30 janvier 2012

Deux questions pour la Libé

Ce lundi commencent enfin les travaux d’aménagement de l’ancienne Gare du Sud et du quartier Libération. Pour avoir lutté pendant quatre ans avec les associations afin d’obtenir la sauvegarde de ce pan de la mémoire niçoise qu’est le mythique bâtiment des Chemins de fer de Provence, je ne peux qu’approuver le projet actuel qui préserve l’essentiel. Même si la nature privée-publique de l’opération l’a rendu plus utilitariste que le magnifique projet que nous avions proposé sur la base du travail de l’architecte Mario Basso (dont les superbes plans continuent à décorer nostalgiquement les murs de mon bureau au Conseil général).

Cela dit, deux questions restent posées.

- Tout d’abord, celle du stationnement. Le partenaire privé qui a remporté le marché a divisé, pour des raisons de rentabilité, presque par deux le nombre de places prévues par le cahier des charges initial. C’est une folie. Le quartier va être asphyxié et ce ne sont pas les projets lointains (Jeanne d’Arc, Notre-Dame) ou carrément utopiques (Valrose) qui vont rassurer les riverains qui, en plus, verront disparaître l’actuel parking de surface pendant les travaux.

- L’autre question concerne le devenir de la Gare du Sud restaurée. Le maire s’obstine à vouloir faire de cet équipement de prestige un marché couvert… dont les commerçants du marché de plein air actuel ne veulent pas.

En ce qui me concerne, je reste persuadé que la salle d’exposition de haut niveau (expos internationales itinérantes par exemple) que nous avions proposée aux dernières élections municipales est la bonne solution pour valoriser cet investissement assez coûteux. Mais là aussi, le maire ne s’exprime pas vraiment.

Faire l’autruche peut être une  politique. Mais les vieux Niçois savent que les sous-sols humides de la Libé ne sont pas très confortables pour pratiquer celle-ci.

Nice-Matin, 30/01/2012

28 janvier 2012

L’arrogant de velours

Pour la deuxième revue de presse collective à la permanence de Gauche Autrement ce vendredi, le débat s’est développé autour d’un article de Médiapart au titre quelque peu provocateur : « Un projet social au souffle court », concernant le programme de François Hollande.

En réalité, l’unanimité s’est vite faite pour reconnaître que le discours du Bourget et le débat avec Juppé ont constitué la véritable entrée en campagne du candidat Hollande. Quant à l’arrogance que l’UMP semble vouloir désormais lui reprocher (voir le blog de Dominique Boy Mottard), elle n’est que l’assurance sereine et déterminée d’un homme qui s’affirme chaque jour un peu plus dans son costume de présidentiable.

Sur le fond, toutefois, le débat est plus clivé. Il y a ceux qui, à l’instar de Médiapart, estiment qu’il faut aller plus loin dans l’affirmation des fondamentaux de gauche comme la hausse du SMIC et la sauvegarde des services publics et ceux qui considèrent que la batterie de mesures désormais chiffrées par le candidat constitue une rupture radicale avec la gestion inéquitable de la crise par Nicolas Sarkozy.

Mais l’unanimité s’est reconstituée pour se féliciter d’une candidature qui ne se contente plus de surfer sur le rejet de l’autre. C’est que le futur Président de la République aura bien besoin d’adhésion positive pour transformer l’essai aux législatives, transformation sans laquelle rien ne sera vraiment possible…

25 janvier 2012

L'éternité et un jour

Le voyage des comédiens


En forme d'hommage à Theo Angelopoulos, mort hier 24 janvier dans un hôpital du Pirée.

"C'est ici [la MJC Gorbella] que, l’an dernier, j’ai définitivement compris que le cinéma était autre chose qu’une distraction pour dimanche pluvieux ou un prétexte pour sortir avec une petite amie à la famille méfiante. « O Thassios » - Le voyage des comédiens – de Theo Angelopoulos, était passé par là. A la fois morsure à l’âme et choc esthétique, cette longue errance d’une troupe de comédiens, à travers le temps et l’espace d’une Grèce hivernale, grise et pluvieuse, m’avait littéralement hypnotisé. Ce film n’était pas un film, il était voyage, il était expérience initiatique, il a changé ma vie."

Fragments de Nice, p. 41

Sur le même sujet, voir, sur le blog de Dominique Boy Mottard, "Le regard de Theo"

22 janvier 2012

Ces salauds de pauvres qui boudent le RSA

A Gauche Autrement, nous avons décidé à la fin de l’année dernière, de doubler l’apéro du vendredi à la permanence d’un débat sur l’actualité à partir de la remarquable revue de presse réalisée et diffusée par notre ami Lucien Fouques. Ce vendredi fut mis en pratique en quelque sorte le numéro 0 de ce nouveau rendez-vous.

En fait, l’essentiel du débat s’est vite focalisé sur un thème à partir d’un article du Canard enchaîné intitulé « Ces salauds de pauvres qui boudent le RSA ». Les journalistes du Canard se sont en fait appuyé sur le très officiel rapport du Centre National d’Evaluation sur le RSA, remis le 15 décembre dernier au ministre.

Ainsi, on apprend que 1,6 millions de pauvres renoncent à affronter les démarches pour le toucher, soit par découragement, soit par manque d’infos, soit pas choix. Plus d’un million de foyers qui travaillent à temps partiel pourraient toucher un complément du RSA mais ne le réclament pas. De la même façon, 650 000 chômeurs en fin de droits ne demandent pas le RSA complet auquel ils auraient droit. Du coup, l’Etat a fait 5,8 milliards d’économies en 2010 sur le dos des plus fragiles d’entre nous.

En fait, ces informations ne surprennent qu’à moitié les élus de proximité que nous sommes car nous rencontrons souvent dans nos permanences des personnes qui n’ont aucune notion de leurs droits.

On est donc loin du discours sur la fraude massive qui se serait développée autour des prestations sociales. Bien sûr, il faut lutter contre la fraude, plus pour des raisons morales que financières d’ailleurs (le Conseil général 06 a mobilisé pas moins de seize fonctionnaires contre la fraude, investissement considérable, pour se rendre compte que la fraude concernait surtout… l’APA, c’est-à-dire les personnes âgées : voir le blog de Dominique Boy Mottard). Mais on voit bien à la lecture que le vrai problème n’est pas là.

L’Etat se garde bien de toute démarche pédagogique en la matière, trop heureux d’avoir trouvé là un « gisement d’économies ». Que ce soit à l’encontre de la solidarité et de la justice ne le gêne pas le moins du monde.

Un beau sujet de réflexion pour les candidats à la Présidentielle…

P.S. : Ce billet, écrit depuis deux jours, n’a rien à voir avec le débat animé qui a suivi le dernier billet… Encore que !

19 janvier 2012

Masters 1000

Le podium : Bernard, Clotilde et Claudio

Il s’agit, pour ce 1001ème billet de faire le palmarès des intervenants les plus prolixes sur ce blog pendant ces six années d’existence.

On peut relever 1331 commentaires anonymes sur 7896, ce qui donne un très raisonnable 17%. Ils sont d’ailleurs souvent de grande qualité.

Pour ma part, j’ai fait 565 commentaires sur mon propre blog soit 7% du total ce qui ne traduit pas un interventionnisme excessif.

Pour le reste, ce sont 310 commentateurs identifiés qui se sont partagés les 6000 commentaires restants.

Je leur rend ici hommage, même si je ne publie que le top 50 des Masters.

1. Bernard Gaignier (375)
2. Clotilde Gimond (368)
3. Claudio (367)
4. Dominique B-M (332)
5. Roxane/Multipseud (313)
6. Emmanuel Delansay (279)
7. Antonin Colombo (258)
8. Laurent Weppe (242)
9. Cléo/Véro (230)
10. Richard Martinez (222)
11. Alain D. (187)
12. Irène (158)
13. Sami (113)
14. Sylvie (111)
15. Marion (103)
16. Segurano (99)
17. Henri Cottalorda (85)
18. Ricciardelli (83)
19. Serge Terrana (81)
20. Gilbert Escoffier (69)
21. Zineb (65)
22. Heyliette (63)
23. Jean-François N (53)
      Jean-Pierre LM (53)
25. Pénélope (51)
26. Laurent F (49)
27. Commandant Dromard (48)
28. Les brouillons de Cendrillon (47)
29. Socrate (41)
30. Antoine V (37)
31. @@ (35)
32. André Louis (27)
33. LV/Vro (26)
34. Joëlle Vacca/ Hey Joe (25)
35. Valérie Salvetti (24)
36. Gérard Corboli (23)
      Patrice
      Philippe
39. Chantal Maimon (22)
      Lalya Elhadi
      Franck V
42. Anne-Marie Kounga (20)
      Fabien Bénard
      Jacques Barralis
      Michel Gros
      Bettina
47. Mari-Luz Nicaise (19)
48. Montoya Jean et Rose-Marie (18)
      Le mouton enragé
50. Pierre Grimaud-Now (17)


Le classement par année donne :

- Clotilde 1ère en 2006 et 2007 (88 et 106 commentaires)
- Irène 1ère en 2008 (112 commentaires)
- Roxane 1ère en 2009 (92 commentaires)
- Cleo 1ère en 2010 (72 commentaires)
- Emmanuel 1er en 2011 (198 commentaires : record absolu !)

Et par mois :
Emmanuel a été le n° 1 pendant 15 mois ; Clotilde pendant 8 mois ; Antonin, Roxane et Cléo 7 mois ; Laurent Weppe 5 mois ; Irène, Alain D 4 mois ; Claudio, Richard 3 mois ; DBM, Gaignier, Segurano 2 mois ; Gilbert, Serge T, Jean-François N et Sylvie 1 mois.

Bravo à tous… et rendez-vous aux Masters 10 000 !

17 janvier 2012

patrickmottard.blogspot.com, 1000e édition


Le 10 janvier 2006, je publiais le premier billet de ce blog (Pourquoi un blog ?... je pourrais écrire le même aujourd’hui) à 20 h 05 exactement. Le lendemain à 13 h 32, une certaine Clotilde Gimond publiait le premier commentaire (d’encouragement d’ailleurs).

Aujourd’hui, six ans après presque jour pour jour, c’est le 1000e billet que j’ai le plaisir – et un peu la fierté – de publier. Entretemps, patrickmottard.blogspot.com a reçu 557 111 visites et 7 896 messages soit les honorables ratios de 557 visites et environ 8 commentaires par billet.

Ce sont, bien sûr, les billets politiques (politique locale mais aussi nationale et internationale) qui ont provoqué les débats les plus nourris et les visites les plus nombreuses. Qu’on en juge.

1. J’accuse, 89 commentaires
2. Que tout change pour que rien ne bouge, 76 commentaires
3. Monsieur X, 64 commentaires
4. Les grandes manœuvres 1 et 2, 60 commentaires
5. Staline pas mort, 59 commentaires

Mais, à l’instar de ma conception de l’action politique « autrement » qui ne doit être ni exclusive ni excessivement professionnalisée, j’ai voulu que ce blog soit largement ouvert à d’autres sujets et à d’autres thèmes qui correspondent aussi à des passions personnelles. Et, là encore, les internautes ont suivi. Pour ceux qui découvrent ce blog depuis peu, voici une petite sélection de billets (je laisse de côté l’année 2011).

Cinéma - Les trente glorieuses 1 et 2, 43 commentaires

Littérature - Carlone Academy n° 1, 29 commentaires, et Houellebecq ou le Goncourt Vache qui rit, 22 commentaires

Voyage - America, America, 21 commentaires, et Les villes de grande multitude, 20 commentaires

Philosophie personnelle - Ce que je cherche, 13 commentaires, et Etre soi-même, 23 commentaires

Sport - Marathon Nice-Cannes... C’est fait, 29 commentaires

Société - Les compagnons de route de la burqa, 22 commentaires

Musique - Lettre à France, 22 commentaires


Histoire - 10 mai 81, 20 heures, 43 commentaires


Séries TV - HBO & co : le top ten, 17 commentaires

Après-demain, deuxième billet « commémoratif » avec le classement des 50 « masters », les 50 commentateurs les plus prolixes. Qu’on se le dise !

14 janvier 2012

En 2012, GA conserve son triple A



Pour la traditionnelle cérémonie des vœux, la petite république de Gauche Autrement, élargie à ses amis et sympathisants, s’est à nouveau réunie dans la permanence du 10, avenue Cyrille Besset.

Ce fut l’occasion de vérifier qu’elle conservait haut la main son triple A en restant ce qu’elle est depuis près de quatre ans : amicale, active, autrement.

Amicale, car, à partir du socle constitué par les anciens de l’aventure municipale, de nombreux petits nouveaux se sont agrégés au groupe en apportant leur enthousiasme et une approche différente. Et, loin des calculs de courants et des rapports de force, l’osmose est réelle et le plaisir d’être ensemble patent. On ne vient jamais au local de Cyrille Besset par intérêt ou clientélisme.

Active, car, au-delà de l’assistance à l’élu et à sa suppléante, le groupe est au centre de multiples réseaux générateurs d’expertises. Il va même renouer avec une de ses vocations premières, le débat, en organisant tous les vendredis une discussion à partir de la revue de presse que nous concocte Lucien Fouques depuis de nombreux mois.

Autrement, parce que, par nos centres d’intérêt, par notre façon d’appréhender le débat public, nous essayons de ne pas nous enkyster dans la politique politicienne. Nous le faisons en pratiquant une opposition décomplexée à la fois intransigeante, constructive et propositionnelle, sans jamais oublier de lier le local à l’Universel, la Gare du Sud à Obama...

L’objectif de la soirée était quand même de délivrer un certain nombre d’informations et de prises de position en direction de la presse. C’est ainsi que j’ai insisté, au cours de mon allocution, sur l’importance du débat concernant l’aménagement sur le 5e canton des terrains libérés par le stade du Ray (cf. ma carte de vœux). Ce fut aussi l’occasion de rappeler mon engagement en faveur de François Hollande pour la Présidentielle, en insistant sur le fait que cette candidature ne doit pas être « un moindre mal mais un meilleur bien » Eric Rohmer dans L’arbre, le maire et la médiathèque).

Et les bulles de champagne et de cidre qui accompagnèrent assez tard discussions et débats, loin d’amollir les volontés, ne firent que renforcer une belle détermination pour affronter les défis lancés pour l’année nouvelle.

PS : après vérification, ce billet n’est pas le 1000e du blog comme je l’avais annoncé mais le… 999e. Donc, rendez-vous au prochain pour ce que Manu appelle « les Masters » !

Nice-Matin 12/01/2012

10 janvier 2012

Le resto du cœur de ville

Un appel national a été lancé par les Restos du cœur entre Noël et le Jour de l’An estimant à 5 millions d’euros la rallonge nécessaire pour tenir jusqu’à fin mars.

C’est pour répondre à cet appel que le Président du Conseil général a remis un chèque de 40 000 € à la présidente départementale des Restos du cœur, Madame Claude Six, personnalité dynamique et attachante s’il en est (les Restos 06, ce sont 504 bénévoles, 16 centres et 6 400 bénéficiaires). J’étais évidemment présent dans ce lieu situé dans le sud du 5e canton où j’ai pu vérifier depuis quelques années l’efficacité de l’antenne Cœur de Ville des Restos.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Eric Ciotti a également annoncé aux 25 bénévoles du Centre rassemblés pour l’occasion que le Conseil Général, propriétaire des lieux, continuerait à mettre ceux-ci à la disposition de l’association. Le soulagement fut immédiat car il avait été envisagé très sérieusement d’attribuer le local à la toute nouvelle Métropole.

Or, ce Centre est stratégique car, au-delà des populations que l’on retrouve dans les autres centres, il est également fréquenté par des personnes en situation administrative qu’on appelle pudiquement d’incertaine. Les aider est donc un acte d’humanité pas forcément conforme à la doctrine officielle distillée par le ministre de l’Intérieur. De ce point de vue, on pourrait reprocher au Président Ciotti d’avoir un double langage. Mais, franchement, dans ce sens-là, le double langage, je prends. Et, vu les sourires qui illuminaient le visage des bénévoles de ce resto du cœur de ville, je n’étais pas le seul.


Nice-Matin, 10/01/2012

07 janvier 2012

L’émotion de Shamiran Sevag

Au Centre Barsamian

Janvier, pour la France officielle et associative, est la période des vœux et des galettes des rois. C’est ainsi que l’emploi du temps et l’estomac des élus sont largement mis à contribution.

En ce qui me concerne, c’est sur les chapeaux de roues que j’ai entamé la tournée 2011 en assistant à trois importantes cérémonies en moins de quarante-huit heures.

Tout d’abord, ce fut la traditionnelle soirée organisée par le Conseil général pour ses agents. Cette année encore, je me suis retrouvé avec les autres conseillers sur la scène de Nikaïa, un peu impressionné il faut bien le dire. En effet, faire face à 6000 personnes donne des sensations rarement éprouvées, par exemple, pendant une campagne cantonale…

Le lendemain, ce furent dans un bâtiment du CADAM, les vœux du Département Union Club (DUC), association de sports et de loisirs réservée aux fonctionnaires de la Préfecture et du Conseil général. Si le cadre est nettement plus modeste que celui de la veille, l’atmosphère y est très chaleureuse.

Les élus étaient peu nombreux : Président compris, j’en ai compté quatre et, parmi ceux-là, j’étais le seul représentant de l’opposition. C’est dommage, car ils auraient pu apprécier le discours du Préfet qui n’a pas hésité à faire du (bon) Bernard. Rappelant que le DUC doit en grande partie sa réputation à la section « Pétanque », il a dit que « les Alpes-Maritimes étaient probablement le seul département de France où les fonctionnaires aimaient pointer (BG, tu es dispensé de faire de la surenchère…).

Mais pour moi, bien sûr, la cérémonie la plus émouvante s’est déroulée au Centre Barsamian où les amis de la Communauté arménienne recevaient, en accueillant les invités avec la chorale des petits écoliers de l’établissement attenant. Ici aussi, allez savoir pourquoi, j’étais le seul élu de gauche aux côtés d’une impressionnante armada d’adjoints qui entouraient le maire de Nice. Du coup, cette situation fit de moi, avec Christian Estrosi, l’un des deux orateurs de la cérémonie, rôle que je remplis brièvement, en ami de l’Arménie, évoquant l’Ararat (voir, sur ce blog, « Celui qui a vu les deux faces de l’Ararat », le Haut-Karabagh (voir, sur ce blog, « Mission au Haut-Karabagh ») et une certaine loi votée il y a quelques jours à l’Assemblée Nationale.

Cette loi fut d’ailleurs le thème récurrent de la matinée. Je sais qu’elle a été et va être encore contestée. En fait, j’aurais aimé que les sceptiques voient l’émotion sur tous les visages du centre Barsamian quand le sujet fut évoqué. J’aurais voulu surtout qu’ils entendent l’exposé spontané de Shamiran Sevag, une incroyable vieille dame de 98 ans, rescapée du génocide, et qui raconta avec beaucoup d’émotion l’assassinat de son père, le poète Roupen Sevag. Mais, évoquer ce drame ne l’a pas empêchée de dire avec beaucoup de force sa fierté d’être Française. Cette fierté, c’était précisément celle que j’avais exaltée quelques minutes auparavant dans mon intervention.

Avec le Préfet et le Président du CG aux voeux du DUC

Nice-Matin 11/01/2012

04 janvier 2012

Big brother aime le goulash


Budapest, avenue Andrassy, août 2010

Pour les manifestants de l’avenue Andrássy, les Champs Elysées de Budapest (qui m’ont servi, il y a deux ans, de piste… d’entraînement, voir, sur ce blog, « A Budapest, le beau Danube est bleu »), le vote et la promulgation de la nouvelle constitution hongroise font basculer le pays dans un monde qui s’apparente à l’univers de George Orwell.

Sous la houlette de l’ex-dissident Viktor Orban – qui a mal vieilli – le parti majoritaire FIDESZ a profité de son succès électoral de 2010 pour profondément modifier la Constitution de ce qui n’est plus officiellement la République hongroise mais la Hongrie (éternelle et chrétienne !).

Désormais, l’Exécutif peut tout contrôler : la presse, la justice, les médias, la Banque centrale, la Cour constitutionnelle et même le Parlement grâce à un article 49 local qui permet désormais l’adoption de lois sans débat.

Les privilégiés vont être avantagés par un système fiscal gravé dans le marbre de la Constitution (impôt sur le revenu à taux unique de 16% pour tous), texte où l’on considère, entre autres, que l’embryon est un être humain dès la conception.

Encore plus dangereux, les Hongrois de souche à l’étranger (notamment ceux appartenant à des minorités des pays voisins comme la Slovaquie, la Serbie ou la Roumanie) pourront voter en Hongrie, ce qui ne manquera pas de les isoler dans leur pays.

Face à une agression aussi caractérisée contre les valeurs démocratiques qui en principe cimentent l’Europe, on pouvait attendre une vigoureuse réaction de Bruxelles. Il n’en a rien été. L’Union Européenne si donneuse de leçons quand il s’agit d’économie est restée coite quand il aurait fallu défendre les libertés fondamentales et la démocratie.

Je suis de ceux qui pensent que l’Europe institutionnelle, malgré sa faiblesse et ses contradictions, a probablement accéléré le processus de démocratisation dans le Sud du continent et bien sûr dans l’Est communiste, tout en empêchant quelques guerres civiles (à la dramatique exception de la Yougoslavie).

Ne pas réagir aujourd’hui à l’agression d’Orban, ce serait tout simplement un reniement pour l’Union Européenne. Economiquement inefficace et socialement aléatoire, on peut se demander à quoi servirait le modèle européen s’il ne défendait pas l’Etat de Droit et les libertés.

Il faut exclure la Hongrie de l’Europe pour mieux préparer le retour de la République hongroise dans l’Union Européenne. Les manifestants de l’avenue Andrassy ne demandent pas autre chose. Ecoutons-les.

Voir aussi sur le blog de Dominique Boy Mottard, Syndrome de Budapest : piqûre de rappel.

02 janvier 2012

Retroblog 2011

83 830 visites en douze mois pour 152 billets engendrent 1192 commentaires : à l’évidence, auteur et lecteurs de ce blog ont bien travaillé en 2011.

Quelques éléments statistiques :

- Chaque billet a eu 551lecteurs et 8 commentaires en moyenne.

- Près de 15% du lectorat est originaires d’Ile-de-France et de Paris (on peut supposer que la diaspora niçoise y est particulièrement active…).

- Les vingt commentateurs les plus prolixes sont :

1. Emmanuel, 198 commentaires (ce qui constitue un record annuel)
2. Cléo/Véro, 134
3. Bernard Gaignier, 90
4. Alain D, 43
5. Les brouillons de Cendrillon,40
6. Dominique Boy Mottard, 36
7. @@, 32
8. Claudio, 30
    Helyette, 30
10. Antoine, 25
11. Sami, 20
12. Le mouton enragé, 15
13 : Richard, 14
14. Jean-Pierre LM, 13
      Clotilde, 13
16. Alexandre, 12
17. Antonin, 11
      Segurano, 11
19. Pénélope, 10
      Sylvie, 10

- Il y a eu seulement 168 commentaires anonymes sur les 1190 soit environ 14%. 90 contributeurs, par contre, ont refusé l’anonymat.

- Les cinq billets les plus discutés sont révélateurs de la diversité que j’ai voulu pour ce blog (sport, politique nationale, culture, politique locale, voyages,politique internationale,cinéma) :



1. Master Federer (27/11) : 36 commentaires
    Mon hat trick (28/03) : 29 commentaires
    Des vœux comme s’il en pleuvait (25/12) : 29 commentaires

Ce billet-bilan n’est qu’un hors-d’œuvre car, aux alentours du 15 janvier, j’aurai le plaisir de publier le 1000e billet de ce blog, ce qui me donnera l’occasion de faire une étude quantitative et qualitative portant sur ses six années d’existence dont la création remonte au 10 janvier 2006.

Par conséquent, je vous donne rendez-vous pour ce millième.

A bientôt.