Après un voyage, j’aime bien voir ou, le plus souvent, revoir les films que m’ont inspiré les lieux visités. Cette année, ce débriefing commence en fanfare avec quatre films particulièrement réussis qui donnent une idée de la richesse, de l’inventivité et de la liberté du cinéma américain du début des années 70 (et même de la fin des années 60).
Easy rider, Dennis Hopper (1969)
Point de départ : les deux motos vedettes du film
exposées au Musée Harley-Davidson de Milwaukee, Wisconsin. Voir aussi sur le
blog de Dominique, le rallye de Sturgis.
En fait, les hasards de la programmation d’Air France ont
voulu que je revois ce film culte… au-dessus de l’Atlantique lors de notre vol
de retour. Contrairement à ce que je redoutais, le road movie de Dennis Hopper
et Peter Fonda n’a pas pris une ride. Au contraire, libéré du contexte des
années 60, il est devenu un grand film universel sur la liberté et les
obstacles à cette liberté illustrant parfaitement La mauvaise réputation
de Georges Brassens : « Les braves gens n’aiment pas que l’on suive
une autre route qu’eux »… celle qui conduit de Los Angeles à la Nouvelle
Orléans, par exemple.
Little Big Man, Arthur Penn (1970)
Point de départ : la visite du champ de bataille de
Little Big Horn ,Montana.(voir sur ce blog, La rivière du petit mouflon).
A travers la vie aventureuse de Jack Crabb (Dustin Hoffman),
une sorte de Candide un peu couard, Arthur Penn nous propose une nouvelle
lecture – du moins elle l’était en 1970 – de la conquête de l’Ouest :
anti-raciste et anti-colonialiste. Les Indiens (qui se nomment eux-mêmes
« les êtres humains ») sont présentés comme les victimes des
colonisateurs blancs. A noter un portrait au vitriol du Général Custer qui
devrait ravir aussi bien Mouton Enragé qu’Emmanuel. La reconstitution de la
bataille de Little Big Horn n’est pas seulement un grand moment de cinéma.
C’est aussi un travail quasiment documentaire s’appuyant sur des travaux
d’historiens et pas, comme dans les productions précédentes, sur les rapports
falsifiés de l’armée américaine.
Jeremiah Johnson, Sydney Pollack (1972)
Point de départ : la visite de la tombe de Jeremiah
Johnson à Cody, Wyoming (voir sur ce blog, La beauté du diable).
Dans des paysages d’une beauté à couper le souffle, la longue
traque à travers les Rocheuses d’un chasseur-trappeur qui veut venger
l’assassinat de sa femme (indienne) et de son fils adoptif par des Crows. Là
encore, l’approche des civilisations indiennes est nuancée, la cruauté, par
exemple, n’est jamais gratuite. Il semblerait toutefois que le personnage joué
par Redford soit infiniment plus sympathique que ne l’était son modèle, plutôt
frustre et violent.
Butch Kassidy et le Kid, George Roy Hill (1969)
Deux pilleurs de banques et une jeune femme sillonnent
l’Ouest américain… puis la Bolivie à la recherche de la fortune mais surtout de
l’aventure. Le couple Redford-Newman ressuscite avec beaucoup de brio ces
hors-la-loi mythiques qui ont défrayé la chronique à la fin du siècle dernier.
Et qui a pu oublier la célèbre scène à bicyclette ? « Raindrops keep fallin’ on my head… »
8 commentaires:
Que du bonheur dans ces 4 "masterpiece"
Que du bonheur dans ces 4 "masterpiece"
Les films nous font "voyager", c'est bien connu...
:-)
euh...je me sens mieux avec mon pseudo brouillons...
Ah tiens on parle de Custer, je ne répond pas à la provocation !
On pourrait rajouter à cette liste un film plus récent comme "In to the wild".
Dans la première version de mon billet ,j'en parlais Manu, car les paysages de "In to the wild "ressemblent à ceux de" Jérémiah johnson"
Je me disais bien...
Avec ces paroles mon cœur s'envole comme un faucon...
Un ciné-club anti-Custer tendance desperados sur fond de paysages grandioses? Ça c'est une idée! Surtout que le quartier manque un peu d'animation passé les beaux jours.
Et puis, ça pourrait faire club de tir à l'arc en même temps puisque la cible est toute trouvée!
Le temps de récupérer un peu de maïs soufflé et j'arrive...
Hózhóogo nanináa doo!
PS: une modeste contribution pour l'entracte:
Mouton Navajo-Churro: le mouton rêvé des dieux
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