Depuis des années, j’ai cessé de me passionner pour la question corse. Pourtant, le hasard m’a amené à croiser dans ma vie plusieurs protagonistes du procès Colonna.
Tout d’abord, Jean-Hugues Colonna, le père d’Yvan : il fut notre compagnon de militantisme dans le PS des années soixante-dix. Nous avons même fait partie du tout petit groupe qui l’avait encouragé à se présenter aux législatives. C’est ainsi que, surfant sur la vague rose de 81, il devint député des Alpes-Maritimes dans la 3e circonscription. Dans la foulée, Dominique fut, pendant quelques années son assistante parlementaire à mi-temps. C’est à cette époque que nous avons croisé Yvan, mais j’avoue ne pas en avoir gardé un souvenir très précis. Par contre, Jean-Hugues, républicain convaincu aux antipodes des idées autonomistes de ses enfants, fut jusqu’à la chute de Jacques Médecin à laquelle il contribua grandement, notre leader. Aussi, depuis le début de ce drame, c’est vers lui et sa femme, Cécile, que vont nos pensées. La vie est ainsi faite que la peine des gens que l’on connaît nous touche plus que celle de ceux que nous ne connaissons pas.
Ensuite, il y a le principal avocat de la défense, Antoine Sollacaro, qui était étudiant dans notre promotion de la fac de droit. L’université de Corte n’existant pas encore, les jeunes nationalistes faisaient tous leurs études à Nice. C’est ainsi qu’à l’instar de Sollacaro ou de Léo Battesti, par exemple, nous avons connu la fine fleur du FLNC. Des compagnons avec lesquels nous entretenions des relations cordiales quoique assez distantes dans la mesure où ils préféraient rester entre eux dans leur bastion de la Cité U des Collinettes.
Enfin, il y a à peine quelques jours, c’est en lisant la presse que, à ma grande surprise, j’ai reconnu Didier Vinolas, le fameux témoin surprise avec lequel j’ai partagé, il y a deux ans, une mission au Haut-Karabakh. Nous faisions partie tous les deux d’une délégation d’observateurs internationaux chargés de surveiller la régularité du référendum constituant de ce territoire coincé entre Arménie et Azerbaïdjan. Le jour du vote, c’est en binôme que nous avions fait le tour des villages de montagne sur les routes enneigées en Niva 4x4. De Vinolas, j’ai gardé le souvenir d’un homme affable et drôle, au profil de grand commis de l’Etat. Nous avions, à l’époque, évoqué la situation en Corse, mais je n’avais eu droit à aucune révélation…
On le voit, tout cela constitue un étrange concours de circonstances pour quelqu’un qui n’avait suivi le premier procès qu’à travers la presse et la BD-document de Tignas et Paganelli, « Le procès Colonna ».
D’ailleurs, à l’heure actuelle, si je devais résumer mon état d’esprit vis-à-vis de la tragi-comédie corse, c’est à une autre BD que je ferai référence : la cultissime « Enquête corse » de Pétillon. La situation présente en Corse ne vaut pas mieux que cette pantalonnade drolatique dont aucun protagoniste ne sort indemne.
22 février 2009
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3 commentaires:
Celui qui ne s'en est vraiment pas sorti indemne c'est le préfet Erignac.
l air de ne rien dire sans prendre parti
pas très bien compris le com anonyme... Pourquoi faut-il un parti pris obligatoire? Le post est très clair, perso j'y ai plus vu des souvenirs et la dernière phrase résume bien sa position, s'il faut vraiment en avoir une... Quant au com de BG il est encore plus clair... non je ne vois pas... l'art de ne rien dire en quelques mots...
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