06 septembre 2010
Les pages que j’aurais aimé écrire (3)
Scénariste célèbre du cinéma français Pierre Bost (La traversée de Paris, En cas de malheur, L’horloger de Saint Paul, Le juge et l’assassin…) a écrit, juste après guerre, un roman intimiste : Monsieur Ladmiral va bientôt mourir. En 1984, dix ans après sa mort, Bertrand Tavernier l’adaptera pour en faire un de mes films préférés : Un Dimanche à la campagne. Ce petit livre raconte quelques heures de la vie d’Urbain Ladmiral, un vieux peintre portraitiste démodé, avec en toile de fond ses relations avec Irène, sa fille indépendante et fantasque, et Gonzague, son fils tout en admiration pour le père.
(...)
« Heureusement, Monsieur Ladmiral, au moment où Irène le quitta,ne pensa jamais à l’ingratitude des enfants, ou du moins n’en parla jamais. Il y pensa un peu plus tard, quand sa fille commença à venir le voir moins souvent ; et il y pensait surtout quand il avait l’occasion d’aborder ce sujet avec Gonzague, qui lui, était très fidèle et venait souvent voir son père, même les jours de semaine en sortant du bureau. Monsieur Ladmiral, quand Gonzague s’en allait, n’était pas très triste de le voir partir ; mais ce départ lui rappelait qu’Irène n’était pas venue depuis longtemps. Alors dans son adieu à Gonzague, on sentait toujours un peu de regret que cette visite n’eut pas été celle d’Irène. Gonzague comprenait, et il avait des jours où, en redescendant l’escalier, bouleversé, il manquait des marches, comme un amoureux éconduit ; tous les chagrins se ressemblent. »
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3 commentaires:
Dans ce qui suis, la seule chose que j'aurais aimé écrire est le titre, emprunté à Georges Perec.
Le reste, j'ai aimé l'écrire.
"Je suis né"
* Le 26 février 1964.
* en 1964 après Jésus Christ.
* En l'an de Grâce 1964.
* Au siècle dernier.
* Dans les seventies.
La première suggestion est sobre et rationnelle.
C'est clair, net, précis et sans âme.
Ca sent froidement l'état civil administratif.
J'imagine le préposé à la blouse grise inscrivant laborieusement mon nom sur son grand registre poussiereux avec feuilles de carbone.
J'ai l'impression de n'être qu'un nom dans une liste anonyme.
La deuxième me plait beaucoup.
Elle me rappelle les grandes dynasties des empereurs romains.
Les Antonins ayant été celles qui ont le plus contribué au rayonnement de l'empire romain, cela me laisse l'espoir de contribuer un jour au rayonnement de la France, ou plus modestement de Nice.
La troisième évoque plutôt le moyen âge.
Son énoncé, séduisant et flatteur évoque tous ces rois qui ont fait la France, mais cela nous ramène à une époque de regression et d'obscurantisme et me laisse une impression de froid et de rumatismes à l'intérieur de leurs grand chateaux remplis de courants d'air.
La quatrième est déséspérante.
Elle me donne l'image du papy que l'on sort d'un placard poussiéreux pour les grandes occasions.
Tel un vieux schnock que l'on exhibe une fois l'an pour la communion ou le mariage du dernier et que l'on rentre dans sa maison de retraite sitôt les festivités terminées.
J'ai l'impression d'être vieux avant l'age.
La cinquième est la plus dynamique et joyeuse.
elle ramène à une époque musicale prolifique.
Des années Peace and Love, les 30 glorieuses, l'insouciance, la libération des moeurs, mais 68, etc...
J'ai l'impression d'être à la plage, devant un feu de bois à gratter la guitare.
ANTONIN
Trés joli Antonin...du BTP à la poésie quel itinéraire!!!
Musset dans "on ne badine pas avec l'amour":
C'est une phrase qui revient en boucle dans ma tête...
Il parait qu'Alfred avait dédié cette réplique à Georges Sand!!
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; Toutes les femmes sont perfides, artificielles, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond ou les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fanges ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quant on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit: « J’ai souffert, je me suis trompé quelquefois mais j’ai aimé ». "
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