29 juin 2009

Ouragan sur le Caine



Trois mois à peine après le vote du budget primitif, l’assemblée départementale s’est retrouvée pour la première des séances budgétaires complémentaires (DM 1).

Près une discussion sur un rapport quelque peu artificiel, et dénoncé comme tel par Dominique, sur la violence scolaire, le débat de politique générale qui a accompagné le vote du compte administratif 2008 et de la Décision Modificative n°1 2009 fut l’occasion pour moi de réaffirmer les positions de Gauche Autrement dans un contexte économique très dégradé.

« Pendant quelque temps, nous avons pu caresser l’idée que la crise serait moins rude qu’ailleurs dans notre département. En fait, les indicateurs économiques du premier trimestre 2009 nous montrent qu’elle n’était que différée. En quelques mois, tous les chiffres ont viré au rouge avec une activité économique dont le chiffre d’affaires a fondu de près de 10% et un chômage qui monte en flèche.

(…) Ce n’est pas le Titanic mais, pour le moins Ouragan sur le Caine qui souffle désormais sur l’économie de notre territoire.

Le chômage, quant à lui, s’il n’a pas encore retrouvé les sommets de la fin des années 90, est en forte hausse. Avec 42.000 demandeurs d’emplois et, surtout, une tendance très négative illustrée par une chute des intentions d’embauche qui, dans certains secteurs-clés comme le BTP, peut aller jusqu’à -40%.

L’effet le plus direct de la crise sur notre collectivité concerne bien évidemment les droits de mutation. La bulle immobilière ayant éclaté, le CA 2008 nous démontre que nous avons cessé de jouer La ballade des gens heureux à partir de l’automne. Dès novembre et décembre, nous avons perdu cash, pour chacun de ces mois, 10 millions d’euros par rapport à l’année précédente.

(…) Il y a trois mois, au BP, nous avons donc anticipé la poursuite de cette dégringolade en prévoyant 20% de diminution pour 2009. Comme il fallait s’y attendre, ce n’est pas suffisant et, aujourd’hui, pour cette DM 1 pourtant votée bien peu de temps après le BP, nous sommes obligés de rajouter 30 millions d’euros à la prévision. En commission, la semaine dernière, un éventuel « ralentissement de la chute » a été évoqué. Acceptons en l’augure, même si cette formule, le « ralentissement de la chute » semble être le nouveau cache-sexe de la crise comme l’a montré la communication gouvernementale à propos des chiffres du chômage. (…) Pour notre collectivité, les conséquences de la crise ne seront pas uniquement fiscales. Acteur principal des politiques sociales, le CG va devoir encaisser dans les mois qui viennent le choc de la montée du chômage et de la précarité dans notre département. Face à cette situation d’urgence, vous avez fait le choix, au BP 2009, d’augmenter les impôts de 15%. Cette option, qui est effectivement une option, touche les plus modestes car on sait que les exonérations fiscales locales sont beaucoup plus chiches que celles concernant l’impôt sur le revenu, par exemple. Les conséquences sont d’autant plus rudes que les droits de mutation, fruits de l’activité du marché immobilier et, bien souvent, il faut le dire, de la spéculation, ne touchaient pas les mêmes couches sociales. Mais, plus que l’augmentation elle-même, c’est sa destination que nous avions contestée au moment du vote du BP. En effet, si nous avions apprécié une certaine sanctuarisation du budget social, nous avions émis des doutes sur l’efficacité d’un plan de relance par l’investissement s’appuyant principalement sur le BTP. Depuis le BP, je dirai que les mésaventures du chantier de l’hôpital Pasteur à Nice apportent – et nous le regrettons – de l’eau à notre moulin, en montrant que les entreprises du secteur ne sont pas forcément les partenaires les plus fiables pour une relance. En clair, dans un département que le rapport d’observation de la CRC définit comme présentant « une forte sensibilité à la consommation des ménages », une relance plus appuyée de ladite consommation nous aurait semblé plus équitable et surtout plus efficace. Aujourd’hui, nous avons la faiblesse de penser que l’analyse du CA 2008 et surtout de la DM 1 conforte plutôt la position que nous avions prise au moment du vote du BP. »

28 juin 2009

Les théâtreux magnifiques


C’est en plein air à Contes, sur le jardin-terrasse d’une propriété amie et pour une fête privée, que j’ai assisté ce samedi à une représentation de « La petite hutte » d’André Roussin joué par mes amis Bernard et Didier. Ce n’est pas la première fois que je les vois jouer ce vaudeville un tantinet désuet qui démonte toutefois avec une certaine habileté les mécanismes de la possession amoureuse.

Mais, était-ce le public tendrement disponible ? la qualité de la réplique de Clotilde (pas la marathonienne...) et d’Alexis les partenaires du jour ? la fraîcheur à peine soulignée de cette nuit d’été… ? Je ne sais pas, mais j’ai trouvé mes amis particulièrement en verve avec ce texte qui permet affrontement de personnages et complicité d’acteurs.

En fait, je ne suis pas vraiment surpris : cela fait quelques années que je suis la carrière théâtrale de nos deux lascars notamment lorsqu’ils jouent ensemble. Bernard est un haut fonctionnaire dans une administration régalienne. Didier est psychologue hospitalier et libéral. Ils ont tous deux une telle passion pour le théâtre qu’ils n’ont jamais envisagé d’en faire un métier.

Fixés depuis de nombreuses années dans le petit théâtre de L’Alphabet dirigé par Henri Legendre, ils ont joué ensemble dans de très nombreuses pièces : Molière bien sur (L’avare, Tartuffe, Les fourberies de Scapin), mais aussi Sartre et sa P… respectueuse, L’affrontement de Bill Davis, les Diablogues de Dubillard…

Mais pour moi la fête fut complète lorsqu’ils jouèrent de conserve ma deuxième pièce « Sur un air de cithare ». Pendant quelques soirées, Bernard fut tour à tour l’ami du Troisième homme, l’Ange plein de désirs de Wenders, et même Angélopoulos himself. Didier était, quant à lui, le militaire brisé des parapluies de Cherbourg , un personnage d’Almodovar et un Marcello d’anthologie tout droit sorti des nuits romaines de la Dolce vita.

Avec ces représentations-là, ils me firent le plus beau des cadeaux en mettant leur talent au service de l’amitié.

Pour ces soirs-là, pour cette nuit contoise : merci à mes deux théâtreux magnifiques.

24 juin 2009

Les compagnons de route de la burqa

Il y a quelques semaines dans le tramway, je me suis trouvé face à une femme en burqa… une ombre noire et grillagée vaguement inquiétante, profondément traumatisante (le visage des enfants découvrant ce spectre en disait long…)

Ce qui était pour moi une abstraction exotique et un vague souvenir cinématographique (Kandahar, de Mohsen Makhmalbaf) faisait brusquement irruption dans mon quotidien, entre la station Jean Médecin et l’arrêt Garibaldi.

Et je réalisais alors que ce vêtement-prison n’était pas seulement la négation de la féminité mais une négation de l’humanité de la femme qui, devenant fantôme-hologramme de son propre corps, se retire du monde des vivants.

Depuis, cette image m’obsède et, à chaque fois qu’elle me submerge, un sentiment irrépressible de tristesse m’envahit. Bien loin de la colère qui était mienne quand j’évoquai la question in abstracto.

Que le problème soit posé aujourd’hui sur la place publique par des élus de la République de toutes tendances me semble tout à fait normal. Même si je trouve hypocrite la volonté de certains de réduire ce phénomène à un problème de sécurité. Il ne faut se laisser intimider ni par l’argument de la volonté individuelle – combien de Spartacus dans le peuple des esclaves ? – ni par celui du relativisme culturel qui a pu aller jusqu’à justifier l’excision.

Il ne faut pas renoncer au prétexte de ne pas blesser une communauté. Ce serait faire la pire des injures aux musulmans de France qui vivent un Islam culturel et religieux parfaitement apaisé et respectueux de la dignité humaine. C’est le cas, je peux en témoigner, de mes très nombreux amis.

Je regrette simplement qu’une fois de plus il y ait, du côté de la gauche de la gauche et même de la gauche, des silences assourdissants.

Ce sont d’ailleurs les mêmes qui, probablement au nom d’un axe Chavez - Castro – Ahmadinejad, s’abstiennent de condamner fraude et répression en Iran.

Cette attitude, qui consiste à sacrifier ses valeurs profondes au nom de l’efficacité de la lutte anti-impérialiste, nous l’avons déjà connue par le passé au moment du stalinisme. C’est la philosophie des compagnons de route.

22 juin 2009

De « La relève du 06 » au « Quartet 21 »

« La relève du 06 »

C’est avec un programme légèrement chauvin que j’ai participé cette année à la Fête de la Musique en restant dans le 5e canton et sa périphérie.

Tout cela a commencé samedi, place Alexandre Médecin, avec le podium programmé par la commission animation du comité de quartier Saint-Maurice, Chambrun, Vallon des Fleurs. C’est que la Fête de la Musique s’étend désormais sur plusieurs jours, ce dont personne ne se plaindra. Notons également – et c’est heureux – une implication de plus en plus grande des comités de quartier dans la culture. En effet, chacun s’est rendu compte que, quand elle est à la fois populaire et de qualité, celle-ci fabrique du lien social. Cette tendance se confirme d’ailleurs quelle que soit la sociologie du quartier.

Place Saint-Maurice, de 9 heures 30 à 17 heures, le programme fut varié, évidemment inégal, mais toujours débordant de joie de vivre chez les participants, le public… et les organisateurs, qui avaient bien mérité de s’amuser un peu.

Pour ma part, ayant raté mon jeune voisin Jonathan et sa reprise de l’Hallelujah qu’il avait dédié le matin à Dominique, c’est avec bonheur que j’ai assisté à la prestation du groupe hip-hop-slam des jeunes de la Madeleine « La relève du 06 ». Du beau travail. Et ma surprise fut grande quand je me rendis compte que le responsable du groupe était Hervé, un de mes étudiants, que j’avais interrogé la veille à la fac !

Il y eut aussi la jolie Sabah (variété anglaise), Maria, la chanteuse lyrique qui fit un tabac, les claquettes du CAL Gorbella et « Come togethers » de Western Blods qui ne pouvait qu’enchanter le fan des Beatles que je demeure.

Dimanche, jour officiel de la Fête, après avoir applaudi à la terrasse du Pantaï un groupe de rock blues de grande qualité (Anna & Diving Ducks) et chanté en duo avec la sympathique animatrice Peggy « Avant de nous dire adieu » de Jane Manson (et oui…) au square Boyer pendant l’animation organisée par l’Amicale des commerçants de Gorbella, j’ai assisté, dans les jardins du Musée du Vieux Logis, à la soirée organisée par le plus culturel des comités de quartiers de Nice, l’association « Colline Saint Barthélemy – Prieuré ».

Dans ces jardins à plusieurs niveaux, au pied de la façade ocre de la vieille bâtisse, l’atmosphère était magique, forcément magique comme aurait dit Marguerite…

Programme classique en première partie, avec la violoniste Caroline Berry et le pianiste Itzhak Solsky qui, en plus, a le bonheur d’être un résident du quartier. Itzhak a d’ailleurs vécu une soirée mouvementée car, après nous avoir fait tutoyer les anges avec le Prélude de Chopin, il dut subir stoïquement l’ondée capricieuse pendant son « Appasionata » de Beethoven.

La fin de soirée fut consacrée au jazz et à la variété internationale avec le talentueux Quartet 21 et sa très jazzie chanteuse Yaël Angel à la voix chaude et grave… qui vous prend par la main (je sais, l’image est audacieuse mais j’assume…)

Là encore, un Beatles mythique « Let it be » acheva de transformer mon muscle cardiaque en astéracée catégorie artichaut.

Pour cela, et pour tout le reste, merci Jack : en 1982 tu as vraiment eu une chouette idée…

« Quartet 21 »

20 juin 2009

Les lauriers roses du Monastère




Depuis mon enfance, je n’ai pas souvenir d’avoir répondu à la question ritournelle « Quelle est ta fleur préférée ? » autre chose que : la fleur du laurier rose.

Blanches, jaunes, rouges… ou roses, les grappes de petites fleurs de ces buissons denses et élégants ont toujours eu sur moi un effet euphorisant qui allait bien au-delà d’une simple petite flatterie esthétique. Quelques buissons fleuris sur le bord d’une route ou dans le lit d’une rivière et on dirait le Sud cher à Nino Ferrer.

C’est ce que j’ai pu vérifier une fois de plus, tout en prenant quelques photos, dans le jardin du Monastère, au bord de l’allée ouest, celle qui domine le quartier Pasteur.

Simple et délicate, la fleur en elle-même est belle. Epanouie, elle distille une sensualité discrète qui aurait enchanté Georgia O’Keeffe si elle avait eu l’idée de délaisser quelque temps son Nouveau-Mexique pour les rivages de la Méditerranée. Mais cet Eros-là a une particularité que l’on ne retrouve pas dans les fleurs de désert peintes par Georgia… Cet Eros-là flirte ouvertement avec Thanatos.

Le laurier rose est une plante toxique. L’ingestion d’une seule feuille peut s’avérer mortelle pour un adulte en raison des troubles cardiaques qu’elle provoque. On dit que cette toxicité a inspiré de nombreux suicides et qu’un bataillon entier de l’armée napoléonienne fut décimé après un méchoui… au laurier rose !

Cela dit, notre ardent buisson a d’autres métaphores dans son sac. C’est ainsi que chacune de ses branches nous rappelle les trois phases de la vie. On y retrouve, de juin à octobre, simultanément et non successivement comme pour les autres plantes, des bourgeons, des fleurs ouvertes et des fleurs fanées. Etonnant, non ?

Mais si ces histoires suggérées par le laurier rose sont, à l’image de la destinée humaine, forcément tragiques, peut-être vaut-il mieux ne retenir que l’espoir. Le laurier rose est le symbole de la ville d’Hiroshima. C’est que ce fut la première plante à avoir refleuri après l’apocalypse… Pensez surtout à cela, en vous promenant sur les hauteurs de Cimiez.

En hommage à Georgia O'Keeffe

18 juin 2009

Mission locale : la justice a tranché

Le tribunal correctionnel de Nice a condamné hier l’ex directrice de la Mission locale à deux ans de prison dont un ferme.

C'est que celle qui avait la responsabilité de l’avenir des jeunes les plus en difficulté de notre ville n’y allait pas avec le dos de la cuillère ! Elle s’octroyait un nombre d’heures supplémentaires tellement important qu’il impliquait qu’elle aurait dû travailler douze heures par jour, samedi et dimanche compris. Comme, par-dessus le marché, elle utilisait sans vergogne la carte bleue de la Mission et avait une pratique très personnelle du cadeau d’entreprise et du voyage d’affaire, on comprend la sévérité du tribunal. Ce que ne dit pas le tribunal, c’est le climat social détestable qu’elle a fait régner au sein de l’entreprise pendant toutes ces années, avec sa conséquence la plus visible : un turn over impressionnant dans un secteur où la continuité de l’investissement dans le travail est forcément un plus.

Du coup, je m’honore d’avoir été, au Conseil municipal de juillet 2006, le seul élu à avoir dénoncé publiquement le scandale à un moment où le silence des institutions de tutelle était assourdissant. Je pense notamment à la Région, importante pourvoyeuse de fonds de la Mission : le Vice-Président, pourtant alerté par le personnel, n’avait pas réagi. Heureusement qu’après cette abstention regrettable, le dossier fut repris avec efficacité par Pascale Gérard.

Cette intervention, je l’avais faite dans l’intérêt du service public, mais aussi, moins abstraitement, pour ces salariés humiliés, nargués, malmenés, qu’on empêchait d’accomplir sereinement leur mission, et pour les jeunes que, du coup, on a laissé au bord du chemin.

L’ironie de l’histoire est qu’à la suite du Conseil municipal et d’un billet sur le présent blog, la directrice m’avait poursuivi en diffamation…

L’ironie de l’ironie de l’histoire est qu’après avoir été déboutée en première instance, la directrice a fait appel…

17 juin 2009

La révolte de Persépolis

Photo AFP

Paradoxalement, l’annonce des fraudes massives qui ont permis d’inverser le résultat de l’élection présidentielle iranienne m’a plutôt rassuré. Que ce peuple perse à la civilisation si ancienne et à la culture si raffinée apporte à nouveau ses suffrages à un homme qui a fait de l’obscurantisme un moyen et de l’intégrisme un horizon m’était insupportable.

L’extraordinaire mobilisation à laquelle nous assistons avec des Iraniens, qui révèlent au monde leurs véritables aspirations tout en surmontant leurs contradictions, est la suite à la fois logique et inespérée de ce déni de démocratie.

Qu’elles sont belles ces foules révoltées, avant-gardes courageuses d’un monde meilleur qui saurait éviter le choc des civilisations !

Qu’ils sont beaux ces manifestants en colère, hommes et femmes souvent si proches du petit monde du « Persépolis » de Marjane Satrapi !

Même si, nous n’en doutons pas, l’entreprise est risquée et l’issue incertaine. Tout en ayant la certitude qu’une partie de notre avenir se joue quelque part dans les rues de Téhéran, nous sommes condamnés à une frustrante immobilité. En effet, chacun sait que trop soutenir de l’extérieur les réformateurs reviendrait, pour l’Occident, à condamner le mouvement, compte tenu des pesanteurs géopolitiques dans le pays. Surtout à un moment où le clergé et les ayatollahs s’interrogent et se divisent sur la marche à suivre.

C’est donc après qu’il faudra manifester notre reconnaissance et notre soutien à ceux qui, en première ligne, affrontent les serviteurs zélés de l’Internationale de la haine que sont les partisans d’Ahmadinejad.

S’ils gagnent, il faudra inventer de nouvelles relations avec cette puissance régionale qu’est devenue l’Iran en la respectant comme une partenaire et non comme une affidée.

S’ils perdent, il faudra se souvenir que ces combattants se battaient pour une cause bien plus grande que leurs intérêts et leur offrir l’asile sans restriction et sans mesquinerie.

Bien entendu, j’espère, bien mieux, je crois que cette générosité n’aura pas besoin d’être mise à l’épreuve, que Moussavi va gagner et que Hugo Chavez va être obligé de se trouver un autre petit compagnon de jeu…

16 juin 2009

PS 06 vs. PS 06

C’est pour dénoncer « la tentative de métropolisation totale du département » autour de Nice, que les chefs de courant du PS 06 ont organisé samedi une conférence de presse.

Sur le fond, cette position peut se comprendre et je ne suis pas loin de la partager dans la mesure où cette CUNCA new look serait, à terme, une sorte de Conseil général Bis, ce qui ne me semble pas particulièrement cohérent avec la volonté de complémentarité et de mutualisation des collectivités affichée par les grands élus du département. Sans parler du traditionnel déficit démocratique qui accompagne généralement la construction de telles usines à gaz.

Le ton du PS est offensif, peut-être même un peu trop pour un lendemain de raclée électorale. Qu’on en juge avec les formules utilisées :

« Organiser une forme de résistance » (Pom pom pom pom, ici Londres !)
« Donner le signal de la révolte » (Debout les damnés de la terre !)
« Organiser des Etats généraux » (Aux armes citoyens !)
« Lancer un appel » (par contre, là, attention : pour le 18 juin, ça va être juste !)

Pendant ce temps, insensible à cette rhétorique belliqueuse, Carros, la plus grande commune socialiste du département, demande benoîtement son adhésion à la CUNCA, abandonnant au passage ses associés historiques, les communes de Gattières et du Broc à direction communiste.

Là aussi, on peut entendre, du moins en partie, l’argumentation du maire Antoine Damiani, mais la juxtaposition des deux positions socialistes fait un tantinet désordre.

En réalité, ce hiatus montre, une fois de plus, qu’en matière d’aménagement du territoire, il vaut mieux être pragmatique que dogmatique. Du coup, il est préférable d’éviter un langage guerrier qui apparaît comme étant quelque peu outrancier… surtout quand l’armée est divisée.

14 juin 2009

5.17 - Alfred Binet



A près le 5.12 (Fontaine du Temple), le 5.03 (Vernier), le 5.02 (Joseph Garnier), le 5.13 (Gorbella), le 5.18 (Clément Ader) et le 5.01 (Dabray), le 5.04 (Clément Roassal), le 5.11 (Stephen Liégeard), cap au sud avec le bureau 5.17 : Alfred Binet.

Comme son nom ne l’indique pas, le centre du secteur correspond à cette place De Gaulle que les Niçois continuent à appeler place de la Libération. Au cœur de ce centre, on trouve la Gare du Sud, star désormais incontestée du nord de la ville après avoir été si longtemps menacée de démolition.

Aujourd’hui, on peut trouver en ville des dizaines de personnes qui affirment avec aplomb avoir eu un rôle déterminant dans le sauvetage de la vieille dame. Pour ma part, je resterai discret sur mes quatre années de combat bien connues des Niçois pour ne citer qu’un seul nom : Wanda Diebolt.

Niçoise d’origine et Directrice du Patrimoine au ministère de la Culture sous Catherine Tasca, elle a eu un rôle déterminant pour m’aider à convaincre la Ministre qu’il fallait classer à la fois cette perspective monumentale unique et ce pan si précieux de la mémoire des Niçois.

Sans elle, les amoureux de la Gare en seraient réduits à collectionner les cartes postales anciennes car le bâtiment serait depuis longtemps rasé. Pourtant, son nom n’est jamais prononcé dans les grands moments d’autocongratulation que nous vivons depuis quelque temps. La Gare du Sud a aussi ses résistants de la onzième heure… Que ce modeste post puisse contribuer à rétablir la vérité en rendant à Wanda ce qui est à Wanda.

Au-delà de la gare, on trouve sur la place de la Libération, arrivées avec le tram et le retour du marché, les affreuses structures métalliques héritées du projet Falocci qui n’appellent qu’un commentaire en forme de question : jusqu’à quand ?

La Libé, c’est aussi – et c’est heureux – le kiosque de Tintin. Après les travaux, Daniel et son équipe ont émigré quelques dizaines de mètres au nord, mais accueillent toujours le conseiller général avec beaucoup d’amitié tout en offrant les meilleurs pans bagnat de la chrétienté.

Au sud de la place commence à descendre l’avenue Malausséna (dont seul le côté ouest fait partie du 5e canton), du nom de ce maire rallié à la France en 1860 et à qui l’on doit, entre autres, l’hôpital Saint Roch, la place de la Préfecture, la gare centrale, l’aménagement du parc du Château, le reboisement du Mont Boron, l’élargissement de la Prom, quelques boulevards et quelques ponts sur le Paillon… Du coup, on peut considérer que le repos qu’il goûte depuis 1882 au cimetière de Cimiez est bien mérité.

Le long de l’avenue, on trouve deux hôtels connus, « Le Mirabeau » et « Le Marigny », ainsi que de nombreux commerces souvent spécialisés comme le prometteur « Empire des mariages » ou le cosy « Babybotte », spécialisé dans la chaussure pour enfants et l’accueil chaleureux des clients (et du conseiller général !)

Un peu décentrés, du côté de Trachel-Vernier-Roassal, on peut rencontrer les rues « bourguignonnes » de Dijon et d’Autun. Pourquoi Autun, petite ville de ma Saône-et-Loire natale, a-t-elle droit de cité dans ce quartier ? En fait, il ne s’agit pas, comme j’aurais pu l’espérer, du clin d’œil d’un destin malicieux faisant discrètement référence aux origines familiales de l’élu du canton, mais, plus sérieusement, de l’hommage rendu aux troupes garibaldiennes et aux francs-tireurs niçois qui, en 1870, battirent les Allemands près de cette modeste bourgade.

Plus au nord, se trouve la rue Alfred Binet (un pionnier niçois de la psychologie expérimentale), adresse de la nouvelle gare des Chemins de fer de Provence, sur le parvis de laquelle nous avions organisé, en 2004, un grand repas de rue avec ce qui était, à l’époque, notre section socialiste. En décembre 2007, c’est également ici que Nice Autrement avait symboliquement présenté ses propositions en matière de transports avant de prendre le train des Pignes.

Cette rue est aussi celle de la famille de Youssou Dia, collégien à Vernier, qui fut jusqu’à l’an dernier un « conseiller général jeune » exemplaire.

Pour compléter le 5.17, on peut citer la rue Thivin (du nom d’un grand résistant exécuté en 1943 et qui, photograveur de métier, s’était fait une spécialité de fabriquer des timbres où l’effigie du Maréchal Pétain était remplacée par celle… du Général De gaulle) où le coquet hôtel « Comté de Nice » a pris la suite d’un squat plutôt mal fréquenté.

Enfin, pour être tout à fait complet, il ne faut pas oublier le passage Malausséna (avec une petite cour intérieure dont l’atmosphère, à la fois paisible et raffinée, rappelle celle des placettes de Montmartre) et la petite rue de la gare du Sud.

Mais pour moi, il est évidemment difficile de traverser ce quartier sans penser à cette nuit d’il y a bien longtemps, passée sur un des bancs qui bordaient alors la Gare du Sud. Evocation reprise dans mes Fragments de Nice : « Avant de quitter définitivement l’esplanade, je ne peux m’empêcher d’avoir un dernier regard tendre et nostalgique vers l’emplacement du banc où, une nuit de juillet, le petit Kerouac de la Libé rêvait sa vie… »

12 juin 2009

Nanisme jardinier et développement durable



Le week-end dernier, Thérèse, ma belle-mère, m’a offert un nouveau nain de jardin (… plus exactement de jardinière, restons modeste !).

En fait, ce cadeau n’a rien d’exceptionnel, et le nouveau venu a rejoint illico presto ses quelques congénères qui se prélassent sur ma terrasse à l’ombre des yuccas, au grand désespoir de Dominique qui ne partage pas – c’est peu dire – mon intérêt pour le nanisme jardinier. Même après la sortie d’Amélie Poulain.

Mais en réalité, le nouveau pensionnaire est différent, il est même magique, presque magique. Equipé d’une batterie solaire, il accumule pendant le jour l’énergie qui lui permettra d’éclairer toute la nuit le balcon avec sa petite lanterne, éloignant avec « bravitude » cambrioleurs et bêtes sauvages ayant survécu au réchauffement climatique.

N’ayons pas peur des mots : ma belle-mère est visionnaire. En anticipant la percée des Verts aux Européennes, elle a fait de moi l’heureux possesseur du seul nain-développement durable du quartier et peut-être de la ville.

Du coup, compte tenu du climat (politique) ambiant, j’envisage sérieusement de prendre mon nain écolo comme Président de comité de soutien pour les prochaines cantonales…

10 juin 2009

Mémoire et laïcité : fier de mes amis

Gérard Corboli

Aujourd’hui, au Palais de la Préfecture, étaient remis à des dizaines de lycéens et de collégiens des Alpes-Maritimes les prix du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Une cérémonie où, en tant que fils et petit-fils de déportés, j’ai eu l’honneur de remettre récompense et diplôme à un sympathique Karl, collégien à Daudet. Une cérémonie où j’ai pu constater que la place du représentant de la Région à la tribune est restée désespérément vide : mais de cela, on commence à avoir l’habitude.

Cet événement fut aussi l’occasion pour moi de voir mon ami Gérard Corboli, lui aussi fils de déporté, dans son nouveau costume de Secrétaire général du concours. C’est qu’après des années et des années de militantisme politique à mes côtés, un mandat d’adjoint au maire à haute responsabilité à Biot, il a décidé de devenir un de ces militants de l’Histoire et de la Mémoire qui nourrissent la Résistance contre le révisionnisme et le négationnisme historique : un travail de l’ombre au service de l’idéal républicain, un travail sans paillettes ni récompense, un travail pour Gérard…

Quelques heures auparavant, en lisant le quotidien local, ce sont deux autres amis qui attirent mon attention. Sami Cheniti et Zied Essid font partie des six membres fondateurs de Mosaïc. Cette association d’un type nouveau se veut « Fédération laïque des citoyens de sensibilité musulmane ». L’affaire, lancée par Marouane Bouloudhine (fondateur de « l’amitié judéo-musulmane des Alpes-Maritimes ») est considérable. Pour avoir suivi la construction de « Mosaïc » depuis ses débuts, je suis persuadé qu'une organisation de ce type est indispensable pour aider la République à surmonter les vents mauvais du communautarisme. D’ailleurs, l’initiative est fort peu goûtée des intégristes de tout poil, ils n’ont pas tardé à le faire savoir. Mais c’est mal connaître la détermination de Sami et de Zied quand il s’agit de défendre les valeurs républicaines que de penser qu’on peut les intimider.

Gérard, Sami, Zied, aujourd’hui, je suis tout simplement fier d’être votre ami.

07 juin 2009

Le 21 avril du 7 juin


Cela a commencé comme un dimanche d’élection ordinaire, avec la rituelle et sympathique tournée des bureaux de vote du 5e canton… à pied s’il vous plaît !

Par contre, la soirée fut plus inattendue, avec un tsunami électoral qui emporte le Parti socialiste. Absence de choix européen clair (les tenants du oui et du non se sont neutralisés), promotion des apparatchiks (la défaite de Benoît Hamon est symbolique à cet égard), guerre des courants et des présidentiables, discours oppositionnel sectaire, ont aggravé la situation d’un parti sans projet affaibli par la chute du militantisme et la notabilisation des élus.

Au coude à coude avec les Verts d’Europe Ecologie (ils ont osé se revendiquer de l’Europe, eux !), le PS a perdu le droit d’invoquer à tout propos le vote utile.

Désormais, le PS n’est plus « la Gauche », comme il a voulu le faire croire pendant des années, se dispensant d’être présent dans le mouvement social et d’ouvrir les voies de l’avenir avec un projet mobilisateur.

Le paradoxe est que cet effondrement intervient dans un contexte global plutôt favorable à la gauche de gouvernement : l’UMP fait un beau score mais reste largement minoritaire, le MoDem subit un indiscutable revers, l’extrême gauche piétine…

Moralité : si on ne veut pas désespérer Billancourt et les progressistes de ce pays, il faut que ce parti que nous avons tant aimé en finisse avec la vieille politique. A supposer que ce ne soit pas trop tard.

Commentaire des résultats de l'élection européenne à Nice et dans les Alpes-Maritimes.

06 juin 2009

Les « murales » de Joëlle


Dès dix heures ce matin, nous étions à l’auditorium du MAMAC pour assister à la nouvelle édition du Festival de documentaires consacrés à l’Art brut par l’association Hors champ. Je suis un fidèle de cette manifestation qui nous offre, chaque année, grâce à quelques petites perles cinématographiques quelques beaux portraits d’artistes et des œuvres vraiment singulières. Cette 12e édition ne fut cependant pas tout à fait comme les autres car le programme intégrait un film diaporama écrit et inspiré par notre amie « Autrement » Joëlle Vacca.

Passionnée par la culture en général et l’Art brut en particulier, Joëlle s’est enthousiasmée depuis quelques années pour un art de la rue pratiqué dans le pays de ces ancêtres, la Sardaigne : les murales, une forme de peinture murale à la fois naïve et militante qui s’est développée à la fin des années soixante et que l’on retrouve sur les façades de nombreuses localités de l’île.

Aujourd’hui, grâce au petit film réalisé en collaboration avec Didier Bozzi, Joëlle a pu nous présenter cette forme très particulière d’expression artistique destinée au départ à dénoncer, à propos d’un Larzac local, la disparition du monde rural sarde avant de s’universaliser, en devenant un appel à la lutte collective et à la solidarité entre les peuples opprimés.

Comme toujours, l’explication de Joëlle est limpide et même lumineuse. Du coup, en quelques minutes, la salle est acquise à l’esthétique et à la cause de ces artistes sardes souvent anonymes.

Joëlle m’ayant initié aux murales il y a déjà plusieurs années, je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sentiment de supériorité en la matière. Mais, devant l’humanité des œuvres et l’enthousiasme de notre Joe, cette fierté mal placée s’efface vite devant l’émotion. Tout simplement.

05 juin 2009

La route sera longue, François

L’émission pré-européenne plutôt chaotique d’hier soir nous a révélé un François Bayrou d’une fragilité surprenante qui a frôlé la sortie de route. Son rappel d’une polémique nauséabonde à propos d’écrits passés de Cohn-Bendit est inadmissible et ne peut, en aucune façon, être justifié par l’attitude provocatrice du leader des Verts.

Depuis la dernière présidentielle et dans la perspective de la prochaine, Bayrou a une vraie opportunité d’être le second Président de la République, après VGE, qui ne soit pas issu du sérail des partis majoritaires.

Le double rejet de Sarko et de Ségo lors du deuxième tour de 2007 (ce vote "contre" qui a boosté la participation à un niveau très élevé) ne s’est pas affaibli, bien au contraire. Sarkozy est l’un des présidents les plus impopulaires et, plus grave encore, l’un des moins respectés de la Ve République. Ségolène Royal, quant à elle, est de plus en plus… Ségolène Royal, et cela suffit à faire le bonheur de ses adversaires.

Il y a donc un boulevard pour une candidature d’apaisement républicain et tout porte à croire que François Bayrou pourrait être l’homme de la situation. Mais, à partir de là, il devient la cible privilégiée de tous ceux qui ont intérêt à ce que le monopole UMP-PS se maintienne sous la forme actuelle (une UMP au pouvoir, un PS monopolisant l’opposition). Devenant l’homme à abattre, Bayrou a déjà subi et va continuer à subir provocation sur provocation. Ce n’est pas surprenant et il doit faire avec. C’est même ce genre de situation qui révèle – ou pas – l’homme d’Etat.

Ce que nous avons vu hier soir n’est pas rédhibitoire mais est assez inquiétant. Gérer les provocations d’un Cohn-Bendit ou d’une Arlette Chabaud aujourd’hui est quand même plus facile que gérer éventuellement celles de Poutine ou de Kadhafi demain…

La route sera longue, les adversaires pugnaces, les médias hostiles, le sondages manipulés, mais il faudra prendre de la hauteur, s’adresser au pays et non au microcosme, aux Français plus qu’aux téléspectateurs.

La victoire pourtant n’est pas impossible. Dans des circonstances parfois comparables, un autre François nous l’a prouvé il n’y a pas si longtemps.

04 juin 2009

Les Européennes autrement

Daniel Fimbel, le passionné

Richard, futur votant du Front de Gauche, a organisé avec maestria le dîner-débat que Gauche Autrement avait décidé de consacrer aux Européennes.

Premier constat : il est difficile d’intéresser les citoyens à une élection à un Parlement qui n’est pas un vrai Parlement d’une Europe en panne sèche depuis le TCE et où, de toute façon, les sociaux-démocrates du PSE et la droite du PPE se mettent d’accord pour constituer une majorité aussi consensuelle qu’inexpugnable.

Mais tout au long de la soirée, surmontant la morosité ambiante, chacun va y mettre du sien. Pour ma part, je pose la question institutionnelle que je persiste à considérer comme indépendante du projet politique. A cette occasion, je rappelle qu’historiquement, la République a été votée en 1875 par une coalition assez conservatrice, ce qui n’a pas empêché les lois sur les grandes libertés, la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 et le Front Populaire. Du coup, on ne peut que se féliciter d’un Traité de Lisbonne qui peut, malgré sa timidité, dégripper la machine.

Dans la foulée, Daniel Fimbel, responsable du « Club européen Victor Hugo », tout en passion, en appelle à une insurrection… du Parlement (Vincent Peillon en sans-culotte, why not ?).

Plus sagement, Christian souhaite la mise en place d’une véritable constituante comme le proposent les Verts. Jacqueline, quant à elle, fait plutôt confiance au PS (et surtout au PSE) pour réguler les marchés financiers. Sur ce sujet, Anik ne fait confiance à personne et n’ira pas voter.

Lucien et Maurice insistent sur l’importance de la notion de service public pendant qu’Henri et Francine relativisent l’impuissance européenne. Henri, en expliquant qu’après tout l’Europe des 27 avance et règle ses conflits, en tout cas mieux que certaines familles ou certains partis politiques. Francine s’appuie, elle, sur son expérience professionnelle, pour expliquer que la gouvernance de l’Europe s’organise autour du compromis et du consensus, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.

Joëlle (malgré Bové et une attirance pour le Front de Gauche) et Antonin (grâce à Cohn-Bendit) penchent plutôt du côté des Verts. Sami (malgré une vraie sympathie pour le Front de Gauche) et Irène sont plutôt tentés par le MoDem.

Dominique, quant à elle, cite Rocard et Peillon… pour les réconcilier, mais hésite entre MoDem et Verts.

Quand, après le café, la trentaine de convives (dont Véronique, Renée et sa fille , les « petites nouvelles ») se quittera dans la nuit tiède de juin, personne n’a vraiment le sentiment que le Grand soir européen est pour dimanche matin. Pourtant, la tonalité des débats a montré une fois de plus que, pour des progressistes, l’Europe reste une nouvelle frontière à atteindre pour assouvir nos rêves de fraternité et d’universalisme.

C’est pour cela qu’à la manière de Georges Brassens je dirai : « Ce n’était rien qu’un p’tit débat, mais il nous a chauffé le cœur… »

Au fait, pour moi, ce sera le MoDem. Le PS et les Verts ont des arguments, mais les attelages entre nonistes et ouistes me semblent en panne de crédibilité.