30 octobre 2010

Christian est devenu jospiniste…

 Depuis plusieurs mois, j’exprime mon scepticisme sur l’efficacité d’une politique de sécurité centrée sur le « tout caméra » (voir à ce propos : Caméras cachées, Caméras cachées suite et Caméras cachées suite hélas). Je le fais sans a priori idéologiques, je crois même être le seul élu d’opposition à avoir visité le fameux central de télésurveillance de la place de la Libération.

Mais il faut bien constater que l’installation (généreuse) de ces fameuses caméras dans mon canton a correspondu à une inquiétante montée en puissance de la délinquance : bagarres entre bandes, trafics divers, squats agressifs, viols à la descente du tramway, vols à main armée dont deux véritables hold-up dans le quartier de la Libé, au nez et à la barbe, si j’ose dire, du centre de télésurveillance.

C’est donc logiquement en étant fidèle aux propositions que nous avions faites aux Niçois lors des élections municipales que je n’ai cessé de demander au Maire et au Premier adjoint en charge de la sécurité, de remettre du personnel de police dans la rue et de reconstituer la plus vite possible une véritable police de proximité.

En fait, ces propositions, nous ne les avions pas inventées : elles s’inspiraient directement de la police de proximité créée en 1998 par un gouvernement de gauche et brutalement supprimée en 2003 par un ministre de l’Intérieur nommé Nicolas Sarkozy. Pourtant, les résultats de cette expérience limitée dans le temps continuent à être considérés comme probants par les policiers que j’ai l’occasion de rencontrer.

Apparemment, Christian Estrosi a été sensible à nos arguments, après avoir probablement acté que le « tout caméra » sera surtout utile pour les contraventions : il vient de créer des patrouilles d’îlotiers dans un certain nombre de quartiers dont Nice Nord.

En « bon » opposant, je pourrais chipoter sur le nombre de patrouilles, la qualification des fonctionnaires ou la proximité des élections. Mais, fidèle au principe d’opposition constructive de Gauche Autrement, je préfère me féliciter de ce changement de cap qui voit le plus sarkoziste des ministres mettre en place cette police de proximité voulue en son temps par un certain Lionel Jospin.

27 octobre 2010

Au centre du Ray


Entre conférences de presse et réunions multiples au Conseil général, je me suis offert un bol d'air au stade du Ray pour le traditionnel entraînement des pros du Gym ouvert aux enfants organisé par le Club des supporters. L'occasion aussi d'une cliché "historique" (j'allais dire mythique, mais il ne faut pas exagérer) au centre du terrain.

Après avoir assisté à tant et tant de matchs dans des tribunes pleines à craquer, se retrouver tout seul comme un grand au milieu du vieux stade en sursis était émouvant. Forcément émouvant.

Pour plus de détails sur cette séance et des photos, voir le blog de Dominique.

26 octobre 2010

Des fonds de réserve aux fonds de tiroirs

La situation financière des collectivités locales fragilisées par la crise, aggravée par la réforme de la fiscalité locale et de la décentralisation et celle de la décentralisation, amène celles-ci à recourir des expédients.

Ainsi, quelle ne fut pas ma surprise, avec mes collègues de la Commission Education, de voir que la dotation annuelle des collèges par le Conseil général serait amputée, pour un certain nombre d’entre eux, d’une partie des fonds de réserve de l’établissement. Ces fonds ont pour vocation de permettre aux collèges de parer aux dépenses inattendues mais aussi de promouvoir un certain nombre de projets originaux. Il est certes évident que ces fonds ne doivent pas dépasser un certain volume, mais leur constitution est un élément de bonne gestion garantissant une petite autonomie à l’établissement.

Aussi, jusqu’à présent, jamais un tel prélèvement n’avait été effectué. Circonstance aggravante, l’opération a été menée par les services du Conseil général sans aucune consultation des intéressés.

Enfin, notons que cette mesure ne concerne pas les collèges privés pourtant également subventionnés par notre collectivité.

Cette étonnante razzia sur les fonds de réserve des collèges montre que la politique de l’Etat, qui consiste à confier de plus en plus de responsabilités aux collectivités locales sans pour autant compenser financièrement ces transferts, conduit ces dernières à faire les fonds de tiroirs.

25 octobre 2010

Le bon sens près de chez nous...

C’est effectivement près de chez nous, au cœur du 5e canton, à la Brasserie de l’Union, que la gauche a retrouvé un peu de ce bon sens que j’appelle de mes vœux depuis plusieurs mois.

Ainsi, pour les prochaines cantonales, il n’y aura pas de candidat PS dans les 5e et 7e cantons et, symétriquement, pas de candidat Gauche Autrement dans le 14e canton.

Evoqué depuis quelques semaines, cet accord était une nécessité. Parce que, à un moment où la moitié de la France défile, on ne pouvait pas se payer le luxe de stratégies électorales sophistiquées. Parce que les deux élus UMP majeurs du département ont un rôle national important, ce qui donne une responsabilité particulière à la gauche locale. Parce que l’ultime tripatouillage électoral de la majorité (augmentation du seuil de participation pour le deuxième tour de 10 à 12,5% des électeurs inscrits) risquait de condamner une gauche divisée à assister en spectatrice à des duels UMP-Front National.

Pour autant, cet accord n’est pas une simple stratégie électorale. Il traduit, sans que personne ne renie le passé (en tout cas, pour ma part, je persiste et signe), une volonté politique. Le symbole en est Faouzia Maali, l’excellente candidate que nous voulions présenter dans le 14e canton où, compte tenu de son engagement associatif, elle avait la possibilité de réaliser un très beau résultat, et qui devient la suppléante de Paul Cuturello qui aura fort à faire contre Dominique Estrosi et Jacques Peyrat.

Cette volonté politique n’est pas de circonstance, elle a vocation à se développer après les cantonales pour les échéances suivantes. Désormais membres du Parti radical de gauche (un parti sans courant… ça repose !), c’est avec loyauté que nous participerons, dans le cadre ordonné de l’opposition niçoise, à la définition d’une stratégie d’alternance sur la base d’un rassemblement que le PS aura l’énorme responsabilité de conduire à terme. Mais ceci est déjà une autre histoire…

21 octobre 2010

La crise existentielle de la démocratie participative niçoise

Mardi, la réunion de coordination des Conseils de quartiers 14 et 15 a failli tourner au psychodrame. En fait, les participants ne faisaient qu’exprimer la frustration d’une grande majorité de ceux qui ont accepté de travailler dans le cadre de la démocratie participative avec la nouvelle municipalité. « Les réunions se préparent sans nous… On nous impose un discours officiel… Nos propositions ne sont jamais prises en compte… ». Et surtout, « On sert à quoi ? ». Du coup, la soirée ne fut pas très confortable pour les élus majoritaires et les membres du cabinet.

Pour ma part, seul opposant présent, je me suis gardé de jeter de l’huile sur le feu, mais il va de soi que je partage absolument cette frustration. Avec Dominique, nous avons en effet décidé, dès le départ, de jouer le jeu de cette démocratie participative dont j’avais fait un axe central de mon propre programme de tête de liste aussi bien aux municipales de 2001 qu’à celles de 2008.

C’est ainsi qu’après avoir attendu plus d’un an la mise en place des Conseils de quartier et du Conseil communal consultatif (CCC), nous avons participé à ces instances sans arrière-pensée et dans un esprit d’ouverture.

Mais force est de constater que le dispositif n’a jamais vraiment décollé, malgré – je peux en témoigner – une forte implication de la société civile et des bénévoles. Que ce soit les responsables des comités de quartier dans les Conseils (double casquette, double travail) ou la vice-présidente Marie-Dominique Ramel et la plupart des présidents de commissions comme Amina Benyelles-Louhibi au CCC, ils font souvent preuve d’initiative et de dynamisme.

D’où vient cette sinistrose que traduisent la participation squelettique de la population aux AG des Conseils de quartier et un absentéisme qui devient endémique au sein du CCC ? D’où vient ce désenchantement que m’expriment, jour après jour, les acteurs de cette démocratie participative à la niçoise, qui a parfois pour conséquence leur départ de ces structures ?

Tout d’abord, sans même évoquer des techniques pourtant indispensables comme les budgets participatifs, il y a un manque évident de moyens. Ainsi, les Conseils 14 et 15, qui correspondent pourtant au centre ville, n’ont toujours pas de locaux et c’est au… Théâtre de la photographie que nous nous sommes réunis (même chose pour les Conseils de quartier 4 et 5 réunis au Musée d’archéologie à Cimiez, ou les Conseils 6, 7 et 8 réunis au Collège Nucéra). Les responsables du CCC ne disposent, quant à eux, que d’un seul malheureux bureau en mairie.

Malgré cela, les bénévoles travaillent et obtiennent de temps à autre quelques résultats. Mais leur bonne volonté est vite bridée. Ainsi, on a laissé travailler pendant des semaines deux Conseils sur l’avenir des terrains du stade du Ray pour finalement tourner le dos à leurs propositions dans le PLU. Ou encore, Dominique me parlait de ce « référent environnement » (chaque conseil a le sien) qui avait fait un travail remarquable, dont elle se demandait ce que la municipalité allait in fine en sortir.

En fait, derrière tout cela, on ne sent pas une forte volonté politique, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y a même souvent une appropriation par les élus et les fonctionnaires de la mairie, répétant à l’envi que « le maire veut ceci… le maire pense cela… », réduisant les autres participants au rôle de spectateurs.

Du coup, chaque bénévole se demande si son engagement a une raison d’être et une véritable crise existentielle parcourt les institutions de la démocratie participative niçoise. Et on en arrive à des situations un peu surréalistes comme celle à laquelle j’ai assisté mardi au sein du comité de coordination. Une élue de la majorité municipale a dit, en fin de séance, « Mais finalement, pourquoi existent-ils ces Conseils de quartier ? ». Réponse particulièrement mollassonne des élus en charge de ces Conseils : « Bof ! C’est un truc qui a été voté par la gauche, et maintenant la loi nous oblige à les faire fonctionner… ».

Le maire a, semble-t-il la volonté de donner un nouveau (?) souffle à ces institutions. Suggérons que la première mesure soit un voyage d’étude par les élus de sa propre majorité : comme ça, ils pourront vérifier, de Lyon à Bordeaux, de Nantes à Toulouse, que les Conseils de quartier et la démocratie participative, pour peu qu’on fasse confiance à la société civile et aux citoyens, ça marche.

19 octobre 2010

Les pages que j'aurais aimé écrire (5)



Il existe des pages qu’on aimerait avoir écrites sans pour autant en partager le sens profond. Quoique tout cela doit être plus compliqué… puisque ces pages, on a quand même envie de les avoir écrites…

Ainsi la tirade d’un personnage de Dostoievski dans Les frères Karamazov :

« C’est exactement, répliqua celui-ci, ce que me racontait, il y a longtemps du reste, un médecin de mes amis, homme d’âge mûr et de belle intelligence ; il s’exprimait aussi ouvertement que vous, bien qu’en plaisantant, mais avec tristesse. « J’aime, me disait-il, l’humanité, mais à ma grande surprise, plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, comme individus. J’ai plus d’une fois rêvé passionnément de servir l’humanité, et peut-être fussé-je vraiment monté au calvaire pour mes semblables, s’il l’avait fallu, alors que je ne puis vivre avec personne deux jours de suite dans la même chambre, je le sais par expérience. Dès que je sens quelqu’un près de moi, sa personnalité opprime mon amour-propre et gêne ma liberté. En vingt-quatre heures je puis même prendre en grippe les meilleurs gens : l’un parce qu’il reste longtemps à table, un autre parce qu’il est enrhumé et ne fait qu’éternuer. Je deviens l’ennemi des hommes dès que je suis en contact avec eux. En revanche, invariablement, plus je déteste les gens en particulier, plus je brûle d’amour pour l’humanité en général. »

15 octobre 2010

Radical-mement

C’est en toute sérénité, dans le cadre de notre permanence, qu’avec Dominique, nous avons adhéré au Parti radical de gauche. Affronter les prochaines échéances électorales sans étiquette était en effet compliqué et rendait l’adhésion à une formation politique – si modeste soit-elle – inéluctable. Car, même si on nous dit souvent qu’en politique seul l’homme (ou la femme) compte, nous sommes bien obligés de constater qu’il y a toujours en France une sorte de monopole du vote partisan.

Comme il n’était pas dans nos intentions de retourner au Parti socialiste, le PRG (le plus vieux parti de France créé à la fin du XIXe siècle par la jonction des comités électoraux locaux avec un groupe parlementaire) était une sorte d’évidence. Solidement arrimé à gauche, porteur de ces valeurs républicaines aujourd’hui tellement chahutées, résolument laïc et européen, le PRG sera donc notre deuxième formation politique après trente années au PS.

Par ailleurs, l’accueil chaleureux du Président 06, Jean-Christophe Picard, constitue une réponse préventive aux nombreuses questions malveillantes des traditionnels stratèges de sous-préfecture qui voudraient voir dans cette adhésion je ne sais quelle opération politicienne à trois sous.

Enfin, cette démarche n’est pas contradictoire avec l’accord en cours de finalisation de soutien mutuel des sortants de gauche pour les prochaines cantonales. Au contraire, elle le renforce.

Il va de soi que notre adhésion est purement individuelle et qu’elle n’engage en aucune façon l’association Gauche Autrement qui regroupe des socialistes (avec ou sans carte), des verts, des modem, et des citoyens sans partis. En son sein, on trouvera désormais aussi des radicaux, heureux d’appartenir à un parti qui, après avoir inspiré la IIIe République, se trouve aujourd’hui aux premières loges pour préparer la VIe.

 Nice-Matin 17/10/2010
Le petit niçois, 22/10/2010

Par ailleurs, voir sur le blog de Dominique un commentaire du rapport de la Commission d'enquête sur le PLU à propos du Ray.

12 octobre 2010

Le Master 2 Sami

Il y a quelques mois, Sami Cheniti, notre chargé de mission au Conseil général, encouragé par son père malheureusement décédé aujourd’hui, m’annonçait son intention de s’inscrire en Master 2 « Politique de la Ville » à la fac de Droit… ma fac de Droit.

Spontanément, le prof que je suis avant tout fut ravi de voir l’ancien éducateur spécialisé relever un nouveau défi. Le « patron » du groupe par contre était – in petto - plus circonspect… Je me disais tout simplement que le boulot considérable régulièrement abattu par Sami en serait probablement affecté (comme quoi, on prend vite une mentalité de « patron »…). La suite me donnera tort.

En effet, il s’est débrouillé pour suivre cours et séminaires tout en assurant comme dab les nombreuses missions que nous lui confions. Jamais son activité universitaire ne déborda sur son emploi du temps. Plus fort encore, jamais il ne sollicita mon aide ou celle de Dominique alors que, profs de droit tous les deux, la tentation pouvait être grande…

A l’arrivée, le résultat est plus que positif : Sami vient d’être reçu avec mention et une kyrielle de notes significatives comme ce 17/20 en Evaluation d’une politique publique ou ce 16 en Prévention de la délinquance. Mais le bouquet final de ce feu d’artifice est incontestablement le 17 pour un mémoire intitulé « Les dispositifs de prévention de la délinquance juvénile dans les quartiers sensibles », un sujet taillé sur mesure pour l’ancien directeur de la jeunesse d’une commune de la périphérie de Nice. Mais encore fallait-il avoir les capacités et le talent de théoriser sur un sujet de terrain, beaucoup de praticiens échouant en pareille circonstance. Pas Sami.

Du coup, à Gauche Autrement, on est tous très fiers et une petite fête s’impose. Elle aura lieu à la permanence à l’heure de l’apéro du vendredi cette semaine.

Les lecteurs de ce blog sont, bien entendu, invités pour fêter le héros du jour !

10 octobre 2010

De la coupe aux lèvres

 A l'arrivée, avec Antoine

Pour la troisième année consécutive, la course de côte de Gairaut était ma course de rentrée. Une épreuve exigeante qui se décompose en montée, descente, plat, montée, descente, plat, montée (petite mais vicieuse)… Ouf !

Disons-le tout net : ce fut parfait.

Tout d’abord, parce que j’ai eu le sentiment de courir « juste » pendant les presque treize kilomètres, sans indolence coupable ni surrégime.

Ensuite, pour ce record battu de… 48 précieuses secondes en terminant sur les talons de Clotilde qui – je balance – bénéficie désormais d’un lièvre de luxe, un certain Juju, jeune et prometteur, qui aurait un lien de parenté avec elle !

L’ambiance entre participants et la ferveur des supporters étaient également au rendez-vous de l’édition 2010. Avec une mention particulière aux deux éclopés du peloton : Antoine (dont on peut aller lire l’intéressant blog qui sera désormais référencé ici), qui avait tenu à faire la course sur une jambe, et Véronique, forfait, qui nous a permis de mieux supporter les solitude du coureur de fond sur le canal.

Ajoutons, pour compléter le tableau, que les bénévoles chargés de l’organisation furent adorables, comme chaque année.

Mais l’image du jour sera pour moi celle de la conseillère générale du 7e canton remettant des coupes à nos deux championnes, Bérengère et Clotilde, présentes sur les podiums de leurs catégories. Il me semble toutefois avoir remarqué sur les lèvres de Laurent un petit air goguenard… Il est vrai qu’avec moins d’une heure et cinq minutes, il avait fait le meilleur temps de nous tous, même si les hasards du règlement et de l’état civil ne lui permirent pas d’avoir sa coupe.

Pour la course, côté supporters, voir le blog de Dominique.

09 octobre 2010

Caméras cachées (suite, hélas !)

 Centre de vidéo-surveillance de la Libé

Cinq jours seulement après le braquage du « Gambetta » à l’angle Joseph Garnier–Libération, c’est une bijouterie qui a été attaquée en plein jour hier matin avec une violence qui a choqué les nombreux témoins. Là encore, le commerce était situé à quelques dizaines de mètres du super centre de télésurveillance qui devait entre autre sécuriser le quartier.

Ironie du sort : c’est un passant qui a filmé la scène avec son téléphone portable et les images sont passées au JT de France 2 le soir même.

Et que voit-on à la une de Nice-Matin de ce jour : « La guerre vidéo contre… la double file ». Le coûteux dispositif de caméras servirait donc à faire un travail de contractuelle !

De plus en plus nombreux sont les Niçois que je rencontre et qui partagent ma conviction : les caméras ne servent pas à grand-chose, c’est d’une véritable police de proximité dont nous avons besoin. Hier matin la simple présence d’un îlotier aurait peut être dissuadé les malfrats…

07 octobre 2010

La déclaration d’amour











Quand je suis seule et que je peux rêver
Je rêve que je suis dans tes bras
Je rêve que je te fais tout bas
Une déclaration, ma déclaration
(…)
Juste deux ou trois mots d’amour
Pour te parler de nous
Deux ou trois mots de tous les jours
C’est tout »

Il arrive souvent que les chansons populaires s’inspirent de la vie, parfois c’est l’inverse.

C’était il y a quelques mois (du coup, il y a prescription !). Je surveillais à la fac un examen de 1ère année de licence, cette période des études où l’on a vingt ans. A la fin de l’épreuve, je reçois comme prévu les cent cinquante copies. Au milieu d’elles, je trouve une feuille jaune. Cela arrive parfois : un étudiant distrait rend en même temps que sa copie une feuille de brouillon et ça ne prête pas à conséquence. Mais, si l’incident est banal, le contenu de la missive jaune l’était beaucoup moins.

« Mon amour,
Je suis censée passer un examen mais c’est beaucoup trop compliqué, j’en profite donc pour t’écrire.
Avant que tu arrives dans ma vie, je vivais une période un peu compliquée mais surtout difficile. Grâce à toi j’ai enfin pu retrouver le sourire, la paix, la quiétude.
Comme on l’entend si souvent dire, l’amour nous tombe dessus vraiment à un moment où l’on s’y attend pas du tout. Ça fait trois mois que tu m’apportes du bonheur mon amour, je t’aime plus que tout.
Aujourd’hui je ne veux plus être qu’avec toi, je ne vis ma vie qu’à travers tes sourires. Je t’aime bien au-delà de ce que tu peux imaginer, je ne te quitterai plus jamais. Je mourrais à petit feu si tu étais loin de moi. Tu es ma moitié, la moitié avec laquelle je fais un tout à présent. »

Par pudeur plus que par éthique, je me suis abstenu de toute recherche graphologique pour retrouver l’auteur de la déclaration. Je suppose simplement que cette jeune fille n’a pas dû avoir une très bonne note. Mais était-ce si important ?

04 octobre 2010

Caméras cachés (suite)

Le 4 juin, j’expliquais ici même, en dehors de toute considération idéologique, que, dans mon quartier, les caméras de vidéo-surveillance pourtant nombreuses n’avaient pas empêché la montée en puissance des incivilités et même de l’insécurité (le « Schlecker » situé à côté de ma permanence en sait quelque chose…).

Aujourd’hui, l’actualité me permet malheureusement d’enfoncer le clou. Hier soir, à l’angle du boulevard Joseph Garnier et de la place De Gaulle, la brasserie-tabac « Le Gambetta » a été braquée. Menaçant le commerçant avec une arme de poing, l’agresseur s’est fait remettre plusieurs milliers d’euros. Hélas ! Rien que de très banal me direz-vous ? Oui, à ceci près que le lieu du vol à main armée est situé à trente mètres du centre high tech de supervision de toutes les caméras de Nice, inauguré en grand pompe il y a quelque temps, juste avant les élections régionales. Or, l’installation de ce centre dans le quartier est régulièrement présenté par les élus de la majorité municipale comme un atout en faveur de la sécurité du secteur de la Libé.

Cette agression est une preuve supplémentaire de la très relative efficacité du coûteux dispositif de vidéo-surveillance mis en place à Nice. En fait, les matériels les plus sophistiqués ne remplaceront jamais les hommes. La police municipale est dirigée par des professionnels reconnus et de bonne volonté (l’adjoint Benoît Kandel, la commissaire Casanova…), mais, hélas, ils n’ont pas les effectifs de leur politique et, du coup, la police, qu’elle soit d’ailleurs locale ou nationale est souvent aux abonnés absents par manque de moyens.

Aussi, je suggère de revendre une partie du stock de caméras à la Principauté de Monaco qui en est si friande et d’utiliser les économies ainsi réalisées pour engager une vraie police de proximité.

03 octobre 2010

Etats d’urgences à Mouans-Sartoux

Avec Susan George, présidente honoraire d'Attac

Le Festival du livre de Mouans-Sartoux, je ne cesse de le répéter à mes étudiants, n’est pas une foire mais un véritable événement culturel producteur de sens.

Cette année, la Commissaire de la manifestation – notre collègue au Conseil général – Marie-Louise Gourdon, le maire André Aschiéri et son équipe municipale ainsi que les… 280 bénévoles-citoyens, nous ont invité à nous mobiliser, à travers la littérature, pour la planète mais aussi contre les atteintes aux libertés et les injustices faites aux femmes.

Mes voisines immédiates dans le stand A du gymnase de la Chênaie incarnaient tout à fait ces « Etats d’urgences », thème officiel de l’édition 2010 : Susan George, présidente honoraire d’Attac, Mémona Hinterman, grand reporter à France télévision, et Sabatina Jones, jeune Pakistanaise condamnée à mort par les siens pour avoir refusé un mariage forcé. Pouvoir parler et échanger avec elles pendant les pauses et les temps morts fut pour moi une expérience émouvante et un grand privilège.

Avec Mémona Hintermann, grand reporter

La manifestation fut aussi l’occasion de faire le point avec Franck, mon éditeur, présent en tant qu’auteur avec une enquête étonnante sur les mystères symboliques de la cathédrale de Pise (Les portes de l’initiation). Parallèlement, j’ai pu aussi évoquer avec Eric et Valérie, l’édition prochaine (avant la fin de l’année) par leur maison « Les enfants du paradis », de ma pièce Sur un air de Cithare.

Mais ce nouveau salon (c’était mon quatrième) me permit aussi de retrouver ces auteurs poètes, romanciers ou essayistes que je croise de manifestation en manifestation et qui finissent par constituer une petite famille, un peu comparable – toutes proportions gardées – à celle de la course à pied que je vais retrouver dès dimanche pour l’épreuve de côte de Gairaut.

Enfin, du très accueillant stand de la Librairie Masséna à celui de l’Université de Nice Sophia Antipolis, chaleureusement animé par le trio Jean-François, Rémy et Snéjana, j’ai retrouvé le plaisir de la dédicace et du contact direct avec des dizaines et des dizaines de lecteurs. De quoi me donner envie d’offrir un petit frère à Fragments de Nice et à Cinq de cœur.

Avec l'équipe du service culturel de l'UNSA