P.S. Billet partagé, ainsi que les voeux, avec Dominique.
31 décembre 2009
Feliç any nou 2010 !
P.S. Billet partagé, ainsi que les voeux, avec Dominique.
29 décembre 2009
Lieux intimes (1) : la pinède et le lac
23 décembre 2009
5.06 - Michelet
Je me souviens du 29 novembre 2002. Ce jour-là, l'avenue fut bouclée à la hauteur du 11 une bonne partie de la matinée par les forces de police. Sur le trottoir gît, une balle dans la nuque, Adrienne Franchi, quatre-vingts ans, qui fut par deux fois – en 1990 et 1992 – mon adversaire Front National aux élections cantonales. Un peu plus loin, un passant, lui aussi âgé, souffre, une balle dans l’épaule. On apprendra plus tard que le tireur, un chauffeur de bus retraité, a regagné, son forfait accompli, le hall du n° 11 où il occupe un appartement au dernier étage et s’est tiré une balle dans la tête. Un différend de voisinage à propos d’une fuite d’eau et d’un ravalement de façade entre le forcené et mon adversaire aurait été à l’origine du drame.
Par contre, je n’ai pas été témoin de l’autre fait divers qui a failli ensanglanter l’avenue. Et pour cause : le 15 novembre 1961 j’habitais encore très loin du quartier. A 23 h 15, une bombe explose sur le pallier du deuxième étage du n° 77. Les portes sont arrachées, les vitres des alentours soufflées, une vieille dame est blessée mais, l’appartement visé étant miraculeusement vide, il n’y aura pas de victimes graves. En fait, c’est l’OAS qui, ne pardonnant pas au rédacteur en chef du Patriote – le journal communiste local – ses prises de position en faveur de l’indépendance de l’Algérie, a voulu l’éliminer physiquement.
Ces dernières années, l’avenue fut le théâtre de l’interminable chantier du tramway ponctué par les fuites de gaz et la ruine de certains commerçants. Je me souviens de ce marchand de journaux nouvellement installé dans le quartier et obligé de fermer son commerce à la suite d’un accident de chantier, son immeuble, au numéro 51, ayant été éventré par une pelleteuse. Il disparut de longues semaines. Le quartier, inquiet, le chercha partout. Il réapparut, ruiné et brisé, avant de disparaître à nouveau. Définitivement. J’ai aussi encore en mémoire la macabre mise en scène d’un artisan réduit à l’inactivité par le chantier qui empêchait les clients d’accéder à sa boutique : tabouret et corde suspendue au plafond dans l’arrière-boutique de son local. Heureusement, un ami de cet homme m’avait prévenu en fin de soirée et, à deux, nous avions réussi à éviter l’irréparable.
Aujourd’hui, l’avenue devenue piétonnière a ressuscité et fait bonne figure avec l’omniprésent tramway. De nombreux commerçants comme l’apprécié traiteur Cotte, le garagiste Boccanera, généraliste de mes voitures depuis quinze ans, ou l’Ami de pain où j’ai mes habitudes ont survécu. D’autres se sont installés avec la volonté d’innover, comme Jorge et Florence qui ont ouvert leur modeste agence immobilière à des expositions de peintres locaux. C’est d’ailleurs en face de leurs locaux, au 78, que se trouvait « ma permanence de la victoire » où, en 1998, nous avions fêté mon élection au deuxième tour des élections du 5e canton en écoutant, presque religieusement, Imagine de John Lennon dont nous avions fait l’hymne de la campagne. Aujourd’hui, le local est un « tatoo shop » dénommé rudement J’aurai ta peau…
Pour en terminer avec Borriglione, j’avoue avoir toujours une petite émotion, moi, l’Européen convaincu, quand je passe, à hauteur du 65, devant le bankomat du Crédit agricole. En effet, c’est ici que, le 2 janvier 2002, j’ai retiré mes premiers euros…
Enfin, j’ai acquis la certitude que ce quartier est celui du macaron. Cette délicate pâtisserie meringuée, fabriquée à partir de poudre d’amende, de sucre glace et de blancs d’œuf, est en effet la spécialité de Ludo qui exerce ses talents à l’angle de la rue du Soleil et de Borriglione. Coïncidence : à un pâté de maison de là, au début de la rue Puget, habite notre ami Vincent qui, lui, a déposé un brevet permettant de fabriquer industriellement les fameux macarons. La gestion de ce brevet qui a beaucoup de succès est d’ailleurs son activité principale. Macaron haut de gamme, macaron industriel, je peux vous garantir, pour être un consommateur régulier des deux, qu’ils sont également excellents. Dans des registres différents bien sûr.
21 décembre 2009
Lâchez un peu les crampons de l’OL…
19 décembre 2009
Au Conseil général, c’est déjà 2010
Heureusement, la suite de la séance fut plus constructive, notamment sur les politiques et les dossiers sociaux. Ce fut aussi l’occasion pour Dominique de demander, avec la passion qu’on lui connaît, un rééquilibrage nord-sud des implantations de maisons de retraites. Ce sera même pour nous un des dossiers prioritaires des prochains mois.
Ce n’est qu’après presque neuf heures de débat que nous touchons enfin notre salaire en retrouvant, dans une permanence pleine à craquer, les amis de l’association pour un fraternel pot de Noël d’où nous enverrons un amical message à deux grands absents du jour : Richard, le convalescent, et Gérard, le routard du Triangle d’Or.
16 décembre 2009
Le choix de Sophie
13 décembre 2009
Lucie dans tous ses états
Nous sommes samedi, en début de soirée. L'orage gronde et la petite foule, invitée par l'Association de la colline Saint Barthélemy, pour fêter la Sainte Lucie, se presse dans la salle au plafond bas de l'entresol du Prieuré du Vieux Logis. Arrivé avec un peu de retard, je me faufile entre les fidèles dans l'étroit couloir et me retrouve, plutôt surpris, face à douze Vierges suédoises, toges immaculées et blondeur scandinave, chantant d'une voix cristalline les louanges de Lucie, cette sainte sicilienne qui préféra jadis - étrange entêtement - s'arracher les yeux plutôt que de perdre sa virginité. C'est que la Sainte Lucie, proche du solstice d'hiver, est fêtée en Suède à travers de nombreuses fêtes des lumières ( luce, lux, lumière).
D'où ce déploiement virginal, bougies en main ou... sur la tête, d'autant plus dépaysant que mon dernier contact avec la culture suédoise remonte à la lecture déjà lointaine du polar Millenium.
Tout en écoutant avec délectation les voix célestes, je me dis que l'engagement légendaire des scandinaves en faveur de la parité n'est pas un vain mot : deux des vierges sont... des hommes !
Le récital achevé, la procession aux lumières doit s'élancer à travers rues et ruelles du quartier. Au son de... la Java bleue (vous savez, celle qui ensorcelle...) jouée par un très jeune accordéoniste qui, à l'évidence, a déjà une pratique très affirmée du happening décalé, une petite troupe d'une soixantaine de personnes se met en branle. L'élu du canton se doit de donner l'exemple et je participe donc à l'aventure. Car aventure il y eut. La bourrasque se déchaîna, retournant les parapluies et fouettant les visages. Bien sûr, au bout de cent mètres, la pluie violente eut tôt fait d'éteindre les petites chandelles et de débaptiser ipso facto la procession aux lumières.
La montée d'un boulevard Gorbella désert et quelque peu lugubre sous l'ondée fut particulièrement épique et insolite. Notre petite troupe était précédée par de stoïques musiciennes provençales, fifres et tambourins, qui jouaient une musique joyeuse évoquant les cigales et le pastis bien frais. A la fin du cortège, une voiture de la police municipale veillait probablement à ce qu'il n'y ait pas de débordements en fin de manif... euh, je vous prie de m'excuser, de procession !
L'orage redoublant d'intensité, l'itinéraire devint de plus en plus incertain, le défilé se transformant en une sorte d'errance à la Théo Angelopoulos...
C'est à ce moment-là que je compris qu'on pouvait être très nombreux et vivre quand même un grand moment de solitude.
Une demi-heure plus tard, l'exode s'achève chez le père Didier dans l'atmosphère tiède de l'église Saint Barthélemy où une surprise nous attendait : les Vierges - qui avaient été préservées de la tempête - peuvent à nouveau chanter la gloire de Lucie pour détendre nos corps grelottants et recroquevillés. Heureusement, le vin chaud servi dans le cloître du monastère après cet ultime spectacle va nous réconforter. Du coup, l'ambiance monte d'un cran et, si l'esprit de Lucie était toujours parmi nous, c'était moins celui de l'austère Sicilienne que celui de celle qui fait un tour in the sky with diamonds...
Et c'est quelque peu euphorique que je redescend la colline pour retrouver cette autre Lucie qui m'attend à la maison.
11 décembre 2009
5.08 - Saint Barthélemy
Après avoir dépassé l’inattendu Gainz’bar, dès le n° 20, on se trouve face à un immeuble mythique : le Palais Stella. C’est ici que le 27 août 1944 le comité insurrectionnel de la Résistance niçoise décida, dans la soirée, de déclancher le lendemain à 6 heures le soulèvement pour libérer Nice.
Dès l’aube, deux mille Allemands à l’ardeur, il faut bien le dire, un peu défaillante (les Américains étaient arrivés jusqu’au Var tout proche) furent attaqués par trois à quatre cents résistants surmotivés et intelligemment coordonnés par le QG du Palais Stella. A minuit, les insurgés étaient maîtres de la ville, évitant ainsi destructions et représailles de la part de l’ennemi. Le surlendemain, les Américains incrédules pouvaient pénétrer dans une ville déjà libérée.
Au n°2 du boulevard, une plaque très sobre rappelle que cinq des vingt-sept résistants tués ce jour-là le furent dans le quartier : René Barralis, Lucien Chervin, Auguste Gouirand, Jean Ballestra et Roger Boyer, qui donnera son nom au square de la Dominante. Chaque 28 août, à 18 heures, je fais partie de la (toute) petite foule qui rend hommage à ces héros dans l’indifférence un peu générale devant le 20, en compagnie des survivants toujours moins nombreux d’année en année. Après l’insouciance des vacances d’été, ce moment d’intense communion est un petit électrochoc qui me ramène chaque fois à l’ambivalence de nos destinées.
Mais la partie basse du boulevard de Cessole, c’est aussi le jardin de l’Evêché, les Buttes-Chaumont niçoises… Tout en dénivelé, il nous offre chaque année, dans cette ville sans saisons, avec ses beaux arbres à feuilles caduques, un petit échantillon d’automne. Il abrite aussi la Maison de l’Environnement dans un bâtiment qui fut celui de la sulfureuse Radio Baie des Anges, en son temps voix officielle du médecinisme. C’est du jardin de l’Evêché que démarre également le célèbre GR5, chemin de randonnée qui relie Nice à… Rotterdam, en passant par Aspremont, le Mont Cima, Utelle, Saint Etienne de Tinée…, le Luxembourg et la Belgique, soit plus de 1500 kilomètres. Un panneau en bois matérialise ce lieu symbolique depuis peu. Devant lui, je me dis que, peut-être, le conseiller général du canton se devrait de… bon… enfin… on verra !
Enfin, c’est l’arrivée sur le square Barons de Berre, que les habitants du quartier, fidèles à la tradition du double nom des places de Nice nord, appellent « les trois horloges ». Précisément, parce que trois horloges, haut perchées et accolées, offrent un identifiant quelque peu insolite à ce lieu de passage. C’est au nord du square que se trouve le Bar des deux avenues (Cessole et Cyrille Besset) où nous avions l’habitude, avec Jean-François Knecht, conseiller général du 11e canton limitrophe, d’organiser des conférences de presse communes qui, au-delà de leur utilité directe, étaient un moyen d’authentifier notre travail pour Nice nord et – pourquoi ne pas le dire – notre amitié.
Enfin, le 5.08 s’achève par un décrochage en forme de rectangle opéré par les rues Charles Calais et Victorien Sardou : deux personnalités qui, par la force des choses, font rue commune mais qui, de leur vivant ne seraient certainement pas – selon l’immortelle formule de Thierry Rolland – partis en vacances ensemble. Qu’on en juge . Victorien Sardou, dramaturge parisien : « Les Niçois ont un mont, il est chauve, ils ont un château, il est démoli… ». Charles Calais, poète niçois : « Je suis fils du pays dont rêvent les pucelles… ».
09 décembre 2009
L’ALED a droit de Cité
06 décembre 2009
Nostalgym au Ray
02 décembre 2009
5.05 - Molière
28 novembre 2009
5.07 - Cyrille Besset
C’est que, par deux fois au moins, cet établissement m’a accueilli en compagnie de personnages illustres. En 1990, pour ma première campagne cantonale dans le 5e canton, Laurent Fabius, alors Président de l’Assemblée Nationale, m’avait fait l’amitié de venir à Nice me soutenir dans une modeste réunion de proximité. Sa venue avait d’ailleurs déclenché un afflux de curieux et une tempête médiatique dans un quartier qui restera incrédule jusqu’à l’arrivée de Laurent. Deux ans plus tard, les aléas de la vie politique m’avaient transformé pendant deux mois en responsable de campagne officieux de Léon Schwartzenberg, tête de liste dans notre département pour les régionales. Après un face à face plutôt tendu à La Libé avec l’actuel marie de Nice, nous avions animé de conserve avec Léon, politique un peu lunaire mais très humain, une réunion dans ce qui était devenu, depuis l’épisode Fabius, mon quartier général.
Au-delà, le 5.07, c’est aussi l’avenue Saint Barthélemy avec, au n°34, le curieux immeuble aux balcons en forme de soucoupes volantes, la Montée Claire Virenque, du nom d’une poétesse niçoise qui n’a jamais rien fait à l’insu de son plein gré, les rues Calvino et Andréani qui sillonnent cette colline Saint Barthélemy dont le Prieuré du Vieux Logis est le diamant ocre. Le tout, sous le regard de l’ange qui surmonte l’étrange clocher de l’église.
Les escaliers sont nombreux dans le quartier pour relier rues parallèles et superposées : Saint Barthélemy-Imbert, Besset-Virenque, et bien sûr celui du romain chemin du Collet. Le conseiller général s’est souvent battu avec les autorités pour leur assurer une propreté conforme à leur utilité et à leur poésie.
22 novembre 2009
André Aschieri : le politique « autrement »
21 novembre 2009
La paix – pas tout à fait – maintenant
18 novembre 2009
Nice secret et insolite
16 novembre 2009
Je suis aussi un Ponthus
Après avoir « forrestgumpé » dès potron-minet une dizaine de kilomètres entre Saône (ma chère Saône!) et Rhône dans les rues de Lyon, j'avais rendez-vous ce dimanche, à la Part-Dieu, avec une assemblée de l'Association des Amis du Chevalier Ponthus.
Il faut dire que ma mère est née Ponthus et que, pour l’occasion, j’étais convié à présenter sous forme de conférence la vie du résistant Edgard Ponthus, mon grand-père.
Créée il y a vingt-cinq ans par l’entreprenant parisien Pierre Ponthus, cette association surfait, à l’époque, sur la passion toute nouvelle des Français pour la généalogie. Ponthus par ma mère, j’ai immédiatement adhéré au projet… et à l’association. Et depuis, à ma façon, j’ai toujours joué le jeu, visitant par exemple les cimetières de l’Ain qui regorgent de tombes estampillées Ponthus ou profitant de mon passage en 2003 à Salt Lake City pour extirper une trentaine d’ancêtres des limbes de la cave-bibliothèque des Mormons.
Cela dit, aujourd’hui, sous l’impulsion des généalogistes en chef de l’association, Paule Achard et Raymonde Malsert, l’arbre des Ponthus a fière allure avec, à son sommet, un certain Claude né, excusez du peu, en 1540.
Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. En effet, les amis du Chevalier Ponthus ne constituent pas une association généalogique comme les autres. C’est que l’AACP est dépositaire de la très belle histoire du chevalier de Ponthus.
Un type épatant ce chevalier : qu’on en juge. Né en Galice à la fin du Ve siècle, il se sauve en Bretagne avec quelques copains pour échapper au sultan de Babylone. Dans la foulée, il séduit la belle Sidoine, fille du roi de Bretagne. Plus exactement, il entame, comme on dirait aujourd’hui, une relation compliquée du genre « je t’aime, moi non plus ». Du coup, il va se livrer aux pires excentricités pour éblouir la belle. Ainsi, il va guerroyer en Angleterre, réconcilier les Anglais et les Irlandais, fracasser le roi de Bourgogne, faire l’ermite dans la forêt de Brocéliande, mettre la pâté aux Sarrasins, devenir subrepticement roi de Galice, et surtout, réussir à pénétrer le cercle très fermé des chevaliers de la Table ronde. Le jour où j’ai appris ce dernier détail, j’avoue en être resté baba : avoir comme ancêtre un pote du roi Arthur, de Lancelot et consorts, annexer au patrimoine familial Excalibur et le Saint Graal, c’était vraiment trop classe… ! Du coup, là aussi, j’ai joué le jeu en me rendant, dès 2001, à Cedeira en Galice pour emprunter la rua del Caballero Ponthus, ou en passant une nuit entière, en 2002, dans la forêt de Brocéliande, histoire de mériter moi aussi une petite place autour de la Table ronde.
En fait, pour justifier vraiment cette invitation chevaleresque, j’ai conscience, comme tous les « cousins » de l’association, qu’il est impératif de faire la jonction généalogique entre notre cher Claude du XVe siècle et le ténébreux chevalier du Ve siècle.
Ce n’est pas gagné, mais ne dit-on pas qu’ à cœur Ponthus, rien d’impossible !