Drôle de tram que ce tram-là, qui dévale la pente de Gorbella avec à l’intérieur des voitures un pudding d’élus agglutinés.
Avec Dominique, j’ai l’insigne honneur de faire partie de l’agrégat de la première voiture avec Ministre, Président de ceci, Vice-président de cela, conseillers de choses et d’autres…
L’angoisse du départ qui étreint les voyageurs étant dissipée («
Serai-je dans la bonne voiture ? »), l’ambiance est assez bon enfant. Un peu du syndrome du train électrique qu’on déballe un matin de Noël… et Henri Revel, le maire de Saint-Laurent-du-Var, n’est pas le dernier à amuser la galerie à savoir les piétons qui guettent le passage du convoi officiel.
Plus tard, sur la place Masséna, au moment des discours officiels, le Sénateur-Maire me reprochera (assez gentiment, je dois dire) d’avoir traité son entreprise de pharaonique…
Pharaonique, l’entreprise ne l’était peut-être pas, mais coûteuse et perturbante certainement. En ce jour d’inauguration, Jacques Peyrat en convient puisqu’il proclame lui-même une trêve de quelques années avant de mettre en chantier la ligne numéro 2.
Nice Autrement, reprenant la logique de la position de Nice Plurielle sur la nécessité d’une ligne est-ouest ne va certainement pas se déjuger. Cette ligne a la force de l’évidence. Mais malheureusement, la situation financière à court et même moyen terme de la Ville nous oblige à séquencer l’opération.
C’est pour cela que nous proposons pour la prochaine mandature de réaliser le programme suivant qui a fait l'objet d'un communiqué à la presse :
Tramway : stop ou encore ? Quel avenir pour les transports en commun à Nice ?La ville doit continuer à développer les transports en commun et ne pas s’arrêter en chemin. Mais depuis 2001, les investissements entrepris par la Ville ont modifié le contexte. Comme je l'avais fortement souligné, il aurait été préférable de commencer par la ligne Est-Ouest pour structurer un vrai réseau d’agglomération.
Mais ne nous figeons pas sur une situation aujourd’hui dépassée. Trois points sont à prendre en compte :
- la mise en service de la ligne 1 et sa nécessaire prolongation jusqu’à l’Ariane et la sortie de l’autoroute Nice est ;
- les investissements réalisés pour la ligne de bus en site propre sur la ligne Est-Ouest ;
- le besoin de desserte des zones d’emplois azuréennes.
Nice Autrement a donc développé une stratégie de transports en commun en site propre :
1) Amortissement des investissements et création d’un « busway » sur la ligne est-ouestIl serait inconscient de réaliser tout de suite une ligne de tramway Est-Ouest, sans amortir les investissements réalisés sur le bus en site propre durant quelques années. Nous transformerons l’axe est-ouest en « busway »
(1) , c’est à dire une ligne de bus à haut niveau de service qui desserviront d’une part le CADAM et la plaine du Var et d’autre part l’aéroport et les communes de l’ouest de l’agglomération.
2) Restructuration du train des pignes en « tram-train » entre Nice et CarrosSous prétexte que Carros n’est pas intégré à la CANCA, sa zone d’activité n’est pas desservie et ce sont tous les Niçois qui en pâtissent. Transformer le train des pignes en « tram-train »
(2) permettra de desservir Gambetta-Cessole, le Piol (Parc impérial), St Philippe, la Madeleine, Saint-Isidore, Lingostière, Bellet et Colomars.
La restructuration se fera sans nuisances pour les Niçois, puisque la ligne est déjà en site propre. Ce projet permettra également de repenser la gare du Sud autour d’un grand projet urbain, sans compter les gains environnementaux de l’électrification de la ligne.
Nous créerons le « tramway des pignes » de Nice à Carros dans un projet gagnant-gagnant de développement durable.
(1) A l’image de la ligne 4 du réseau de Nantes
(2) A l’image de celui de Mulhouse, de la ligne Bondy-Aulnay (IDF), à Karlsruhe, Sarrebruck et bientôt Strasbourg