Depuis plusieurs mois, j’exprime mon scepticisme sur l’efficacité d’une politique de sécurité centrée sur le « tout caméra » (voir à ce propos : Caméras cachées, Caméras cachées suite et Caméras cachées suite hélas). Je le fais sans a priori idéologiques, je crois même être le seul élu d’opposition à avoir visité le fameux central de télésurveillance de la place de la Libération.
Mais il faut bien constater que l’installation (généreuse) de ces fameuses caméras dans mon canton a correspondu à une inquiétante montée en puissance de la délinquance : bagarres entre bandes, trafics divers, squats agressifs, viols à la descente du tramway, vols à main armée dont deux véritables hold-up dans le quartier de la Libé, au nez et à la barbe, si j’ose dire, du centre de télésurveillance.
C’est donc logiquement en étant fidèle aux propositions que nous avions faites aux Niçois lors des élections municipales que je n’ai cessé de demander au Maire et au Premier adjoint en charge de la sécurité, de remettre du personnel de police dans la rue et de reconstituer la plus vite possible une véritable police de proximité.
En fait, ces propositions, nous ne les avions pas inventées : elles s’inspiraient directement de la police de proximité créée en 1998 par un gouvernement de gauche et brutalement supprimée en 2003 par un ministre de l’Intérieur nommé Nicolas Sarkozy. Pourtant, les résultats de cette expérience limitée dans le temps continuent à être considérés comme probants par les policiers que j’ai l’occasion de rencontrer.
Apparemment, Christian Estrosi a été sensible à nos arguments, après avoir probablement acté que le « tout caméra » sera surtout utile pour les contraventions : il vient de créer des patrouilles d’îlotiers dans un certain nombre de quartiers dont Nice Nord.
En « bon » opposant, je pourrais chipoter sur le nombre de patrouilles, la qualification des fonctionnaires ou la proximité des élections. Mais, fidèle au principe d’opposition constructive de Gauche Autrement, je préfère me féliciter de ce changement de cap qui voit le plus sarkoziste des ministres mettre en place cette police de proximité voulue en son temps par un certain Lionel Jospin.
30 octobre 2010
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8 commentaires:
Content de savoir que notre maire se jospinise alors que certains comme ont fait la fine bouche en 2002. Résultat 10 ans de Chirac-Sarkozy. A méditer pour 2012......
Mon exclamation devant le reportage montrant les "îlotiers" fut : "Hier, il (Estrosi) était devenu communiste (réaction du ministre face à Molex) v'la qu'aujourd'hui il est socialiste".
On ne pouvait pas le rater...
Comme j'aime la politique quand elle devient constructive ! Nous ne pouvons que nous réjouir qu'un Maire entende les propositions de son opposition. Je pense en effet que les caméras sont utiles (les vendre à Monace ce n'était pas une très bonne idée...) mais elles ne remplacent pas la présence humaine, et inversement.
J'ai discuté avec un coiffeur de Borriglione, cambriolé en début de semaine dernière vers minuit, avec 2 ou 3 autres commerces voisins: il a posé aux policiers la question de savoir à quoi ont servi les caméras de videosurveillance dans cette affaire, mais n'a pu obtenir aucune réponse.
La présence d'une police de proximité est vraiment indispensable, mais quelles sont les possibilités réelles des ASVP que l'on aperçoit de temps à autre dans nos rues ?
Il est évident que dans ce billet j'ai salué la rupture avec le "tout-caméra" et la conversion (timide) à la police de proximité de notre maire. Mais il y a beaucoup de choses à dire au niveau pratique. En effet, les ASVP ne sont pas des policiers municipaux, ne portent pas d'armes, ne peuvent pas conduire des véhicules de police. Ils ont exclusivement pour compétence de constater par PV le stationnement interdit et le défaut d'apposition du certificat d'assurance sur les véhicules. Ils peuvent aussi constater le stationnement gênant. C'est dire si leur mission dans le cadre de la police de proximité ne peut être que périphérique.
En réalité, recrutés sans concours ni examen, ils coûtent moins cher que de véritables policiers. Même si les ASVP, adultes en uniforme (différent obligatoirement de celui de la police), peuvent assurer une présence dans les quartiers difficile, seul ce que je demande depuis longtemps (le recrutement de véritables policiers nationaux voire municipaux), peut vraiment contribuer à mettre en place une vraie police de proximité.
Il est heureux pour Estrosi que le programme de Gauche autrement lui ait été opposé, ça lui permet de faire des propositions utiles, intelligentes et de bon sens aux niçois.
ANTONIN
c'est bien, comme cela ont demande a des employés communaux de faire de la police de proximité pour le compte du maire (de gauche ou de droite c'est bon pour une réelection????? ) a la place de la police nationale.
je ne me lasserai jamais d'écrire que la police doit être et rester un service d'état et régalien.
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