30 juillet 2012

La més-Allianz du Gym


A propos du foot professionnel à Nice, cela va faire de nombreuses années que je défends la même position que ce soit dans mes programmes municipaux (2001 et 2007) ou au sein des assemblées locales.

Première remarque : la présence d’une équipe de foot professionnelle n’est pas une fatalité, même pour une grande ville. Strasbourg et Toulon, par exemple, ont décidé de s’en passer. Mais il ne me semble pas que ce soit la solution à retenir pour Nice. Le Gym, en effet, fait partie du patrimoine culturel de la ville et si le public régulier est quantitativement modeste, il peut se mobiliser pour les grandes occasions (souvenons-nous de la finale de la Coupe de la Ligue il y a quelques années…) Par ailleurs, les supporters sont particulièrement chaleureux et fidèles. 

Si on retient l’option foot pro à Nice, deux solutions s’offrent aux décideurs.

- La première consiste à faire le choix de la continuité avec une équipe « patrimoniale » composée de vieux briscards et de jeunes talents recrutés avec un budget modeste réuni par des investisseurs locaux. Cette équipe est une équipe de milieu de tableau, obligée certaines saisons de se battre pour le maintien. Elle peut toutefois saisir des opportunités comme une victoire en Coupe de France et un parcours honorable en Ligue Europa. Ainsi, les spectateurs niçois auront toujours la chance de voir défiler le gotha du foot français dans un stade de la ville tout en s’enthousiasmant pour une équipe modeste mais fière de ses valeurs et de sa tradition.

- La deuxième solution est de type Chelsea/PSG/Monaco. On fait appel a un gros investisseur extérieur : cheik qatari, oligarque russe ou, à la limite, lunetier français. Là, on bâtit franchement une équipe de Ligue des Champions. Cette solution évidemment est purement commerciale et moins respectueuse de la tradition et de la culture locale. Mais le spectacle peut y trouver son compte.

La particularité de la situation actuelle du Gym est précisément l’absence de choix. La construction d’un grand stade surdimensionné avec un partenariat public-privé (toujours hasardeux !) et la signature du décrié contrat de « naming » avec la compagnie allemande Allianz procèdent clairement de la deuxième démarche. Ainsi, le futur nom du stade squizze sans état d’âme le nom de la cité.

Par contre, le maintien d’un actionnariat local aux moyens limités (le budget de cette année étant même en retrait par rapport à celui de l’an dernier) conduit à la première solution. Avec, cette année, la perspective d’une saison difficile, les recrutements n’ayant pas compensé les départs.

Dans ce contexte, l’arrivée de Claude Puel est un message difficile à décrypter. Voilà un entraîneur XXL (voir, sur ce blog, « Etpourtant Claude Puel était le n° 1 ») qui se retrouve avec un effectif de lutte pour le maintien.

Depuis la loi Pasqua, une municipalité n’a officiellement aucun pouvoir dans la vie et le fonctionnement d’un club. Dans la réalité, la mairie de Nice, cinquième ville de France, peut beaucoup, je l’avais dit à Jacques Peyrat en son temps. Mais encore faudrait-il qu’en accord avec les amoureux du foot et les contribuables de cette ville, une option nette et un projet précis soient affirmés par le Maire. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.

27 juillet 2012

Les Arméniens de Srebrenica




Tomislav Nikolic devant le portrait de Vojislav Šešelj

Le nouveau Président de la République serbe s’appelle Tomislav Nikolic ; il a été pendant des années le bras droit de l’ultranationaliste Vojislav Šešelj, criminel de guerre actuellement jugé à La Haye.

Le nouveau Premier ministre serbe s’appelle Ivica Dačić ; il a été pendant des années le porte-parole de Slobodan Milošević.

En résumé, deux extrémistes version balkanique, mi-facho, mi-coco, qui se sont mués en proeuropéens par opportunisme.

Hélas, nous savons depuis l’Espagne, la Pologne ou la Roumanie que les transitions démocratiques sont parfois, au moins en partie, conduites par des suppôts de l’ancien régime. Du coup, la présence de ces deux individus à la tête d’une Serbie qui a pourtant beaucoup à se faire pardonner surprend  peu.

Mais ce qui relève du compromis ne doit pas devenir une complaisance. En effet, Nikolic n’a-t-il pas affirmé, il y a quelques jours, qu’« il n’y a pas eu de génocide à Srebrenica » ? Affirmer cela, c’est nier que 8 000 hommes ont été assassinés en quelques jours, en juillet 1995, par les milices serbes. Affirmer cela, c’est du négationnisme (voir le rappel sur le blog de Dominique).

En clair, les petites frappes de Belgrade veulent nous refaire le coup de la négation du génocide arménien. Et qu’on ne m’oppose pas la différence d’échelle : c’est une question d’humanité et rien ne doit anesthésier notre vigilance.

Les chancelleries occidentales que l’on dit « étranglées d’indignation » (source Le Figaro), doivent avoir conscience qu’éradiquer le négationnisme est toujours plus difficile une fois que celui-ci s’est installé dans les bonnes consciences nationalistes. Raison de plus pour frapper fort ici et maintenant. L’UE doit suspendre les négociations avec la Serbie en attendant une clarification. Quant au peuple serbe, je le respecte mais qu’il prenne clairement ses responsabilités une bonne fois pour toutes. Le continent ne pourra que s’en porter mieux.

25 juillet 2012

Summer movies 2012


Le Vox d'Argelès plage

Chaque année, l’été permet de grappiller, de-ci de-là, loin du sérieux festival cannois, quelques toiles dans des cinémas exotiques et sympathiques. Ainsi, à ce jour, nous avons déjà vu deux comédies dans la charmante petite selle du vox d’Argelès-Plage, le dernier Woody Allen au Méga-Castillet de Perpignan, sans oublier, il y a deux semaines, le soi-disant film événement de l’été à l’UGC Paris de la place Clichy.

Adieu Berthe, Bruno Podalydes (France)

Un quinquagénaire un peu lunaire, qui n’arrive pas à choisir entre sa femme et sa maîtresse, doit assumer la responsabilité des obsèques de sa grand-mère qu’il avait pratiquement oubliée.

Ce film au burlesque humaniste irrésistible est un vrai bonheur. Le scénario et les personnages ne sont jamais où on les attend, mais ce décalage n’est pas artificiel, il est l’essence même du film.

A voir, entre autres, pour l’engueulade d’anthologie qu’essuie le héros de la part de sa maîtresse (Valérie Lemercier), un road movie funéraire hasardeux et la visite de la plus high-tech des entreprises de pompes funèbres. En prime, vous vous féliciterez, avec les personnages du film, du fait que depuis la disparition d’Haroun Tazieff, les volcans se sont tus.


Le prénom, Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte (France)

Le choix d’un prénom pour un futur nouveau-né provoque un véritable psychodrame dans une famille de bobos parisiens. En fait, à l’exception d’une présentation à la Amélie Poulain – plutôt réussie – il s’agit de théâtre filmé. Le prénom est en effet la reprise d’une pièce de boulevard à grand succès. Du coup, on retrouve dans le film les qualités et les défauts du genre, avec un scénario à la fois minimaliste et tiré par les cheveux et un feu d’artifice de répliques souvent très drôles.

Au crédit du film toutefois, des personnages ayant une épaisseur psychologique un peu supérieure à la moyenne de celle que l’on trouve dans ce type de production.


To Rome with love, Woody Allen (USA)

Après Londres, Barcelone et Paris, l’European Woody Allen Tour s’arrête à Rome. Dans To Rome with love, nous suivons les aventures d’une dizaine de personnages dans le décor de la ville éternelle.

C’est léger et brillant, comme d’habitude. Mais – peut-être inconsciemment – le maître nous offre aux moins deux historiettes qui auraient pu être tournées par Nanni Moretti : un chanteur d’opéra prodige qui ne s’exprime que sous sa douche, et un parfait inconnu qui devient brusquement le chouchou des médias. Pour elles et les autres, un film à ne pas manquer (n’est-ce pas, Manu ?)

Starbuck, Ken Scott (Canada, Québec)

Dans les années 90, pour des raisons économiques, un jeune homme vend son sperme sous le nom de code de Starbuck. Du coup, il devient un peu malgré lui le géniteur de 533 enfants qui veulent le retrouver.

Le film est un peu comme la chaîne de cafés franchisée dont il a emprunté le nom : l’idée-concept de départ est plutôt excitante, mais sa réalisation est à la fois négligée et assez vite lassante. La mise en scène un peu poussive et au final submergée par les bons sentiments fait que ce film – regardable – est loin du phénomène de société qu’une certaine critique a essayé de nous vendre.

22 juillet 2012

Antoni Tàpies à Céret



Tous les ans, le Musée d’Art Moderne de Céret (Pyrénées-Orientales) offre une exposition d’importance internationale que nous nous efforçons de ne pas manquer. Cette année, c’est une rétrospective de l’œuvre de d’Antoni Tàpies qui est proposée. Une exposition – on s’en doute – en forme d’hommage puisque le peintre catalan nous a quittés le 6 février de cette année. L’évidence de cet hommage a dû s’imposer aux responsables car ce sont deux œuvres de Tàpies qui, en façade, encadrent l’entrée du musée qui fait par ailleurs une large place à l’artiste dans ses collections permanentes.

Si les dizaines d’œuvres exposées ont évidemment suscité mon intérêt, j’ai des sentiments plus mitigés sur le sens de l’œuvre elle-même. C’est valable pour Tàpies mais aussi pour nombre de ses confrères contemporains : je suis toujours un peu perplexe devant l’écart qui sépare la pertinence des propos théoriques (Tàpies : « Mon illusion est d’avoir quelque chose à transmettre. Si je ne peux pas changer le monde, je désire au moins changer la manière dont les gens le regardent ») et la pauvreté (ce n’est pas pour rien qu’on parle d’arte povera) du véhicule esthétique que l’artiste met à notre disposition pour l’illustrer.

J’ai conscience que ce que je viens d’affirmer n’est pas très « artistiquement correct », mais j’aimerais bien avoir l’avis des lecteurs de ce blog sur le sujet…

20 juillet 2012

Rendez-vous de juillet




L’été est bien entamé, mais le Conseil général est toujours en pleine activité. Le conseiller général du 5e canton aussi, que ses électeurs se rassurent.

Ainsi, cette matinée fut consacrée à un long et très intéressant entretien avec les policiers responsables du commissariat des Moulins à Nice Ouest. Il s’agissait en fait de la trentième des rencontres que nous avons initiées avec Sami dans le cadre de la mission d’observation du secteur de la prévention spécialisée qui m’a été confiée.

L’après-midi, elle, était dédiée à une réunion extraordinaire de la Commission des affaires sociales (le premier budget du CG) au sujet de la réorganisation institutionnelle des administrations compétentes. Il aurait été malséant que je n’assistasse pas à cette réunion dans la mesure où j’étais celui qui en avait demandé la tenue. En effet, je suis de très près ce secteur qui englobe l’insertion, le handicap, l’enfance, la famille et la dépendance et dans lequel Dominique s’était, pendant six ans, investie avec sa pugnacité bien connue, avant d’être évincée du CG par une Verte traîtrise.

Si l’on ajoute au cours des dernières semaines, une Commission permanente avec une centaine de dossiers, une Commission d’évaluation des marchés publics que je co-préside (et au cours de laquelle j’ai demandé une étude serrée sur les marchés de la Communication), un Conseil d’administration du collège Vernier, on peut constater que juillet n’est pas tout à fait un mois de farniente. Et je ne parle pas des nombreux rendez-vous individuels. En ligne de mire enfin, restent encore un rendez-vous au commissariat de l’Ariane et une tournée dans les établissements du Foyer de l’Enfance dont je suis administrateur.

En ce mois de juillet, je vis donc sous le signe d’une certaine schizophrénie : Gump à la campagne, élu à la ville…

PS : J’invite tous les lecteurs de ce blog à suivre les aventures du Commandant Dromard sur http://commandantdromard.wordpress.com. Politiquement correct s’abstenir !

16 juillet 2012

Forrest chez Arnaud



C’est désormais une habitude bien établie, juillet arrivant, Forrest Gump empile les kilomètres sur des bitumes de hasard au gré de ses pérégrinations estivales. Parmi ces raids, il en est un pour lequel il a une tendresse particulière, c’est celui qui lui fait sillonner les routes de sa belle Saône-et-Loire natale, département du sémillant Arnaud Montebourg, président du Conseil général, qui ne manque pas de l’interroger à l’occasion sur cette intrigante manie (voir sur ce blog). Ainsi, cette année, après deux sorties parisiennes en guise d’apéro (de 16 kilomètres chacune quand même, Gump s’est élancé pour l’édition 2012 de son «71 Tour».
Départ Clessé, petit village où nous logeons cette année (voir le blog de Dominique) qui est surtout connu comme lieu de production d’un des meilleurs Mâcon blanc : le fameux Viré-Clessé très apprécié par ma suppléante Joëlle ! Le ciel est bleu et la température qui flirte avec les 20°C parfaite. L’accompagnatrice photographe fidèle, toute de Juke équipée, est bien entendu de la partie.
Dès la sortie de Clessé, il s’agit d’aligner les kilomètres sur une route vallonnée entre les vignes. Puis c’est déjà le mystérieux bois de Péronne. Dans mes souvenirs d’enfance cétait un peu «Contes et légendes de la forêt viennoise». Aujourd’hui, en Nike, il apparaît nettement moins impressionnant. Encore que !
Un petit col, et j’enchaîne avec une descente abrupte qui me permet, d’après la Batmontre, de dépasser la vitesse ahurissante de 15 km/h. Pas de doute, je suis un super héros !
Puis c’est Lugny - El Paso (voir le blog de Dominique), le bourg où ma mère fut jadis une éphémère apprentie coiffeuse et où nous vîmes, il y a quelques années, avec une joyeuse troupe, triompher Induren dans un contre la montre du Tour de France.
Le douzième kilomètre est franchi quand je traverse Bissy-la-Mâconnaise et sa modeste mais parfaite église romane. Dans la montée qui suit, je suis dépassé par un «enjambeur» sans que mon moral soit atteint. La pente et rude, mais je connais chaque mètre de la route pour y avoir si souvent poussé le lourd tricycle de mon père. 

Juste avant d’arriver à Cruzille, le village de ma famille maternelle, je jette un coup d’oeil au cimetière à flancs de coteaux où repose Joséphine, ma grand-mère. Je fais deux fois le tour de la place pour exprimer ma fierté de la voir désormais porter le nom de mon grand-père, Edgard Ponthus, ancien maire et protecteur de la Résistance locale, fort active dans le secteur.
Direction Martailly et Brancion, un village médiéval très connu en Bourgogne. Je constate qu’une vingtaine de kilomètres ont déjà été parcourus.
A la sortie de Brancion, je passe devant un café-restaurant isolé à l’orée des bois, qui fut un important lieu de contact pour les responsables résistants. Je me souviens avoir croisé le même établissement l’année dernière, lors de ma course de juillet, en arrivant par une autre route.
Puis c’est le bois de Chapaize et ses arbres aux troncs recouverts de mousse vert tendre. Je dois encore souffrir dans une traîtresse côte (la vitesse est tombée à 8 km/h me dit goguenarde la Batmontre) pour avoir le droit d’apercevoir le but final de ma course : la tour-clocher presque toscane de l’église de Chapaize (voir sur le blog de Dominique le billet sur les églises romanes du Mâconnais), pour moi la plus belle des romanes de la région.
Le panneau indicateur dépassé, je me relève. Je viens de parcourir presque vingt-cinq kilomètres en deux heures trois-quarts, une allure soutenue pour une sortie-promenade qui m’a fait brûler 1941 calories. Trois de plus et la Libération aurait été atteinte. L’année prochaine, peut-être ?


Ajouté le 18 juillet, pour satisfaire la curiosité d'Alexandre relativement à la casquette de Forrest présente en début de course et plus ensuite :






10 juillet 2012

11, rue Campagne-Première, et cætera…

Le cinéma aime Paris. J’aime partir à la recherche des lieux de la capitale où ont été tournées des scènes mythiques de films célèbres. C’est ce que je viens de faire pendant un séjour aussi court que fructueux, vous allez pouvoir en juger.

Première étape dans le quartier Montparnasse, 11, rue Campagne-Première : Michel (Jean-Paul Belmondo), dénoncé par Patricia (Jean Seberg), sa petite amie, vient d’être abattu par la police dans la rue, précisément devant le numéro 11 qu’il venait de fuir. Il s’agit bien sûr de « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard.

Michel
C’est vraiment dégueulasse !
Patricia
Qu’est -ce qu’il a dit ?
L’inspecteur Vital
Il a dit que vous étiez vraiment dégueulasse.
Patricia
Qu’est-ce que c’est «  dégueulasse » ?

Deuxième  étape : un peu plus au nord en plein quartier latin, place Sainte Geneviève : Saroyan vient d’exploser avec sa Rolls la frêle 2CV de Maréchal. On se souvient de l’inénarrable duo De Funes-Bourvil dans « Le corniaud ».

 Saroyan
Qu’est ce qu’il y a ?
Maréchal
Comment, qu’est ce qu’il y a ? Ben, elle va marcher beaucoup moins bien, forcement !
Saroyan
C’est pas grave !
Maréchal
C’est pas grave ? Mais qu’est-ce que je vais devenir ?
Saroyan
Un piéton.

Troisième étape : près de l’Etoile, au dernier étage d’un immeuble situé au coin du boulevard de la Grande Armée et de la rue Tilsutt, Etienne est en fâcheuse posture, en peignoir, sur le rebord de la fenêtre de la chambre de sa maîtresse. Nous nous souvenons de Jean Rochefort dans « Un éléphant, ça trompe énormément ». Il a quand même la force de philosopher en voix off :


En cette matinée grisante, où, de la position privilégiée que j’occupais, j’entendais le chant des oiseaux précédé des bruits de la ville, je songeais à tout ce qu’il m’avait fallu donner de chance, d’audace et, oserai-je le dire ? d’ingéniosité pour en arriver là. Mon imagination pourtant très ambitieuse n’aurait jamais su m’y porter seul.

Quatrième étape : elle est due à ce bon vieux Forrest Gump qui n’a pas hésité à boucler un périple de 16 kilomètres pour photographier dès 6 heures du matin une église parisienne où a été tournée la scène finale d’un film très connu. Plagiant sans vergogne « Les jeux du week end » d’un blog ami, je vous demande donc : quelle église ? quel film ? 


08 juillet 2012

Federer : he is the champion !





4-6, 7-5, 6-3, 6-4

Ça y est : Roger Federer vient de gagner pour la 7e fois Wimbledon et de redevenir numéro 1 en égalant au passage (avant de le battre dans deux semaines) le record de Sampras.

Devant ma télé parisienne, en duplex avec Dominique, j’exulte ! On le disait « usé, vieilli, fatigué ». Pleins de certitudes, les médias affirmaient que Nadal puis Djokovic  l’avaient définitivement envoyé en préretraite.

Aujourd’hui, il est (re)devenu le plus grand champion de tous les temps.

Comme quoi, avec du talent et un gros mental, on peut toujours revenir, même après une traversée du désert de trois ans.

07 juillet 2012

Des nouvelles des nouvelles



 Ma dernière publication ayant désormais plus d’un an, nombreux sont les amis et les lecteurs qui me demandent si je suis en train d’écrire « quelque chose »… La réponse est bien évidemment oui. Depuis quelques mois, je vole un peu de temps à l’Université et au Conseil général pour écrire un livre de nouvelles, un genre tout à fait nouveau pour moi.

Ces nouvelles ont pour lieu géographique – au moins au départ – Nice et leur climat est celui d’un fantastique léger. A ce jour, les trois premières sont à peu près finalisées sous les titres de La Dame de Carras, La Facel Vega et le Ruhl et L’avventura  du Mont Chauve. D’autres suivront (trois ou quatre probablement).

En attendant, voici quelques extraits pour les lecteurs de ce blog.

     « Cela arriva quelque temps après le départ de Tania, l’amie moldave avec laquelle il vivait depuis cinq ans. Gaëtan se réveillait en pleine nuit et subissait d’interminables crises d’éternuements. Si la coïncidence était troublante, il n’arrivait cependant pas à faire le lien avec cette rupture unilatérale qui l’avait plus surpris qu’affecté.
     Le phénomène était spectaculaire. La crise s’achevait au petit matin, parfois plus tard et c’est épuisé qu’il se rendait à son bureau de fondé de pouvoir dans une grande banque du centre-ville. »  (La Dame de Carras)

     « Monsieur Bernard comme l’appelaient ses rares connaissances – en général des fournisseurs et des prestataires de services – n’avait jamais travaillé de sa vie. Il n’avait pas encore vingt-cinq ans quand son père en fit un rentier. Celui-ci avait eu le talent de composer deux ou trois ritournelles à succès ayant généré de substantiels droits d’auteur et le bon goût de mourir jeune et veuf.
     Aussi, c’est très tôt qu’il put partager une existence oisive entre deux passions : les femmes et les voitures de collection. Mais, à la cinquantaine, il s’éloigna des femmes et l’idée même du libertinage le plongeait dans un ennui profond. Dès lors sa passion pour les voitures devint exclusive. » (La facel Vega et le Ruhl)

     « Les gestes de l’amour, quelle que soit l’imagination des amants, sont toujours à peu près les mêmes, et pourtant, pour lui, tout fut nouveau cette nuit-là. Son désir n’était plus qu’un prétexte pour aller au-delà de lui-même, au-delà d’eux-mêmes… Un prétexte qui jamais ne défaillit. Toute une nuit où il n’eut pas besoin de renaître car jamais il ne mourut. » (L’avventura du Mont Chauve)

04 juillet 2012

Quatre conditions pour remonter à la surface


La gauche niçoise vient de perdre sèchement les élections législatives. Ce n’est pas une nouveauté mais cette défaite-là fait peut-être plus mal que les autres car le contexte général était pour le moins favorable avec l’élection de François Hollande et la vague rose un peu partout en France. Les électeurs de gauche ont vraiment le sentiment de toucher le fond de la piscine.

Deux années nous séparent des prochaines échéances locales. Il faut sans attendre les mettre à profit pour déclancher une véritable révolution culturelle de la gauche niçoise. Révolution sans laquelle, elle restera au fond sans jamais remonter à la surface.

Pour nourrir le débat (qui ne devra pas être trop long), il me semble que les valeurs que Gauche Autrement met en avant depuis 2008 sont plus que jamais d’actualité. Pour faire simple, on peut en isoler quatre chantiers susceptibles de constituer un bon socle pour cette révolution.

1. L’élaboration d’un projet qui aille au-delà des fondamentaux de la gauche

Bien sûr, il faudra continuer à proposer le mieux vivre contre la mégalopole, la démocratie participative contre la com', la mixité sociale contre la ségrégation… Mais il faudra aller au-delà avec des propositions iconoclastes comme celle qui permettrait de sortir les quartiers populaires de la tutelle des trafiquants et des intégristes.

2. La volonté de sortir de la logique des appareils qui a fait tant de mal à la gauche

Il faut instaurer entre les électeurs et les partis des relations qui ne soient pas phagocytées par les appareils. Il est évident que des modes de désignation type « primaire » constitueraient de ce point de vue un net progrès.

3. La pratique d’une opposition constructive qui permette de positiver l’action politique de la gauche

Il faut en finir avec les discours essentiellement négatifs. Chaque critique devrait être prolongée d’un comparatif projet contre projet. Encore faut-il que ce projet existe (d’où la première proposition) !

4. L’ouverture de la gauche au-delà d’elle-même pour qu’elle devienne une force de rassemblement

En ces terres de droite extrême, la gauche a pour vocation de représenter, au-delà d’elle-même, les valeurs républicaines. Ne pas le faire conduit à l’échec électoral et à une certaine désespérance citoyenne.

Avancer sur ces quatre chantiers permettrait à coup sûr à la gauche de ne pas s’empêtrer dans des questions de personnes et de sortir du sectarisme.

Avancer sur ces quatre chantiers serait un bon point pour amorcer notre remontée à la surface.

01 juillet 2012

Martin, l’âne et les deux villas




Ce samedi après-midi fut culturel et se déroula en deux actes :

1er acte : exposition des travaux d’élèves de l’Ecole municipale d’Arts plastiques, Villa Thiole.

C’est toujours un plaisir de faire cette visite de fin d’année en compagnie de Martin Caminiti, le sympathique directeur de l’établissement que j’ai eu l’honneur de marier dans une vie antérieure. Tout en admirant peintures, sculptures et photographies des élèves, c’est en général l’occasion de faire le bilan de l’année et de constater une fois de plus que l’école pourrait accueillir le double d’élèves si elle en avait les moyens. Personnellement, les deux fois où, tête de liste, j’ai eu une responsabilité dans l’élaboration d’un programme culturel municipal, j’ai proposé de doubler le budget de ce type d’établissement. J’ai en effet la conviction que développer les pratiques amateurs est un des moyens qui permettent d’élargir les publics de la culture.

2e acte : performances Ben/Fluxus, Villa Arson

Autour d’un ring, il s’agissait pour l’ineffable Ben en bermuda rouge et ses acolytes de se livrer à quelques performances dans le cadre de l’exposition des diplômes 2012 de l’école de la Villa Arson.

C’est ainsi que nous avons eu le plaisir d’assister à un remake de la célèbre « fumisterie » de Roland Dorgeles qui, en 1910, avec ses potes du cabaret montmartrois Le lapin agile, avait présenté au Salon de peinture des Indépendants un tableau intitulé « Coucher de soleil sur l’Adriatique » peint en fait par… un âne avec sa queue ! Il s’agissait bien sûr de brocarder l’abstraction défendue à Montmartre par la « bande à Picasso ».

Eh bien, cette après-midi, c’est l’âne Feri qui s’y est collé. Avec un enthousiasme mesuré, il est vrai. Au point que le public a eu peur que Feri botte en touche (et oui Bernard, il n’y a pas que toi !). Mais au final, il nous a quand même barbouillé quelques traces de peinture jaune ressuscitant ainsi la prouesse de Lolo, l’âne de Dorgeles.

Reste à titrer l’œuvre. Moi, je proposerais « Ane-onyme »… Mais c’est à Bernard de voir !