31 décembre 2006

2007


L'incendie au bord de la prairie
Les pommes de terre dans la cendre
La remise à bateaux loin là-bas au bord du lac
La Croix du Sud
L'Orient lointain
Le Grand Nord
L'Ouest sauvage
Le Grand Lac de l'Ours
Les îles Tristan da Cunha
Le delta du Mississipi
Stromboli
Les vieilles maisons de Charlottenburg
Albert Camus
La lumière du matin
Le regard de l'enfant
Le bain dans la cascade
Les taches des premières gouttes de pluie
Le soleil
Le pain et le vin
Le saut à cloche-pied
Pâques
Les veines des feuilles
L'herbe ondoyante
Les couleurs des pierres
Les galets sur le lit du ruisseau
La nappe blanche au grand air
Le rêve de la maison... dans la maison
Le prochain qui dort dans la pièce voisine
La paix du dimanche
L'horizon
La lumière de la chambre dans le jardin
Le vol de nuit
Le vélo sans les mains
La belle inconnue
Mon père
Ma mère
Ma femme
Mon enfant

Peter Handke et Wim Wenders (Les ailes du désir)

Pour toutes ces choses et bien d'autres encore, une belle année 2007 à tous les lecteurs de ce blog.

Skhirat, 31 décembre 2006

30 décembre 2006

La maison de Michel Jobert


Avec Mohamed, un vieux copain de fac actuellement professeur à l'Université de Rabat, et ses filles, Yasmine et Mouna, nous plongeons dans le Maroc profond.

Visite du district de Moulay-Idriss avec le sous-préfet et les autorités locales : la ville centre de la circonscription doit son nom à Idriss 1er, qui fut au VIIIe siècle le fondateur de la nation marocaine en épousant, lui, l'Arabe, une Berbère. Au menu de la visite : les ruines romaines de Volubilis, l'inattendue maison natale de... Michel Jobert (petit quizz à l'intention des nouvelles générations : mais qui était donc Michel Jobert ?), et une petite discussion sur les difficultés à assurer la transition entre une administration locale d'autorité et la déconcentration découlant naturellement d'un Etat de droit moderne.

En fin de journée, ballade dans la Medina de Fés. Chez les rémouleurs, on aiguise les couteaux annonciateurs de l'Aïd el Kebir qui aura lieu demain. La pauvreté - et parfois même la misère - est palpable dans le dédale des ruelles de cette si vieille ville. On est loin de la presque opulence de Casablanca et Rabat, les villes de la côte. Mohammed VI (M6 pour la jeunesse marocaine) a encore du pain sur la planche pour peu qu'il veuille bien être tout à la fois le boulanger, la boulangère et le petit mitron.

28 décembre 2006

Les cigognes de Chellah

Fin d'année 2006 au Maroc.

Comme en Turquie ou dans le Caucase, j'aime bien respirer l'atmosphère de ces pays ou de ces zones géographiques qui ont vocation à être dans les années qui viennent des passerelles entre les civilisations dont on annonce l'affrontement comme inéluctable. Incontestablement, le Maroc de Mohammed VI a beaucoup d'atouts pour être un de ces traits d'union.

Ce Maroc, qui plus est, entretient une relation toute particulière avec... la section Nice centre du PS, ma section. Qu'on en juge.

En effet, nous sommes ici dans le pays dont la famille de Zineb est originaire. Elle y est d'ailleurs souvent invitée comme experte dans le cadre de ses activités associatives.

M'Hamed, avant et après son passage au 3 avenue Cyrille Besset, a contribué, au plus haut niveau gouvernemental, à la grande réforme du statut juridique de la femme marocaine, ce qui, par les temps qui courent est plutôt méritoire.

Enfin Philippe, notre communiquant haut de gamme, entame ici même une nouvelle aventure professionnelle en créant de toutes pièces la première radio privée marocaine.

Premières impressions de voyage : un coup de coeur et une déception.

Le coup de coeur, c'est à Rabat, le site de Chellah. Une accumulation de ruines romaines et d'architecture mérinide du XIIIe siècle dans un site d'un romantisme à faire pâlir de jalousie Lord Byron lui-même... Et partout, dans le petit vallon de Chellah, sur le minaret, sur les arbres, des dizaines de cigognes.

La déception était un peu prévisible. J'ai bien observé tous les coins et les recoins de l'aéroport de Casablanca à notre arrivée : aucune trace d'Ingrid Bergman et d'Humphrey Bogart. Mais ne désespérons pas... peut-être qu'au retour...

23 décembre 2006

Les « der » de 2006

Cette avant-dernière semaine de l’année est traditionnellement celle des « der ».

Lundi : dernière assemblée plénière du Conseil général.

Une année qui a vu se multiplier les Commissions permanentes (sans la presse !) et les assemblées plénières thématiques extraordinaires (que pour la presse !!). Restent trois rendez-vous en plénière pour travailler normalement et avec un minimum de transparence… C’est peu !
Sur ce blog, voir :
Million dollars baby
Le plan d’Estrosi, le PLU de Peyrat


Mardi : dernière activité universitaire.

Un oral sympathique à l’IUP de Sophia Antipolis. Mon cours sur l’Union européenne a manifestement été compris… et travaillé. Pratiquement que des bonnes notes. Le prof a le sourire.
Sur ce blog, voir :
Good bye Lenin
La règle du jeu
Un lundi à Carlone
Les L3 votent De Gaulle


Mercredi : dernier Conseil municipal.

Avec un bilan inversé par rapport au Conseil général : nous avons eu cette année une dizaine de conseils municipaux ce qui est à l’évidence trop et traduit une gestion quelque peu incertaine. Surtout lorsqu’il s’agit de concentrer les délibérations les plus importantes sur le dernier conseil de l’année, au risque de les traiter à la va-vite, presque en catimini.
Sur ce blog, voir :
Du rififi à la mairie
Tout va très bien Madame la Marquise
Le Conseil vu de l’intérieur
Acropolis, adieu
Stade terminal
Blogspot au CM


Vendredi : dernier apéro de la perm.

Ils sont tous là, les grognards du canton, les fidèles de la cause, les furtifs des grandes occasions… On peut remarquer un contingent impressionnant de nouveaux adhérents : assurément le meilleur vendredi de l’année sur ce plan là. Symbole d’un parti désormais rassemblé, si le punch et les accras sont plutôt fabiusiens, le champagne et les gâteaux sont ségolénistes. Lucien et Dominique nous gratifient d’un petit discours de mobilisation où il est question d’une certaine candidate aux présidentielles.
Sur ce blog, voir :
3 avenue Cyrille Besset
L’apéro du vendredi


Samedi matin : dernier mariage.

Celui de Naïla et de Julien, le petit-fils de notre camarade Jules Tombal, deux enfants du 5e canton et de Nice Nord. Et pour mon cent vingt-septième mariage, une première : le marié porte un superbe uniforme de l’armée de terre.
Sur ce blog, voir :
La laitière et la lectrice
Ramona et Stefen
De René Char au Cantique des cantiques
Les vendanges de l’amour
Le Var et la grande bleue


Samedi soir : dernier match du Gym.

Avec Olivier et l’ami Bruno Della Sudda, nous nous retrouvons, malgré le froid, à notre place habituelle, dans le virage est de la Populaire sud. Discussion passionnée avec les supporters : curieusement, on ne parle pas du Grand stade plombé hier par le Tribunal administratif mais de l’avenir de l’équipe qui vient ce soir de perdre encore une partie de ses illusions avec une défaite face au Racing Club de Lens (2-1).
Sur ce blog, voir :
Ray… Basta ?
Gym tonic
Gazon maudit

20 décembre 2006

La preuve du pudding


Huit heures trente : à l’exception de Marie Billi, malade, toute l’équipe de Nice plurielle est à pied d’œuvre pour entamer l’examen des délibérations du dernier Conseil municipal de l’année. Les dossiers importants sont nombreux.

Budget primitif
Comme l’année dernière, je stigmatise une gestion coûteuse et médiocre, les faux-semblants d’une pseudo pause fiscale (on parle de taux jamais de bases), le recours de plus en plus fort à l’emprunt, la baisse des investissements. Le tout au profit d’une politique sans cohérence et sans perspectives, aux antipodes de notre projet pour Nice, celui dont j’ai rappelé les grandes lignes au moment du DOB. Ma conclusion aura pour effet d’énerver Madame l’adjointe aux Finances et Monsieur le sénateur-maire qui ne trouvent à opposer à mes arguments qu’une insolite critique… de la fiscalité régionale : « Je ne sais pas si c’est dû à la proximité de Noël, mais le budget que vous nous soumettez aujourd’hui, composite, massif et marbré de contradictions, a tout d’un pudding. La preuve du pudding avait dit, en son temps, Engels, c’est qu’on le mange. Gageons que les Niçois le trouveront quelque peu indigeste. Et c’est bien parce que nous partageons cette conviction que nous voterons contre ». (On peut retrouver l’intégrale de mon intervention sur mon site)

Acropolis
Sur ce sujet, j’interviens au nom du groupe, en reprenant l’essentiel des arguments opposés ici même la semaine dernière. Nous refusons que le Palais des Congrès niçois devienne un pion dans la stratégie d’une multinationale de l’événementiel. La majorité vote la délibération, soutenue par le FN. Nous votons bien sûr contre. En fin d’après-midi, nous apprenons que le tribunal a décidé d’accepter le référé de l’Association Nice-Acropolis. Le contrat avec GL Events ne sera donc pas signé avant le 9 janvier, au mieux. Ambiance du côté du maire et de ses adjoints…

CANCA
Tout de go, le maire nous confirme l’immense tendresse qui est la sienne pour une institution où l’opposition est bannie et où l’on prépare les délibérations entre maires (sic), en dehors des séances officielles. Il est décidément difficile de rompre avec sa famille d’origine. Jean-François Knecht met en évidence, avec beaucoup de pugnacité, ce véritable déni de démocratie.
Contrats de projet
Cette nouvelle mouture des contrats de plan devait être un grand moment de réflexion sur les priorités de notre ville en matière d’équipements. En fait, on nous somme d’accepter un patchwork de projets plus ou moins compatibles. A prendre ou à laisser avant le 31 décembre. Ce sera à laisser. Paul Cuturello se fait un plaisir d’expliquer notre abstention.

Les délibérations succèdent aux délibérations, toutes n’ont pas la même importance. Une d’entre elles me va toutefois droit au cœur. Après des mois et des mois d’attente, les habitants du 51, avenue Borriglione vont enfin voir leur immeuble endommagé par les travaux du tramway réparé par la mairie qui va se substituer au propriétaire défaillant. J’en suis heureux et soulagé car le danger était réel comme l’avait précisé l’arrêté de péril imminent.

Il est vingt heures trente. Dernier coup de théâtre : le maire soumet au Conseil une motion visant à condamner le référé concernant Acropolis. Au nom des élus de Nice plurielle encore présents, je décline l’invitation pressante du maire : il n’est pas question pour nous de porter un jugement sur une décision de justice. Nous ne participons pas au vote. Colère finale du maire…

RETRANSMISSION DU CONSEIL MUNICIPAL SUR NICE TÉLÉVISION
JEUDI 21 DECEMBRE DE 10 H À 14 H ET DE 21 H 30 À 01 H 30
VENDREDI 22 DECEMBRE DE 13 H À 17 H

19 décembre 2006

Merci à la femme chocolat

Séance plénière du Conseil général. Vote du budget.

Notre chef de groupe JFK étant en voyage humanitaire au Bénin, c'est Paul Cuturello qui s'y colle. Discours musclé qui détonne dans l'atmosphère feutrée de l'hémicycle remis à neuf. La réaction agacée voire énervée du Président-Ministre montre à l'évidence que la cible est touchée. Le groupe Socialiste et Verts du CG ressemble à l'Olympique Lyonnais : les remplaçants sont aussi bons que les titulaires...

Début d'après-midi, c'est au tour de la recrue du dernier mercato, Dominique, de prendre la parole sur les questions liées à la politique d'aide aux personnes âgées ou handicapées. La petite équipe d'experts qu'elle a réunie lui permet d'intervenir avec compétence sur ces sujets, mais plus encore - et c'est cela l'essentiel - de faire bouger les lignes dans l'intérêt général.

Pour ma part, le regard fixé sur la ligne bleue du Conseil municipal de mercredi, je me contente de quelques interventions sur la politique culturelle. Tout en me félicitant de la mise sur orbite d’une véritable politique du cinéma (je vais représenter le groupe dans le comité de lecture chargé de sélectionner les projets cinématographiques susceptibles d’être subventionnés par le département), je regrette une fois de plus notre absence de volontarisme en matière de création de demande culturelle, seul facteur de démocratisation véritable.

Je zappe les dernières délibérations pour rejoindre aux alentours de vingt heures le CLAJ, pour la traditionnelle réunion de préparation du CM avec Nice Plurielle. Au programme du jour : le budget primitif, Acropolis, les contrats de projet, le rapport annuel de la CANCA et l’avenir… du terrain Sulzer. Excusez du peu !

Il est donc bien tard quand la journée s’achève. Une journée heureusement éclairée par… Olivia Ruiz. « Profitant » du chantier du tramway et des transferts Nice Nord – CADAM – CLAJ, j’ai découvert l’univers musical de celle dont on parle tant, y compris sur ce blog. Aussi, cette journée austère et laborieuse sera quelque peu adoucie par cette chanteuse qui vaut infiniment mieux que son statut de « staracadémicienne ». Entre rengaines néoréalistes et rock alternatif, son monde est très personnel, parfois un peu étrange, toujours stimulant. Quelques titres flirtent même avec les Rita Mitsouko de la grande époque. En plus sucré.

« Laisse fondre tes hanches nutellasses
Le sang qui coule en moi, c’est du chacolat chaud
Un jour je vais m’envoler
A travers le ciel
A force de gonfler
Et je baillerai des éclairs
Une comète plantée entre les dents
Mais sur terre en attendant
Je me transforme en la femme chocolat ».

Merci femme chocolat qui sait aussi nous rappeler fort à propos (Thérapie de groupe) :
« Et si on essayait un peu
De voir notre petit monde d’en haut
Au lieu de laisser choir nos idéaux ».

15 décembre 2006

Les têtes de séries en finale


Le scénario possible de l’élection présidentielle se met petit à petit en place avec la probabilité de plus en plus forte d’une finale entre les deux têtes de séries : Ségo et Sarko.

Malgré les ratés de son voyage au Proche-Orient, quelques déclarations à l’emporte-pièce susceptibles d’inquiéter certains milieux (je pense par exemple à la Recherche), Ségolène Royal s’installe progressivement dans son rôle de candidate de l’ensemble de la gauche et pas seulement de Désirs d’avenir. Elle a notamment bien maîtrisé le débat sur l’écologie qui sera à l’évidence l’un des points forts de la campagne.

Parallèlement, le PS a su faire les sacrifices nécessaires pour empêcher des candidatures PRG et MDC, ce qui modifie considérablement la donne par rapport à 2002.

A gauche, il n’y aura donc qu’elle, une candidature PC qui n’aura de rassemblement que le nom (et pas le non) et les duettistes de l’extrême gauche. Et n’oublions pas que le fantôme du 21 avril sera un puissant facteur de rassemblement.

Nicolas Sarkozy, quant à lui, a été obligé, du fait de la primaire maîtrisée des socialistes, d’avancer sa déclaration de candidature. Ce changement de programme lui a finalement été bénéfique dans la mesure où on voit mal comment un autre candidat de sa famille politique pourrait venir brouiller les cartes. Et ce n’est pas le pitoyable « débat » interne à l’UMP qui risque de modifier cette réalité.

Du coup, malgré les commentaires et les sondages alarmistes, cette forte présence des deux champions de la gauche et de la droite relativise le danger Le Pen. Même s’il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire, en l’occurrence l’ennemi. Un nouveau 21 avril exigerait un effondrement d’un des deux candidats majeurs ou un FN progressant de dix points. La situation n’est donc pas la même qu’en 2002 surtout si on considère que Sarkozy, en utilisant un discours propre à séduire l’électorat d’extrême droite, risque d’affaiblir Le Pen.

Chaque Présidentielle permet l’émergence de personnalités nouvelles. En 2007, seul Nicolas Hulot, s’il se présente, semble être en mesure d’être dans ce cas de figure. Pour disputer, au mieux, la quatrième place à François Bayrou qui lui peut recueillir les voix des décus du ségolénisme et du sarkozisme.

Ainsi, à quelques mois du scrutin, tout semble indiquer que la Présidentielle 2007 permettra un véritable débat de société projet contre projet. Démocrates et républicains, ce ne sont pas les socialistes qui vont s’en plaindre.

12 décembre 2006

Epilogue à Stepanakert


Lundi. Avec Didier, Alain, Myriam, Pierre, Marina, Luciano et Nina, nous persistons et signons en remettant aux autorités un rapport qui se limite aux objectifs de notre mission : l’observation formelle du scrutin.

C’est ainsi que nous avons constaté le libre accès aux lieux de vote, l’absence de pressions sur l’électeur, et le respect des conditions généralement exigées pour une consultation électorale. En clair, le déroulement des opérations nous est apparu régulier, libre et transparent, malgré quelques imperfections relevant plus souvent de la maladresse que de l’intention, et que nous avons soigneusement consignées.

Par contre, nous sommes quelque peu scandalisés par l’attitude des observateurs des républiques russophones fantoches de Transnistrie, d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui n’hésitent pas à instrumentaliser la cause arménienne au profit de leurs aventures sécessionnistes. Les inviter a été une erreur. A moins que ce ne soit une preuve de faiblesse vis-à-vis du géant russe très présent dans la région, CEI oblige…

A midi, le Président Arkhady Ghoukasyan proclame les résultats, il faut bien le dire sans surprise, du référendum constituant. L’adoption de cette constitution, qui en vaut bien d’autres, semble le satisfaire, même s’il ne cède pas à l’euphorie. En effet, il a bien intégré que cette adhésion massive du peuple du haut Karabagh à ce texte qu’il a proposé n’entraîne pas - loin s’en faut - la reconnaissance internationale de son pays. Celle-ci passe nécessairement par un accord général des principaux acteurs de la région et même au-delà.

Mais si la route qui mène de Stepanakert à New York est effectivement très longue, celle qui mène de Stepanakert à Erevan est infiniment plus courte. Je peux personnellement en témoigner : six heures de minibus à gaz à l’aller comme au retour !

Karin Tak vote

Dimanche. Dès huit heures, en ce jour de référendum constituant, avec Didier, collaborateur du Conseil de l’Europe, mon binôme, Araïc, notre chauffeur, et Christina, notre interprète, nous partons sur les routes accidentées et parfois glacées du Haut Karabagh en Niva 4x4.

Notre mission d’observation nous conduit d’abord dans la ville de Shoushi, véritable petit Vukovar à moitié détruit par les bombardements azéris de la décennie précédente. Au détour d’un bureau de vote, nous rencontrons une délégation parlementaire de Transnistrie, ce qui, à la lumière de nos mésaventures estivales, a une saveur particulière.

À Karin Tak, la « ville sous les pierres » (en réalité sous une falaise), des hommes encore jeunes nous expliquent comment, en 1992, ils ont repoussé l’offensive de près de deux mille Azéris. Le Tableau des Martyrs montre à quel point cette bataille de douze heures a été meurtrière. Mais aujourd’hui, Karin Tak vote et c’est la fête au village.

Puis ce sera Ajgestan, Khachen, Vank. Au passage, nous visitons l’église du XIIIe siècle de Gandzasar, une église typiquement arménienne qui semble sortir de Calendar, le plus beau des films d’Atom Egoyan.

À Kischan, Christina nous montre les ruines de sa maison familiale détruite par la guerre. Enfin, ce sera Nor Ghazanchi et Askeran. Régulièrement, j’amuse mes interlocuteurs en leur racontant nos péripéties électorales dans le 7e canton de Nice… L’accueil est partout chaleureux, dans des écoles dignes de La gloire de mon père ou de salles de spectacles ambiance Kusturica. Dans l’une d’elles, on se lave les mains à la vodka… Assurément, une première ! De bureau en bureau, nous constatons que le déroulement du scrutin est formellement satisfaisant. En fin de journée, Didier aura toutefois un échange viril mais correct, comme on dit dans L’Equipe, avec un solide quinquagénaire moustachu qui s’avèrera être le Vice ministre de l’Agriculture.

À partir de vingt heures, dans le plus grand cinéma de Stepanakert, les premiers résultats tombent. Le Oui l’emporte largement, mais la participation reste modérée ce qui est un gage de sincérité. Sincérité : c’est le terme que j’emploie lorsque je suis interviewé par la radio nationale, tout en rappelant que nous n’avions pas à juger de l’opportunité du scrutin. C’est d’ailleurs cette ligne de conduite qui nous amènera à refuser de signer le document préétabli par la Présidence au profit de nos propres conclusions.

11 décembre 2006

Le corridor de Latchine


Samedi. Départ pour le Haut Karabagh.

Il s’agit de parcourir environ trois cent cinquante kilomètres le long des frontières du Nakhitchevan et de l’Iran. Notre délégation franco-serbo-italo-croato-russo-danoise (ouf !) est répartie dans deux minibus de fabrication russe qui ont la particularité de fonctionner… au gaz !

Entre ruines industrielles, silos rouillés et pipelines éventrés, la première centaine de kilomètres me permet de repérer une fois de plus dans le paysage les stigmates du bricolage productiviste de l’époque soviétique.

Puis c’est l’émerveillement devant des paysages de montagne chaotiques et sévères miraculeusement adoucis par une fine couche de neige blanche. Presque par inadvertance, le programme musical de notre chauffeur nous propose un standard d’Abba. Instantanément j’imagine Priscilla, la folle du désert australien, parcourant écharpe au vent les chemins d’Arménie…

Très vite, la nuit nous surprend. C’est dans l’obscurité que nous pénétrons après un petit contrôle routier dans le corridor de Latchine. En fait, cette route qui traverse une région de l’Azerbaïdjan a été attribuée à l’Arménie au moment du cessez-le-feu de 1994. Quelle que soit l’évolution du conflit, elle restera un véritable cordon ombilical entre le Haut Karabagh et la République d’Arménie.

Ce n’est donc pas sans émotion que nous empruntons cette route mythique qui rend notre chauffeur complètement euphorique. Plutôt prudent et calme depuis notre départ, il se transforme en Vatanen du Caucase et son modeste Lada en Audi quattro de la grande époque. C’est sur les chapeaux de roues que nous avalons les deux derniers cols de la journée et en trombe que nous entrons dans Stepanakert pour assister à notre premier briefing sur le référendum au ministère des Affaires étrangères.

09 décembre 2006

Retour à Erevan

Voir Mission au Haut Karabagh


Deux ans après.
Deux ans et un mois exactement.
Retour à Erevan.
L’arrivée au cours de la nuit… Même si le grand aéroport post-soviétique a laissé la place à une installation plus conforme aux standards internationaux, on n’est pas loin de la réminiscence…

C’est que la situation politique du pays et de la région n’a pas beaucoup évolué depuis ma dernière visite.
La France a voté une nouvelle loi anti-génocidaire, mais ici rien n’a changé : le conflit avec l’Azerbaïdjan n’est toujours pas résolu, la Géorgie n’a toujours pas récupéré ses régions dissidentes. Si proches et si présents, la Turquie continue à hésiter, l’Iran à gronder et la Russie à peser.

Après avoir traversé le petit Las Vegas caucasien qui jouxte l’aéroport, la Volga de mes accompagnateurs glisse dans l’obscurité d’une ville qui ignore l’éclairage public, ce qui donne parfois à certains quartiers un aspect lugubre.

De mémoire, je me repère dans cette capitale à dimension humaine que j’avais longuement sillonnée à pied lors de mon dernier passage. Je retrouve avec bonheur la superbe place de la République en constatant avec satisfaction que l’immense panneau publicitaire vidéo qui remplace la statue de Lénine a été déconnecté.

Nous arrivons à l’hôtel. Il est cinq heures. N’en déplaise à Jacques Dutronc, Erevan ne s’éveille pas encore.

08 décembre 2006

De Nice-Acropolis à GL Events-Acropolis

Après des années de surplace, d’indécision et d’irresponsabilité, la mairie de Nice a décidé d’attribuer, à la suite d’une négociation directe (les élus d’opposition de Nice plurielle étant écartés), la gestion d’Acropolis au groupe international GL Events et cela pour dix ans.

Jacques Peyrat a donc reculé devant l’éventualité d’une mise en régie du Palais des Congrès niçois, une hypothèse pourtant évoquée lors du Conseil municipal de septembre (Acropolis adieu).

De fait, nous passons de Nice-Acropolis à GL Events-Acropolis et chacun comprendra que ce n’est pas qu’une question de vocabulaire. Nice-Acropolis était un instrument au service de la politique économique et touristique de la ville. Que cet instrument, au fil des années, soit devenu de moins en moins performant ne changeait rien à sa vocation première. GL Events-Acropolis sera un petit rouage dans le dispositif du premier groupe international sur le marché de l’événementiel, un dispositif qui s’étend de Barcelone à Budapest en passant, par exemple, par Lyon et Toulouse. Au-delà du statut juridique (public-privé), c’est bien de la maîtrise de l’instrument au service de la collectivité qu’il s’agit.

Obtenir un certain nombre de garanties sur cette question essentielle pour l’avenir économique de notre cité sera l’objectif de Nice plurielle au cours du débat qui précèdera le vote du Conseil municipal du 20 décembre prochain. Sans illusions particulières.

07 décembre 2006

Hors champ

Mercredi soir, j’assiste à l’assemblée générale de l’association Hors champ. J’aime ces réunions où l’on peut mesurer l’enthousiasme de ces militants discrets pour qui vivre pleinement une passion consiste avant tout à la faire partager.

Hors champ s’est donné comme mission de faire connaître l’art brut à travers notamment le cinéma. Avant d’être présenté à l’association par mon amie Joëlle, j’avoue que ma proximité avec l’art brut était toute relative : comparaison rituelle, dans mes cours, du Traité de Maastricht… avec le Palais du Facteur Cheval devant des étudiants étonnés, citation furtive dans ma pièce, « Fragments de Nice », à propos des fauves du Douanier Rousseau…

C’est grâce à Hors champ que j’en ai appris un peu plus. L’art brut est une forme de création spontanée à l’origine quasiment clandestine et qui s’épanouit en dehors des circuits culturels. Historiquement, l’aventure commence dans les hôpitaux psychiatriques, avant de se développer chez les… médiums, dans les prisons, et par le travail de nombreux autodidactes éclairés.

Cette forme de création artistique, à la fois si singulière (d’ailleurs, la variante vulgarisée de l’art brut a été baptisée « art singulier ») et si excitante, est mise en valeur chaque année par des Rencontres organisées par Hors champ à l’auditorium du MAMAC.

À partir de là, les aider à obtenir les subventions indispensables est pour moi une ardente nécessité, renouveler mon adhésion un acte symbolique pour leur dire ma gratitude. À chaque fois qu’on nous aide à élargir le champ (en l’occurrence le hors champ !) de nos enthousiasmes artistiques, c’est une vie un peu plus belle qu’on nous offre.

06 décembre 2006

Stars are not born

Lundi soir, pour une réunion en principe interne au PS (il s’agissait de préparer la campagne présidentielle), même scénario que pour le meeting de la Fête de la Rose ou de quelques unes de nos dernières réunions publiques : une madame Loyal ou un monsieur Loyal présente les orateurs (c’est-à-dire nous) dans un style « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » et surtout « tout le monde il est un élu formidable ». Cette emphase est un peu déplacée ; de nombreux militants m’en ont fait la remarque.

S’il s’agit d’affirmer que les élus du PS font leur boulot, je serais tenté de dire que c’est la moindre des choses. S’il s’agit de prétendre que les élus du PS font un travail exceptionnel, le fait que ce soit dit par d’autres socialistes nuit beaucoup à la crédibilité du propos. Laissons les électeurs le confirmer. Quand, en plus, l’inimitié entre l’encenseur et l’encensé est de notoriété publique, on ne fait que nourrir l’accusation d’insincérité dont on suspecte souvent les élus.

Par les temps qui courent, il est de bon ton de prétendre faire de la politique autrement. Contentons-nous déjà de la faire simplement.

04 décembre 2006

Mission au Haut-Karabagh


Invité par le Président Arkady Ghoukasyan que j’ai eu l’honneur de rencontrer deux fois à Nice en tête-à-tête, je ferai partie le week-end prochain de la délégation de juristes étrangers chargée d’expertiser le référendum constituant proposé aux habitants du Haut-Karabagh.

Le Haut-Karabagh est une enclave de nationalité arménienne en territoire azerbaïdjanais. Il est le fruit des recompositions des états russes au cours du XXe siècle et du machiavélisme de Lénine et Staline qui avaient compris que pour régner, il fallait diviser.

Il y a quinze ans, après la dislocation de l’URSS, l’Azerbadïdjan nouvellement indépendant a remis en cause l’autonomie de sa région du Haut-Karabagh peuplée aux trois-quarts d’Arméniens. S’en est suivie une guerre avec la République d’Arménie – elle aussi indépendante depuis peu – soucieuse de la sécurité de ses compatriotes. Cette guerre (1991-1994) , finalement gagnée par l’Arménie, a permis au Haut-Karabagh de proclamer une indépendance qui ne sera pas reconnue internationalement.

Les Azéris du territoire ont donc grossi les camps de réfugiés de l’autre côté de la frontière. Je me souviens avoir vu en 1995 à Bakou ces réfugiés installés, dans des conditions précaires, dans les jardins publics de la ville.

Cette situation rappelle d’ailleurs étrangement celle du Kosovo dans les Balkans où la minorité d’une région autonome soutenue par le pouvoir central provoque une guerre civile qui tourne à son désavantage. Ainsi, la minorité (les Serbes du Kosovo, les Azéris du Haut-Karabagh) devient la victime du conflit dont elle a pris l’initiative.

Depuis 1994, la situation est figée, le Haut-Karabagh survit grâce à l’aide de l’Arménie. Une solution est recherchée dans le cadre du groupe dit de Minsk coprésidé par la France, la Russie et les Etats-Unis. Mais le conflit reste toujours dans l’impasse.

Il va de soi qu’en ce qui me concerne cette mission a un caractère purement technique (acter le bon déroulement du scrutin) et n’implique pas l’approbation d’une solution définitive par rapport à une autre. En effet, même si, depuis longtemps, je suis sympathisant de la cause arménienne (Nous sommes tous des Arméniens de Van, 24 avril), je ne crois pas en une solution unilatérale qui humilierait cet Azerbaïdjan qui compte aussi chez nous de nombreux amis (je le sais ayant été membre de la première délégation universitaire qui a jumelé l’Université de Nice–Sophia Antipolis et l’Université de Bakou).

En tout cas, ce voyage sera pour moi l’occasion de clarifier mes idées sur cette question si épineuse du Caucase Sud souvent occultée en France par le Caucase Nord et la guerre de Tchétchénie, même si, à long terme, chacun a compris que des peuples aussi culturellement proches (malgré les religions) que ceux de Géorgie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan ont un destin commun. Un destin commun qui devrait en faire, à l’instar d’une Turquie européenne, une passerelle entre ces deux civilisations dont on nous prédit régulièrement l’affrontement pour le siècle à venir.

03 décembre 2006

Lost in translation

Intrigué par la sélection de certains d’entre vous dans les trente glorieuses, je me suis enfin décidé à visionner Lost in translation. Je l’ai fait avec une absence totale d’à priori vis-à-vis de Sofia Coppola. En effet, j’avais été très sensible au charme vénéneux de Virgin suicides (j’étais à la première de la Quinzaine des réalisateurs en présence de la tribu Coppola). Par contre, Marie-Antoinette a été pour moi, cette année, la vraie déception du Festival (C’est nous les Africains).

Je ne sais pas si, dans quelques semaines, une fois bien installé dans ma mémoire et mes émotions, le film s’incrustera dans la fameuse « Liste des 30 », mais d’ores et déjà, j’ai le sentiment d’avoir vu un grand film, malgré le format DVD. Un grand film simple et touchant.

Dans ce qui semble être la capitale de l’ennui, Tokyo, Bob Harris, acteur de fin en carrière, profite d’un contrat publicitaire pour vivre avec délectation un pic de sa crise de la cinquantaine. Charlotte, jeune fille trop tôt mariée, a accompagné son époux photographe qui la délaisse. La non histoire de ces deux-là dans un univers inconnu à mi-chemin de Tati et Nothomb, est à la fois pittoresque et universelle, tendre et mélancolique.

Sofia Coppola, bien aidée par un couple d’acteurs convaincants (Bill Murray, Scarlett Johansson), nous raconte avec pudeur ces périodes de la vie où, entre un bilan doux-amer, un présent sans surprise et un futur incertain, on hésite, le cœur au bord des lèvres. Et avoir vingt ans ou cinquante ne change rien à l’affaire. Le dire avec légèreté, sans emphase ni psychologie de bazard, c’est tout le charme de Lost in translation.

30 novembre 2006

Une mosquée républicaine

La première réunion du comité de réflexion sur l’opportunité d’une mosquée à Nice s’est enfin tenue cette semaine. Composé d’élus de la majorité et de l’opposition, de représentants des différentes confessions et des consulats des pays du Maghreb, ce comité a enregistré positivement la volonté (nouvelle) du maire de Nice d’avancer sur cette question. Au nom du groupe, Yann Librati a défendu avec pugnacité les positions de Nice plurielle.

Parce que nous sommes républicains, nous voulons qu’à Nice chacun soit traité avec équité et respect. Il n’est pas normal que certains de nos concitoyens soient obligés d’exercer leur culte dans des conditions indignes ou dangereuses. Je pense tout particulièrement aux prières du vendredi sur les trottoirs de la rue de Suisse ou à la tragédie, de justesse évitée, dans le quartier des Moulins quand, il y a quelques années, une salle de prières avait brûlé.

En étant juste, la République se protège. L’islam des caves est, on le sait, un terreau propice à l’intégrisme. Celui-ci aime la clandestinité et l’opacité car il a tout à redouter d’une pratique transparente et raisonnable de la religion.

Cette future mosquée ne doit pas avoir un statut extra territorial. Ce ne sera ni une ambassade, ni une zone de non droit : elle sera territoire de la République. Les valeurs et les lois de notre pays y seront respectées. Supposer le contraire serait faire un procès d’intention insupportable à nos concitoyens musulmans. Laïques, nous sommes humanistes. Aussi pour nous, la confiance est le prolongement naturel du respect.

29 novembre 2006

La nationalisation de la plaine du Var

Le lancement d’une Opération d’Intérêt National (OIN) le long du Var a été salué comme une bonne nouvelle par le maire de Nice. Loin de partager son enthousiasme, je suis même persuadé que cette annonce-là est le prototype même de la fausse bonne nouvelle.

Coincée entre la montagne (inexploitable) et la mer (inexploitée), striée par des vallons profonds et sans véritable communication possible, la ville de Nice étouffe… La crise du logement et le casse-tête de la circulation sont les symptômes d’une situation de plus en plus explosive. Et ce ne sont pas les huit kilomètres de tramway qui modifieront structurellement la donne.

Or, le seul territoire disponible pour enclencher une opération de « développement-rééquilibrage » est précisément la plaine du Var. Laisser l’Etat piloter son aménagement va transformer cet espace si nécessaire à la ville en enjeu d’aménagement du territoire.

Bien sûr, j’ai conscience qu’un tel projet peut drainer crédits d’Etat, fonds européens et même capitaux étrangers… Mais des contreparties seront exigées. Lesquelles ? Pour quoi faire ?

La définition de critères de développement mixtes (économie, logement, équipements collectifs) à travers le PLU aurait certainement été plus favorable à un développement harmonieux de la seule zone encore disponible sur le territoire de notre commune.

Le développement économique de la Région est nécessaire, mais il ne doit pas se faire au détriment de la qualité de vie des Niçois, voire de leur espace vital. Car, à quoi servirait de créer des emplois dans une ville où l’on ne peut plus ni circuler ni se loger ?

27 novembre 2006

L’épiphénomène du TCE

Il y a maintenant un an et demi, le résultat du référendum sur le TCE avait provoqué, disait-on à l’époque, un séisme politique.

Pour ma part, j’ai toujours été sceptique devant un tel emballement politico-médiatique. Le TCE n’était pour moi qu’une étape de plus dans la construction européenne. Une étape d’ailleurs modeste qui n’avait comme objectif véritable que de corriger le calamiteux Traité de Nice. Ce TCE, plus « T » que « C » d’ailleurs, ne méritait ni excès d’enthousiasme, ni excès d’indignité.

Les prémisses de l’élection présidentielle me renforcent dans cette conviction. Avec l’investiture officielle de Ségolène Royal à la Mutualité, nous avons la certitude que les deux candidats majeurs à cette élection seront d’anciens partisans du « Oui ». L’outsider François Bayrou aussi. Mieux même, si Jean-Marie Le Pen n’arrive pas à réunir les signatures nécessaires à sa candidature, ses partisans se tourneront vers Nicolas Sarkozy (+7) et Ségolène Royal (+5) de préférence à son compère du «Non» de droite, Philippe de Villiers.

Le « Non » de gauche n’a pas non plus résisté à l’après référendum, puisqu’au PS c’est une tenante du « Oui » qui a été investie avec l’appui d’éminents « nonistes » (Arnaud Montebourg) ou du moins leur abstention (Emmanuelli). La candidate Verte, partisane du « Oui » a gagné son investiture contre un autre partisan du « Oui » dans un parti pourtant très divisé par le TCE.

Du côté de la gauche de la gauche, le renoncement de José Bové est symptomatique des difficultés pour cette mouvance à exploiter le « boulevard » qui devait s’ouvrir à elle si les commentaires de l’après référendum s’étaient trouvés confirmés. Tout cela, d’ailleurs, se terminera par une candidature PCF traditionnellement anti-Union européenne mais assez pragmatique pour rejoindre au second tour la candidate du PS.

Aussi, la suite de l’histoire est écrite. La prochaine ou le prochain Président acceptera un TCE light qui sera adopté dans la discrétion… et le désintérêt de l’opinion publique. Et l’Europe reprendra son chemin. Cahin-caha.

25 novembre 2006

Les trente glorieuses : premier bilan

Une trentaine de commentaires en quelques jours sur un sujet culturel (et ludique !) est bien la démonstration que les lecteurs de ce blog en apprécient l’éclectisme. Certains d’entre vous ont d’ailleurs totalement joué le jeu en présentant une véritable sélection de trente films de ces trente dernières années. D’autres ont préféré mettre en avant tel ou tel film ou tel ou tel réalisateur. Au total, la lecture de l’ensemble est cinéphiliquement excitante et donne envie de se précipiter dans les salles de cinéma.

Si l’on observe le détail des propositions, on peut noter qu’un certain nombre de films (n’est-ce pas Gilbert ?) sont hors période. Les années 75-76 à l’évidence posent problème. Pour ma part, j’ai exclu des films comme 1900, Annie Hall, Cria Cuervos et Nous nous sommes tant aimés, qui auraient fait partie des premiers choix de ma sélection finale si je ne les avais pas exclus en raison d’un doute sur leur date de naissance.

Cela dit, quelques commentaires sur l’ensemble :
- Je me suis découvert un jumeau cinématographique avec Tartopom (17 choix communs sur 30), mais comme je crois savoir de qui il s’agit, je n’en suis pas surpris.
- Le miracle de la cinéphilie a réconcilié ségolénistes et fabiusiennes puisque apparemment, Marion et Clotilde se retrouvent dans l’univers si particulier de Jim Jarmush.
- Trois d’entre vous ont signalé comme premier choix des films peu connus et qui forcément intriguent. Philippe avec Les yeux noirs de Nikita Mikhalkov, Fab avec Requiem pour un massacre d’Elem Klimov, Sijavessu avec Comme un chien enragé de James Folley.
- Vous avez réintégré quelques grands films et je suis presque toujours d’accord avec vos propositions. Je pense notamment à l’admirable Festin de Babette de Gabriel Axel (Danemark) proposé par Philippe, au mystérieux Mulholland Drive de David Lynch, proposé par Philippe S et Marion, au brillant Dancing in the dark de Lars Von Triers sélectionné par Pénélope. Mais aussi, bien sûr, Thelma et Louise (Dominique, Bobby d’Epernon et Philippe), Le temps des gitans (Tartopom et Philippe S), Une journée particulière (Claudiogène et Tartopom), Out of Africa (Dominique et Pénélope), La ligne rouge (Clotilde et Tartopom), Mon oncle d’Amérique (Claudiogène), Amadeus (anonymous), Brazil (Tartopom et Philippe), The big Lebowski (Sijavessu et Philippe), Le goût des autres (Patrick et Gilbert), Rosetta (Dominique), Marius et Jeannette (Bobby d’Epernon) ou, pourquoi pas, Amélie Poulain (Philippe S et Gilles LM qui, par ailleurs, a aussi osé Brice de Nice, qui, en son temps, m’avait bien fait rire.
- Vous avez aussi réintégré quelques réalisateurs incontournables : Jarmush bien sûr, mais aussi Jane Campion (Pénélope et Philippe S), Tim Burton (Sijavessu, Patrick et Philippe S), Sofia Coppola (Marion) et surtout Ken Loach que j’avais injustement négligé dans ma sélection (Philippe S, Philippe, Sijavessu… et Pierre à l’apéro du vendredi !). Sans oublier une mise en avant de la vitalité du cinéma asiatique par Philippe S mais ça, on s’en serait douté…


Trois d’entre vous ont eu l’élégance de saluer le départ cette semaine de cet immense acteur qu’était Philippe Noiret : Gilbert (Cinéma Paradisio), Tartopom (Le coup de torchon) et Sijavessu (Les grands ducs). Je m’associe bien volontiers à cet hommage.

24 novembre 2006

Une période bien compliquée…

Ce jeudi soir, au CEDAC de Cimiez, je réponds présent aux organisateurs pour l’inauguration du neuvième Festival International du Film de la Résistance. Peu familier de ce genre de manifestations (l’autocongratulation des élus est un exercice qui m’assomme…), je ne manque jamais ce rendez-vous-là. Une façon bien modeste de réaffirmer mon soutien (et mon admiration) pour le travail de l’équipe du Président Panicacci au service de la Mémoire de la Résistance dans notre ville.

Une mémoire qui est loin d’être une priorité pour la municipalité actuelle. Je me souviens encore de mes interventions en assemblée plénière du Conseil général pour arracher in extremis les subventions qui permettaient à l’association des Amis du Musée de la Résistance de payer son loyer… à la Mairie de Nice !

En fait, ce désintérêt n’est pas de la désinvolture, il marque une vraie posture idéologique. A propos des associations de résistants et de déportés dont je défends les intérêts en Conseil municipal, Jacques Peyrat m’accuse souvent de vouloir favoriser « mes amis ». J’en déduis donc tout naturellement que résistants et déportés ne sont pas les siens.

J’en veux pour preuve la réponse qui m’avait été faite, l’air navré, par un adjoint de la Ville de Nice à une énième intervention en faveur du Musée et du Festival : « Vous savez, Monsieur Mottard, la Résistance a été une période bien compliquée pour la France, elle a divisé les Français… ».

Une période bien compliquée ? Je préfère l’affirmation un brin provocatrice et totalement existentialiste de Jean-Paul Sartre : « Nous n’avons jamais été aussi libres que sous l’Occupation allemande… ».

21 novembre 2006

Les trente glorieuses

Dans sa livraison de novembre, le magazine Première fête ses trente ans. Pour célébrer l’événement, il a demandé aux lecteurs de classer leurs trente meilleurs films sur la période 1976-2006. Ce palmarès, qui fait la part belle au cinéma américain et au film de genre (science-fiction, policier « branché »…) est à l’image du lectorat du mensuel : un public urbain post ado et jeune adulte. Ce classement (pour mémoire 1- Pulp fiction, 2- Le seigneur des anneaux, 3- Star wars, 4- Amélie Poulain, 5- Apocalypse now) en vaut bien d’autres, mais on peut ne pas le partager. Il peut donner aussi l’envie de réfléchir à son propre choix. C’est ainsi que je vous propose mon propre classement, même si l’entreprise est périlleuse. En effet, certains réalisateurs (Almodovar, Allen, Rohmer, Bergman…) accomplissent une œuvre où il est parfois difficile de choisir tel ou tel film. Ce palmarès, je vous le propose tel quel, en étant persuadé que demain ou après-demain, en fonction de l’humeur du moment, j’en proposerais un autre.

Mais ces trente films, je les ai aimés. Ils m’ont tous apporté du plaisir, parfois du bonheur. Certains ont même un peu changé ma vie. Voilà, je me jette à l’eau. A vous, Vincent, Philippe, Jean-Louis, Daniel, Aurélien, Alain et les autres, d’en faire autant et de relever le défi.

30- Milou en mai (Louis Malle, Fance)
29- Nostalghia (Andrei Tarkovski, URSS)
28- Journal intime (Nanni Moretti, Italie)
27- Le mauvais fils (Claude Sautet, France)
26- Blue velvet (David Lynch, USA)
25- Le pas suspendu de la cigogne (Theo Angelopoulos, Grèce)
24- Bleu – Blanc – Rouge (Kristof Kieslowski, Pologne)
23- Un dimanche à la campagne (Bertrand Tavernier, France)
22- L’été de Kikujiro (Takeshi Kitano, Japon)
21- Eyes wild shut (Stanley Kubrick, USA)
20- Van Gogh (Maurice Pialat, France)
19- Le rayon vert (Eric Rohmer, France)
18- Le déclin de l’empire américain – Les invasions barbares (Denys Arcand, Canada)
17- L’humanité (Bruno Dumont, France)
16- Identification d’une femme (Michelangelo Antonioni, Italie)
15- Nous irons tous au paradis – Un éléphant ça trompe (Yves Robert, France)
14- The full monty (Peter Cattaneo, G-B)
13- Fanny et Alexandre (Ingmar Bergman, Suède)
12- In the mood for love (Wong Kar-Wai, Hong-Kong)
11- Gangs of New York (Martin Scorsese, USA)
10- Faux semblants (David Kronenberg, Canada)
9- Parle avec elle (Pedro Almodovar, Espagne)
8- La double vie de Véronique (Kristof Kieslowski, Pologne)
7- Manhattan (Woody Allen, USA)
6- La guerre du feu (Jean-Jacques Annaud, France)
5- Underground (Emir Kusturica, Yougoslavie)
4- Smoking, no smoking (Alain Resnais, France)
3- Apocalypse now (Francis Ford Coppola, USA)
2- Le voyage d’Ulysse (Theo Angelopoulos, Grèce)



1- Les ailes du désir (Wim Wenders, Allemagne)

19 novembre 2006

Les deux Nice

Jeudi. Midi. Cité de la Buffa.

Le Nice de la joie de vivre, de la convivialité et du sourire. Aujourd’hui, chez Rosette, on fête l’arrivée du Beaujolais nouveau. « Banane » ou « fruits rouges », les discussions vont bon train, les yeux pétillent, le bonheur d’être ensemble est palpable. Sacrifier ainsi au culte de Bacchus avec les habitants du quartier et quelques amis, c’est encore mieux communier avec cette ville si belle et si gaie.

Dimanche. Dix heures. Place du Palais de Justice.

Le Nice de l’angoisse, du rejet et des pleurs. Ce matin, les associations organisent sur le parvis du Palais une cérémonie de parrainage pour quelques dizaines de familles de sans-papiers fragilisées par les circulaires Sarkozy. Pendant les discours, je vois une petite fille tunisienne de mon quartier Vernier pleurer, avec, dans ses yeux toute la détresse du monde. Parrainer à mon tour une famille russe de la Madeleine ne me console pas d’habiter une ville si peu généreuse envers les faibles.


Rappel : à propos du dernier dérapage de Georges Frêche, voir mon post du 13 février Septimaniaque.

18 novembre 2006

Entre Kosovo et Diwali

La journée commence par une émouvante cérémonie de mariage que j’intitule spontanément « Dario, Kosovo, Bruno ».

Dario, car lui, l’homme du Sud m’a confié ce mariage entre enfants des Balkans.
Kosovo, car c’est le pays d’origine de Fatimé et Artan, pays auquel je suis attaché par tant de souvenirs anciens.
Bruno (Della Sudda), car, premier professeur de la petite exilée, il lui apprit la République et aujourd’hui copréside la cérémonie.

Une dernière salve d’applaudissements, quelques larmes, la dernière photo, et me voilà déjà au Palais des expositions pour le traditionnel Forum des Associations.

J’aime ce capharnaüm de générosité militante où, une fois l’an, on voit les chercheurs de trésors côtoyer les jardiniers amateurs ou, plus gravement, les malentendants voisiner avec les associations d’insertion.

Le premier stand visité sera, curieusement pour quelqu’un qui venait de célébrer un mariage, celui d’un club de rencontres pour célibataires. La responsable insiste beaucoup pour que j’écrive un mot dans son livre d’or. Sans doute me considère-t-elle comme un expert !

A partir de là, je zigzague sans véritable logique entre les stands, fréquemment interpellé par des amis. Avec Rouge Ephémère, nous parlons des difficultés de la culture à Nice ; avec les locataires de l’OPAC, à la fois si neuf et si… opaque, du scandale du logement social dans notre ville. Au passage, j’adhère à Cinéma sans frontières de Philippe qui me conseille, comme d’habitude, deux ou trois films immanquables. Je retrouve avec Paulette l’équipe du Lazaret (Lucie au Lazaret). Mizou, toujours fidèle à la cause des femmes battues vient m’embrasser. Des militants associatifs, professeurs dans le civil, me causent… du pays, plus exactement des 35 heures de Ségolène. Au stand de l’UNICEF, je retrouve Valérie, une de mes plus brillantes étudiantes de ces dernières années.

Quelques beignets de l’association des Comoriens… un café des copains de Dialogue… le temps passe et je ne le vois pas passer…

Un dernier petit tour au Nice Hockey Club et au stand des chanteurs de gospel, encore quelques photos, et j’opère un repli qui n’a rien de stratégique, car la soirée risque d’être longue.


En effet, invité par des amis d’origine indienne, nous allons dignement fêter Diwali, la Fête de la Lumière, qui marque le début de la nouvelle année du calendrier hindou.

17 novembre 2006

Le PS a une candidate

Depuis 22 heures, en ce 16 novembre, la question n’est plus de savoir si Ségolène Royal est une candidate réellement porteuse de nos valeurs et de notre projet, une compétiteuse capable de s’imposer face à la machine de guerre UMP, une future présidente ayant la stature exigée par cette très haute fonction dans le monde trouble qui est le nôtre.

Désormais, il FAUT que Ségolène Royal soit une candidate réellement porteuse de nos valeurs et de notre projet (les gestes qu’elle fera en direction des militants qui n’ont pas voté pour elle sera un signe important de sa capacité de rassemblement), il FAUT qu’elle soit prête à affronter la droite (pour cela il faudra rassembler la gauche), il FAUT qu’elle prenne la dimension de la fonction si elle est élue (finis les gadgets, finies les approximations, finies les provocations).

Une vraie justice sociale et un monde plus juste, les deux piliers de notre projet, doivent nous conduire non seulement à gagner mais à transformer durablement la société. Car, comme le disait Jaurès, il ne sert à rien de gagner si ce n’est pour porter une grande idée.

13 novembre 2006

Du Splendid à l’Union


Plus de cent trente militants qui se réunissent en fin d’après-midi un 11 novembre est plutôt un signe encourageant de la vitalité de notre parti, de l’intérêt de cette primaire interne en général et de la candidature de Laurent Fabius en particulier.

En effet, il n’y avait plus assez de chaises pour accueillir au Splendid les camarades qui étaient là pour écouter la sénatrice Maryse Bergé-Lavigne et Marie-Noëlle Lienemann, députée européen et ancien ministre du Logement.

Même si tous, dans la salle, ne soutenaient pas la candidature de Laurent Fabius, l’atmosphère était au rassemblement avec, aux côtés de Pascale Gérard, conseillère régionale, Présidente 06 de Rénover Maintenant, de nombreux "montebourgeois" pas vraiment convaincus par la prise de position de leur leader. Les applaudissements qui suivirent le rappel de la récente prise de position de Paul Cuturello en faveur de Laurent Fabius démontrèrent également une présence significative "d'emmanuellistes", un peu en déshérence devant le silence du député des Landes.

Le thème essentiel de la réunion fut celui de la volonté en politique.

En ouvrant la séance, Dominique s’exprima ainsi :

« Laurent Fabius, c’est le volontarisme en politique, ce qui est essentiel pour un homme de gauche. La gauche, c’est le mouvement : si on ne veut pas bouger, on n’est pas de gauche. Nous devons sortir de l’idée que, dans les domaines importants, il n’y aurait rien à faire. La gauche ne doit pas renoncer à agir. Dans le domaine international d’abord, la géopolitique, qui est souvent le nom aimable qu’on donne à la real politique, ne fige pas tout : il y a des choix à faire, et on peut les faire. Il en va de même dans le domaine économique et social : la mondialisation et le marché tout puissant ne doivent pas conduire à la résignation. Il y a des choix à faire, et on peut les faire. En réalité, il y a toujours des marges de manœuvre, et pour aller au bout de ces marges, il faut prendre des risques et surtout bâtir des rapports de force. Ce sont les rapports de force qui créent des marges de manœuvre, mais ces marges de manœuvre participent à l’élaboration des rapports de force. Cette volonté, elle est partout présente dans les prises de position de Laurent Fabius.
Et de citer les principales mesures phares des propositions du candidat qui sont autant de témoignages de cette volonté.

Quant à Marie-Noëlle Lienemann, elle fut particulièrement convaincante sur ce thème qui, à l’évidence, est le point fort de la candidature Fabius, même si, à mon goût, il n’a pas été assez développé au cours de cette campagne interne. Elle parla aussi de la laïcité (Le joyau des joyaux), de l'avenir de la gauche, de la réforme constitutionnelle... Son intervention fut si riche que la petite pile de l'ouvrage qu'elle vient d'écrire avec Alain Vidalies, « L’air du temps… ou le temps de la gauche », disparut en un clin d'oeil à la fin de la réunion.

Emeric conclut ces interventions, en démontrant que faire reculer le gouvernement sur le CPE, c'était aussi faire preuve de volontarisme politique. Succès assuré, notamment auprès du petit groupe des jeunes syndicalistes étudiants !

Au final, une belle réunion respectueuse des concurrents, pédagogique et engagée, comme il se doit.

C’est plus d’une trentaine de militants qui prolongeront le débat, avec Maryse et Marie-Noëlle, à L’Union, le célèbre restaurant niçois de Nice Nord. Et bien sûr, si la politique était toujours au rendez-vous, elle sut faire une place non négligeable à l’amitié.

12 novembre 2006

Un cœur pour L’Ariane

Après une rude semaine pour le quartier marquée par des affrontements d’une rare violence entre Tchétchènes et Arabes (les premiers étant parfois Français, les autres presque toujours), l’association « Un cœur pour L’Ariane » a pris l’initiative d’une réunion citoyenne dans des locaux privés puisque la mairie a refusé de prêter la salle municipale.

Travailleurs sociaux, associatifs, résidants, enseignants, parents d’élèves, élus (en fait Bruno Della Sudda et moi-même), tout le monde est d’accord pour dire qu’on a affaire à des affrontements entre bandes de voyous et non à des heurts communautaires.

La crainte qui était mienne il y a quelques jours (L’Ariane blues) se trouve malheureusement en partie confirmée par les événements. Ainsi, la police a été étrangement passive au début des incidents. Ce n’est que devant les risques d’embrasement que les forces de police sont revenues massivement, pratiquant notamment des visites domiciliaires brutales.

Face à cette situation,, les participants à la réunion font preuve de responsabilité et de sang-froid ; mais surtout – et c’est particulièrement évident pour le participant extérieur que je suis – il se dégage de ce groupe une immense tendresse pour le quartier et ses habitants.

C’est ainsi qu’il est décidé une marche silencieuse pour affirmer qu’il fait bon vivre ensemble à L’Ariane. Un autre rendez-vous est pris pour décembre. La compagnie « Le grain de sable » (dont Michèle Mangion fut un temps la Présidente) présentera au théâtre Lino Ventura un spectacle inédit : Roméo et Juliette, joué par des jeunes de L’Ariane, moitié Tchétchènes, moitié Arabes. Le fait que le spectacle soit programmé depuis plusieurs mois en dit long sur la capacité d’anticipation des acteurs de terrain dans les quartiers.

11 novembre 2006

Blogspot au CM

En arrivant dès huit heures pour le troisième Conseil municipal depuis la rentrée, j’étais loin de penser que la vedette de la journée serait… mon blog !

Première manifestation : sur mon pupitre, une main bienveillante du service Communication avait déposé un exemplaire du dernier numéro du « Point » consacré à Nice. Le titre du chapitre « Economie » et une partie de son contenu reprend Nicecittà, le post que j’avais consacré à Nice, ville du cinéma.

Deuxième manifestation : alors que Paul Cuturello va prendre la parole sur le PLU, Jacques Peyrat se met à lire in extenso mon post de lundi, Paul plie le PLU. L’assemblée, majorité et opposition confondues, semble médusée devant cette publicité gratuite offerte par le maire à son opposant.

Au delà de ces intermèdes « blogspot », le Conseil nous a permis, Paul sur le PLU, moi sur le DOB (texte de mon intervention sur mon site, à partir de demain), de démontrer que Nice plurielle a une vraie vision de la ville là où la majorité patauge dans une gestion zigzagante sans imagination et sans perspectives.

Le Conseil sera aussi pour moi, l’occasion de demander, au nom de mon ami Rossini et d’un certain nombre d’associations dont la FSGT, les raisons pour lesquelles le maire s’entête à vouloir faire payer les dites associations pour l’occupation du domaine public y compris pour des manifestations d’intérêt général. En réponse, le maire exhibe piteusement une réponse ministérielle peu convaincante et confirme que les associations paieront (à la tête du client ?). Pas étonnant de la part d’une équipe qui rêve de regrouper tout le monde dans des maisons des associations sous contrôle municipal.


RETRANSMISSION DU CONSEIL MUNICIPAL SUR NICE TÉLÉVISION
SAMEDI 11 NOVEMBRE DE 10 H À 14 H ET DE 21 H 30 À 01 H 30
DIMANCHE 12 NOVEMBRE DE 13 H À 17 H

09 novembre 2006

Faut-il recevoir Ahmadinejad ?

« Non », a répondu Laurent Fabius.

Instantanément, j’ai retrouvé le jeune Premier Ministre qui n’avait pas hésité à stigmatiser l’apartheid en Afrique du Sud à une époque où ce n’était pas tellement à la mode dans les chancelleries occidentales. Celui aussi qui avait exprimé son désaccord quand François Mitterrand avait reçu le général Jaruzelski (on se souvient du célèbre « lui c’est lui, moi c’est moi »).

Il est évident que les relations internationales conduisent les responsables politiques à rencontrer des dirigeants pas toujours très recommandables. Mais il est utile de bousculer de temps en temps les règles du « diplomatiquement correct » lorsqu’il s’agit de faire passer un message. Refuser de recevoir celui qui proclame qu’il veut la destruction d’Israël serait un signe fort qui aurait au moins le mérite de dire au monde que la France condamne l’aventurisme des ayatollahs sans ambiguïté, même si elle a de gros intérêts économiques en Iran. Un geste certainement plus efficace que des sanctions économiques qui ne touchent que les populations civiles.

Et qu’on ne nous dise pas qu’Ahmadinejad a été régulièrement élu par son peuple. Hitler aussi. Fallait-il pour autant aller à Munich ?

07 novembre 2006

Paul plie le PLU

Deux semaines après le remarquable séminaire sur la démocratie participative, les militants socialistes, communistes, verts et alternatifs de Nice plurielle se retrouvent au CLAJ pour préparer un Conseil municipal particulièrement important puisqu’il y sera question et du DOB (débat d’orientation budgétaire) et du PLU (plan local d’urbanisme), et donc de l’avenir à court, moyen et long terme de notre cité.

Le DOB est le document explicatif censé éclairer les choix politiques qui arbitreront le budget 2007 (discussion prévue en décembre). Le PLU est le document de planification urbaine qui remplacera le POS dans quelques mois.

La présentation du DOB, c’est un peu l’équipe Peyrat au pays des Merveilles. En fait, la réalité est beaucoup moins poétique et je préviens les copains qu’une fois de plus, vendredi 10, je dénoncerai un document insincère (quid par exemple de la CANCA financée par les contribuables niçois ?) qui masque une gestion courante coûteuse et clientéliste (les « affaires » sont là pour nous le rappeler) et un recours à l’emprunt qui s’avèrera de plus en plus difficile à supporter pour la Ville au fur et à mesure que les grands travaux devront être payés. C’est-à-dire à un moment où Jacques Peyrat sera probablement en retraite.

Mais la star du prochain Conseil municipal s’est incontestablement le projet de PLU. Pédagogue, comme il sait l’être sur les sujets qu’il connaît bien, Paul Cuturello dissèque devant nous un document, rappelant sa genèse (il a suivi toute la phase préparatoire avec Simone Monticelli), relevant, presque avec gourmandise, les incohérences, les oublis, les contradictions.

Incohérences, quand on sait que le PLU va être arrêté avant le SCOT (schéma de cohérence territoriale) qui, lui, fera un travail de planification de l’agglo.

Oublis, quand on s’aperçoit que la question du logement, priorité des priorités, est réduite à la portion congrue. Celle des déplacements aussi.

Contradictions, quand on envisage un avenir municipal à la Plaine du Var (pas celui de Nice plurielle…) tout en se félicitant que celle-ci vienne d’être proclamée territoire à « enjeu national ».

Mais le plus affligeant est que ce document n’offre aucune perspective d’ensemble, aucune vision de l’avenir de notre cité.

La démonstration est impeccable, le réquisitoire sans appel. N’en doutons pas, Paul renouvellera sa performance vendredi au Conseil municipal pour expliquer le vote négatif de Nice plurielle à ce projet de PLU passif et sans imagination.

05 novembre 2006

Clint et Woody



Quelques jours en terre catalane nous permettent en général de mettre à jour notre actualité cinématographique (Good night and good luck).

Ainsi, ces derniers jours, nous avons pu vérifier – entre autres – la bonne forme des sexagénaires Clint Eastwood et Woody Allen. Il est vrai qu’il est difficile d’être déçu par ces deux-là car il ne s’agit pas, pour eux, de réaliser une succession de films mais bien de construire une œuvre qui nous ouvre les portes d’un monde à la fois personnel et universel. Universel parce que personnel.

Mémoires de nos pères (Clint Eastwood)

La photo montrant six marines hissant la bannière étoilée au sommet de la falaise qui domine l’île d’Iwo Jima, dans le Pacifique, a fait le tour du monde. Clint, dans la grande tradition du cinéma humaniste hollywoodien, nous propose d’aller voir au delà et en deçà de la photo et même du cliché, au sens littéral.

C’est ainsi que nous découvrons que les héros du Pacifique sont fatigués. Ils participent à reculons à la grande tournée de propagande organisée en leur honneur. Ils ont fait la guerre car ils y étaient contraints et se sont contentés de survivre. Leur énergie patriotique s’est limitée à aider leurs copains victimes de la même tragédie. Point final.

Et nous partageons avec Clint une immense tendresse pour ces gamins qui n’ont pas eu le temps d’être jeunes car l’Histoire en avait décidé autrement.


Scoop (Woody Allen)

Pour la deuxième fois consécutive, Woody Allen s’éloigne de son cher Manhattan pour explorer la vieille Angleterre. Cela donne « Scoop », une comédie policière, hitchcockienne en diable, avec un vrai-faux-vrai méchant (à moins que ce ne soit un faux-vrai-faux… suspense oblige). Mais ne comptez pas sur Woody Allen pour filmer « à la manière de ». C’est ainsi que maître Alfred est revisité avec cette touche de fantastique artisanal et poétique qui et devenue une des caractéristiques de l’univers allenien depuis « La rose pourpre du Caire ».

Et que ce soit en magicien fatigué ou en conducteur de Smart halluciné, quel plaisir de retrouver Woody Allen acteur…


A voir aussi :

The Queen (Stephen Frears), une plongée fascinante dans le monde impitoyable de Buckingham. La reine (Helen Miren, prix d’interprétation à Venise), stoïque puis pragmatique essuie la tempête médiatique déclenchée par la mort de Lady Di. A un moment, nous avons l’impression que les médias organisent, influencent, orchestrent la fameuse démocratie d’opinion et l’on ne peut s’empêcher d’avoir de la sympathie pour cette femme d’un autre monde, d’une autre époque.

Petit cocorico : sur le même thème, le cinéma français avait un an d’avance ave l’honorable "Palais royal" de Valérie Lemercier. Il est vrai qu’il est plus facile d’être caustique et courageux en parlant de la famille royale d’Angleterre que de la guerre d’Algérie…

Ô Jérusalem (Elie Chouraqui) raconte la création d’Israël et la première guerre israélo-arabe à travers quelques destins individuels. Le film a donc les qualités (dramatiques) et les défauts (historiques) de ce type de parti pris. Au final, reste un film pédagogique et assez équilibré.

Une occasion aussi de constater la faiblesse du fait religieux à l’origine du conflit. En 1948, on voit surtout des Juifs cherchant à se fixer après la Shoah et des Arabes nationalistes qui défendent leur terre. A un moment où les gouvernements israéliens sont souvent les otages des partis religieux et où les islamistes dirigent l’Autorité palestinienne, on se dit que la donne a bien changé.

Prête-moi ta main (Eric Lartigau) : un scénario un peu bancal au service d’une histoire peu crédible, mais le duo Alain Chabat – Charlotte Gainsbourg forme un joli couple de comédie à l’américaine. Improbable, comme il se doit.

03 novembre 2006

La Catalogne est loin des Balkans

De passage dans le nord de la Catalogne espagnole, plus précisément Cadaquès, le village de Salvador Dali, nous avons la surprise, en ce jour de Toussaint, de nous retrouver en pleine joute électorale, affiches et bannières sont là pour nous le rappeler.

A la suite de dissensions dans la majorité de gauche, des élections étaient organisées pour clarifier la situation et élire un nouveau Parlement régional. Il s’agissait donc de choisir, principalement entre les deux forces dominantes de la Generalitat : le PSC (le parti des socialistes locaux) et la CIU (nationaliste modéré, de centre droit). Heureuse région où la droite locale est réduite à la portion congrue (10%) ! En fait, la journée s’achèvera sur… un quasi match nul.

Mais quelle que soit la solution retenue (renouvellement de la majorité sortante ou grande coalition), la Catalogne restera fidèle à la voie qu’elle s’est choisie à la fin du franquisme : l’autonomie maîtrisée au sein de l’Etat espagnol membre à part entière de l’Union Européenne. Région puissante avec un budget supérieur à ceux de l’Ukraine, du Chili ou de la Croatie, la Catalogne, loin du drame basque a fait, malgré un nationalisme vivace attisé par la guerre civile, le choix de la sagesse. Les Catalans cultivent leur différence, protègent leur culture, organisent un certain protectionnisme économique, sans pour autant revendiquer une indépendance de plus.

C’est qu’une indépendance de plus est souvent une chance de moins pour la paix : on peut le vérifier tous les jours dans les Balkans. En effet, dans cette région du monde, l’Europe assiste, impuissante, à la multiplication d’Etats confettis (hier le Montenegro, aujourd’hui le Kosovo), qui aggrave les difficultés du présent tout en cristallisant les drames du passé. Puisse un jour cette région de l’Europe s’inspirer de l’exemple catalan et de Barcelone, la cité des prodiges, capitale de l’autonomie maîtrisée.

Так ! Ющенко

Un début de réponse inattendu et réconfortant à nos interrogations estivales : le Président Iouchtchtenko a soumis au Parlement ukrainien un projet de loi reconnaissant la grande famine des années 1932-1933 qui a fait des millions de morts comme un génocide organisé par l’URSS contre la nation ukrainienne. C’est une bonne nouvelle : à chaque fois que la vérité s’impose, l’humanité progresse.

01 novembre 2006

Un autre monde avec Lula

La victoire, la très large victoire de Lula au Brésil est une bonne nouvelle pour tous ceux qui pensent que la construction d'un monde nouveau ne passe plus par Porto Allegre et certainement pas par Caracas.

Plus par Porto Allegre : le mouvement altermondialiste est désormais dans une impasse. Si chez ceux qui veulent un autre monde l'imagination est souvent au pouvoir, le pouvoir est bien souvent loin de leur imagination. D'où l'absence de perspective politique réelle.

Pas par Caracas : après avoir suscité quelques espoirs, Chavez s'enfonce de plus en plus dans le national populisme et n'hésite pas à s'allier aux ayatollahs iraniens. Avec eux, assurément un autre monde est possible, mais il sera, au moins pour les laïques et les démocrates bien pire que l'actuel.

Au delà de cette impasse et de ces dérives, reste donc la voie social démocrate incarnée par Lula. Un Lula qui peut faire du Brésil une puissance régionale susceptible d'entraîner l'ensemble du sous continent sur la voie d'une plus grande justice, tout en contribuant à multilatéraliser la conduite des affaires du monde.

Celui qui a dit : " Je gouverne pour tous, mais les pauvres ont ma préférence", a compris qu'au delà de la justice sociale il fallait aussi régler le problème de la pauvreté pour des raisons économiques. En effet, dans les pays à forte inégalités sociales, la misère n'est pas seulement un scandale, elle est aussi un frein à la croissance.

Laissons donc travailler Lula.

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, saluons aussi la victoire du pro européen Gueorgui Parvanov en Bulgarie, qui a littéralement atomisé le candidat de l'extrême droite en réunissant près de 75% des suffrages. En renforçant l'Europe, là aussi on donne ses chances à un véritable multilatéralisme.

29 octobre 2006

C’est du brutal : opus 4

A la demande (presque) générale, poursuivons notre exploration du petit monde de Michel Audiard à travers quelques films vus, quinzaine après quinzaine, grâce à la collection actuellement diffusée dans les points de presse.

Passons sur Un drôle de caïd, un nanar signé Jacques Poitrenaud (1964) et dialogué assez paresseusement par Audiard (A tous les trois, on peut faire un beau tandem), pour pointer cinq films tous très intéressants à un titre ou un autre et avant tout pour les dialogues de note auteur favori.


ARCHIMÈDE LE CLOCHARD (Gilles Grangier, 1959).

Le portrait truculent d’un clochard à une époque où ceux-ci étaient supposés mener une vie choisie. Archimède n’est pas exclus de la société, il se contente d’évoluer à sa périphérie. Il utilise la prison comme une résidence secondaire et les cités en construction du gaullisme immobilier (décidément très présent dans les films des années soixante) comme dortoir. Vaguement anar, il a sa dignité et son code d’honneur : un vrai personnage audiardesque.

- Vous avez la gueule de travers et la mentalité biscornue. Vous êtes synchrone.
Ou encore :
- N’oublie pas ce qu’a dit le médecin : cinq gouttes. La posologie ça s’appelle. Et de la posologie au veuvage, c’est une question de gouttes.
Et, sacrilège :
- Je préfère Cannes à Nice, car il y a moins d’Anglais...


RUE DES PRAIRIES (Denys de la Patellière, 1959).

Une jolie petite comédie dramatique, avec un Gabin qui retrouve la vulnérabilité de ses débuts, dans le rôle d’un ouvrier veuf trouvant auprès de son fils adultérin l’amour que lui refusent par cupidité et par lâcheté ses enfants légitimes.

- Si tu me ramènes un gosse de ce type-là, je te préviens, je l’empaille et je le mets sous globe. Je veux que les Martiens voient ça.


LE BARON DE L'ÉCLUSE (Jean Delannoy, 1960).

Jérôme-Antoine, baron désargenté, ne peut pas s’empêcher de mener un train de vie luxueux et, malgré son âge mûr, il ne renonce pas non plus à la séduction. Sur un thème proche du gentleman d’Epsom, Le baron de l’ecluse est un film touchant, parfois même un peu crépusculaire, sur le thème du déclin. Ce sera d’ailleurs le dernier film de Gabin séducteur.

- Je parlais du retour Toni… Le retour… Avec toi, on prend toujours des allers simples et des retours compliqués .
- Oh, je t’en prie ! Je t’ai déjà vu emprunter.
- Oui, mais jamais des petites sommes et surtout jamais à des petites gens. Quand on prête à Jérôme-Antoine , on passe un ordre à son banquier, on casse pas sa tirelire. Détrousser les petits épargnants est le fait d’adolescents crapuleux ou de ministres chevronnés ce que je n’ai jamais été, ni ne serais.


L’AFFAIRE ST FIACRE (Jean Delannoy, 1959).

Un Maigret tout à fait honorable : l’univers du célèbre commissaire est bien rendu par Delannoy et, contre toute attente, les dialogues d’Audiard ne jurent pas trop avec l’atmosphère feutrée de Simenon.

- Vous avez dit de saintes paroles en tapant du pied. On peut avoir l’esprit chrétien et le mollet nerveux.


LA MÉTAMORPHOSE DES CLOPORTES (Pierre Granier-Deferre, 1965).

Une série noire bien quelconque qui vaut surtout par son hallucinant double générique (début du film : des cloportes insectes envahissent l’écran, fin du film : même plan mais les insectes sont devenus… des hommes).

- C’est autrement plus coton d’écouler de la marchandise que de la faucher. Il faut des connaissances, des relations. Voler… c’est juste un réflexe…
- En parlant de réflexe, tu veux mon poing dans la gueule ?
Et aussi :
- Sur le plan de l’arnaque, les coups les plus tordus ne sont rien, vous entendez, rien – à côté de la peinture abstraite.


Et pour terminer ce post, comme d’habitude, le tonton flingueur du jour :
« J’dis pas que Louis était toujours très social – non – il avait l’esprit de droite. Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t’aies fini, mais il nous a tout de même apporté à tous la sécurité. »

Question : mais pour qui Louis va-t-il voter à la Présidentielle ?


C’est du brutal !
C’est du brutal : le retour !
C’est du brutal : one more

Les moines soldats de la loi de 1901

Dans notre ville peut être plus qu’ailleurs, compte tenu des défaillances de la politique locale, nous avons besoin d’un mouvement associatif fort. Pour l’animer, le militantisme tiède ou l’engagement à éclipse sont insuffisants. Pour subsister, pour fonctionner, pour progresser, les associations ont besoin d’être encadrées par des dirigeants qui doivent se transformer en véritables moines soldats de la loi de 1901. Ils ne peuvent le faire qu’en étant entièrement dévoués à leur cause, souvent au détriment de leur vie professionnelle et personnelle.

Illustration ce samedi.

Quartiers est de la ville.
L’association « Entraide et partage » fête à Don Bosco son 40e anniversaire. L’association, c’est, bien sûr, une équipe dévouée autour du père Didier, mais aussi et surtout Philippe Rossini, sa rigueur, son enthousiasme et son humanité. Devant une salle pleine et reconnaissante, une brochette d’élus (je représente la gauche avec le seul Jacques Victor) est unanime à le reconnaître. Et pour une fois, avec un ton et des termes qui n’ont rien à voir avec la traditionnelle brosse à reluire qui fonctionne généralement en pareille circonstance.

Quartiers ouest de la ville.
Dans la salle des sports du collège Raoul Dufy, c’est au Jubilé d’Oleg Ionikoff que j’assiste, en compagnie de la conseillère générale du 7e canton. Pendant quarante ans, Oleg s’est dévoué à la cause de la jeunesse. Depuis vingt ans, il travaille à la promotion du tennis de table, en assurant l’ascension sportive du CPC Nice (Le défi de Dufy). Lui aussi n’a pas ménagé son temps.

Philippe, Oleg, notre ville n’est probablement pas un modèle de solidarité. Le lien social y est souvent distendu. Mais franchement, sans vous, ce serait bien pire. Merci.