24 mars 2006

Les naufragés du 51

L’immeuble du 51 avenue Borriglione a beaucoup souffert. Victime de la manœuvre aléatoire d’un bulldozer son dernier étage a été décapité. Ebranlé par le chantier du génie civil, le reste du bâtiment s’est progressivement dégradé : les murs se sont fissurés, les plafonds tombent, les portes ne ferment plus. Chaque jour la dizaine de familles qui vit encore au 51, s’enfonce un peu plus dans le mal vivre, l’incertitude, la peur… Que d’inquiétudes, que d’humiliations, que de petits drames collatéraux derrière ces murs lézardés : la vieille dame qui vit dans le même appartement depuis un demi-siècle et qui ne veut pas quitter le foyer où elle a vu mourir son mari, la jeune femme récemment divorcée qui voit dans ces conditions d’habitation précaire une arme redoutable aux mains de son ex-époux dans le bras de fer qui les oppose pour la garde des enfants, les adolescents qui ont honte d’inviter chez eux leurs copains parce qu’ils ne veulent pas montrer murs crevés et portes dégondées, les familles étrangères coincées entre le marteau de leur situation administrative incertaine et l’enclume de leur colère… un public qui constitue pourtant un bel exemple de mixité sociale et ethnique en restant étonnamment solidaire dans l’adversité.

Et comme si les dégâts matériels ne suffisaient pas à leur malheur, les habitants du 51 subissent un harcèlement particulièrement odieux. Il s’agit probablement de leur faire quitter les lieux au moindre coût afin de raser l’immeuble et de ne pas retarder les travaux du sacro-saint tramway. Emissaires de la mairie, policiers municipaux, services sociaux exercent une pression de tous les jours sur ce public attachant mais fragile.

Comme toujours dans cette ville, avec cette municipalité, il a fallu substituer au dialogue impossible la mise en perspective publique de la situation. C’est ainsi que j’ai pu obtenir un reportage à la fois juste et courageux de Nice-Matin, qui a probablement permis un entretien de deux heures en mairie, entretien au cours duquel quelques réponses ont été apportées par une brochette de responsables municipaux qui m’ont par ailleurs fait part de leur volonté de trouver des solutions humaines pour les naufragés du 51.

Rendez-vous le 31 mars pour la… 5e expertise.

Le conseiller général du 5e canton sera au rendez-vous.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

N'y a t'il pas des actions plus médiatiques à mener pour que la situation se débloque rapidement? Je pense à une mobilisation massive devant l'immeuble ou devant la mairie.

Gilbert

Unknown a dit…

Ce premier "étage" de l'action a déjà eu lieu (d'ailleurs les habitants du quartier sont très mobilisés) et a commencé à donner des résultats. S'il le faut, nous monterons en puissance au fur et à mesure des besoins.

Anonyme a dit…

merci pour votre aide et vos conseils .

les naufragés du 51.

Anonyme a dit…

Dans le vocabulaire de la mairie les termes "solutions,humanité, aide" ne figurent pas! si c'est en cour d'acquisition tant mieux mais j'en doute.
On sent bien d'ailleurs la dose d'humanité dans les missions de la police du maire et des services sociaux (du moins ce qu'il en reste)
Passer par Nice Matin pour obtenir un reportage juste et un entretien en mairie pourquoi pas! j'espère qu' à part proposer aux habitants du 51 de les reloger dans un H.L.M à Las Planas ou autre(ce n'est pas pour dévaloriser ses habitants mais juste parce que actuellement les H.L.M des quartiers au centre de Nice sont réservés !et pour les urgences c'est l'Ariane, Pasteur etc) le maire de la ville prendra-t-il enfin ses responsabilités ...

Unknown a dit…

J'ai les mêmes doutes et les mêmes réserves que vous, mais en médiatisant et en mobilisant, on peut espérer arriver à de meilleures solutions pour les intéressés. Mais, il est évident que tant que cette équipe restera en place, arrogante, incapable et souvent malhonnête (Cf. affaires Vialatte, Monleau, Le Deunff...), il n'y aura aucune évolution significative dans notre ville.

Anonyme a dit…

cette affaire est symptômatique de l'état du logement dans ce département. le plus cocasse c'est que régulièrement les maires se plaignent qu'ils doivent faire face à des pressions diverses, promoteurs, propriétaires de terrains, etc. qu'ils n'ont plus de pouvoir ; alors que leur pouvoir et leur politique de spéculation nous ont conduit à la situation actuelle.

Anonyme a dit…

en ce qui concerne le logement dit social, il est domage de constater que les normes évoluent; on constate trop souvent que les surfaces des appartements dans les logements dit sociaux sont réduites, ainsi on peut trouver un quatre pièces à 75 m2. sans terrasse.
comme si les gens qui habitent ces logements ont un besoin moindre d'espace.
voilà comment fonctionnent certains maires de la côte.

mais il y a aussi un autre problème lié au logement, c'est le transport et je prends pour exemple saint andré, où le bon maire a fait construire des centaines de logements sans se soucier de proposer à ces administrés une offre transport en commun digne de ce nom;
tous en voiture germaine.