Cela devient une habitude : la salle de théâtre pourtant confortable du CAL de la Tour Gorbella s’est avérée encore bien petite pour accueillir confortablement les participants à ce que j’avais voulu, avec Joëlle, une réunion de mobilisation des forces morales contre l’extrême droite.
Cette réunion prit rapidement un tour amical, chaque intervenant me témoignant son attachement personnel en rappelant à la fois une tranche de vie, un combat, une émotion, tout en s’inscrivant dans le processus de mobilisation pour le 5e canton.
Il y avait eu la réunion du Bar des Oiseaux avec Noëlle Perna en 2001 avant le deuxième tour des Municipales, il y aura désormais la réunion du CAL de 2011 avant le deuxième tour des Cantonales avec, là aussi, beaucoup d’émotion.
Pour ceux qui n’ont pas pu venir et qui m’ont fait part de nombreux messages de soutien, voici le texte de mon intervention liminaire.
Nice-Matin 24 mars 2011
11 commentaires:
Mon cher Patrick,
N'ayant jamais été très bon à l'oral (ce qui explique peut-être que je n'ai jamais pu faire de la politique!), je n'ai pas pris la parole ce soir à la réunion de la Tour Gorbella.
J'aurais pourtant voulu dire que je suis totalement solidaire avec toi dans ton combat, que naturellement j'approuve tout ce qui a été dit sur toi, mais cela va sans dire.
Je veux surtout croire que tous ceux qui ont voté pour le FN ne sont probablement pas des fachos, que ce sont des gens qui en ont assez de ce gouvernement, de ce régime, de ce parti qui gouverne, et au plan local de ce maire qui n'est là que parce qu'il est l'ami du "président". Ils se sont trompés en croyant que la nouvelle patronne d'un parti d'extrême droite allait tout changer, ont cru à un discours mensonger, et il faut espérer qu'ils comprendront leur erreur en renouvelant dimanche prochain ton mandat.
Car je ne peux pas croire que ce parti extrême attire autant de monde, au point d'élire dans un canton quelqu'un de parfaitement inconnu.
Courage dans ces dernières épreuves, tu sais que nous sommes tous derrière toi.
Amicalement
Jean
j-3.Très belle réunion publique.Les marques d amitié sont émouvantes,et ton appel a était entendu.Mais je dois dire que l intervention de Dominique a marqué les esprits.Nous avons pu lire dans ses yeux combien elle croit en toi,en ton travail effectué dans le 5ème canton,car nous savons tous qu il serait injuste que tu ne remportes pas cette élection face a un candidat du FN, ce serait une insulte a la république.Pour ma part,je n ai aucune crainte..Dimanche sera un simple vote de routine,il ne peux pas en être autrement..Tu es un battant...Un gagnant..Tu es tout simplement un homme qui aime son canton...
Tout est dit.
Merci Patrick de tenir droit quand tout semble vaciller.
Nous sommes à tes côtés comme toujours, moralement car ne votant pas dans ce canton. Mais ma soeur qui habite ce quartier a voté pour toi dès le 1er tour et reste mobilisée pour le second.
Cher Patrick,
Ton très bon discours pose les enjeux d'un scrutin malheureusement boudé par les électeurs au 1er tour. L'exemple de tant de gens qui luttent et meurent de l'autre coté de la méditerranée pour obtenir leur droit de vote devrait nous faire espérer qu'ils se mobilisent au 2ème tour pour nous faire oublier des résultats qui blessent profondément quiconque croit en la démocratie. Je veux parler de l'injuste élimination de candidats méritants et l'absurde présence de candidats fantômes, arrivés là sur les fantasmes que tu décris très bien.
Une désaffection qui résulte de la perte de confiance dans notre démocratie représentative qu'il est urgent de refonder dans les termes que tu poses clairement et fermement.
En attendant, oeuvrons tous à ta brillante réélection dimanche prochain.
Christian Depardieu
Pour moi aussi il y avait trop de monde pour que je prenne la parole !
J'aurais pourtant aimé dire la façon dont nous nous sommes rencontrés, un peu par hasard, au salon du livre l'an dernier. J'ai découvert un homme, puis un couple, devenus des amis, faire de la politique différemment. En étant proche des gens, de leurs problèmes. En agissant, tout simplement.
J'ai longtemps voté à droite, avec beaucoup de déception, je n'ai pas cédé aux sirènes du FN mais je comprends ce vote du désespoir. Je souhaite de tout mon coeur ta réélection dimanche, pour la démocratie, pour le 5e canton et pour ton action dynamique.
Je ne doute pas que tu continueras de secouer Ciotti et Estrosi pour faire avancer les dossiers. N'oublies pas non plus de secouer Baudin...
Avec toute mon amitié.
La parole orale silencieuse de ceux qui n’en pensent pas moins par écrit contre la pensée que certains croient porter haut, investis des voix de ceux et de ce, que tous penseraient tout bas .
Tel est le fond de mon témoignage que je propose en ligne pour, tel Jean, mais sûrement beaucoup d’autres, qui, parce qu’ils sont involontairement fâchés avec l’oral , souligner qu’ils pourraient tout de même avoir à dire et à ajouter. Il est parfois des sommes qui, loin d’être redondantes, s’ajoutent pour former un collectif (un corps mais aussi un esprit) irréductible à la somme de ses parties.
Pour ma part, des plus modestes dans cet ensemble, je voudrais dire combien ce combat fait sens personnellement. Professeur de philosophie depuis 16 ans, j’ai rencontré Patrick pour la première fois lorsque je n’avais que 18 ans et sur les bancs de l’université , où, bien qu’il y professait aussi mais dans une autre filière et un autre département, se trouvait assis là, parmi les étudiants, qui assistaient toutes les semaines à un cours de philosophie politique dont l’intitulé ne saurait être sans rapport avec le souci qui était déjà le sien et les incarnations et nombreuses implications qui sont aujourd’hui les siennes : « Philosophie politique : communauté politique et lien social ». Plus que d’y assister, la contribution et le souci d’apporter sa part d’interrogation et de réflexion caractérisait ce cours, constitué d’auditeurs de tous les âges et de formations diverses , jeunes étudiants, retraités ouvriers (et paysans, je ne crois pas), médecins , futurs psychanalystes, professeurs de philosophie et de droit, tant que l’on pouvait aussi le dire, commun. Aussi, me revient –il en mémoire, les interventions qui, autour de la nécessité et de l ‘exigence de penser au-delà des espaces qui le permettent traditionnellement là où, la pensée est plus que nécessaire : l’enseignement de la philosophie dans les institutions carcérales. Certains auraient pu y voir la seule manifestation d’ un enthousiasme pensant ou, à mes yeux, un idéal régulateur, ce qui parce qu’on le vise n’est jamais atteint mais permet non seulement l’action mais de lui conférer du sens.
Cet idéal continue à en animer plus d’un parmi lesquels je me retrouve quand, ayant choisi, ce que tous ne peuvent faire, le métier qu’est l’enseignement de la philosophie, je suis quotidiennement devant mais aussi avec des jeunes élèves qui parfois avec désir, parfois contre leur gré, sont amenés à interroger ce qu’ils pensent ou ce qu’ils pensent penser, leur représentations, leurs questionnements, leur réponses. Mais, pour parodier un barbu allemand qui disaient que les philosophes n’avaient fait qu’interpréter le monde et qu’ils nous appartenaient de le transformer , c’est là que les chemins divers se rejoignent et m’ont fait prendre conscience du manque d’action qui caractérisait au delà de l’implication professionnelle quotidienne, ma propre existence.
J’ai ainsi, pendant un mois en accompagnant l’équipe de la campagne du 5 ème canton, d’abord trouver naturellement la continuité qui manque à ceux qui, découvrant des jeunes pendant une année seulement alors qu’ils ne votent pas encore pour la plupart , leur dit au revoir sans les accompagner jusqu’aux urnes. (ce qui est très bien ainsi !) et cela en discutant avec des hommes et des femmes plus âgés. Doutes, certitudes, convictions, représentations et questionnements, tels sont aussi les préoccupations de ceux qui, dans l’espace publique qu’est la rue, d’une plus large diversité encore que celle que l’on trouve dans l’école de la république à ce niveau… d’étude, constitue une véritable agora. Là, discutant avec un électeur qui me faisait part de sa détermination à voter pour le représentant du front national, j’aurai pu ne pas la mener et la refuser. L’ayant entendu sans bien sûr le comprendre tout à fait, je lui ai demandé de m’entendre à mon tour. Ce qu’il a par contre, lui, refusé, en concluant par une exhortation qui tient en quelques mots : « Vous êtes jeune ! Vous avez des enfants ! Réfléchissez !» Ne cherchait-il pas à me persuader quand je ne demandais qu’à le convaincre ? Il va de soi que je ne vois pas bien comment réfléchir sans entendre l’autre et accepter le principe même de tout dialogue qui est celui d’être en mesure de prendre du recul à l’égard de ses propres représentations et d’accepter, voir de demander, la réfutation. C’est au delà, des manières dont ce refus s’incarne, des versions que ce refus peut connaître, que l’obstacle est pour moi à vaincre et le plus difficile à vaincre. On se heurte à des résistances affectives à tout ce qui est de l’ordre du pathos personnel et collectif, comme si deux domaines sans porosité aucune, empêchaient la possibilité d’ un vivre ensemble plus harmonieux. Ce pathos n’est pas sans m’avoir rappeler celui auquel j’étais confrontée au tout début de l’exercice de mon métier lorsque dans un lycée de Roubaix, j’avais parfois devant moi, des jeunes qui refusaient ostensiblement l’exercice de la pensée en me décrétant, non seulement femme, mais encore irréligieuse ou me poursuivaient à la sortie pour me persuader que je salissais le corps que Dieu m’avait prêté en fumant une cigarette. Il va de soi que je salissais aussi mon esprit à vouloir, à l’aide du Traité Théologique-Politique de Spinoza distinguer la religion de la superstition. Que sera devenu le texte de Spinoza que j’avais choisi pour tenter de dépasser les communautarismes dans l’esprit de ce jeune homme ? Il l’aura entendu, au moins, il en aura fait la lecture…
J’ai pris là volontairement deux positions et discours extrémistes qui, ne correspondent pas à des types et encore moins à des hommes ( qui ne trouveraient alors que dans la déraison la raison de s’opposer), c’est à dire deux discours, deux manières de voir et leurs présupposés qui sont malheureusement similaires, lorsqu’ils confondent l’appartenance, riche, diversifiée et multiple, qui constitue le devenir de chacun, et la notion d’identité, toujours soupçonnable et non sans dérive.
J’y ai trouvé ensuite, l’assise d’une conviction fondatrice de gauche autrement, celle qu’il n’appartiendrait pas de droit divin aux seuls politiciens de métier de se soucier de la chose publique mais, par l’entremise de l’éducation, et pour ne pas s’exposer à la spécialisation qui retire des mains du peuple ce qu’il sont aussi en droit d’exercer, de permettre à tous les citoyens d’être moins gouvernés par le dictat et la fabrique de l’opinion, que par l’appel à leur propre capacité à raisonner et à agir.
Je remercie Patrick de m’avoir permis, pendant ce mois , d’élargir ce qui m’a toujours profondément tenu à cœur dans cette double direction, et de me permettre de le déployer sur un tout autre terrain.
C’est dans ce même sens, commun, mais qui ne cesse de se construire, tant parce qu’il est attaqué, mis à l’épreuve, que parce qu’il constitue une haute exigence, que l’appel aux républicains d’hier soir n’est pas un mot creux et vain mais l’occasion de rappeler et d’affirmer haut et fort les valeurs qui permettent d’agir de concert plutôt que de stigmatiser des coupables et de faire de cette stigmatisation la solution unique et simpliste à tous les problèmes.
Une soirée qui redonne courage et optimisme pour dimanche. Nous sommes tous avec toi pour que le 5ème conserve son conseiller général préféré.
Chers Amis,
A la demande conjointe et justifiée tant de Maurice Winnykamen et Joël Simon (pour Patrick MOTTARD) que de Marc BENVENISTE (pour Benoît KANDEL) voici le projet de communiqué dont le principe a été accepté par l'association pour l'amitié judéo-musulmane.
"Les Amitiés Judéo-Musulmanes de France -06- ont pris connaissance avec inquiétude des résultats du scrutin du 1er tour des élections cantonales.
Cette inquiétude est encore plus forte à la lecture de ces résultats dans notre département.
L’AJMF-06- qui œuvre au rapprochement des communautés juive et musulmane est une organisation laïque qui n’intervient pas dans le débat politique.
Cependant elle ne peut pas ne pas s’inquiéter de la montée en puissance d’une force politique à laquelle la haine sert souvent de moteur et de principe conducteur et dont les responsables ont par le passé été condamné à de multiples reprises pour provocation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité sans que pour autant les nouveaux dirigeants ne condamnent fermement ces errements.
L’intégration dans la communauté nationale et la bonne entente entre les communautés juive et musulmane ne peut se faire que dans le cadre de la laïcité, du respect mutuel et de l’attachement aux valeurs républicaines de tolérance et de fraternité, et non dans la stigmatisation, la discrimination et le mépris.
L’AJMF-06- appelle en conséquence tous les membres des communautés juive et musulmane à utiliser leur bulletin de vote le 27 mars 2011 pour permettre l’élection des candidats républicains partout où ils sont opposés à ceux du Front National.
Nice le 23 mars 2011."
Le Président, le Docteur Mohamed FERNANE
Je voudrais simplement dire merci Patrick pour toute cette chaleur humaine que portes en toi dans tous les domaines.
La « sauvage » que je suis ne s'imaginait pas il y a peu vivre ta campagne. J'y ai découvert de vrai valeurs, celles que tu portes bien sûr dans tes engagements et ta détermination passionnée, mais aussi au-delà de la politique, ton équipe aussi éclectique que chaleureuse. Œuvrer modestement dans ce contexte restera pour moi une très belle aventure humaine, dont le meilleur souvenir, au-delà bien sûr de celui de ta victoire dimanche, sera celui d'une histoire d'hommes et de femmes.
Nul doute que les électeurs de ton cher Cinq de Cœur ne sacrifieront pas les vraies valeurs que tu incarnes sur l'autel de l'intolérance, du déni, de l'ignorance et des ressentiments stériles. Ta connaissance du terrain, ton sens concret des réalités, ta proximité des habitants de ton cinquième canton souvent soulignée par nombre d'entre eux, font de toi comme le disait si bien Joëlle l'ami de la politique, mais aussi l'ami de tous ceux qui te font confiance, une amitié que tu t'attaches à ne jamais décevoir.
Ta réélection sera éclatante, telle une myriade de couleurs multicolores à l'image de tes derniers tracts, mosaïque d'électeurs de tous horizons, pour que tourne longtemps dans le cinquième canton le kaléidoscope du rassemblement que tu as su faire naître autour de toi, entrant dans la lumière de ton nouveau mandat.
Isa
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