Quoi ? Deux journées de grève dans l’Education Nationale dès la rentrée ? Non seulement celle générale du 7 septembre pour les retraites, mais aussi une journée spéciale le 6 septembre ?
On les entend déjà ceux qui sont prompts à critiquer ces flemmards de profs en bloc, leurs congés, leurs horaires, leur salaire…
Sauf que, sauf que… cette fois il en ira peut-être différemment. Pourquoi ? Parce que là on est allé trop loin. Là, il ne s’agit plus seulement de contester les conditions générales d’un travail devenu de plus en plus difficile avec les contraintes supplémentaires ajoutées chaque année (pourtant qui peut le nier s’il veut bien s’informer ?). Là, avec une réforme (une de plus…) qui touche à la formation des maîtres, beaucoup ont fini par se rendre compte qu’on s’attaque à l’avenir de leurs enfants. Il ne s’agit plus de la question quantitative des moyens mais de la question qualitative de la pédagogie.
Déjà, le non remplacement d’un enseignant sur deux qui part à la retraite, suscite l’incompréhension de nos concitoyens (80% des Français pensent qu’il s’agit d’une mauvaise chose). Mais affecter à temps plein dans des classes, sans aucune formation (à l’exception d’un vague et partiel tutorat-compagnonage dans les premiers mois), 15 500 professeurs à peine recrutés, ça ne passe pas. Cette « mastérisation » (bac = 5) qui consiste à remplacer l’année de formation en alternance dans les IUFM par une année supplémentaire d’études générales n’a pas seulement des conséquences sur la rémunération des professeurs (la première était payée aux stagiaires, pas la seconde) : elle a des conséquences sur la capacité de ceux-ci à se retrouver devant des élèves sans y avoir été préparés d’une quelconque manière. Or, nous ne sommes plus à l’époque de « La gloire de mon père » : revêtir l’habit de maître ne suffit plus pour s’imposer devant un public devenu très imprévisible. De plus, quand on sait que les jeunes enseignants sont ceux qui se retrouvent dans les établissements et les classes les plus difficiles, on voit à quel point cela peut être catastrophique non seulement pour eux mais aussi pour leurs élèves.
Alors peut-être que cette fois, il y aura un peu plus de voix, en dehors du milieu enseignant lui-même – à commencer par l’ensemble des parents d’élèves – pour dénoncer cet enseignement low coast à un moment où une jeunesse facebookée a plus que jamais besoin de repères et de cadres.
02 septembre 2010
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2 commentaires:
Je suis entièrement d'accord avec toi sur les problèmes actuels dans l'éducation nationale et j'espère qu'un changement de politique à ce sujet interviendra avec un changement en 2012. A plus
Enseignement low coast, tu as vraiment un sacré sens de la formule. C'est bien vu et c'est tellement vrai...
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