30 avril 2009

Enorme !

Photo Henri Cottalorda


La Blackbox est pleine à craquer avec un public composé aux deux tiers d’habitants du quartier, une ambiance indescriptible, ce qui s’est passé au CAL de Bon Voyage en cette soirée de mercredi est tout simplement énorme.

Là où l’UMP a rempli la salle avec des élus réquisitionnés aux quatre coins du département, là où le PS s’est contenté d’une petite salle de 70 personnes (que Nice-Matin – absent ce soir – avait pu sans risque qualifier de salle comble !... Un comble !!), Gauche Autrement, Sami et Audrey ont mobilisé quelques trois cents personnes jusqu’à tard dans la soirée puisque le meeting s’est prolongé par un spectacle composé de numéros proposés par les jeunes du quartier. Cette soirée, longuement décrite sur un blog voisin, sera la consécration de ce que nous pressentions depuis des semaines. Sami est le candidat idéal, une sorte d’incarnation de cette politique différente que nous voulons à Gauche Autrement.

Cette évidence, c’est, avant tout, ce que j’ai mis en avant à travers le petit discours prononcé quelques minutes avant le triomphe de Sami.

« (…) Cette campagne a beaucoup plus d’importance qu’il n’y paraît.

Sur le papier, l’événement peut sembler modeste à l’échelle des événements du monde : ce n’est après tout qu’une campagne dans un quartier de Nice, pour élire le 52e conseiller général des Alpes-Maritimes.
En réalité, chacun l’aura compris, elle est beaucoup plus que cela. Elle est, ni plus ni moins, que l’opposition entre la vieille politique, celle qui est de plus en plus vomie par nos concitoyens, et la nouvelle politique que nous cherchons à promouvoir avec Gauche Autrement depuis les municipales ou, avec Dominique, sur les bancs du Conseil général.

(…) Ces tenants de la vieille politique, nous les connaissons bien : ils ne disent pas forcément la même chose, mais ils parlent le même langage, ils sont du même monde. C’est la consanguinité des esprits qui conduit à la normalisation des révoltes et aux partages entre amis-ennemis du butin électoral. Le tout avec l’aide de la presse et des médias.


Nous, à Gauche Autrement, avec Sami Cheniti et Audrey Meunier, nous sommes fiers de relever le défi de la Politique nouvelle, celle qui récupère fièrement son P majuscule et qui ne fera plus fuir les citoyens.

Nos candidats sont jeunes, mais ils ont un métier, une expérience professionnelle, des engagements associatifs, une vie familiale. Ils sont normaux. Ils n’ont pas besoin de la politique pour vivre, encore moins pour exister. Ils se sont engagés pour servir et non pour se servir.

Audrey a rejoint, avec son mari François, Gauche Autrement tout simplement parce qu’elle en partageait les valeurs. Son engagement citoyen ne s’était pas encore traduit par un engagement politique. Qu’elle le fasse à nos côtés est valorisant pour le groupe. Aujourd’hui, elle apporte à la campagne, sa fraîcheur, sa compétence et quelque chose me dit que cette première expérience ne sera pas la dernière.

(…) Les qualités de Sami sont connues. Peut-être pas par tous. Aussi, moi qui me flatte d’être son ami, je vais me faire un plaisir de vous en énoncer quelques unes ici.

Tout d’abord, la compétence. Sami a déjà eu plusieurs vies professionnelles au service des jeunes, de la cité, il connaît les procédures et les bureaucraties, les réseaux et les lieux de pouvoir. Aujourd’hui, cette compétence peut en faire un élu réactif et imaginatif, aussi bien au Mont Boron ou au col de Villefranche qu’à Saint Charles, Roquebillière ou aux Liserons.

Ensuite, Sami a le sens de l’engagement. Que ce soit dans le sport (il a été arbitre de football… quel symbole !) ou dans l’éducation populaire (il est président d’une grande association), il fait partie de ces citoyens qui s’engagent bénévolement au service des autres.


Au delà de ce sens de l’engagement, il a aussi l’esprit républicain. Opposé à tout communautarisme, Sami croit aux idéaux de liberté, d’égalité et surtout de fraternité. Quand Sami parle arabe – cela lui arrive – cet arabe-là devient langue de la République.

Sami possède aussi une des qualités les plus rares qui soient en politique : la fidélité. Fidélité à son histoire, à ses histoires, aux siens, à ses valeurs. Cette fidélité est en acier trempé, je peux en témoigner.

Enfin, parce qu’il faut bien s’arrêter, je terminerai cette énumération en évoquant son charisme. Bien sûr, Sami est bel homme (!), en faisant référence à ses origines je dirais que son charme, moitié Omar Shariff moitié Marcello Mastroiani, est latin, méditerranéen comme il aime se définir. Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel est ce je-ne-sais-quoi qui, dans son regard, dans son sourire, dans ses attitudes, dégage une sympathie naturelle.

(…) En guise de conclusion provisoire, mes chers amis, je vous dirais cela :


Vieille politique contre nouvelle politique.


Plus d’un an de pédagogie et aujourd’hui la possibilité d’un vrai choix.


Avec Gauche Autrement, avec Audrey, avec Sami, nous avons fait notre boulot.

Maintenant, c’est à vous, électeurs du 12e canton, de faire le vôtre.

Un autre choix est devenu possible.

Une autre voie est devenue possible.

Commencez, commençons dès dimanche dans le 12e canton. »

Voir également l'intervention d'Hervé Cael sur son blog et le billet sur le site de Sami Cheniti et Audrey Meunier.

Nouveaux liens (il en arrive sans arrêt !) : Cohérence démocrate en mouvement, Paillons Passions

28 avril 2009

Odette la Niçoise

Swann - Jeremy Irons, et Odette - Ornella Muti

Quand on évoque l’univers de Proust, il semble naturel de penser à la campagne normande, au littoral de la Manche ou aux grands boulevards parisiens… beaucoup moins à Nice et à la Côte d’Azur.

C’est oublier qu’Odette de Crécy, la courtisane de « Un amour de Swann »… est niçoise !

Il y a des attachements qui ne trompent pas. Comme celui d’Odette pour un sanctuaire cher à nos cœurs : « … Notre-Dame de Laghet qui l’avait jadis, quand elle habitait Nice, guérie d’une maladie mortelle, et dont elle portait toujours sur elle une médaille d’or à laquelle elle attribuait un pouvoir sans limites… »

Ce pouvoir sans limites sera souvent mis à l’épreuve. Ainsi, quand Swann a un doute sur la vérité des propos de sa maîtresse – ce qui, il faut bien le dire, arrive assez souvent – il lui pose rituellement la question : « Peux-tu me le jurer sur ta médaille de Notre-Dame de Laghet ? », ce qui, d’après Proust, avait l’effet d’un super sérum de vérité sur la Dame qui jamais n’osa défier la sévère madone qui trône en majesté sur les hauteurs de la Trinité.

Cela dit, les origines niçoises d’Odette ne se résument pas à cet épisode sulpicien. Loin de là. Et le brave Marcel de tourner le couteau dans la plaie sur « certains bruits relatifs à la vie qu’Odette avait menée autrefois à Nice », ainsi : « A Nice, quand elle y passait jadis plusieurs mois, elle avait eu une sorte de notoriété galante ». Doux euphémisme car « Ne disait-on pas que c’était par sa propre mère qu’elle avait été livrée presque enfant à un riche Anglais… ».

Du coup, Swann, pourtant aveuglé (ô combien !) par sa passion, finit quand même par se poser des questions (enfin !) : « … lui à qui jusque-là rien n’avait pu paraître aussi fastidieux que tout ce qui se rapportait à la vie cosmopolite de Bade et de Nice, apprenant qu’Odette avait peut-être fait autrefois la fête dans ces villes de plaisir sans qu’il dût jamais arriver à savoir si c’était seulement pour satisfaire à des besoins d’argent que grâce à lui elle n’avait plus, ou à des caprices qui pouvaient renaître… ».

On le voit bien, c’est plus le passé niçois que ses inconséquences présentes qui finira par faire vaciller l’irrationnelle passion pour sa gourgandine si commune, au point de lui arracher cette ultime vérité qui est aussi la dernière phrase du roman : « Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! »

25 avril 2009

Micro DP à Borriglione


L’expropriation-démolition du 51 avenue Borriglione va libérer un espace d’autant plus substantiel que celui-ci sera naturellement augmenté de la surface du parking adjacent hérité des travaux du tram.

Mais, même substantiel, l’ensemble reste modeste par rapport aux opérations phares du 5e canton : le réaménagement du quartier Libération et le devenir du stade du Ray.

Si l'avenir de ces deux derniers sites intéressent tout Nice nord, celui du 51 a pour vocation l’amélioration de la qualité de vie d’un quartier ciblé.

Aussi, face au flou des projets municipaux, à l’absence de procédure de consultation ouverte et transparente (on a seulement évoqué, ce qui n’est pas pour nous rassurer, l’existence d’un groupe informel réunissant quelques commerçants et certains techniciens de la mairie), au retard à l’allumage des conseils de quartier concernés, j’ai pris l’initiative, en tant que conseiller général, d’une consultation-réflexion avec les habitants du quartier.

Si j’ai déjà utilisé cette méthode pour la Gare du sud et le grand stade, la nouveauté de la démarche était due à la restriction revendiquée du périmètre de consultation. En ne consultant que l’environnement proche, à savoir les rues Parmentier, Michelet, du Soleil, Bardi, Puget, des Roses et des Boers, sans oublier une partie de Borriglione et de Cyrille-Besset, tout était en ordre pour une micro opération de démocratie participative.

Le moins que je puisse dire est que cette démarche a été couronnée de succès avec, d’ores et déjà des dizaines et des dizaines de réponses par retour du questionnaire, de nombreux mails et une forte présence à la première réunion de synthèse organisée vendredi à ma permanence. A terme, je pense qu’un quart de la population concernée se sera exprimée, ce qui est énorme pour une consultation de ce type.

Sur le fond, trois types de solutions sont avancées dans ce quartier longtemps traumatisé par le chantier du tram : espaces verts, parking, équipements collectifs. On ne se satisfait donc pas des places minérales du square Boyer ou du Doyen Lépine, le stationnement reste un problème délicat et commun dans tout Nice nord, le manque d’équipements collectifs de proximité est criant. Surtout pour la petite enfance et le troisième âge.

Une contradiction se fait jour dans les réponses et le débat entre un certain nombre de commerçants qui souhaitent des logements et une grande enseigne pour redynamiser le quartier en attirant une clientèle extérieure et le reste de la population des résidants qui, par définition, s’inquiètent moins du logement – qu’ils ont déjà – que de la qualité de vie dans leur quartier.

Pour ma part, je suis persuadé que l’avenir de Borriglione passe par un soutien actif de la population active à son commerce autochtone (j’ai déjà fait, il y a quelques mois une campagne de responsabilisation sur ce thème) et non par un mythique retour de la clientèle extérieure (à moins qu’une grande enseigne…).

D’autre part, le parking Jeanne d’Arc, qui finira bien par se faire, apportera un vrai soulagement en matière de stationnement. Du coup je suis plutôt favorable à l’option jardins-équipements collectifs. Avec, il faut bien le dire, une préférence pour une structure qui permettrait un dialogue entre les jeunes et les seniors du quartier. Cette solution, avancée notamment par la conseillère générale du 7e canton et une résidente de l’avenue Cyrille Besset, peut paraître difficile à mettre en œuvre. Elle n’en est pas moins séduisante.

De toute façon, en bouclant la réunion, je me suis donné encore quelques jours pour achever la synthèse de l’enquête que j’utiliserai pour porter la parole des habitants aux autorités municipales qui décideront ainsi en toute connaissance.

Synthèse dans laquelle je ne ferai pas figurer le deuxième terme de la proposition d’un sympathique riverain qui suggérait la création d’un jardin public qu’on appellerait « Jardin Patrick Mottard ». En effet, comme je le lui ai fait remarquer, on réserve en général ce genre d’honneur aux personnalités décédées… j’estime donc qu’il n’y a pas urgence en la matière !

23 avril 2009

GA et Sami rassemblent

Ce jeudi 23 avril, au lendemain de la conférence de presse de présentation de nos candidats sur le 12e canton, la direction départementale du MoDem a décidé, par l’intermédiaire d’un communiqué, d’apporter son soutien à Sami Cheniti et Audrey Meunier.

L’événement est d’importance car il n’est pas fréquent qu’au delà de toute tractation politicienne, une formation nationale apporte son soutien à un candidat indépendant et son groupe sur la base des valeurs définies par ceux-ci. Qu’on en juge :

« Le Mouvement Démocrate des Alpes-Maritimes a décidé d'apporter son soutien à Sami CHENITI, candidat à l'élection cantonale partielle dans le 12ème canton de Nice. Nous partageons avec Sami CHENITI, colistier de Patrick MOTTARD aux dernières élections municipales à Nice, les valeurs d'humanisme, de solidarité et la volonté de faire de la politique "autrement." Sami CHENITI et sa suppléante, Audrey MEUNIER, sont à l'image d'une nouvelle génération politique, qui défend notamment le non cumul des mandats. Ils sont, par ailleurs, très activement impliqués dans la vie associative locale. »
(La Présidence collégiale du MoDem des Alpes-Maritimes)

Ce soutien est un facteur d’encouragement important pour Gauche Autrement qui a décidé de prolonger le travail entrepris pendant la campagne municipale de 2008 par Nice Autrement pour, à la fois, dénoncer certaines pratiques des appareils et assurer la promotion de valeurs et d’actions susceptibles de redonner force et vigueur à la Politique.

Soutien du MoDem à Gauche Autrement… Voilà au moins un domaine où nous serons synchrone… avec le PS national, Ségolène Royal ayant demandé le soutien de François Bayrou au 2e tour de la Présidentielle, Martine Aubry ayant intégré le Mouvement de Démocrates dans sa majorité municipale…

20 avril 2009

Les gazelles de la Prom'

Photo Dominique Boy-Mottard

Ce fut la plus belle image jamais vue depuis que je fais de la course à pied. Nous étions encore dans la première partie de ce 18e semi marathon de Nice, j’abordais avec la prudence qui me caractérise depuis la Course des collines le « col » de Roba capeu quand nous avons croisé les cinq coureurs africains qui dominaient la course depuis le départ. En fait, j’achevais mon sixième kilomètre, ils entamaient leur… neuvième. L’image était irréelle, ces cinq magnifiques athlètes ne couraient pas, ils bondissaient avec légèreté sur l’asphalte comme des gazelles, avec cette même fausse fragilité.

J’ai fait partie des quelques concurrents subjugués par la beauté de la scène qui ont applaudi spontanément leurs frères si doués. Et il me faudra plusieurs centaines de mètres pour retrouver ma concentration.


L’épreuve s’est déroulée dans une ambiance très chaleureuse. Je crois même que je n’ai jamais été autant encouragé (moitié « Allez Patrick ! » affectueux, moitié « Allez Monsieur Mottard ! » respectueux). Cet enthousiasme fut le bienvenu car je n’étais pas dans un très grand jour et ces amis, connus et inconnus, m’ont permis de quasiment atteindre mon objectif chronométré sur les 21,1 kilomètres. Le sacrifice de Dominique courant à mes côtés dans l’ultime ligne droite au risque de se démolir le genou participera de cette sollicitude.

Cela dit, 2 h 00’ 58’’, c’est encore quatre minutes de plus que mon acolyte « hawaïen » Laurent qui, en démarrant sur les chapeaux de roues, a failli surprendre nos photographes officielles. Mais si j’adresse volontiers mes félicitations à Laurent qui a largement fait tomber le « mur » des deux heures, je n’en ferai pas de même pour sa chère et tendre qui nous a joué le coup du « cette épreuve n’est pas prévue dans mon programme, je me réserve pour une épreuve de haute montagne dimanche prochain ». Paula Radcliffe n’est pas sa cousine…

Autre particularité de l’épreuve niçoise : on papote ! Ainsi, dans la « montée » de Gambetta, Cathy m’a confié être une lectrice de mon blog… Normal, entre collègues du CG ! Dans le tunnel Durante, sous la gare SNCF, je double une concurrente-compatriote avec un maillot aux couleurs d’une petite ville de Saône-et-Loire. Du coup, nous en avons profité pour échanger quelques nouvelles du pays. Plus loin, vers l’aéroport, un concurrent me demande si je suis… anglais ! Tout en lui répondant je me dis qu’il est peut-être temps de bronzer un peu !

Et ce dimanche marquera un tournant dans ma préparation scientifique car j’ai remplacé la crème verte de triste mémoire par une boisson bleue. D’un point de vue gustatif, ce liquide SPI (sans parfum identifiable) n’est pas très concluant. Par contre, je dois lui reconnaître une certaine efficacité car 2 h 00’ 58’’, comme disait le regretté Nino Ferrer : « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! »

18 avril 2009

Autrement’s twelve



Entre un CAL encore flambant neuf et le terminus du tramway, le carrefour du Pont Michel a fière allure sous le soleil de ce premier samedi de campagne électorale pour la partielle du 12e canton.

Devant la terrasse de la brasserie des Poètes du centre commercial, candidats et élus se bousculent. Ancien maire, nouveau maire, premier adjoint et même… vice président, celui-là même qui a abandonné ces quartiers si attachants de Bon voyage pour le plat de lentilles de la Région.

Dans cette piste aux étoiles, les candidats de Gauche Autrement ont un palmarès nettement moins étoffé. Il paraît même que c’est pour ça qu’ils sont autrement. Qu’on en juge.

Sami Cheniti tout d’abord. Professionnel reconnu et même récompensé dans les domaines de la jeunesse et de la politique de la ville, ce responsable associatif préside une importante association d’éducation populaire tout en étant un père de famille comblé. Il n’a rien à prouver, il n’a besoin de rien.

Aussi, quand il a décidé de s’engager à mes côtés en politique, il l’a fait pour servir des valeurs. A partir de là, il a cultivé avec ferveur une qualité encore plus rare en politique qu’un oranger sur le sol irlandais : la fidélité.

Que ce jeune homme-là représente notre groupe dans une élection aussi emblématique (et révélatrice des tares de notre système politique) est notre première victoire. Et, vu l’accueil exceptionnel – je pèse mes mots – que nous avons reçu tout au long de la matinée, quelque chose me dit que ce ne sera peut-être pas la seule.

Audrey Meunier, quant à elle, est une « sabra » de Gauche Autrement puisqu’elle nous a rejoints avec son mari après les élections municipales. Ses études de haut niveau terminées, Audrey a réussi elle aussi à devenir une professionnelle reconnue tout en fondant une petite famille. Trentenaire, elle non plus n’a rien à prouver en politique. Et si elle a accepté d’accompagner Sami dans cette aventure, c’est uniquement en écoutant sa conscience de citoyenne.

Avec Sami et Audrey, nous sommes loin des professionnels de la politique, notables en carton pâte ou requins de sous-préfecture, avides de pouvoir et d’indemnités qui encombrent la vie politique locale.

Sami et Audrey ne veulent pas et, de toute façon, n’ont pas besoin de se servir de la politique, ils aspirent plus modestement à la servir.

Dans Ocean’s twelve, Brad Pitt et sa bande réussissaient une gigantesque arnaque, dans Autrement’s twelve, c’est une autre arnaque que Sami et Audrey « vont disperser aux quatre coins du canton façon puzzle » : celle de la vieille politique !

14 avril 2009

5.01 Dabray


Après le 5.12 (Fontaine du Temple), le 5.03 (Vernier), le 5.02 (Joseph Garnier), le 5.13 (Gorbella) et le 5.18 (Clément Ader), retrouvons le sud du canton avec le bureau 5.01 (Dabray).

La star de ce quartier est incontestablement le Chemin de fer de Provence qui traverse sans passage à niveau au moins trois rues, et en longe une quatrième jusqu’à la nouvelle gare du Sud.

Mais l’axe central est bien sûr la rue Dabray. De Trachel à Joseph Garnier, celle-ci est devenue l’artère des associations caritatives. A deux pas du Secours populaire, on trouve en effet les Restaus du cœur, Entraide et Partage de l’ami Bernard Neuville avec son épicerie sociale, et bien sûr les Chibanis de notre colistière Zineb Doulfikar, qui reçoit les immigrés du troisième âge, dans une ambiance conviviale, pour un thé , une partie de cartes, ou pour résoudre un problème administratif.

C’est aussi rue Dabray que se trouve l’atelier d’Alain Hakem. Membre de GA, Alain est accordeur de pianos et surtout cofondateur du festival du jazz de Nice. Le voir en photo avec Miles Davis, Lionel Hampton, Duke Ellington ou Louis Armstrong sur les murs de son bureau est assez impressionnant voire intimidant…

Dans la partie haute de la rue, se trouve le très sympathique restaurant « La Classe », avec le serveur le plus drôle de Nice. Je fréquente en fait ce restaurant depuis l’époque où, sous l’enseigne « L’origan », il était la cantine des amis de la première antenne régionale de la rue Clément Roassal au milieu des années quatre-vingt.

Cette rue Dabray, du nom d’un député girondin des Alpes-Maritimes à la Convention Nationale (probablement un chanceux ou un opportuniste car il survivra à la Terreur…), est aussi celle de l’école Thérèse Roméo et d’un très utile bureau de police aujourd’hui désespérément fermé malgré nos protestations.

Les autres rues du quartier sont plus modestes :

- La rue Prince Maurice, qui débute au numéro 1 avec une curieuse petite maison à colombages, « Li sian ben », est la rue du théâtre Le Bocal et celle d’un minuscule restaurant « Le Grillon » qui fut notre QG le temps d’une campagne électorale.

- La rue Gutenberg est l’une des plus multiculturelles de Nice nord. C’est là que j’ai passé une joyeuse soirée en 2004, la veille de ma réélection en compagnie d’une grande partie de la sympathique communauté comorienne du quartier. A noter également, au début de la rue, le siège de l’entreprise d’insertion « Jobs en douceur ».

- La rue Castel, du nom d’un peintre du XIXe siècle où vécut très longtemps la mère de Lucien Fouques.

- Les impasses Bensa et Bonifassi, le passage Cognet (du nom de jeune fille de… ma belle-mère ; en fait, François Cognet est l’auteur du projet d’endiguement du Var), et un petit bout de Gambetta (du 134 au 148), avec notamment l’enseigne évocatrice « Fruits défendus », complètent le périmètre du 5.01.

Reste une anecdote, la pire de ma « carrière » de candidat… nous sommes au coin de la rue Dabray et de Clément Roassal, devant les Assedic, j’aborde un passant pour lui rappeler l’importance du vote de dimanche (en fait je ne me souviens plus duquel). Il me répond avec une voix très douce : « Moi, vous savez, j’ai perdu mon boulot, ma femme m’a quitté, et je suis condamné par la médecine, alors, les élections ! ». L’état physique du passant laisse peu de doute sur la véracité de ses propos… Mon paquet de tracts à la main, incapable de prononcer un mot, j’ai vécu sur ce trottoir ce qu’on appelle un long, un très long moment de solitude.

C’est pour cela que, lorsque je vais me promener dans ce quartier, je préfère me souvenir des soirées couscous chez les Chibanis ou des centaines de rose offertes aux mamans de Thérèse Roméo.

12 avril 2009

La plus belle soirée de sa vie

Photo Dominique Boy-Mottard

Il y a environ un an et demi, invité par l’association des journalistes niçois de Paris pour présenter mon livre, j’avais passé la soirée en face d’un petit homme aux cheveux longs étrangement bouclés. Avec ce voisin de table un peu timide mais chaleureux et gai, nous avions parlé de Paris, de Nice, de culture… et de politique. Ce n’est qu’au dessert – « Bon sang, mais c’est bien sûr ! » - que j’ai reconnu mon interlocuteur, sans que jamais celui-ci n’ait mis en avant son statut, sa notoriété ou sa carrière.

Aujourd’hui, sur la scène d’Acropolis, je retrouve le petit homme timide aux cheveux bouclés. Le spectacle touche à sa fin. Emu, il saisit enfin le micro et, la voix tremblante d’émotion devant la salle surchauffée, ose quelques mots devant les siens : « Merci, c’est la plus belle soirée de ma vie… »

Quelle belle idée d’avoir organisé, dans le cadre de « 06 en scène », cette soirée hommage pour le compositeur niçois Francis Lai.

La soirée survole sans fausse note – ce qui est normal avec l’orchestre philharmonique de Nice – quarante ans de carrière, trois cents musiques de films et, ce qui est peut-être moins connu, une centaine de chansons (dont le fameux "A bicyclette" chanté par Yves Montand )

Les « pics » d’émotion sont nombreux : l’ouverture, avec le générique du Cinéma de minuit, la musique d’Itinéraire d’un enfant gâté (voir ci-dessous), celles de Mayerling et des Yeux noirs (le si beau film de Mikhalkov), le « Chabadabada » entre Francis Lai et Nicole Croizille, et le final improvisé par le héros de la soirée sur le thème de Love story. Un final qui a fait chavirer la salle. Comment, en effet, ne pas penser à Jennifer Cavalleri, celle qui aimait « Mozart et Bach. Et les Beatles. Et moi », celle qui murmure encore à nos mémoires tant d’années après : « Love means never having to say you’re sorry » (l’amour c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé). A ce moment précis, les gorges se sont nouées, les yeux se sont embués, ma gorge s’est serrée, mes yeux se sont embués.

La musique populaire est constitutive de notre humanité. Celle de Francis Lai nous rend plus tendres et plus pitoyables les uns pour les autres…

Francis, tu as bien mérité « la plus belle soirée de ta vie… »

Découvrez Francis Lai!



09 avril 2009

Les ors de la Région

Après avoir fait la sourde oreille pendant des mois, Patrick Allemand a enfin démissionné d’un de ses mandats pour être en conformité avec l’esprit de la législation sur le cumul. Il a choisi de démissionner du Conseil général. Pas du Conseil régional. Pourtant, il y avait au moins quatre raisons majeures de faire le choix inverse. Qu’on en juge.

- Démissionner du CR permet, par le jeu de la proportionnelle, à un colistier de remplacer l’élu en situation de cumul. Du coup, dans le cas présent, la gauche serait certaine de ne pas perdre un siège. Par contre, démissionner du CG provoque une élection partielle au résultat aléatoire. Même si le contexte général est favorable à l’opposition, on ne peut pas écarter une hypothèse de la victoire de la droite dans le canton ainsi abandonné.

- En prenant la calamiteuse décision d’être tête de liste aux dernières municipales (- 8 points par rapport à 2001 dans un contexte national deux fois plus favorable à la gauche), il avait déclaré, urbi et orbi, faire « le choix de Nice ». Aujourd’hui, par cette décision, il fait clairement le choix de Marseille.

- Depuis deux ans, le partenariat régulièrement célébré entre Christian Estrosi et Michel Vauzelle fait du vice-président de la région un figurant. Dès lors, l’argument consistant à dire qu’il veut défendre les intérêts de Nice à la région ne tient plus. Christian et Michel s’en occupent…

- Le 12e canton est composé en grande partie de quartiers populaires et de populations en grande difficulté très attachées à la gauche. Cette démission est vécue – j’ai eu l’occasion de le vérifier sur le terrain – un peu comme une trahison.

Alors pourquoi, malgré cela, avoir fait le choix de la Région ? Probablement parce qu’il est difficile, quand on n’en a plus la réalité, de quitter l’illusion du pouvoir et – considération nettement moins shakespearienne – le confort qui va avec… Un cabinet pléthorique, des locaux surdimensionnés dans l’hyper centre, la voiture avec chauffeur, la possibilité de figurer en bonne place sur la photo les jours d’inauguration et, plus prosaïquement, la possibilité de se faire recruter en urgence au Conseil général… comme fonctionnaire.

Il s’agit donc bien d’un choix de confort personnel.

Que la gauche perde le 12e canton et ce choix de confort se transformera, n’en doutons pas, en accident industriel. Un de plus.

07 avril 2009

Le joyau agricole de la Prom’


Ce lundi, inauguration en grandes pompes du Palais de l’Agriculture enfin restauré, un palais qui a fière allure avec sa façade ocre clair toute neuve enchâssée telle une pierre précieuse au beau milieu de la Promenade des Anglais.

Bien plus qu’une simple inauguration, cette cérémonie est la fin d’un long combat pour le patrimoine.

Saisi il y a déjà de nombreuses années par Claude Giauffret (nous étions sous le premier mandat de Jacques Peyrat et celui-ci voulait démolir le bâtiment), j’avais fait de la sauvegarde et de la rénovation du Palais un objectif majeur, presque une obsession… Je ne compte pas les interventions au Conseil municipal (c’était une sorte de jingle que j’utilisais à chaque séance…), au Conseil général, dans les services et les administrations, pour aider les responsables et les sociétaires de la Société Centrale d’Agriculture à sauver à la fois le bâtiment et sa vocation, c’est-à-dire son âme. Comme me le rappelle malicieusement un invité du jour, c’était l’époque où l’opposition municipale servait à quelque chose…

A dire vrai, une raison plus personnelle renforçait ma détermination de défenseur du patrimoine. Dans les années soixante-dix, il m’arrivait d’attendre Dominique à la sortie de ses cours d’éphémère étudiante en tourisme précisément dispensés dans quelques salles du Palais… Souvenir quand tu nous tiens !

Ce n’est qu’en 2005 que nous vîmes le bout du tunnel quand le Conseil général, sous la houlette de Christian Estrosi, s’engagea résolument pour la sauvegarde de cet élément ô combien symbolique du patrimoine niçois. A partir de là, en effet, les choses devinrent plus faciles.

La cérémonie touche à sa fin. Le Président Henri Lambert et son secrétaire Christian Chauvel ne manquent pas de me remercier de les avoir soutenus pendant la traversée du désert. Il est vrai que les deux cents invités qui se bousculent dans la petite cour n’ont pas tous été aussi empressés à défendre le Palais quand il était en danger. Loin de là.

Je confesse à mes interlocuteurs la fierté qui est la mienne d’avoir contribué à leurs côtés à la sauvegarde de ce patrimoine qui n’est pas pierres inanimées mais mémoire de la Cité et maillon de notre identité.

Et sur la terrasse, exceptionnellement ouverte pour la circonstance, je m’isole un moment. Après avoir contemplé la courbe de la baie, je jette un regard complice sur la nouvelle parure du Palais qui joue avec le soleil d’avril.

Le temps suspend son vol et j’affiche la sérénité du paysan qui caresse du regard la récolte engrangée…

05 avril 2009

Le bon Samaritain de Bellet


Mais un Samaritain qui voyageait, étant venu là,
fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
Il s’approcha et banda ses plaies…
(Luc, 10.25-37)

16e kilomètre : le panneau indicateur confirme la fin de l’épreuve. Une course difficile que cette « Ronde des collines niçoises », mais vus le dénivelé et le kilométrage, je ne m’attendais pas à autre chose que ce qu’elle fut vraiment : une succession de mounta cala dans les vignobles de Bellet, avec côtes interminables, petits cols brutaux et raidillons casse-pattes.

Mais jusque-là, tout s’est plutôt bien passé : l’ambiance du départ avec le peloton de gendarmerie de Saint Isidore déguisé en Schtroumfs, la Yaris de Dominique jouant à saute-mouton avec les concurrents pour me suivre durant la première partie de l’épreuve, les encouragements sympathiques des spectateurs et des concurrents qui me reconnaissent, Edith en supportrice fidèle au pied de l’église de Saint Roman de Bellet…

Certes, Laurent est loin devant (en fait plus de dix minutes), mais ce dimanche, « l’Hawaïen » n’a pas été sournois et il y a bien un moment où il faut s’incliner devant la classe.

Certes, à un contrôle de ravitaillement, une bénévole m’a donné un conseil étonnant. Comme je demandais de l’eau, elle me dit : « il n’y en a plus, buvez du vin »… oubliant que pour une histoire semblable – il s’agissait de pain et de brioche – Marie-Antoinette avait été guillotinée…

Certes, la dernière montée à travers les vignes était une vraie torture. Mais désormais, elle est derrière moi, puisque je bascule dans la descente au niveau de ce fameux panneau « 16e kilomètre ». Je vais si bien que j’ai même négligé les deux derniers ravitaillements pour grappiller quelques places (orgueil quand tu nous tiens !).

Mais c’est au moment où je commence à imaginer l’ivresse de la dernière droite que, tel un héros du pré-générique d’un épisode du Dr House, je suis fauché par deux crampes fulgurantes et simultanées aux mollets. Fauché, car non seulement la douleur ne me permet plus de courir, mais elle m’empêche même de rester debout. Je suis obligé de quasiment m’allonger sur le macadam avec la désagréable impression de ne pas savoir quoi faire, à part avoir mal, très mal. Quelques concurrents passent, me demandent des nouvelles, et reprennent leur course. Encore deux ou trois minutes – une éternité -, et c’est alors qu’Il arrive, le bon Samaritain. Quinquagénaire sympathique, il m’étire les jambes dans tous les sens, se livre à quelques massages salvateurs et me conseille de rester un petit moment allongé, en extension… Puis, tel un personnage biblique sur la route de Jéricho, il s’évanouit à l’horizon. Après cet épisode, je me remets sur pied et miraculeusement, je peux même courir à nouveau.

Bien sûr, il faut oublier la belle cavalcade de la descente précédente, ma foulée évoquant désormais une Trabant de la grande époque : c’est sur deux cylindres que je me rapproche de l’arrivée tant espérée. C’est à ce moment que j’ai une vision. Sur ma gauche, vient de surgir la fille de la publicité Tahiti, celle qui se douche dans la jungle. En fait, il s’agit de Clotilde avec sa tenue d’Hawaïenne, fraîche comme un gardon. Nous sommes à cinq cents mètres de l’arrivée. Presque protectrice, elle ne cherche pas à lâcher la Trabant. Mais, devant le risque d’une nouvelle série de crampes, je préfère lui dire de ne pas m’attendre.

D’après Dominique, c’est le visage un peu blanc que je franchis enfin la ligne d’arrivée (en 1 h 56 quand même !). Quelques minutes plus tard, selon la même source, mon visage devint rouge, très rouge. Puis, ce fut l’apaisement et, au bout d’un quart d’heure, un teint rosé de bon aloi. Blanc, rouge, rosé, c’était peut-être, inconsciemment, une façon de rendre hommage aux productions du vignoble niçois.

Cela dit, je ne suis pas sûr d’entrer à nouveau dans la ronde l’année prochaine. A moins que…

04 avril 2009

Dégueulasse !

Simone est une militante septuagénaire qui force l’admiration, presque une légende. Féminisme, laïcité, socialisme, elle a épousé toutes les grandes causes du siècle dernier, et elle continue. A son arrivée à Nice, il y a une trentaine d’années, elle a continué à se dévouer corps et âme pour ce Parti socialiste qu’elle aime tant, malgré un état de santé catastrophique qui l’oblige à de fréquents séjours à l’hôpital.

Mais Simone, la super militante, a une faiblesse : elle est fidèle ! D’abord à Jean Poperen qu’elle soutiendra jusqu’à sa mort dans ses combats pour un socialisme républicain ancré à gauche. Localement, elle sera régulièrement à mes côtés que ce soit en externe, dans mes aventures électorales, ou en interne, dans les psychodrames locaux.

Lors des dernières municipales, c’est donc tout naturellement que cette militante pourtant disciplinée fera le choix de la fidélité en acceptant une place symbolique sur la liste de Nice Autrement. Quelle fierté pour moi d’avoir Simone sur ma liste !

Mais les néostaliniens du PS 06 veillent et Simone sera exclue sans coup férir, sans même avoir la possibilité de s’expliquer. Après quarante ans de bons et loyaux services.

Mais on pouvait aller encore plus loin. La preuve.

L’autre jour, un responsable fédéral demi-solde du PS 06 fait miroiter à Simone une éventuelle réintégration au parti en lui faisant passer le message suivant : il faut désormais tourner la page – il peut l’aider, il est bien placé au PS maintenant, dit-il – car « Patrick et Dominique ont rejoint la droite via le groupe Besson ».

… Simone, bien sûr, a confiance, mais l’autre est si persuasif qu’elle passera une nuit blanche à se demander quelle était la vérité… Ce n’est qu’au matin, après quelques coups de fil salvateurs, qu’elle sera rassurée. Mais elle restera bouleversée longtemps suite au choc provoqué par cette triste manipulation.

Voilà à quoi est réduit le PS des Alpes-Maritimes. Bien sûr, c’est dégueulasse. Et surtout, comme je l’ai déjà dit en d’autres circonstances, que se passerait-il si ces personnes avaient un jour le vrai pouvoir ?

03 avril 2009

La pensée unique prend la ligne 2

Une étrange bataille d’Hernani fait rage autour de la question du passage du tram sur la Promenade des Anglais.

Etrange car elle fait l’impasse sur l’essentiel et semble considérer que la construction dans les plus brefs délais de la ligne est-ouest du tram est une évidence. Tel n’est pas l’avis de Gauche Autrement.

Bien sûr, si nous avions été aux affaires au moment du choix de la première ligne, nous aurions choisi sans hésiter ce tracé plutôt que la ligne en V qui fut finalement construite selon un axe nord-sud. Je ne compte plus les interventions que j’ai faites en ce sens au Conseil municipal.

Mais aujourd’hui, la donne est différente. La ligne 1 s’est construite en endettant fortement la ville, un rapport de la Chambre régionale des comptes en atteste. De plus, la crise et la chute des produits fiscaux liés à l’immobilier ont aggravé la situation dans une ville toujours aussi dépourvue d’équipements de proximité.

Du coup, les propositions que nous avons faites pendant la campagne électorale sont plus que jamais d’actualité.

Plutôt que de construire tout de suite cette ligne 2 est-ouest forcément coûteuse (et traumatisante dans la mesure où la ville sera à nouveau paralysée pour plusieurs années), nous continuons à préconiser :
- l’achèvement de la ligne 1, car nous le devons aux populations de l’est (L’Ariane, La Trinité) et aux usagers de l'hôpital Pasteur .

- la réalisation d’un tram-train sur la portion Nice-Saint Isidore du train des Pignes ;
- la mise en service d’un busway pour desservir l'aéroport d'une part et Saint Augustin, les Moulins et la Cité administrative d'autre part en utilisant l'emprise déja existante de la Californie.

Ce dispositif a l’avantage d’être moins coûteux, moins perturbant et plus efficace qu’une politique consistant à mettre tous les œufs dans le même panier de la ligne 2 du tram.

Assez curieusement, le maire actuel avait développé des positions assez proches des nôtres au début de sa campagne électorale avant de rejoindre la pensée unique en cédant à une opposition pour qui la « trammania » supposée de la population (elle faiblira avec la réception des feuilles d’impôt...) serait une aubaine électorale.

Du coup, Christian Estrosi se trouve confronté à une polémique surréaliste à propos du passage du tram sur la Prom’ tout en hypothéquant grandement le financement du programme de proximité sur lequel il a été élu.

En période de crise tout particulièrement, il faut garder son calme et hiérarchiser les priorités avec soin en fonction de l’intérêt général. A Gauche Autrement, nous sommes persuadés que celui-ci ne passe pas par la ligne 2 du tram. Que ce soit par l’intérieur ou par la Prom’…