21 juillet 2010
Evidemment
Une chanson populaire peut vous envahir et aller bien au-delà de la signification que l’auteur lui a donnée. C’est assez fréquemment que, presque sans le vouloir, je me laisse entraîner par un texte vers des rivages secrets restés inconnus à l’auteur-compositeur.
Ainsi, Evidemment, la chanson créée par France Gall en 1987 est au premier degré, pour Michel Berger l' auteur, un hommage rendu à son ami, le chanteur Daniel Balavoine, mort dans un accident quelques mois auparavant.
Pour moi, Evidemment est bien plus : un constat mélancolique et même déchirant sur l’innocence et les rêves de jeunesse, l’engagement et l’espoir, les désillusions et le temps qui passe…
Et pour vous ?
Evidemment
Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout
Y a des silences qui disent beaucoup
Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui ne tiennent pas debout
Evidemment
Evidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant
Evidemment
Evidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Et ces batailles dont on se fout
C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout
On garde cette blessure en nous
Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien, qui change tout
Evidemment
Evidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Pas comme avant
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12 commentaires:
3min31 d'éternité et un jour de plus pour vivre ces 3min31 d'éternité accessible à l'homme, en boucle, si l'on en croit une autre réprésentation du temps, cyclique. A la première écoute,le saphir temporel qui me manque, est celui d'un tourne-disque.
Oui Cléo l'éternité et un jour de notre ami grec...je me suis toujours posé beaucoup de questions sur ce jour là !
En cas de blues ... :
http://www.youtube.com/watch?v=ciNCqLZGpl8
So many good days to come ...
Normal; une chanson quand elle est partie dans la nature n'appartient plus à son auteur. elle rentre dans notre vie presque par effraction; elle accompagne des moments de notre vie et elle devient indissociable d'événements de celle ci, petits ou grands.
Alors les paroles prennent un autre sens, souvent secret; du premier degré au second degré ... tout change. Par exemple une immense chanson.. avec le temps de Leo Ferre, écoutée au premier degré c'est du pur cynisme au second.. il y a de tout.. de la tendresse du désespoir, de la nostalgie...
Là c'est une grande chanson mais il y a aussi des bluettes qui nous accompagnent secrètement.
J'adore marcher seul à la montagne ou à la campagne; et à chaque fois il y a un refrain qui vient rythmer mes pas...comme ça il arrive...ce n'est jamais le même!Et c'est rarement de la chanson dite "grande".
Pour moi les chansons ce sont les petits cailloux semés dans notre mémoire!
des premières boums et des premiers flirts, des premiers voyages aux derniers j'ai beaucoup de tendresses pour toutes ces chansons qui m'accompagnaient.
au risque de me faire lyncher j'ai autant de tendresse pour tombe la neige d'Adamo retiens la nuit de Johnny, ne me quitte pas de Brel, Fanny Ardant et moi de vincent Delerm celles de Benabar sur la maison ou la virée entre potes en bagnole....etc...
Il y en a vraiment vraiment trop, je n'arrive pas à laisser remonter une plus qu'une autre à la surface...
Si bernard... alors je suis prête à recevoir la première pierre...ça ne vous dit rien: la mer est là, d'Alain Barrière?!!!
Bernard, entièrement d'accord avec toi. Un de mes plus beaux souvenirs, lié à un voyage (une nuit passée sur un pont frontière entre deux pays de l'Est coupés par le Danube) : Stand by me et la voix de Ben E. King montant dans la nuit noire...
Cléo, grâce à toi je viens de me souvenir de tous ces extraordinaires slows d'Alain Barrière que ma soeur écoutait quasiment en boucle : Ma vie, A regarder la mer... Mais comment avais-je pu oublier ?
Quand tu parles de chansons marquantes, je pense à chaque fois à "votre"chanson à toi et à Dominique "Les portes du pénitencier"...
Sur les souvenirs plus personnels, voici une chanson peu connue mais qui me touche beaucoup de Michael JONES "Oublié". Il raconte de l'impossibilité de son père de parler de la guerre et plus précisément du débrarquement en Normandie. On connait tous quelqu'un dans notre famille qui a fait a fait la guerre (2ème guerre mondiale, Algérie...) et qui ne peut pas en parler. Voici le texte :
"Pardonnez-moi
Je n'ai pas le coeur, pas les gestes
Et le peu de mots qu'il me reste
C'est encore trop d'effort
Tous vos pourquoi
Sont commeun couteau dans la plaie
Car le souvenir désormais
Me fait plus mal encore
(Refrain)
Oublié, les temps de folie
La peur, la haine
Est enfouie au fond de moi
Je n'en parlerai pas
Oublié, tout est bien fini
C'est pas la peine
De me faire revivre tout ça
Je n'en parlerai pas
Oh croyez-moi
Celui qui sait tout ne sait rien
Quand je dis "loup" vous pensez "chien"
C'est ainsi rien à faire
Chacun pour soi
C'est ici la nuit, là le jour
Le malheur des autres est toujours
Une langue étrangère
(au Refrain)
A quoi bon provoquer les sanglots
Si les années qu'il faut pour sortir de l'eau
S'effacent dès le premier mot
C'est mon histoire
Mon histoire
C'est mon histoire".
René POESY
René, belle chanson que tu me fais découvrir et qui me rappelle ce que je disais à propos de la 1ère guerre mondiale (et de mon grand-père) sur mon blog, il y a deux ans. Sur le silence pendant et après de ceux qui l'ont vécue...
"le pénitencier" fait partie de mes chansons "cultes". Je garde toujours le souvenir de ma première écoute de ce 45t que j'ai passé en boucle sur mon "tepaz". c'était en 1964.. et ce disque là je l'ai toujours!!!!
A mesure que le temps passe ...
Je mesure le temps qui passe
Et tandis que l'eau s'étend
Jusqu'à l'autre bout de l'étang
Je regarde l'aube claire ...
On ira faire un tour de barque
On ira déjeuner au parc
On s'embrassera dans le cou
Il y aura tout autour de nous
"les cerfs volants" ecrit par Biolay ..chanté avec vincent delerme je peux l'écouter en boucle en dansant chantant pleurant
pénélope
Dominique, grâce à toi j'ai découvert ma vie(sourire).Comme je n'avais soeur mais un frère...
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