Sur cette immense plage de sable fin de Lincoln City à moitié effacée par la brume, nous pouvons enfin, vagues écumantes et surface métallisée, apercevoir l'Océan Pacifique. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons devant lui après avoir traversé le continent, mais la rencontre reste magique.
Face à l'Atlantique et, a fortiori, la Méditerranée, on imagine toujours l'autre rive. Pas avec le Pacifique. Lui, c'est l'infini. Il n'y a rien au-delà de sa surface imaginée que nos fantasmes et nos rêves.... Je reste ainsi un long moment fasciné par le spectacle, les jambes dans l'eau glaciale et l'esprit au-delà de l'horizon.
Sur la plage, malgré le crachin, de nombreuses familles de Natives de la région s'ébattent joyeusement avec cette gaieté innocente que l'on associe aux jeux balnéaires d'avant le bronzage obligatoire et la planche à voile (voir, sur le blog de Dominique, Les bouches de Kotor). Me voilà ramené à la réalité.
Mais comme c'était notre jour de chance, ce moment rare fut prolongé un peu plus tard quand, sur une route en corniche, nous pûmes apercevoir quelques baleines très rock and roll jouant frénétiquement avec les courants de l'océan gris.
Par contre, la journée fut moins grandiose pour le pauvre Gump. Lui qui pensait que courir à Salem n'était pas sorcier a connu bien des déboires dans la pourtant modeste capitale de l'Oregon. Quelques erreurs d'aiguillage en firent un coureur errant qui se retrouva deux heures plus tard avec plus de 18 kilomètres au compteur. Heureusement, le GPS DBM lui sauva la mise en le téléguidant depuis l'hôtel. Les héritiers d'Eugène Sue n'auront donc pas à écrire "le Gump errant"...
Forrest a retrouvé son chemin
8 commentaires:
Belle escale !
J’approuve cette sensation saisissante d’observer la mer…
Sur la photo, où l’on peut voir un homme debout, les pieds trempés dans les bordures de l’eau de l’infini, tentant d’épouser les mystères de la terre, en enjambant virtuellement tout l’océan, grâce au contact profond et charnel, de sa peau avec les vagues qui le caressent comme un animal sauvage qui redevient sage quelques instants, cherchant à lui indiquer que l’immensité du désert aquatique pouvait saisir sa sincère exaltation, et le lui rendent réciproquement…
...on se dit que l'homme est en constante communion avec la nature, et quand il s'arrête pour l'admirer, c'est sans doute pour lui prouver tout l'amour et le respect qu'il a pour elle...
"Il n'y a rien au-delà de sa surface imaginée que nos fantasmes et nos rêves...." Comme vous savez bien ouvrir des échappées infinies...
Un peu trop lyrique à mon goût sur ce coup-là Patrick. Faire tous ces kilomètres pour se retrouver en Vendée ou en Charente, est-ce bien nécessaire ?
En revanche, "courir à Salem n'était pas sorcier" m'a beaucoup plu.
Sinon, pour ta course, ta protection divine est déjà assurée ; aussi je laisse les jeux de mots avec Salem alikoum à d'autres.
Un Ahasvérus, un Laquedem du pacifique?! De là au Golem...
C'est ça la Gump attitude !
Après avoir traversé les States d'est en ouest, Forrest se retrouve devant l'immensité de l'océan Pacifique tel le nouveau prophète devant Canaan et se demande...comment vais-je poursuivre mon chemin et mon destin ?
Forrest rêve d'Asie, mais impossible de courir sur l'ocean !
Une réponse, courir dans l'autre sens.
Après avoir rencontré les sorcières à Salem, Gump va se transformer et devenir le "Gump volant" pour s'en retourner dans sa "Nice town".
De retour dans son pays Gump sera tout surpris d'apprendre qu'en 2 journées de ligue 1 le Psg n'avait pas encore gagné un match, décidément rien n'avait vraiment changé depuis son départ.
Le voyage est aussi dans la tête,on est peut être en Vendée mais on ne vois que le Pacifique !
Sur un air de: "On ira, où tu voudras quand tu voudras....".
C'est vrai qu'à part lors d'événements météorologiques exceptionnels, la Baie des Anges offre peu de spectacle de vagues, et un Niçois n'oublie t'il pas cette Méditerranée, la tête tournée vers la terre? Il y a quelque chose comme cela de relaté dans le précis des Fragments de Nice.
Pour l'être doté d'une âme d'enfant, la cadence des vagues, leur force, leur majesté , provoquent un relâchement de la mâchoire inférieure qui tend à lui faire formuler une simple voyelle, un peu comme un feu d'artifice peut le provoquer.
La limite, liminale, entre la sécurité de cette terre et l'inconscience du déchaînement des vagues est là, à nos pieds, comme se définit la raison de son contraire, comme se trouve un S dans le Yin et le Yang. Comme le flot de nos pensées, entre émotions et raison.
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