Tomislav Nikolic devant le portrait de Vojislav Šešelj
Le nouveau Président de la République serbe s’appelle
Tomislav Nikolic ; il a été pendant des années le bras droit de l’ultranationaliste
Vojislav Šešelj, criminel de guerre actuellement jugé à La Haye.
Le nouveau Premier ministre serbe s’appelle Ivica Dačić ;
il a été pendant des années le porte-parole de Slobodan Milošević.
En résumé, deux extrémistes version balkanique, mi-facho,
mi-coco, qui se sont mués en proeuropéens par opportunisme.
Hélas, nous savons depuis l’Espagne, la Pologne ou la
Roumanie que les transitions démocratiques sont parfois, au moins en partie,
conduites par des suppôts de l’ancien régime. Du coup, la présence de ces deux
individus à la tête d’une Serbie qui a pourtant beaucoup à se faire pardonner
surprend peu.
Mais ce qui relève du compromis ne doit pas devenir une
complaisance. En effet, Nikolic n’a-t-il pas affirmé, il y a quelques jours, qu’« il n’y a pas eu de génocide à Srebrenica » ? Affirmer cela, c’est
nier que 8 000 hommes ont été assassinés en quelques jours, en juillet 1995,
par les milices serbes. Affirmer cela, c’est du négationnisme (voir le rappel sur le blog de Dominique).
En clair, les petites frappes de Belgrade veulent nous
refaire le coup de la négation du génocide arménien. Et qu’on ne m’oppose pas
la différence d’échelle : c’est une question d’humanité et rien ne doit
anesthésier notre vigilance.
Les chancelleries occidentales que l’on dit « étranglées
d’indignation » (source Le Figaro), doivent avoir conscience qu’éradiquer
le négationnisme est toujours plus difficile une fois que celui-ci s’est
installé dans les bonnes consciences nationalistes. Raison de plus pour frapper
fort ici et maintenant. L’UE doit suspendre les négociations avec la Serbie en
attendant une clarification. Quant au peuple serbe, je le respecte mais qu’il
prenne clairement ses responsabilités une bonne fois pour toutes. Le continent
ne pourra que s’en porter mieux.
8 commentaires:
En regardant l'image, j'ai associé en me disant que cette figure d'un seul corps pour deux visages avait été traitée et dans la littérature et dans le cinéma. Plus prosaïquement, le champ de tir qui voit ses silhouettes se redresser sur les mêmes rails une fois le premier corps tombé, selon une logique cette fois mécanique, n'est peut-être pas si éloignée. Je soumets donc à la lecture cet extrait qui analyse une des références littéraires de la légende du cavalier sans tête, le sleepy hollow de Tim Burton.
"Ichabod et le cavalier sans tête ne semblent, en fait, que les deux faces d'un seul et même personnage, comme pour le thaumatrope (avec la cage et l'oiseau) qui apparaît plusieurs fois dans le film. « C'est de l'optique. Deux images distinctes qui n'en font qu'une. » Comme le précise Ichabod à Katrina. Ichabold, au début du film en tous cas, n'est qu'une tête, qu'un raisonnement, utilisant des méthodes et des outils scientifiques : Johnny Depp est souvent cadré uniquement sur son visage, un visage particulièrement blême, décapité par la caméra, alors que dans la séquence d'introduction du film, on ignore, si ce n'est par le sous-titre de Sleepy Hollow, que le cavalier hessois est un cavalier sans tête puisqu'il n'est présent que par le son. On retrouve cette dualité dans une des versions de l'affiche où l'on ne voit que les visages de Johnny Depp et Christina Ricci alors qu'on entr'aperçoit de façon peu distincte, en petit, un plan général du cavalier sans tête juste au-dessous : deux têtes pour un seul corps. La raison et la logique d'Ichabod succomberont à l'intrusion de l'irrationnel. « C'est un cavalier sans tête » répétera plusieurs fois, au comble de l'effroi, le malheureux enquêteur après sa première rencontre avec le cavalier réel. Il devra se rendre à la raison (ou plutôt à l'ir-raison), à savoir que le cavalier sans tête existe bel et bien. Burton va prouver à ce petit raisonneur que la légende est bien réelle, alors que dans le livre original, l'écrivain avait plutôt tendance à suggérer une supercherie. Burton va faire, dans son film, se rejoindre deux conceptions du monde qui semblent à l'opposé l'une de l'autre : le monde de la raison et celui du rêve. Ichabod Crane sera convaincu de la réalité de la légende en risquant d'y perdre par moment la tête mais le cavalier hessois retrouvera, lui, la sienne à la fin.
Et si Burton peut prouver cet irrationnel, c'est par le cinéma et le cinéma seul. Le cinéma n'est que de l'optique comme le thaumatrope, mais c'est une otique illusionniste et magique dont Burton est un éminent représentant. Si Burton peut arriver à prouver l'existence d'un cavalier sans tête, c'est bien sûr parce qu'il utilise les trucages à l'intérieur de ce phénomène qui est un trucage par lui-même, je veux parler du cinéma. Alors que le texte s'avoue plus ou moins impuissant à « prouver » l'existence du cavalier fantôme, le cinéma, et en particulier le cinéma à effets, va nous en démontrer la réalité tangible et constatée de visu par tout un chacun, par Ichabod dans la fiction et par tous les spectateurs que nous sommes dans la réalité. Grâce aux effets spéciaux chacun de nous pourra dire que le cavalier sans tête existe bel et bien. La preuve : on l'a tous vu ! L'absence de tête est par ailleurs un effet spécial très souvent utilisé dans le cinéma qu'il soit ou non numérique comme il l'avait été dans la peinture : la mutilation du corps qui reste malgré tout vivant, et la décapitation en particulier, sont des sources constantes du fantastique plastique et cinématographique : des têtes coupées de Mélies qui se transforment en notes de musique ou qui peuvent gonfler comme un ballon de baudruche jusqu'au tout récent (et remarquable) Homme sans tête de Juan Solanas (4) en passant par La main du diable de Tourneur, c'est un thème souvent exploité dont on pourrait sans fin citer des exemples."
Après des sujets plus légers et plus joyeux, PM nous mène ici sur les sentiers compliqués, parfois tordus, de l'histoire et de la géopolitique européennes.
Il est vrai que l'exemple du génocide arménien à l'époque avait donné à Hitler et aux nazis l'idée qu'un massacre sans médiatisation serait vite oublié par l'Histoire et donc jamais jugé(propos que l'on place dans la bouche d'Hitler lui même si ma mémoire est bonne).
L'explosion de l'ex-Yougoslavie a donné lieu à des massacres dont personne aujourd'hui ne remet en cause l'horreur sauf....ces messieurs ici présentés.
Les Européens, incapables de régler ce problème sur leur continent avaient du faire appel aux Américains pour aboutir en 1995 aux accords de Dayton et donc à la paix.
On pensait la chose terminée et la paix retrouvée dans cette région mais les déclarations ici évoquées semblent réécrire l'Histoire par la négation.
Le nationalisme serbe se nourrit de l'idée que le territoire se retrecit comme peau de chagrin avec l'éclatement de l'ancienne fédération, la partition de la Bosnie et surtout le rapprochement du Kosovo plus ou moins autonome (patrie historique des Serbes avec la bataille de Kosovo polje ou champ des merles, pardon pour l'orthographe je cite de mémoire)avec l'Albanie. Ceci a pour conséquence de créer beaucoup de frustrations dans le pays.
Oui il faut condamner ces propos mais attention à ne pas remettre de l'huile sur le feu en vexant davantage les Serbes et en leur faisant croire que toute l'Europe est contre eux. Pour ce pays la volonté d'intégrer la construction européenne ne doit pas se retrouver en opposition avec l'idée d'un retour dans le giron russe, le grand protecteur dans l'Histoire des Slaves du sud.
Dans ce domaine la France a une bonne carte à jouer grâce à son ancienne et réelle amitié avec le peuple serbe.
C'est bien compliqué tout cela et j'éspère ne pas avoir été trop confus...
Bon sinon on peut faire plus simple avec le prochain retour du championnat de France de football de ligue 1 et les tribulations du PSG.....
Arriver à écrire un texte si obscure à 06h57, c'est un exploit. Mais quelqu'un peut-il résumer ce qu'elle a voulu dire?
C'est vrai que c'est Cléo, on a l'habitude. Mais tout de même c'est dur pour un samedi matin !
Paul R.
Ce matin je m'attendais à voir un beau résumé sur l'ouverture des JO !!!
Ben alors...?!
(même si la p:o:litique c'est très très important...)
T'inquiètes pas Brouillon, les "conneries" sportives ça arrive toujours sur ce blog.
Quant à toi Paul R je te trouve sévère d'habitude Cleo est beaucoup moins compréhensible....
Paul R, je m'en excuse. Je m'interessais( mais peut-être toute seule) à l'image en tête du post et à une figure qui officie ici en politique mais qui me semble se nourrir de racines extérieures. Je ne peux le démontrer, c'est une association, simplement.
J'ai oublié de signer; l'anonyme de 14: 52 c'est moi
Dieu sait que j'aime bien vous lire, mais votre parti pris anti serbe (pour ne pas utiliser un terme plus fort) devient franchement lassant. Salutations.
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