Fin de projection de "In another country" (photo DBM)
Cannes, c’est aussi l’occasion de rencontrer les amis
engagés dans le secteur du cinéma. Ainsi, Jean-Louis Milla, l’organisateur
passionné du Festival de Puget-Théniers, qui nous a promis pour l’édition 2012,
fin juillet, une marraine très prestigieuse (mais chut ! c’est encore un
secret !). Egalement,
Florence Gastaud, notre ancienne étudiante au perpétuel sourire, aujourd’hui
Déléguée générale de l’ARP (société civile regroupant les auteurs, réalisateurs
et producteurs du cinéma français) qui travaille en duo, depuis peu, avec un
président nommé… Michel Hazanavicius. Enfin, Thierry Collard, l’infatigable
directeur de l’ESRA Côte d’Azur qui, cette année, présente les travaux d’élèves
de sa filiale… de New York.
Côté salles obscures, la journée sera placée sous le signe
de l’éclectisme avec le dernier Resnais dont l’action est censée se dérouler à…
Peillon (06), un film japonais réalisé par un Iranien, et une comédie coréenne
à l’affiche de laquelle on trouve une grande actrice française.
Vous n’avez encore rien vu, Alain Resnais (France)
Un auteur dramatique convoque par-delà sa mort tous les amis
qui ont interprété sa pièce « Eurydice ». Ils doivent visionner une
nouvelle version de l’œuvre jouée par une jeune troupe.
L’originalité du film est que les rôles sont tenus par des
acteurs connus qui jouent à visage découvert ce happening théâtral qui est à la
fois une sorte de chorale et un passage de témoin. Sabine Azéma, Pierre Arditi,
Michel Piccoli, Lambert Wilson et compagnie, contribuent à faire d’un scénario
un peu artificiel une brillante démonstration de ce que peut-être le jeu
théâtral lorsqu’il atteint l’excellence.
Like someone in love, Abbas Kiarostami (Japon)
Un vieux professeur en retraite s’offre les services d’une
jeune fille mi-étudiante, mi call-girl. En fait, dans ce film pour le moins
surprenant, c’est l’octogénaire qui semble vivre avec bonheur les
bouleversements de la société japonaise alors que les jeunes sont désemparés devant la dissolution des valeurs traditionnelles.
On gardera longtemps dans nos mémoires le visage malicieux
et les yeux pétillants du professeur (Tadashi Okuno) dans un film où, comme
d’habitude, Kiarostami use et abuse des longs plans-séquences en voiture et où
l’on vous apprendra tout sur la sexualité des mille-pattes.
In another country, Hong Sangsoo (Corée du Sud)
Une Française passe quelques jours dans une station
balnéaire coréenne quasi- déserte. Elle va vivre, sous la même identité, trois
histoires correspondant à trois personnages différents. En fait, le film est
bâti sur le modèle de Smoking No Smoking de Resnais (encore lui !) puisque
l’héroïne n’est jamais ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.
In another country est en fait un petit bijou, ciselé avec
précision par Hong Sangsoo, plein d’humour et de poésie, qui nous raconte
beaucoup de choses sur les différences culturelles, la jalousie des femmes
coréennes, le sex-appeal des lifeguards et l’intact potentiel de séduction d’Isabelle
Huppert qui provoque bien des tempêtes au pays du matin calme.
Florence Gastaud et Dominique Boy Mottard
4 commentaires:
Patrick, tu me vexes; pas besoin de Resnais pour avoir une brillante démonstration de ce que peut avoir le jeu théâtral lorsqu'il atteint l'excellence.
Suffit de venir me voir...
Si Resnais se théatralise dans tout le cinéma( puisque jusqu'en Corée, il connait l'export-ation), pourquoi Bernard ne ferait-il pas tout un cinéma avec "son" théatre (puisque à Nice il est sous-estimé dans l'import-ance)?
Bernard mis en scène par Resnais ?
Ouais Manu! Par contre pour "on connaît la chanson", je ne suis pas sûre que ...(encore que c'est le play-bach qu'il faut maitriser) . Par contre, dans l'année dernière à Marienbad, Bernard aurait pu exceller; je le vois bien dire dans une sorte de distanciation brechtienne:" Merde.. sa robe a grillé."
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