La dernière quinzaine de juin est
traditionnellement pour moi le temps des mémoires, c’est-à-dire celui où je
participe à de nombreux jurys pour évaluer, avec un autre collègue, les
mémoires écrits par nos étudiants. Cette année la récolte fut abondante avec
les travaux de deux étudiants de la licence franco-allemande, diplôme
binational délivré pour la France à Nice, et ceux de quinze étudiants de Master
1 Infocom, filière spécialisée dans la Culture et la Communication, où j’effectue
une partie de mon service. A raison de 100 à 150 pages par volume la tâche est
rude mais ces lectures sont toujours intéressantes, parfois passionnantes.
C’est un exercice que j’apprécie également car il permet un échange
intellectuel furtif mais sympa avec un(e) collègue qu’on ne fait que croiser le
reste de l’année. Enfin, il y a le plaisir d’accompagner un(e) étudiant(e) dans
sa première recherche qui est aussi souvent son premier travail vraiment
créatif.
Cette année, bien sûr, je
donnerai une mention spéciale aux deux étudiantes allemandes Kerstin B. et
Katrin F. pour leurs études comparatives, la première sur la laïcité, la
seconde sur l’organisation du temps de travail. Deux réflexions iconoclastes
qui démontrent la supériorité de la définition française de la laïcité pour
affronter les défis de l’immigration et les limites sociales du modèle
économique allemand tellement admiré dans notre pays. Deux mémoires que j’ai eu
le plaisir de diriger pendant toute l’année et qui ont obtenu la note de 18/20.
Nous allons d’ailleurs présenter ces travaux à un concours des meilleurs
mémoires organisé par l’Union Européenne.
Coté Infocom, j’ai évidemment
apprécié les écrits des trois étudiants qui ont travaillé sous la direction de
Cristel Taillibert, notre Madame Cinéma. Avec Charles K., nous avons revisité
le drame d’Ouvéa à travers le film de Mathieu Kassovitz L’ordre et
la morale. Anne-Charlotte A., elle, nous a entraîné du côté de
l’American dream vu par les « teens movies » (une occasion d’évoquer
l’excellent mais roublard Juno). Quant à Liza P., elle nous a
permis d’ausculter l’école républicaine à travers le cinéma contemporain
français (l’incontournable Entre les murs par exemple). Disons
que le bulletin de santé est plutôt alarmant. A la clé, un double 16/20 pour
Anne-Charlotte et Liza.
Avec ma collègue Sylvie
Parrini-Alemanno, spécialiste de la communication des organisations, j’ai
participé au jury de mémoires assez techniques, mais où j’ai appris beaucoup de
choses sur la vie des entreprises. Ce fut le cas avec El hadji Arona D., Elena
M., Bakary W., mais aussi Savéria C. qui nous a parlé du déficit d’image des
EHPAD, un sujet qui ne pouvait qu’interpeller le conseiller général que je
suis. Le maillot jaune de ce petit peloton fut Julie V. qui, après nous avoir
présenté fort pédagogiquement « Les nouveaux enjeux de la communication
interne aux entreprises », s’est vue attribuer la note de 16/20.
Toujours avec Sylvie, Charlotte
M. nous a présenté un travail sur « La génération Y » (un coup de vieux
pour les profs !) et Kelly R., que j’ai eu le plaisir de diriger également
pendant l’année, a fait une belle synthèse de la notion un peu floue de
médiation culturelle avec des exemples de terrain comme « Mars aux
musées » ou le CIAC de Carros.
Avec Paul Rasse, ce fut une
remarquable réflexion sur l’ethnicité et les ambiguïtés de la notion
d’« ivoirité » (Néné Gallé K.) et une autre sur le mouvement
« graffiti » (Adrien L., encore un coup de vieux !)
Avec Nicolas Pelissier, un seul
mémoire nous a réunis. Celui de Ridha B. sur les chaînes TV développées par les
clubs de football (l’animateur de l’émission foot de Fréquence K ne pouvait
qu’être à l’aise avec un pareil sujet).
Enfin, avec Francine Boileau,
Madame développement durable de la filière, nous avons exploré les mystères du
journal municipal d’une mairie du 8-3 sous l’angle de l’environnement (Clémentine H.) avant de nous intéresser à l’analyse très précise faite par Audrey S. de la
communication de la candidate Eva Joly. Un vrai docudrama !
Bon ! Tout cela était fort
intéressant mais là, je vais quand même me reposer un peu en me replongeant
dans Walking dead !
10 commentaires:
Ah oui effectivement c'est une belle liste de mémoires ! Merci encore d'avoir accepté de participer à ma soutenance!
Un joli portrait de tous nos travaux ! Merci pour cet article, et pour votre présence à ma soutenance !
Et bien c'est un marathon de l'intellect, certainement passionnant.
Quand au déficit d'image des Ehpad, en quoi cela consiste?
Le sujet m'intéresse car je suis acteur de leur conception, et réalisation.
Est-il possible d'avoir quelques précisions concernant le coup de vieux comme effet de la génération Y?
m'enfin Cléo toi aussi tu es de la génération Minitel...Alain D la Côte d'Azur a été le théâtre d'un certain nombre de scandales liés aux maisons de retraite !
Je commence seulement à comprendre... coup de très vieux alors, même si je suis, en apparence,plus jeune mais que qui?!
Félicitations à tous ces étudiants érudits !
Rien à avoir, vous ne m'en voudrez pas trop j'espère, mais… je profite de la notoriété de ce blog, pour faire part d’un sentiment que j’éprouve pour l’UMP niçoise. J’ai écouté les discours des trois élus de Nice hier aux arènes de Cimiez, des discours disons-le, très très à droite, encouragés par des applaudissements chauds-bouillants, je n’avais jamais assisté à un tel tableau auparavant… effectivement ils essaient de bloquer le FN, et par conséquent ils se déculottent complétement… Dans leurs yeux on arrive à deviner qu’ils ne sont pas convaincus par ce qu’ils avancent, leurs regards sont hagards, inquiets, parfois même invisibles… Vous les socialistes niçois, vous n’avez peut-être pas réussis à prendre quelques sièges à l’Assemblée Nationale, mais vous avez gagnez quand-même… Vous êtes restés cohérents avec les valeurs que vous avez toujours défendues, et même s’il y a des désaccords entre vous, ce n’est rien à côté de l’évaporation du socle de la droite niçoise… Elle a le mérite de faire barrage au FN, mais dans quelles conditions ? et jusqu’à quel point ? La politique de la ville s’est laissé déborder par des tas de phénomènes plus que largement réglables, mais aucune initiative d’intégration n’a été prise, du coup, l’électorat niçois, vieillissant, hargneux et fatigué, s’est tourné vers le FN, comme une évidence. La droite niçoise ne peut s’en prendre qu’à elle-même, elle pouvait très largement avoir la main mise sur les populations dites d’origine étrangère, en utilisant quelques figures locales bien connues pour leur volonté d’œuvrer - sans heurts - pour l’intégration « logique », et bien définie dans un cadre de respect des valeurs républicaines !
Tant pis… à ce train-là, vous les socialistes, avez de beaux jours devant vous… à Nice, oui-oui..
cui-cui, cui-cui (°v°)
Déficit d'image et cui-cui (°V°) de Cendrillon.
Un constat: le vote à droite est vraisemblablement proportionnel à l'age des résidents. Ici commune de retraités de l'agglomération Lyonnaise, le score NS a été de 70 %, ce qui fait résonance avec votre bleu azur des Alpes aux pieds dans l'eau.
J'ai annoncé çà à un repas de relations amicale de l'enseignement, mais votant à droite, mes propos ont mal été digérés... Un froid subsiste mais bon, il est préférable parfois d'appuyer là où ça fait mal.
Loin de moi l'idée de généraliser le vote des personnes âgées, mais tout de même, les mathématiques statistiques, et la carte des résultats montrent que les milieux agricoles et résidentiels âgés ne chantent pas l'internationale.
Quand aux Ehpad, je suis justement en pleine ... analyse des offres (privée) (heureusement...). C'est entre Dallas, Le Bon la Brute et le Truand, les Aventuriers de l'Arche Perdue, et Y a t'il un Pilote dans l'Avion.
Heureusement le dénouement devrait être Politique, grand groupe de Mutuelle oblige.
Bon, ok, je creuse...
@AlainD
D’après mon humble analyse, en 2014 les fiefs de droite passeront à gauche, s’ils ne « recentrent » pas leurs discours, s’ils n’apaisent pas, le FN grimpera encore, et la gauche passera inéluctablement… par ricochet !
(et si la relance est au rendez-vous...aussi...ça fait fait bcp de si, mais bon, do ré mi fa sol la si do...)
et les socialistes pouront chanter :
"Je ne veux pas l’aumône, je ne veux pas déranger, mais juste un peu d’eau pour faire des ricochets !"
Au fait, sur ce billet, je n'ose pas faire de commentaires, ça vole trop haut pour moi... (°v°)
Je redis juste : Chapeau à tous !
Faut pas avoir les mémoires qui flanchent!!!!!!
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