07 juillet 2009
Peintres de Céret (P.O)
Collioure, célèbre petit port de la Côte Vermeille cher à Charles Trenet, est souvent considéré comme la cité des peintres en Catalogne française. En réalité, il n’en est que la vitrine. La véritable capitale historique de la peinture dans les P.O, c’est Céret.
Petite bourgade de 8 000 habitants lovée au cœur du Vallespir, la plus méridionale des régions françaises, Céret semble s’être assoupi à l’ombre des platanes de son « boulevard ». Au début du siècle, ce fut pourtant le lieu de villégiature et de création choisi par Picasso. Un Pablo qui devait être un sacré boute-en-train, puisqu’il attira, sans coup férir, Braque, Max Jacob, Juan Gris, Cocteau, Soutine, Masson et – ce qui ne peut qu’émouvoir un cœur de Niçois – Matisse, Chagall et Dufy…
Du coup, Céret, connu jusqu’alors pour ses cerises, fut baptisé « le Barbizon du cubisme ». De cette période bénie subsistent aujourd’hui beaucoup de souvenirs, d’innombrables toiles et un musée d’Art moderne à la collection permanente d’une surprenante richesse. Chaque année, ledit musée programme pour la saison estivale une exposition digne d’une grande ville, véritable événement dans cette région de tourisme populaire.
Je me souviens, par exemple, de la sublime exposition de l’été 2005, « Matisse-Derain : Collioure 1905 », ou de celle de 2007, qui me fit découvrir le fauvisme baroque d’Othon Friesz. Cette année, le thème est à la fois simple et local : avec « Céret, un siècle de paysages », il s’est agi de rassembler près de deux cents œuvres ayant comme thème les paysages et les lieux-dits de la petite cité. Déformés, torturés, magnifiés, ce sont eux que l’on retrouve, par exemple, dans une vingtaine d’œuvres de Chaïm Soutine venues du monde entier. Il y a aussi deux Dufy lumineux, des Massons ombrageux, un Canigou de Juan Gris qui a la préférence de Dominique, et bien d’autres surprises…
Alors, si de Perpignan vous vous élancez vers les premiers contreforts des Pyrénées, arrêtez-vous à Céret. En plus, vous aurez peut-être la chance de rencontrer Sonia et Maurice Winnykamen, autres habitués des lieux en été.
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