30 janvier 2007

Mini connexion, maxi émotion

Je l’avoue, je voyage peu dans la blogosphère. Je me contente de quelques escapades du côté des rares sites que j’ai référencés.

Egoblog.net de Tristan Mendès France, par affinité intellectuelle et politique (à part sa mère anglaise, je pourrais signer son « Qui je suis »).

Cerca, un site très pointu et un tantinet exotique sur le monde arabo-musulman (la semaine dernière nous avons publié simultanément un post sur Hrant Dink que, manifestement, nous connaissions tous les deux).

J’aime bien également lire les critiques d’Aurélien sur son très beau et très cinéphilique Mécanique filmique.

Enfin, je vais régulièrement dans la Belle Province suivre les aventures de LV, une étudiante qui est partie avec son ami Sur les chemins du Québec.

Et puis, c’est à peu près tout.

Enfin, c’était à peu près tout.

En effet, depuis le début de l’année 2007, deux contributeurs réguliers de ce blog ont décidé de se jeter à l’eau. Dans un premier temps par curiosité, puis par intérêt, et enfin par addiction, je suis devenu un familier des blogs de Claudiogène et du Poisson Zèbre.

Chez Claudiogène, j’apprécie la fantaisie et la sincère volonté de « fendre l’armure », de se mettre à nu. Sorte de grand frère intello d’Amélie Poulain, il nous livre pêle-mêle un bric-à-brac de coups de cœur, de coups de gueule, d’émotions esthétiques et de frissons artistiques. J’aime aussi le voir se débattre avec son attirance-répulsion pour la chose politique. Et puis, un homme qui propose une devinette le dimanche « parce que c’est dimanche » ne peut pas être tout à fait mauvais !

Avec le Poisson Zèbre, on traverse le miroir et on se retrouve chez Clotilde au pays des Merveilles. Quelque part entre Madagascar et Persépolis. Un univers très original où l’on se sent coupable de ne pas être un fan de Mano Solo ou de Sherman Alexie. Mais le top du top, c’est bien sûr Radio Zèbre où, en trois minutes, on apprend des tas de choses sur les zébrures du fameux poisson ou les testicules clignotants des moustiques mutants. Une drôle de façon (qui est aussi une façon drôle) de nous rappeler l’importance de la recherche fondamentale, celle qui ne cherche rien de précis.

Claudiogène, Clotilde, même avec vous, ma blogosphère c’est « mini connexion », mais, grâce à vous, c’est « maxi émotion »…

Bruno D.


Une absence remarquée à la traditionnelle réunion de préparation du conseil municipal au CLAJ ce lundi : pour la première fois depuis 2001 notre camarade Bruno Della Sudda, victime d’un (assez sérieux) pépin de santé n’est pas avec nous à la tribune. Si l’alerte est désormais dépassée, la convalescence n’est pas achevée.

Militant passionné, au détriment de sa santé, Bruno est le symbole du pluralisme de notre groupe. Si nous partageons les mêmes valeurs, nous ne sommes pas toujours d’accord sur les moyens de les faire entrer dans le réel. Mais nos différences ne nous empêchent pas de nous retrouver côte à côte pour défendre nos concitoyens, notre ville… ou même l’OGCN de notre chère populaire sud.

Disponible et efficace, d’une grande loyauté, cet amateur de foot aime le jeu collectif. Aussi il manquera beaucoup à Nice plurielle tout au long d’une semaine consacrée au Conseil de vendredi.

Mais si le Président de groupe souhaite le voir réintégrer au plus vite l’équipe à sa place, c’est-à-dire la ligne d’attaque, l’ami lui conseille de rester encore quelque temps sur le banc de touche, quitte à nous souffler des consignes dans les vestiaires.

27 janvier 2007

Le débat participatif de 2000 à 2007


Dans la petite salle qui jouxte la mairie annexe du Ray - une salle si peu aimable que je l’ai surnommée l’abri anti-atomique - se déroule le débat participatif organisé par les militants du 11e canton. Une grosse quarantaine de personnes (une majorité de retraités et d’étudiants, peu de représentants des générations intermédiaires) vont débattre pendant plus de deux heures sur le thème de la vie chère, sous la houlette du très zen Claude Giauffret.

Sont évoqués, pelle mêle, les trente-cinq heures, le syndicalisme, les emplois jeunes (unanimement réhabilités), le droit du travail, les patrons voyous.

Le thème et le format du débat incitent plus au constat qu’aux propositions, mais dans la mesure où le public n’est pas composé que de militants, l’exercice me semble utile, même si – on a pu le dire ici ou là – il est un peu tardif.


Un exercice qui m’est familier et qui est familier à tous ceux qui ont participé à la dernière campagne municipale de Nice. En effet, dès ma désignation comme tête de liste, avant même que la liste ne soit constituée (elle ne le sera que quelques semaines avant le premier tour), nous avions initié vingt débats participatifs dans vingt quartiers de la ville que nous avions préalablement définis. Des Moulins au Port, de Pasteur à Cimiez, de Fabron à Saint Roch, nous avons invité, quartier par quartier, les milliers de Niçois qui avaient rempli le questionnaire très précis que nous leur avions adressé (cent cinquante mille exemplaires !!). Plusieurs centaines de citoyens (rarement des militants) avaient répondu à notre invitation. C’est ainsi que, de brasseries en salles paroissiales, nous avons bâti notre programme des quartiers. Après arbitrage sur l'ensemble de la ville, une partie des propositions était reprise dans un document spécifique concernant chaque quartier. Puis, une deuxième réunion prolongeait la première : pendant la campagne électorale, nous retournions devant les citoyens pour leur présenter les projets de proximité. Ils pouvaient ainsi juger sur pièces de l’influence qu’ils avaient pu avoir sur le programme de Nice plurielle.

En effet, l’expérience que j’ai pu retenir de cette campagne participative me fait dire que la partie se gagne ou se perd au moment de la restitution des choix des citoyens dans le programme. Pour éviter toute frustration et asseoir notre crédibilité, nous avions particulièrement soigné cet aspect. Ce qui fait que la démarche participative que nous avions initié de juin 2000 à janvier 2001 ne fut pas pour rien dans le score historique de Nice plurielle en mars (1).

Pour Ségolène, la difficulté viendra du fait qu’il est plus facile de traduire une demande participative au niveau local qu’au niveau national. Les débats actuels sont, pour reprendre une comparaison picturale, forcément impressionnistes voire pointillistes, quand un projet présidentiel a besoin de s’appuyer sur des propositions fortes et coordonnées.

Le pari engagé par Ségolène Royal n’est donc pas gagné d’avance. Comme à chaque fois que l’on veut faire bouger les lignes, il y a une part de risque. Mais si, en février, elle parvient à traduire cette démarche participative dans son programme, la victoire, n’en doutons pas, sera au bout du chemin.

(1) Depuis 2001, Nice Plurielle continue sur sa lancée en préparant tous les conseils municipaux au cours d'une séance de travail "participative" au CLAJ, généralement le lundi qui précède la séance du Conseil municipal qui suit. Rendez-vous lundi 29 janvier à 20 heures au 26 avenue Scudéri pour préparer le Conseil du vendredi 2 février.

24 janvier 2007

Il neige en janvier !

Après avoir pleurniché (larmes de crocodile) pendant des mois sur le réchauffement de la planète, les médias sont en transe depuis quarante-huit heures face à cette nouvelle époustouflante : il neige en janvier ! (Le Bon Dieu a peut-être été impressionné par le nombre de présidentiables qui ont signé le pacte de Hulot… !)

TV, radio, presse : toutes les « unes » sont mobilisées. Des envoyés spéciaux donnent des nouvelles du Front : ici l’A 6, ici Avallon, ici Auxerre… On parle de naufragés quand quelques dizaines d’automobilistes risquent de passer la nuit sur la route. Je me souviens pourtant avoir passé de nombreuses nuits dans ma Renault 5, dans des pays à l’accueil touristique aléatoire, sans dommage physique irrémédiable… On évoque les terribles « alertes oranges », les fermetures de routes, les fameux « repas chauds » offerts aux égarés de la route. On envisage aussi le chômage technique dû aux ruptures d’approvisionnement, sans jamais mettre en cause le capitalisme « à flux tendu »…

Quant aux automobilistes coincés par les intempéries, on devine qu’ils recherchent déjà des responsables (l'Etat, la société d’autoroute, les autres automobilistes…) comme s’ils étaient convaincus que le ciel était vide.

Bon, je l’admets, je viens de commettre un post d’humeur. Ou peut-être de dépit : il y a tant d’années que j’attends une belle couche de neige sur les coupoles du Negresco…

22 janvier 2007

Youssou, conseiller général du 5e canton

JÉRÔME (11e CANTON) ET YOUSSOU (5e CANTON)

Aujourd’hui, le groupe Socialiste et Verts du Conseil général a fait sa rentrée politique en présentant ses vœux à la presse. C’était bien sûr l’occasion de faire un tour d’horizon de la politique départementale. Après une présentation générale par JFK, trois conseillers se sont exprimés en notre nom.

Paul Cuturello a pointé les insuffisances (doux euphémisme) de la politique du logement du département en rappelant notre proposition : consacrer le surplus fiscal dû à l’envolée des droits de mutation (en fait, le fruit de la spéculation) au financement d’un audacieux plan de construction de logements sociaux.

Jean-Raymond Vinciguerra, en matière de déplacements et d’environnement a stigmatisé les effets d’annonce qui ne se concrétisent jamais vraiment.

Dominique Boy-Mottard a consacré son intervention à la politique sociale, première compétence obligatoire du département, en insistant sur les politiques en direction des personnes âgées et des enfants handicapés. Elle a notamment mis en évidence les points sur lesquels l’action de notre groupe a permis d’infléchir les choix de la majorité départementale pour une meilleure prise en compte de l’intérêt de ces populations, reprenant certains points de son intervention lors de la dernière séance plénière de notre assemblée.

A peine la conférence achevée, je me précipite pour retrouver Youssou Dia, conseiller général du 5e canton… pour les jeunes (ouf ! il n’y a pas eu de coup d’état à l’ombre de la Gare du Sud). Youssou est collégien à Vernier ; d’origine sénégalaise, il habite avec ses parents et sa grande sœur rue Alfred Binet. Il a été élu par ses pairs Conseiller général jeune. Je sens qu’on va bien s’entendre pendant les dix-huit mois de son mandat. Quand je le regarde avec Ella, conseillère générale du 7e canton, Jérôme, conseiller général du 11e canton, et tous les autres, je ne peux m’empêcher de penser à cette journée si émouvante passée jeudi dernier à Auschwitz-Birkenau avec la délégation des collégiens de Jean-Henri Fabre. Black, blanche ou beur, que notre jeunesse si diverse est belle !

20 janvier 2007

Hrant Dink

HRANT DINK, VAN, JUIN 2003
(photo D. Timourdjian)

Vendredi à Istambul, a été tué, de trois balles de revolver, le journaliste Hrant Dink, directeur de publication d’Agos, le principal hebdomadaire arménien de Turquie. Les coupables courent toujours, même si deux pistes sont avancées, celle des ultras nationalistes turcs et celle des barbouzes plus ou moins proches du pouvoir. Deux pistes en réalité convergentes.

Il se trouve qu’en juin 2003, j’ai côtoyé Hrant Dink pendant une semaine, au sein d’une délégation composée de Français, de Turcs et d’Arméniens, pour une visite du souvenir sur les terres actuellement kurdes de l’Arménie turque historique (Nous sommes tous des Arméniens de Van). De ces quelques journées passées avec lui, j’ai gardé l’image d’un compagnon de voyage agréable, plutôt sociable, mais qui jamais ne se départissait de cette rigueur intellectuelle propre à ceux qui défendent les causes difficiles, qui occupent des positions exposées et qui, en toute conscience, affrontent le sens de l’histoire et ses vents mauvais.

Hrant était Turc de nationalité et Arménien de culture. Il considérait cette double appartenance comme une chance lui permettant de jouer les go-between entre les descendants des bourreaux et ceux des victimes.

Je me souviens de son émotion lorsque, sous la "protection" de l’armée turque, nous avions foulé le sol d’Ani, lorsque nous avions navigué sur le lac de Van, lorsque nous avions cheminé en direction de l’Ararat.

Je me souviens de son charisme lorsque nous avons fait la connaissance de son équipe dans les locaux d’Agos à Istambul.

Je me souviens de sa tolérance et de son humanisme lorsqu’il évoquait avec des compatriotes turcs la question si délicate de la reconnaissance du génocide arménien.

A cinquante-trois ans, Hrank était loin d’avoir achevé sa mission. Il manquera aux soixante mille Arméniens de Turquie, il manquera à la Turquie, il manquera à la région tout entière.

Partisan résolu de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, j’ai toujours eu le sentiment que le processus serait long. Depuis vendredi, j’ai le sentiment qu’il risque de devenir interminable.

18 janvier 2007

Ils étaient vingt et cent


AUSCHWITZ - 18/01/2007

« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers,
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent ».

Comment ne pas avoir en tête la chanson de Jean Ferrat au moment où j’entame mon troisième voyage de la mémoire en passant sous le sinistre porche d’entrée du camp de Birkenau. Aujourd’hui, j’accompagne une délégation du collège Henri Fabre. Une belle délégation avec des enseignants motivés et des élèves étonnamment matures. Sylvain, Tony, Myriam, Victoria, Sonia, Sofiane, Maeva, Natacha, Cédric, Samantha… : des élèves blacks, blancs, beurs submergés par l’émotion. Une émotion bien vite prolongée par l’indignation. Comment l’homme est capable de ça ! Ça, c’est le cynique « Arbeit macht frei » (le travail rend libre) à l’entrée du camp d’Auschwitz, ce sont les chambres à gaz, c’est le four crématoire, c’est la mort industrielle…

Les yeux sont rouges, on est parfois au bord du malaise, mais surtout les visages expriment quelque chose qui ressemble à la fin de l’innocence.

Oui, aujourd’hui peut-être encore plus que les autres fois, il s’est passé quelque chose en terre polonaise, où j’ai murmuré pour Martine le nom de Herschel.

« Ils se croyaient des hommes, n’étaient plus que des nombres,
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés,
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été ».

(Voir Nuit et brouillard)

17 janvier 2007

Sur un air de cithare

En me voyant accaparé par mes activités municipales et les pré-campagnes électorales de nombreux amis m’interrogent sur le devenir des projets littéraires évoqués par la presse à la rentrée. Je veux ici les rassurer : non seulement ils seront menés à bien, mais surtout ils ne m’empêcheront pas d’être pleinement disponible pour les échéances à venir.
Qu’on en juge !

En ce qui concerne le livre « Fragments de Nice » : celui-ci est achevé depuis l’automne. Pour des raisons éditoriales, il ne sera publié que fin février. En attendant la romancière Claire Legendre m’a fait l’amitié de le préfacer. Nous aurons l’occasion de reparler de ce livre qui, je l’espère, suscitera de nombreux débats… pas toujours politiques.

Quant à la pièce de théâtre, « Sur un air de cithare », je suis en train de la terminer. J’ai pris un peu de retard, mais je dois reconnaître avoir beaucoup de chance : metteur en scène et acteurs font preuve d’une patience qui confine au stoïcisme. Cette pièce qui, soit dit en passant, sera une fiction sous forme d’un clin d’œil appuyé aux amateurs de cinéma, sera donc jouée aux dates prévues (fin avril).

Encore quelques nuits un peu courtes, et je pourrai ranger mon stylo quelques mois. Cette résolution, évidemment, ne vaut pas pour ce blog devenu nécessaire pour communiquer et pour échanger. Mais aussi, parce que, depuis quelque temps, je suis passé insensiblement de la blog attitude à la blogitude la plus totale.

16 janvier 2007

Les faux culs

« Pour l’heure, Christian Estrosi ne souhaite pas réagir. Totalement accaparé par la préparation du Congrès de l’UMP, il ne veut pas se mêmer à de médiocres querelles politiciennes » (Eric Ciotti)

« Actuellement, seule la Présidentielle doit être la préoccupation de l’UMP » (Muriel Marland Militello)

Il fallait oser !

Voilà pour l’instant la seule réponse apportée par l’UMP à Jacques Peyrat quand celui-ci affirme : « je ne voterai jamais socialiste, mais pour Jean-Marie Le Pen en cas de deuxième tour gauche-FN… Je ne vais tout de même pas cracher sur ceux qui appartiennent de près ou de loin à ma famille ».

Autant la position de Peyrat n’est pas une surprise (ma réaction sur Nice premium), autant la non-position de l’UMP est honteuse. Voilà un parti qui a investi son candidat le dimanche en le drapant des oripeaux de la République, une République qu’il avait trahi le samedi.

Le journal Le Monde, reprenant une partie de ma déclaration de vendredi, « L’UMP doit exclure Peyrat, c’est une question de crédibilité pour cette formation si elle veut toujours être considérée comme républicaine », a fait une erreur de frappe en m’attribuant dans le même article… l’étiquette UMP. En réalité, cette erreur ne devrait pas en être une, car cette phrase aurait dû être prononcée par Sarkozy ou Estrosi, ne serait-ce que par respect pour les millions d’électeurs de gauche qui avaient voté Chirac en 2002.

La droite dite républicaine est décidément bien peu républicaine en France. Les vrais républicains de ce pays sont donc prévenus : ils ont tout intérêt à voter Ségolène Royal dès le premier tour.

13 janvier 2007

L’éternel retour

L’interview de début d’année accordée à Nice-Matin par Jacques Peyrat est, à bien des égards, scandaleuse.

Il y a d’abord cette affirmation, presque cette revendication en faveur d’un vote FN au deuxième tour des Présidentielles en cas de duel Royal – Le Pen. Un retour aux sources en quelque sorte.

Il y a ensuite cette attaque particulièrement violente contre le Procureur. Je n’ai évidemment pas l’intention de défendre le Procureur, il le fait très bien lui-même comme on peut le constater dans le quotidien susnommé. Je veux simplement mettre en évidence une contradiction majeure. Critiquer le Procureur, c’est, au final, lui reprocher d’avoir dénoncé cette corruption qu’on voulait par ailleurs « gratter jusqu’à l’os ». Monsieur Peyrat devrait en terminer avec les faux-fuyants. Un seul positionnement est possible : soit il condamne les coquins avec le procureur, soit il défend les copains contre le Procureur.

Sur les dossiers municipaux, un hommage (un peu déguisé quand même !) est rendu à Nice Plurielle. A propos des grands travaux, le maire avance : « Si, comme je le souhaitais, on avait construit en même temps la nouvelle mairie, j’aurais tué les niçois » (sic). Avec mes colistiers, je suis donc particulièrement fier de constater que notre lutte contre le projet de grande mairie (pour des raisons financières mais aussi patrimoniales) a probablement évité… un massacre !!!

Plus sérieusement, le diagnostic que nous faisons depuis de nombreuses années se trouve spectaculairement confirmé : les huit kilomètres de tram vont endetter la ville (sans apporter, hélas, une véritable solution au problème des transports) à un point tel qu’une pause est nécessaire.

Or, cette pause, prévue pour durer deux ou trois ans, se fait sans que les promesses électorales copiées dans le programme de Nice Plurielle soient réalisées. La proximité et le grand plan d’équipement des quartiers ne seront donc pas initiés. Et les Niçois continueront toujours à avoir aussi mal au quotidien.

Illustration. Cette semaine, j’ai rencontré la jeunesse du quartier de la Bornala. Une jeunesse magnifique, pleine de dynamisme et de projets, mais qui se heurte au manque d’espace, au manque de moyens, au manque de salles. Le lendemain, à la soirée de présentation des programmes de l’excellent théâtre « Trimages » (rue Alsace-Lorraine), mêmes questions soulevées par le monde de la culture qui étouffe dans une ville sans espace et sans moyens.

Dernier point à relever. Chacun sait que l’avenir de la ville est essentiellement du côté de la Plaine du Var. Or, le maire découvre que l’Opération d’Intérêt National prévue dans ce lieu risque de voir l’Etat confisquer le futur de la ville. En effet, Nice est en train de brader sa dernière chance de développement équilibré pour un plat de lentilles. Belle découverte ! Exactement deux mois après Nice Plurielle (voir La nationalisation de la Plaine du Var).






Théâtre TRIMAGES
Photo de Philippe Bertini
pour Nice-Matin

10 janvier 2007

Pope star : le retour

Un an après (voir Pope star) une nouvelle interview sur le plateau de NTV par Alexandra Pope. L’intégrisme, le blog, le grand stade, Acropolis, le budget, le tramway, la Présidentielle, les Législatives, les Municipales et la... « sérénitude ». Le tout en trente minutes.

L'émission est visible en ligne sur le site de NTV.


DATES DE DIFFUSION SUR NTV :

JEUDI 11/01
18 H 50, 20 H 50, 22 H 50, 0 H 50

VENDREDI 12/01
6 H 50, 14 H 50, 17 H 50

SAMEDI 13/01
12 H 50, 15 H 50, 21 H 50

DIMANCHE 14/01
14 H 50

LUNDI 15/01
11 H 50, 15 H 50

MARDI 16/01
10 H 50, 21 H 50

MERCREDI 17/01
15 H 50

09 janvier 2007

La petite République de pm.blogspot.com

Plus de 1 200 commentaires correspondant à peu près à 210 internautes identifiables démontrent qu’après des débuts hésitants l’interactivité de ce blog est désormais avérée.

La modération que j’ai voulue d’emblée pour décourager les trolls s’avère efficace. Une petite offensive des Bob Denard du Net local a été jugulée dès les premières semaines et depuis, la modération reste très… modérée (mais toujours nécessaire).

Quantitativement, les deux meilleurs contributeurs du blog sont – et ce n’est pas vraiment une surprise – Monsieur « Anonymous » et… Patrick Mottard.

Avec 222 commentaires, Monsieur « Anonymous » a su rester discret. Avec un peu plus de 15% des contributions, il n’est pas en situation hégémonique, ce que j’avais souhaité dans le post inaugural.

Avec 123 commentaires, je suis évidemment le premier contributeur. D’aucuns trouveront (et trouvent) que c’est insuffisant. Mais on ne se refait pas. J’appartiens à une famille de pensée qui ne s’exprime que si elle a vraiment quelque chose à dire.

Nous pouvons aussi identifier les 49 contributions de Dominique qui, admettons-le, entretient un rapport forcément particulier avec ce blog.

Au-delà de ces trois contributeurs atypiques, nous pouvons lister les intervenants identifiés soit par leur nom patronymique, soit par un pseudo transparent. Voilà le palmarès des plus fidèles :

Gold medal : Clotilde G. avec 91 commentaires
Silver medal : Laurent W. avec 85 commentaires
Bronze medal : Antonin C. avec 82 commentaires

Puis nous trouvons Richard M. (61), le talentueux webmaster de mon site, Gilbert E. (58), le mélenchonien convaincu, Claudiogène (49), le premier pseudo, Bernard G. (42), forcément Bernard, Serge T. (41), Zineb D. (23), Marion N. (22), la petite dernière arrivée sur le blog, LV (14), en direct de Montréal, Henri C. (13), plus prolixe à l’oral qu’à l’écrit, Eric M. (13), Jacques B. (11), Patrice B. (10), L3 (9), en direct de la fac.

Parmi les intervenants occasionnels mais fidèles (plus de cinq commentaires), on peut relever Michel G. (de La Trinité), Pierre G., Julien, Vincent J., Philippe S. et Philippe F. (le trio des cinéphiles), Mari-Luz N., Ricciardelli, Cerca (un « confrère » dont j’ai référencé le blog de très grande qualité), Anne-Marie K. (de Paris), Pénélope (probablement d’Ithaque), Jujube, Jean-Sébastien F., Hilde, Boby d’Epernon, John de Sydney, Zitamboli (de Corse), Sijavessu, Céline (la reine du patrimoine), Chouk, Frank G., Valérie S., Martine B., Lucien R. et Hamza S….

Quant à Dromard, M’sieur Fernand et le Dabe, je les soupçonne d’être un seul et même internaute amateur d’Audiard. Au-delà, nous pouvons relever des dizaines et des dizaines d’internautes qui se sont manifestés sur le blog. Je donnerais cependant une mention spéciale à Laurène M. (8 commentaires) qui est en fait à l’origine de tout puisque c’est elle qui, selon la formule de l’exilé fiscal Johnny, « m’a donné envie d’avoir envie »… d’un blog.

Mais le plus sympathique dans tout cela, c’est que ces derniers jours, deux contributeurs réguliers ont décidé de créer leur propre blog : Claudiogène et Clotilde. Nous leur souhaitons évidemment bonne chance. Nous référençons sur le champ leurs deux sites, mais surtout, nous leur demandons de nous promettre de ne pas déserter patrickmottard.blogspot.com pour autant !

Posts hit

En présentant ce blog, je m’étais engagé à l’alimenter régulièrement afin de lui donner la forme d’un journal de bord. Avec 225 posts dans l’année (celui-ci est le 226e) et une moyenne de plus de quatre posts par semaine, je peux raisonnablement considérer que j’ai respecté mon engagement. Je l’ai d’ailleurs fait quelles que soient les circonstances : déplacements hors de Nice ou… surcharge d’emploi du temps.

Dès le début, j’ai eu un très bon « retour » sur la quasi-totalité des sujets abordés dans ce blog que j’ai voulu généraliste. Les posts politiques (nationaux mais surtout locaux) sont ceux qui suscitent bien sûr l’intérêt le plus général. Mais la culture sous toutes ses formes, largement présente, a aussi de nombreux adeptes. Les « séries » (voyage à l’Est, mission en Arménie, festival de Cannes) sont généralement suivies dans leur intégralité car on leur accorde le mérite de casser le rythme un peu monotone du journal. Parfois, un épisode insolite (les cafards dans mon garage) provoquent un débat… peut-être disproportionné (Un lundi à Carlone).

Cela dit, certains posts entraînent plus que d’autres le débat. Voilà la liste des dix qui ont été les plus commentés (en réalité douze, car il y a deux doubles posts) :

1) Les grandes manœuvres 1 et 2 (58 commentaires)
2) Le PS a une candidate (44)
3) Les trente glorieuses 1 et 2 (43 commentaires)
4) Le syndrome de Budapest (31)
Dominique, Laurent, Martine et les autres (31)
6) En attendant Godot (29)
7) L’épiphénomène du TCE (26)
8) Un lundi à Carlone (24)
9) Kyriat Shemona (23)
Lionel (23)

Soit, un post de politique locale (1), un post culturel (3), un post de politique internationale (9), un post généraliste (8) et six posts de politique nationale. Il est vrai que l’investiture présidentielle a passionné pendant de longs mois.

Notons également que le post Peer to peer... pire en pire... a nourri à travers quatorze contributions (plus que des commentaires) un débat d’une grande qualité et d’une grande intensité.

Sur un plan plus sentimental, si je devais conserver cinq posts sur la totalité, je retiendrais, pour des raisons aussi différentes qu’évidentes :
Nuit et brouillard
Michèle Mangion (surtout pour l’unique commentaire)
Million dollars baby
« J’avais sept ans lorsque j’ai été excisée...»
Merci Bernard

08 janvier 2007

Joindre l'utile à l'agréable

Un an, un an déjà. Le 10 janvier 2006, je créais ce blog en me posant un certain nombre de questions sur son utilité, son efficacité et même sa finalité, et en me fixant un certain code éthique (engagement de régularité, écriture personnelle, refus de polémiques subalternes) Pourquoi un blog ?

Pour fêter en quelque sorte cet anniversaire, je vais consacrer en ce début de semaine quelques posts pour analyser cette petite aventure communicationnelle.

Sur un plan strictement quantitatif, le blog est un succès. Mes 225 posts ont été lus au cours de plus de 51 000 visites, avec une fréquentation en constante augmentation qui a doublé en quelques mois. Le temps de visite tourne autour de 9 minutes, ce qui n’est pas rien. Des centaines de commentaires attestent de son interactivité. Il a par ailleurs fait l’objet de plusieurs observations dans les médias.

Qualitativement, il m’a permis, tout au long de l’année, d’expliquer les conseils municipaux de l’intérieur, de mettre en perspective l’action et la réflexion de Nice plurielle, d’informer sur les activités du Conseil général (par contre, j’ai préféré continuer à mettre sur mon site les différents discours et interventions). Nous avons pu aussi, ensemble, suivre des événements politiques nationaux comme la lutte anti-CPE ou l’investiture présidentielle du PS. Mais parce que j’ai voulu lui donner une dimension généraliste, j’ai pu également évoquer ma vie professionnelle ou lancer le débat sur des questions aussi diverses que le foot, les chanteuses de la nouvelle variété française, les séries TV, le Tour de France, ou les dialogues de Michel Audiard. J’ai même joué avec une certaine délectation à l’envoyé spécial sur le front du référendum au Haut Karabagh… ou du Festival de Cannes.

J’ai pu tester la réactivité du blog en repoussant en un temps record une tentative de déstabilisation « municipale » particulièrement perverse (Les grandes manœuvres 1, Les grandes manœuvres 2, 1+100+LEA).

Mais analyser cette expérience sur le simple plan de l’efficacité serait terriblement réducteur. En fait, en rédigeant ce blog, jour après jour, je pris du plaisir, beaucoup de plaisir.

C’est ce qui s’appelle, il me semble bien, joindre l’utile à l’agréable.

05 janvier 2007

DBM – Luca sur France Culture


Tous les jeudis et vendredis de ce mois de janvier, le journaliste de France Culture Jean Lebrun anime son émission Travaux Publics en direct de Nice, plus exactement de la Brasserie Lou Pastrouil sur la place du Palis de Justice.

Après une émission assez réussie sur l’identité niçoise où l’animateur a fort aimablement évoqué la philosophie de Nice plurielle en faveur d’une ville à hauteur d’homme, la deuxième émission, ce soir, traitait de la réforme de l’héritage, avec deux invités vedettes : à ma droite Lionel Luca, député UMP, auteur d’une proposition de loi sur ce thème, à ma gauche Dominique Boy-Mottard, conseillère générale PS, et, accessoirement, maître de conférence en droit privé.

D’emblée, DBM rappelle qu’une telle question ne peut pas se traiter sur le plan de la pure technique juridique parce qu’elle est foncièrement idéologique. Bien sûr, il faut tenir compte de la dimension psychosociale de l’héritage (succédané d’éternité et bien souvent mesure métaphorique de l’amour reçu ou non reçu). Mais au final, la gauche favorise la solidarité, donc la valeur travail, quand la droite joue la carte de la transmission des patrimoines. Bien sûr, cette dichotomie n’est pas toujours aussi tranchée. Comme l’a rappelé Lionel Luca, la gauche italienne est généreuse avec les héritiers ; comme l’a rappelé sa contradictrice Bill Gates et Warren Buffet vont léguer leur fortune à des associations caritatives. Le débat – remarquablement animé par Jean Lebrun – avançant, le public penche incontestablement du côté des arguments avancés par Dominique, grondant parfois quand le député UMP déroule avec trop de fougue sa profession de foi libérale.

Et si, au final, chacun resta sur ses positions, les auditeurs auront compris que cette question ne doit pas se réduire aux frasques helvétiques d’un Johnny Halliday mais faire l’objet d’un véritable débat citoyen. Faisons en sorte que celui-ci s’engage sur la base du projet socialiste (même si on peut le considérer comme timide sur cette question) car, en matière de solidarité, quand on est de gauche, il vaut mieux mener des combats offensifs que des combats défensifs. Ce sera le mérite de Dominique de nous l’avoir en quelque sorte rappelé ce soir.

On peut écouter l'émission sur le site de France Culture

04 janvier 2007

Un droit au logement constitutionnalisé

Au delà des stratégies en trois bandes du Président de la République, au delà des manifestations spectaculaires organisées par les « Enfants de Don Quichotte », que ce soit à Paris, Lyon ou Nice, au-delà des inévitables récupérations politiques de la misère humaine, il semble qu’un consensus se dégage pour instaurer le droit au logement opposable. Toute personne qui se trouve sans logement ou dans des conditions graves de mal logement, et qui a entrepris les démarches nécessaires sans pouvoir régler son problème, doit alors être en mesure de se retourner vers la puissance publique qui doit lui garantir ce droit au logement. Une telle évolution de notre droit serait une véritable révolution car il instaurerait, parmi les droits fondamentaux, non une simple obligation de moyens mais une obligation de résultat. A l’instar de ce que nous avons fait dans notre pays avec la santé. Mais là, la tâche est encore plus complexe puisqu’il ne s’agit pas seulement d’avoir accès à un service mais à un bien.

Cette réforme aura également, n’en doutons pas, des conséquences fiscales importantes, ce qui est d’ailleurs parfaitement incompatible avec une autre proposition chiraquienne de cette fin d’année : la baisse de l’impôt sur les sociétés. Le Président de la République aura donc fort à faire pour nous démontrer que son engagement du 31 décembre n’était pas seulement une posture.

Pour cela, une loi n’est pas crédible car ce qu’une loi fait (surtout dans la précipitation) une loi ultérieure peut le défaire. Une autre solution est préférable.

Dans quelques semaines, le Congrès va être réuni pour constitutionnaliser l’abolition de la peine de mort. Utilisons cette « fenêtre » juridique pour ajouter à cette réforme le droit au logement opposable. Ainsi, ce droit sera sanctionné et insusceptible d’être remis en cause en fonction des majorités et des alternances.

Un droit au logement opposable serait un véritable engagement de la collectivité vis-à-vis d’elle-même. Au delà de tous les emballements médiatiques.

01 janvier 2007

25 + 2

Au lendemain de l'Aïd el Kebir, dans la Kasbah des Oudaïas et la medina de Rabat, l'odeur âcre du mouton grillé, si forte encore hier en fin d'après-midi, s'est dissipée. Seuls subsistent ça et là des empilements de peaux de moutons fraîchement dépeçés. La foule a la nonchalance apaisée des lendemains de fête.

Malgré l'atmosphère si particulière de ces lieux, je ne peux m'empêcher de penser que nous sommes le 1er janvier 2007. Et cette date évoque pour moi d'autres visages, d'autres paysages, à plusieurs milliers de kilomètres d'ici. Depuis minuit, Roumanie et Bulgarie font partie de l'Union Européenne.

Et de me souvenir, et de nous souvenir...

Les nocturnes portes de fer à Turnu Severin, la famille Smilova, le palais de Ceaucescu, l'Assemblée des Bleus et des Rouges, les découvertes de Georges de Bucarest, la statue de Christo Botev sur la place de Vratsa, la première nuit de Pâques après la Chute, les sardines grillées de Nessebar, la source chaude de Baïa Mare, la fidélité de Raïna, les golans enterrés dans les jardins publics, le mausolée de Georgiu Dimitrov, la lambada de la liberté, la famille Petkov, l'hôtel Intercontinental de Timisoara, le père de Constantin mort si tôt, si loin, l'ambassade de Bulgarie à Madrid...



Amis Bulgares,
Amis Roumains,
Bienvenue en Europe,
Bienvenue chez vous.