche Autrement, par ses élus et son association, s’est déjà exprimée depuis plusieurs semaines sur la nature de ces choix.

Priorité absolue au financement du noyau dur des compétences du département comme le social (personnes âgées ou en situation de handicap, petite enfance), la solidarité (RSA) et l’éducation (collèges).

Poursuite des actions dans les autres domaines quand ces actions ont de fortes incidences sociales. Nous pensons tout particulièrement au domaine du logement où nous préconisons - ce n'est pas nouveau - une aide prioritaire au locatif (organismes et particuliers) de préférence à une aide à la propriété, nouveau cheval de bataille de Paul Cuturello et du groupe socialiste (Cf. l’article de Nice-Matin du 17/01/2009).

Poursuite du rééquilibrage en faveur de la zone littorale car, là aussi, il s’agit de solidarité.

Limitation des dépenses somptuaires comme certaines dépenses de communication (pas forcément toutes).

Loin des polémiques politiciennes, parce qu’ils ont le sentiment qu’en période de crise il faut être très attentif à la justice sociale, les élus de Gauche Autrement seront donc très vigilants pour que ces priorités soient inscrites dans le prochain budget de notre département.

Voir notre communiqué et l'article de Nice-Matin sur le site de Gauche Autrement.

15 janvier 2009

Bonjour chez vous ! (der)

Triste nouvelle : on apprend de Los Angeles la mort de l’acteur britannique Patrick McGoohan, le fameux Numéro 6 du « Prisonnier », la plus métaphysique de toutes les séries TV.

En hommage à cet « homme libre », j’avais rédigé un post sur la série, il y a presque deux ans.

En complément, voici le célèbre générique.



Bonjour chez toi, cher Numéro 6 !

12 janvier 2009

Amuser la galerie

Paul Cuturello, qui côtoie Patrick Allemand au Conseil municipal, à la Communauté urbaine, au Conseil général et à la Fédération du Parti socialiste, a décidé de communiquer… par lettre avec son patron.

Pourquoi pas ?

Il s’agit, en l’occurrence et bien tardivement, d’après Nice-Matin du 12 janvier 2009, d’exprimer son profond désaccord après que Sophie Duez a accepté la mission que lui avait confiée le maire de Nice, de conduire le projet d’aménagement des abattoirs et son refus de cautionner « cette situation anormale qui ne pourra que se détériorer encore » (…). Celle-ci « prend des libertés avec le mandat que lui ont confié les électeurs de gauche de notre ville. Je m’interroge sur la possibilité de travailler à une opposition résolue et efficace à Christian Estrosi dans ce contexte rendu difficile par la démarche de Sophie Duez ».

Certes !

Il est vrai que la Demoiselle a fait fort. Six mois après avoir voulu me donner des leçons de « gauche » devant les caméras de France 3 le soir des élections (elle n’avait pas été déçue par ma réponse, je crois…), elle accepte de Christian Estrosi une mission à haut risque sans informer quiconque et surtout pas P. Allemand.

Mais, tout de même, Paul Cuturello (également donneur de leçons le même soir sur le même plateau de la chaîne régionale) ne manque pas de culot. En effet, il n’était pas le dernier à cautionner la fausse bonne idée électoraliste de son chef de file lorsque celui-ci a décidé de faire de l’actrice
Pendant la campagne municipale (site de P. Cuturello) l’icône de sa liste. Et ce bon Paul, d’une nature plutôt placide, et dont l’univers mental est plus proche de Léon (Trotski) que de Chantal (Goya), ne fut pas le dernier à se dandiner sur les estrades de Changer d’ère, persuadé que ce bling-bling de sous-préfecture allait subjuguer les Niçois.

Que l’opération ait tourné au fiasco électoral – dans un contexte national pourtant ultra favorable à la gauche – et aujourd’hui au fiasco politique n’était certainement pas prévu au programme par ce responsable politique pourtant expérimenté.

Qu’il souhaite dès lors prendre ses distances avec une tête de liste, Premier secrétaire à l’électoralisme aveugle, qui transforme la Fédé 06 du PS en Vendée Globe (un naufrage par jour), n’est pas anormal. L’avant-dernier naufrage étant l'appel aux manifestations du samedi au côté d’associations extrémistes contre l’avis de Solférino (voir les billets du 6 et du 11 janvier sur le site du Biscarra enchaîné). Le dernier étant les accords secrets entre son bras droit Marc Concas et le nouveau sénateur UMP René Vestri au Conseil général (en réalité, un secret de Polichinelle !!) révélé aujourd’hui par la presse.

Mais cette rédemption tardive aurait été plus crédible il y a quelques semaines, au moment du Congrès. A un moment où l’affaire Duez était déjà publique, il aurait dû avoir tout simplement le courage de se présenter contre Allemand. Malgré les sollicitations de ses amis, il a refusé de le faire. Il est vrai que si Paris vaut bien une messe, une place à la Communauté urbaine vaut bien une génuflexion devant celui qui instrumentalise la Fédération PS grâce à ses fonctions régionales.

Conclusion : Paul Cuturello prend les militants qui lui ont fait confiance pour des imbéciles. Il s’agit simplement d’amuser la galerie pour éviter que ces derniers ne posent les vraies questions…

Vieille politique, quand tu nous tiens !

11 janvier 2009

De la Prom’classic au marathon…



1’ 11’’ de bonheur !

Non, ce n’est pas un remake version courte de l’immortelle chanson de Sylvie Vartan, mais les poussières de temps que j’ai gagnées sur les 10 kilomètres de la Prom’classic par rapport à la mythique édition de 2008.

Pourtant, l’affaire était loin d’être dans le sac : une bronchite tenace avait transformé mes poumons en moteur de Trabant et la solitude était mon lot. C’est que les effets conjugués d’une inscription tardive (Tom), de la gastro (Jean-Claude), des petites bulles d’un anniversaire trop arrosé (Irène) et l’ordinateur défaillant d’un avion (celui qui ramenait de Tananarive une Clotilde qui ratera ainsi le départ d’une petite demi-heure…) ont réduit à ma seul personne légèrement expectorante la représentation de Gauche Autrement. La vérité m’oblige à dire toutefois que, n’écoutant que son courage, Richard s’est engagé dans une expérience « no limit » en m’accompagnant pendant 500 mètres du côté du Négresco !

Cela dit, le coaching physique de Dominique, la présence en course des blogueurs amis (au fait Claudio, 1 à 1… la Belle en 2010 ?) et le fan club de GA à l’arrivée permettront de relativiser la solitude du coureur de fond.

Mais au delà de la minute onze, il y avait surtout l’incroyable sensualité de la courbe de la Baie, la transparence hivernale du ciel d’azur, le rococo bienveillant des façades d’hôtels et, au retour, la neige miraculeusement déposée sur la ligne d’horizon. Malgré l’effort physique, je suis persuadé qu’ils étaient nombreux ceux qui pensaient comme moi, dans leur for intérieur : « Qu’ai-je fait pour mériter autant de beauté ? »

Cela dit, à partir de lundi, il va falloir quitter le monde enchanté de la Prom’classic pour entamer un marathon… Un marathon non pas sportif mais universitaire. En effet, mes chers étudiants, ont produit à peu près 650 copies correspondant aux examens du premier semestre, 650 petits chefs-d’œuvre, je n’en doute pas, mais qu’il va falloir corriger… Heureusement, le café ne fait pas partie de la liste des produits dopants arrêtée par le CIO…

08 janvier 2009

Flash back


Début d’année cinématographique plutôt actif avec déjà trois films au compteur. Des films français d’intérêt inégal, mais, peu importe car, comme disait le grand réalisateur Georges Cukor (cité par l’association niçoise « Regard indépendant ») : « Le cinéma, c’est comme l’amour, quand c’est bien, c’est formidable, quand c’est pas bien, c’est pas mal quand même ».

Agathe Cléry, d’Etienne Chatiliez

Une « working girl » un brin raciste (Valérie Lemercier) est atteinte d’une maladie rarissime qui fait noircir sa peau. Sur la base de cette idée poussive, le réalisateur ne fait pas de miracles et le film se contente d’enfoncer des portes largement ouvertes. Malgré quelques joies scènes de comédie musicale, Agathe Cléry est un vrai ratage. Mais où est donc le Chatiliez chroniqueur féroce de l’enfer familial (La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle, Tanguy) ?

Louise Michel, de Benoît Delépine et Gustave Kerven

Une ouvrière illettrée (Yolande Moreau) et un tueur à gages nullissime poursuivent un insaisissable patron voyou pour le tuer. De bout en bout, ce film est un festival d’humour noir très politiquement incorrect mais tout à fait réjouissant en ces temps de crise.

Largo Winch, de Jérôme Salle

Cette adaptation de la BD est une vraie bonne surprise. Enfin un grand film d’action français qui n’est pas une pâle copie d’Hollywood. Un vrai scénario (merci Van Damme), une réalisation convaincante, un casting crédible, pour un film qui, tout en lorgnant du côté d’Hitchcock et de l’Homme de Rio, renouvelle profondément le genre.


Par ailleurs, la découverte du DVD adéquat dans une FNAC de rencontre, m’a enfin permis de visionner La ligne verte, le film de Frank Darabont, d’après Stefen King et avec Tom Hanks, qui était sorti en tête du sondage que j’avais fait en début d’année auprès de mes étudiants. Un long, très long (trois heures) film fantastique qui a pour cadre un improbable pénitencier du sud des Etats-Unis, et pour héros un géant condamné à mort et faiseur de miracles, un maton humaniste et un salaud chimiquement pur. Disons que le film se regarde sans ennui avec, en prime, un super plaidoyer contre la peine de mort.


Mais, quelle que soit la richesse de l’actualité, avant de s’engager plus profondément dans la nouvelle année, il est normal de faire, comme en 2007, un petit flash back sur les 37 films vus en 2008 et qui ont tous été commentés sur ce blog. Vilà donc mon petit classement de l’année, subjectivement revendiqué.

1- Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, USA)
2- Rendez-vous à Palerme (Wim Wenders, All)
3- Le silence de Lorna (les frères Dardenne, Belg)
4- Into the wild (Sean Penn, USA)
5- Burn after reading (les frères Coen, USA)
6- Entre les murs (Laurent Cantet, Fr)
7- L’année où mes parents sont partis en vacances (Caõ Hamberger, Brés)
8- Léonora (Pablo Trapero, Argentine)
9- Two lovers (James Gray, USA)
10- Linha de passe (Walter Salles, Brés)

Et vous, quel est votre classement ?

05 janvier 2009

danslerétroviseur.blogspot.com

Avant de s’engager franchement dans l’aventure 2009, il n’est pas inutile, comme chaque année, de faire le bilan quantitatif et qualitatif de ce blog.

Avec plus de 75 000 visites et une hausse de plus de 10% par rapport à l’année précédente (et de plus de 60% par rapport à 2006), la fréquentation globale poursuit sa progression. Ce résultat est d’autant plus positif qu’il est complété par une augmentation de la durée moyenne des visites (8’30 environ).

Géographiquement, la très grande majorité des visites est niçoise. Mais ce blog a quand même reçu durant l’année des visites de 97 pays différents et de très nombreuses régions.

Pour les pays : Allemagne (1210 visites), Belgique (649), Suisse (563), Canada (416), Royaume-Uni (407), Monaco (404), Maroc (301), Etats-Unis (293), Italie (148), Australie (bonjour John et Robin !) et Algérie (97).

Pour les régions : Ile de France (3165 visites), Rhône-Alpes (1628), Midi-Pyrénées (1267), Languedoc-Roussillon (784), Aquitaine (650)… La première région étrangère étant le Québec avec 266 visites.

Le nombre de commentaires a lui aussi progressé : 1800 environ contre 1700 et 2007 et 1200 en 2006, avec un nombre de posts pourtant inférieurs (155 contre 165 en 2007 et 221 en 2006).

S’il est impossible d’avoir l’identité des visiteurs, on peut quand même faire un classement des commentateurs les plus assidus.

Cette année, c’est Irène qui arrive en tête (107 commentaires) après nous avoir habitués à la « ILH touch » : interventions courtes, très réactives et souvent pleines d’humour. En deuxième position, on retrouve, comme l’an dernier, Claudio (93 commentaires) qui me semble, sur ce blog, en voie de « poulidorisation » (il va adorer cette qualification le bougre !). Accaparée par la Recherche, les Municipales, Juju… et surtout la course à pied, Clotilde n’est que troisième. Mais le maillot jaune qu’elle porte depuis le prologue de ce blog reste solidement accroché sur ses épaules (décidément, en 2009, j’ai la métaphore sportive !!).

Ensuite, on trouve un peloton d’habitués : Laurent Weppe (76), Bernard Gaignier (73), Roxan (71 approximativement car le décryptage des pseudos est parfois compliqué), Antonin (63 commentaires plein de poésie), Richard (55 commentaires à l’humour parfois distancié), Sami (52), Sylvie (40), Alain (39), Marion (18), Pénélope et Laurent F (14), Henri Cottalorda 13… Non, cette année, pas de petite blague sur l’oral et l’écrit !) et le bougon et inénarrable Commandant Dromard (12). Au fait, petit quizz au passage : quel personnage célèbre du cinéma français s’appelle effectivement le Commandant Dromard ?

Puis, avec aux alentours d’une demi-douzaine d’interventions, on retrouve André-Louis, Ricciardelli, Paul Vautel, Zineb, Valérie Salvetti, Ange, FB, Nico Knecht, Nemo, Zoulika, Robert, Jean-François, Marc, Sylvia, Fabrice, JRV, René, Karine, Anne-Marie K, Anthony, Livio, Jean-Paul Audoli, Max, Jacques Barralis, Rose, Phil, Christian.

En tout, ce sont 160 intervenants identifiés qui ont fait au moins un commentaire sur ce blog en 2008. Sans oublier bien sûr votre serviteur (70 commentaires) et deux intervenants au statut très particulier : Dominique (66 commentaires) et le très mystérieux Monsieur Anonyme (322 commentaires). En fait, celui-ci est assez discret sur mon blog, ce qui me satisfait pleinement.

Au final, un bilan plutôt positif et aucune, mais vraiment aucune raison d’arrêter… Donc, rendez-vous tout au long de 2009 !

03 janvier 2009

« Les portes du bonheur »




En pays catalan, les rifles sont une institution. En fin d’année, de Perpignan à Banyuls, de Collioure à Céret, se multiplient des séances de loto collectives organisées par et au profit d’associations locales. De la fin décembre à la première semaine de janvier, des milliers de Catalans se rejoignent dans des gymnases ou des salles polyvalentes pour d’interminables parties qui leur permettront, si la chance leur sourit, de gagner jambons, filets garnis, bouteilles de vin ou un prosaïque bon d’achat.

Le public est populaire et, ce qui est très sympathique, intergénérationnel. Ados, adultes, troisième âge, les rifles sont l’affaire de tous et chacun vibre à l’unisson en plaçant jetons ou grains de maïs sur les petits cartons verts et blancs.

Traditionnellement, nous « riflons » au moins une fois par an, et, le sort ayant été souvent favorable, nous sommes plus d’une fois rentrés avec un ou plusieurs jambons sous le bras.

Mais le clou du spectacle est, pour nous, le numéro de l’animateur qui, accent rocailleux en prime, accompagne le tirage des numéros de petits jeux de mots qui, assez curieusement, varient assez peu dans le temps et dans l’espace.

Le qualificatif est souvent lié à la structure du chiffre : « il a la queue en l’air : 6 » (et évidemment le 9 a la queue en bas…), « les deux tordus, les deux mal foutus : 55 », « les gambettes à Jeannot : 11 »…

Il peut être départemental : « bienvenue chez les Ch’tis : 59 », « Claude Nougaro : 31 », « Bernadette, priez pour nous : 65 ».

Le clin d’œil est aussi souvent sportif : « allez l’OM : 13 », « Umaga : 83 », « l’USAP : 15 ».

Le 22 a le privilège d’avoir plusieurs versions policières : « la petite camionnette bleue » ou « quand ils sifflent c’est foutu ! »

Le 51 se prend évidemment avec quelques glaçons… et sans eau, le 20 est meilleur…

Mais l’allusion peut aussi être coquine : « les portes du bonheur : 68 », voire franchement licencieuse : « le feu d’artifice : 69 » ou même carrément porno : « … : 70 » (ne voulant pas que ce blog soit classé X, je ne donnerai la définition qu’oralement et sur présentation d’une carte d’identité).

Quand le tirage s’éternise et que plusieurs joueurs sont en attente du bon numéro pour l'emporter, les cris fusent dans la salle : « amène-le ! », ce à quoi l’animateur répond invariablement : « je te l’amène, il arrive ! ». Avec l’accent, c’est impayable.

Si vous gagnez, que ce soit « à la quine » (une ligne du carton) ou « à carton plein », il est de bon ton de ne pas oublier « le camionnage », c’est-à-dire de donner un pourboire au bénévole qui vous apporte les lots.

Cette année, à la salle polyvalente d’Argelès-sur-mer, nous n’avons pas gagné. Nous sommes loin du triomphe de l’année dernière où à Elne nous avions eu l’un des plus gros prix sous la forme d’un sobre mais substantiel bon d’achat.

Nous sommes fort déçus car, le premier prix cette année étant un agneau vivant, Gauche Autrement aurait pu avoir une mascotte coulant des jours heureux dans le jardin de Paul Vautel ou le vallon de Christian Jambou… avec les ânes !