Ce vendredi, nous avons enfin eu le temps d’aller au TNN voir la pièce dont toute la ville parle : Après tout, si ça marche…, mise en scène par Daniel Benoin d’après le film de Woody Allen (Whatever Works).
A vrai dire, malgré un bouche à oreille flatteur, je n’attendais pas grand-chose de cette pièce, au moins pour deux raisons.
- Je reste perplexe devant la tendance actuelle qui consiste à adapter au théâtre des films. Les réussites en la matière sont rares (citons quand même Faces en 2009, d’après Casavetes, au TNN, voir sur ce blog Petit matin-grande soirée) et je demeure persuadé qu’adapter au cinéma des pièces de théâtre est une démarche qui fonctionne mieux.
- J’ai aimé le film de Woody Allen (voir sur ce blog Summer movies 2009) au point de l’avoir revu récemment en DVD.
Du coup, une adaptation théâtrale ne me semblait pas forcément opportune.
Eh bien, je dois avouer que j’avais tort : Après tout, si ça marche… est une réussite.
- Tout d’abord, il faut admettre que le miroir grossissant des conventions théâtrales joue paradoxalement le même rôle que la légèreté de la mise en scène de Woody Allen pour faire accepter au spectateur cette histoire d’amour improbable entre un vieux misanthrope au QI et à l’ego surdimensionnés et une bimbo écervelée.
- Michel Boujenah porte la pièce et son interprétation supporte la comparaison avec celle de l’inénarrable Larry David dans le film de Woody Allen. La qualité de la performance est d’autant plus évidente que le reste de la distribution est un peu terne (l’interprétation de Melody notamment).
- La mise en scène de Daniel Benoin, imaginative, sert la pièce sans l’écraser. Mais on peut imaginer qu’elle a eu son coût… ce qui fera dire à Dominique (un peu perfidement ?) que seul un théâtre public peut s’offrir cet écrin.
Mais après tout, si ça marche ?
5 commentaires:
Une phrase qui va si bien à la campagne actuelle de notre Président de la république.
Plus c'est gros plus ça marche...
PouRQuoi pA§ ? l'Art n'A pA§ de Limite§ !
tcheu ney pâ camprey le blague de Mânu...
plu c'ey grow plu çâ mârtch ?
sorry
Pépito
Je ne partage pas tout à fait ton point de vue.
J'ai bien sur trouvé le jeu de Boujenah super; mais j'ai trouvé dans la pièce des longueurs.
Ce billet m'ayant donné envie d'assister à la dernière représentation de cette pièce fut l'occasion d'apprécier la prestation de Michel Boujenah et de passer un bon moment. Ce personnage dramatiquement tourmenté ne nous fait-il pas passer le message que finalement, à un moment donné dans une réplique d'un battement d'aile d'un papillon, Mélody qui s'en soucie "comme un poisson d'une pomme" est le symbole des choses qui ne valent que par l'idée que nous nous en faisons, et que des théories torturées de l'angoisse du génie à la légèreté de la jeune femme on peut vraiment se laisser porter par l'histoire et croire à la complémentarité des différences, pourquoi pas après tout, si ça marche ...
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