Après moult congrès du PS, j’ai assisté ce week-end, au Parc
floral de Vincennes, à mon premier congrès Radical de Gauche. Un peu plus
d’accent (du Sud-ouest) et un peu moins de langue de bois (encore que…), mais
au total une séquence de trois jours qui ne m’a pas vraiment dépaysé.
Cela dit, l’absence de courants statutaires modifie quand
même le climat général des débats. Au PS, l’orateur consacre une bonne partie
de son discours à balancer quelques vacheries aux autres courants ou, au
contraire, à prendre des précautions oratoires pour ne vexer personne. Sur le
fond, les nuances exprimées ont souvent pour fonction de nourrir le débat
interne quand elles ne prennent pas carrément la forme de private jokes.
Au PRG, par contre, l’intervention est plus brute de
décoffrage et est consacrée, la plupart du temps, à des thèmes solidement
ancrés dans la mémoire du radicalisme ou le programme du Parti. La spécificité
du PRG dans la nouvelle majorité est donc assez facilement identifiable au bout
de quelques heures de débat. Et il va sans dire que cette spécificité me
convient très bien.
Ainsi, pendant le Congrès, nombreux sont les intervenants
qui ont insisté sur la nécessité pour le gouvernement de réaliser sans plus
attendre un certain nombre de réformes de société : mariage gay et
homoparentalité, droit de mourir dans la dignité (belle démonstration de Roger-Gérard Schwartzenberg), droit de vote des étrangers et même la très controversée
dépénalisation de la consommation du cannabis.
Autre thème historiquement fondateur de la pensée
radicale : la laïcité. Pas un orateur qui n’évoque de près ou de loin
cette exigence républicaine et sa conséquence politique contemporaine : la
lutte contre les communautarismes. Il y a là sur cette question une expression
forte qu’on est loin de retrouver dans la gauche française et au PS (à l’exception,
peut-être d’un certain… François Hollande).
Mais, en raison de l’actualité, c’est un autre engagement
fort du PRG qui s’est retrouvé au centre des débats : l’Europe. Les
Radicaux sont fédéralistes et fiers de l’être. Là où le discours des
socialistes – pourtant souvent Européens de cœur – est souvent inaudible à
force de précautions, les radicaux affichent sans complexe leur engagement pour
les Etats-Unis d’Europe. C’est ainsi que l’invité d’honneur de Vincennes, le
Premier ministre (voir le blog de Dominique Boy Mottard), a pu repartir de la salle des congrès avec l’engagement d’un
soutien ferme des radicaux pour la ratification du Traité d’équilibre
budgétaire et du pacte de croissance.
C’est donc avec conviction que j’ai brandi, avec la quasi
totalité des délégués, mon mandat, lors du vote final sur cette ratification.
Je l’ai fait en me remémorant la formule de François Mitterrand, rappelée par
Jean-Marc Ayrault : « La France est notre patrie, l’Europe est notre
avenir ».
9 commentaires:
Ah, l'Europe... Pour, bien sûr, eu égard à bien des réussite européennes. Mais, je reste malgré tout souvent sur mes gardes. Le désaveu en juillet dernier par la Cour de Justice de l'union européenne de l'association Kokopelli est un clair blanc-seing aux lobbys semenciers. Exit la liberté de circulation de toute semence non inscrite au catalogue officiel. Cette Europe-là n'est pas raccord pour moi avec l'urgence réelle à protéger la biodiversité en péril. Bref, avec l'Europe, je reste quand même assez souvent circonspect.
Des valeurs finalement très modernes pour un des plus vieux partis de la République.
Fidélité et loyauté face au gouvernement, cela change du PS où chacun possède un couteau à planter dans le dos de l'autre.
L'Europe et la laïcité, deux sujets brulants en ce moment, ce qui prouve bien que les Radicaux sont bien en phase avec l'actualité et ce à quelques jours des 30 ans de la disparition de ce héros que fut PMF!
tient tient pour quoi monsieur mottard vous ne parlez pas de l'intervention du président du parti radical de gauche sur le cumul des mandats......
il semble qui soit contre un projet de loi limitant le cumul ????
quand dite vous?
parsus06
@ parsus06
La question du cumul des mandats n'a pas été au centre des développements du Congrès... Et on comprend pourquoi : les militants (dont nous-mêmes) sont favorables au non cumul... mais les "gros élus", surtout les sénateurs, font valoir l'implantation nécessaire sur le terrain.. bla bla bla... C'est d'ailleurs le Président du groupe au Sénat qui a été le plus virulent sur la question. Il faut dire que le risque est gros pour un petit parti comme le PRG de voir disparaître ses élus locaux (les conseillers généraux et les maires) au profit des candidats du PS si ceux qui bénéficient d'une grande notoriété sur le terrain ne se présentent pas. Cela dit, la loi prévue sur le non-cumul n'empêche pas d'avoir un mandat de parlementaire et un mandat local, pourvu que ce dernier ne soit pas exécutif. Alors l'argument ne tient pas vraiment :-)
De plus en plus la politique horripile les Français, il faut le savoir (et même "le petit journal" devient agaçant c'est pour dire...)
les meeting les discours les propositions... pour pas grand-chose.
On s'en tape du cu(mu)l des mandats... l'encrage local... pfff tu parles ! Qui sont ceux qui votent aux cantonales ? 3 clampins ?
les gens ne connaissent même pas le nom de leur député ou de leur conseiller général, m'enfin...ce n'est pas un sujet ça.
Et l'Europe ? Une idéologie, donc on ne recule pas ! parce qu'on n'ose pas ! on a honte peu-être ?ça ne peut pas fonctionner, tout le monde le sait, il faut se l'avouer, ça va s'effondrer un jour, c'est beau que sur papier, pas plus !
Dieu que c'est fatigant tout ça !
ouffff... on voudrait bien du concret nous !
Oui mais pendant qu'on parle du cumul des mandats, qui les interresse évidemment eux, ça occupe la multitude de clampins qui n'en ont rien à faire. Eux ce qui les interresserait c'est les solutions au chomage, les impots, l'égalité public/privé, les retraites, la sécurité....rien que des choses qui fâchent pour des politiques qui ont fait des promesses honteuses et qui sont maintenant face à des responsablités qu'ils ne veulent pas assumer. C'est aussi simple que ça. Alors un congrés de 1000 personnes, on en a rien à faire. Pas plus d'ailleurs que des réunions du vendredi soir pastis/chips dans une cabine téléphonique du côté de Nice Nord.
Georges V.
Mais pourquoi tant de haine Georges V. ? Ceux qui "n'en ont rien à faire d'un Congrès de 1000 personnes" ne sont pas obligés de venir lire ce billet sur ce blog. Moi, je ne vais pas lire les blogs qui ne m'intéressent pas. Pas maso...
Évidemment, passer son vendredi soir dans une cabine téléphonique un paquet de chips dans une main et un pastaga dans l'autre, il y a de quoi en sortir de mauvaise humeur.
De quoi faire oublier un instant l'intérêt des points évoqués par Georges V.
Mais ce n'est pas grave: à deux pas de là, d'autres personnes passent des vendredi bien plus conviviaux dans le local de permanence d'un élu de proximité.
Soirées néanmoins instructives sur quelques thèmes: ceux-là mêmes dont parlait Georges V... Qui, en révisant sa géographie de Nice Nord, pourrait y développer utilement ses sujets d'avenir au lieu de cultiver l'anachronisme -une cabine téléphonique, vraiment! :)
Quelques petites piques envers les militants de Gauche Autrement.
D'abord ils ne se réunissent plus dans des cabines téléphoniques puisque celles ci disparaissent avec la multiplication des téléphones portables.
Ensuite il n'y a pas de pastis mais plutot du vin et les chips sont parfois accompagnées de cacahuettes voire de bretzel.
Bon je plaisante quelque peu mais si l'on veut redonner gout à la politique il faut bien commencer par en faire un petit peu, non !
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