14 août 2010

D’Ogrodniki à Budzinsko, l’Europe avance

Budzinsko, "frontière" Pologne/Lituanie

CARNET DE VOYAGE N°3

Le 18 août 1992, il est 18 heures 30 quand nous arrivons au poste frontière d’Ogrodniki entre la Lituanie et la Pologne. Nous ne sommes pas très optimistes sur le temps que risquent de prendre les contrôles douaniers et policiers : quelques jours auparavant, à l’aller et au même endroit, nous avons été bloqués pendant près de cinq heures. En fait, nos prévisions les plus pessimistes vont être très largement dépassées. Les rapports entre la Pologne post-communiste de Walesa et la toute jeune République de Lituanie qui vient à peine de s’extirper du giron soviétique sont compliqués. Du coup, nous ne ressortirons du poste frontière qu’à… 15 heures le lendemain, c’est-à-dire vingt-et-une heures après notre arrivée, soit, une soirée et une nuit tout entière, le matin et le début d’après-midi du jour suivant. Pour couronner le tout, le ravitaillement solide et liquide se résume à… de la vodka, vendue dans un petit kiosque plus sordide que pittoresque. Heureusement, dans cette longue queue de « naufragés » s’étendant sur plusieurs kilomètres, le voisinage de nombreux Polonais, de quelques Italiens et d’un bus entier de choristes bretons aida à passer les temps. La nuit dans la voiture, quant à elle, fut pleine de surprises, notamment quand les poules d’un fermier voisin me réveillèrent en attaquant la carrosserie de ma voiture avec leur bec ! Au final, il n’y eut pas mort d’homme, mais quand même une vraie galère.

12 août 2010 : c’est à 15 heures que nous arrivons à Budzinsko, frontière polono-lituanienne, située à une trentaine de kilomètres à peine d’Ogrodniki. Mais au fait, quelle frontière ? Pas un uniforme à l’horizon, des bâtiments d’inspiration soviétique désaffectés, aucune signalétique contraignante… A 15 heures 01, le passage était consommé. Et s’il dura un peu plus longtemps, c’est tout simplement parce que nous avons voulu immortaliser ce moment fortement symbolique avec quelques photos.

Bien sûr, on peut souhaiter que l’Europe soit plus forte, qu’elle aille plus loin plus vite : il faut être exigent avec l’Europe. Mais, n’en déplaise à certains esprits chagrins, elle avance cette Europe, elle avance. De Budzinsko, nous pouvons en témoigner.

Et c’est en Européens enthousiastes que nous nous élançons sur les routes lituaniennes avec l’objectif d’atteindre avant le soir la Lettonie, Riga, ses nuits blanches et Art nouveau.

 En Lettonie, Forrest découvre la Baltique

 Voir aussi, sur le blog de Dominique, "Soir d'été... à Riga"

4 commentaires:

Emmanuel a dit…

Jusqu'où va tu courir ainsi Forest ? Jusqu'en Russie ?
De belles chroniques de l'Europe de l'est qui donnent envie de te suivre dans cette course à la découverte ! A bientot

Emmanuel a dit…

Attention à la bière Forrest car c'est pas bon pour la course.
Il est vraiment magnifique ce tee shirt orange...

Japhy a dit…

Voui, alors ça donne moyennement envie d'y aller hein! :)))
Bon, tu te souviens qu'il ne faut pas courir plus d'un quart d'heure sur le sable la première fois.

alaind a dit…

Avec une carte grise, les frontières se passent nettement mieux, n'est ce pas?!