
Malgré une vague de démolition frénétique entre 1920 et 1980, symbolisée dans toutes les mémoires par la destruction du Ruhl, il fait bon se promener à Nice en levant la tête pour apprécier la richesse et la diversité de l’architecture urbaine (l’éclectisme niçois). Le mérite de l’exposition est précisément d’extraire ces purs joyaux de l’indifférence de la quotidienneté.
La Promenade des Anglais, par exemple, malgré l’épisode douloureux du Ruhl, a de beaux restes qu’il s’agisse de La Monada (style moderne volumétrique 1930), de la villa Huovilla (interprétation balnéaire de l’Art nouveau) ou de la Villa égyptienne (1913).
Le conseiller général a bien sûr une tendresse particulière pour la villa Trinagria du quartier Saint-Barthélemy (éclectique tardif tendance classique 1900) et pour l’architecture scolaire 1900 du collège Vernier, une architecture ayant un rôle pédagogique puisque étant censée évoquer l’ordre, la discipline, la droiture, l’austérité… considérées comme autant de valeurs républicaines. D’ailleurs, la frise stylisée qui orne le haut du bâtiment illustre les matières enseignées.
Une mention également pour l’extraordinaire villa Marichu (1929, moderne italianisant) sur le Mont Boron, les villas mauresques du Ray, la villa L’Orientale de Cimiez, le château Beaulieu de Carabacel et un coup de cœur pour le mystérieux Temple antique de Fabron.
On peut découvrir ces merveilles jusqu’au 29 septembre au Forum… et toute sa vie en ville.