29 mai 2012

Bis repetita




Que ce soit dans les rues de Nice Nord (notamment dans les 5e et 7e cantons), à la fac de Droit et celle des Lettres où je travaille, dans les trois conseils d’administration de collèges de la circonscription où je siège, à Gairaut ou sur la Prom où je cours, dans les réunions du Conseil général, dans les manifestations auxquelles je participe comme élu ou encore... au festival de Cannes, la même question m’est inlassablement posée : « pourquoi n’êtes-vous pas candidat aux législatives ? » Et je ne parle pas de la presse qui n’est pas en reste. Cela commence à être d’autant plus lassant que la question est souvent posée sur le ton du reproche comme si j’avais abandonné en pleine mer le navire (fantôme ?) de la gauche locale. Il n’en est rien.

Je profite de l’audience confortable de ce blog pour renvoyer au billet écrit sur le sujet il y a quelques jours et pour répéter à nouveau :

NOUS (DOMINIQUE ET MOI) ETIONS D’ACCORD POUR ETRE CANDIDATS. SI NOUS NE LE SOMMES PAS C’EST « QU’ON » NE L’A PAS VOULU.

Pourquoi ? Probablement pour d'absurdes intérêts d’appareils locaux et nationaux ou pour de médiocres calculs ménageant des plans de carrière. Je n’en sais pas plus. En tout cas, nous étions candidats, qu’on se le dise une fois de plus.

Mais que nos (nombreux) amis soient rassurés : nous ne sommes pas traumatisés de ne pas l’être…

P.S. A lire impérativement sur le blog de Dominique Boy Mottard le billet « EELV et la pudeur ».


28 mai 2012

Essayons d’être heureux…


Photo DBM

« Essayons d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple ».

C’est par ce (très) court poème de Prévert que Jean-Louis Trintignant a remercié le jury présidé par Nanni Moretti  pour avoir attribué la Palme d’Or à Amour, le film de Michael Haneke dans lequel il joue avec Emmanuelle Riva un bouleversant couple d’octogénaires.

Le jury ayant également récompensé (interprétation féminine pour les deux actrices et scénario) le film de Mungiu Au-delà des collines qui avait ma préférence, autant dire que je suis en accord, au prix de quelques petites incongruités, avec le palmarès 2012.

L’autre moment d’émotion de la soirée fut l’hommage rendu, en présence de la famille, au réalisateur Claude Miller dont le dernier film Thérèse Desqueyroux était présenté en clôture de ce 65e festival. Je me suis sincèrement associé à cet hommage car j’aimais beaucoup les films de Claude Miller, surtout ceux du début de sa carrière. Ainsi, La meilleure façon de marcher est un de mes films cultes.

Quant à Thérèse Desqueyroux, ce fut plutôt une bonne surprise. Le couple Audrey Tautou - Gilles Lellouche supporte la comparaison avec celui de la version de Georges Franju dans les années 1960 : Philippe Noiret et… Emmanuelle Riva (encore elle !)

Un bon film pour conclure un beau festival où j’ai pu finalement voir 24 films… 24 films, 1 par marche, puisque le célèbre escalier au tapis rouge a 24 marches.

Hommage à Claude Miller (photo DBM)

26 mai 2012

Mud, Mississipi




Mud, de Jeff Nichols

Ce matin, nous étions bien dans la dernière ligne droite avec deux films assez représentatifs de ce qu’a été la compétition cette année :
- des films toujours – au moins partiellement – intéressants, émouvants, jubilatoires sans être de grands films (à l’exception du Carax et du film égyptien que je n’ai pas aimés du tout, pour des raisons différentes d’ailleurs) ;
- des films de deux heures toujours un peu trop longs qui auraient été plus efficaces dans le format classique d’une heure trente.

Mud, Jeff Nichols (USA)

Deux enfants de quatorze ans rencontrent, lors d’une escapade en bateau sur la Mississipi, Mud, un homme réfugié sur une île au milieu du fleuve. En fait, c’est un fugitif meurtrier d’un homme violent qui battait son amie de cœur. Très vite, il va mettre à contribution les deux adolescents pour retrouver sa belle et s’enfuir.

Mud est un itinéraire initiatique de l’adolescence doublé d’une histoire d’amour et d’un thriller avec, comme décor, l’envoûtante et inquiétante majesté du Mississipi (voir sur ce blog, mon billet du 17 septembre 2008, Mississipi blues) : trois films pour le prix d’un. Le film sur l’adolescence est juste, l’histoire d’amour ambiguë et donc pleine de surprises. Par contre, on aurait pu se passer du thriller.

L’ivresse de l’argent, Im Sang-Soo (Corée du Sud)

Youngjah est le secrétaire de la dirigeante d’un puissant empire industriel coréen. Il est le spectateur engagé, aurait dit Aron, d’un univers plus qu’impitoyable – à côté Dallas c’est le manège enchanté – où argent, sexe et pouvoir sont rois. Les turpitudes de la classe dirigeante de Corée du Sud sont telles d’après Im Sang-Soo, qu’à la moitié du film vous avez des envies de Corée du Nord… Je plaisante, bien sûr ! Sur le même sujet (une « Règle du jeu » asiatique) et par le même réalisateur, j’avais nettement préféré en 2010 Housemaid.

Reste, bien sûr, en attendant le verdict du jury de Nanni Moretti, le petit jeu des pronostics.

Ma Palme d’or : Au-delà des collines

Mes préférés « raisonnables » : De rouille et d’os ; Amour

Mes préférés « coups de cœur » : In another country ; Like someone in love ; Dans la brume.

A demain…



Vingt secondes dans la brume


Sergei Loznitsa, après la projection de "Dans la brume" (photo DBM)

Avant-dernière ligne droite à Cannes avec trois films d’horizon et de style très différents.

The Paperboy, Lee Daniels (USA)

En 1969, deux journalistes vont essayer en Floride de refaire l’enquête sur l’assassinat d’un shérif qui a envoyé Hillary Van Wetter, un chasseur d’alligators dans le couloir de la mort. Ils sont accompagnés et encouragés par Charlotte, une bimbo-cougar qui qui entretient une correspondance avec Hillary et veut l’épouser.

The Paperboy, c’est un peu Cold case dans le bayou, une histoire qui démontre que la poursuite de la vérité peut être source de bien des maux… Mais surtout, Charlotte, incroyablement fringuée et fardée, c’est Nicole Kidman, et Nicole Kidman, comme chacun sait s’il lit ce blog… j’aime ! (Voir « I am married », billet du 24 juillet 2010).

Cosmopolis, David Cronenberg (Canada)

Dans un New York en ébullition, le capitalisme et l’économie financière sont en crise (finale ?). Eric Packer, golden boy à l’air buté, traverse la ville dans son immense limousine blanche pour aller... chez le coiffeur ! En route, il rencontre de nombreux témoins de la crise et il sera même victime d’un attentat pâtissier.

L’idée du parcours initiatique en limousine est bonne (encore que ce soit à peut près la même que celle de Leos Carax), la mise en scène, pourtant limitée par un scénario très théâtral, est plutôt imaginative, et les dialogues sont affûtés. Mais l’ensemble traîne en longueur et ce film extrêmement bavard donne parfois l’impression d’enfoncer des portes ouvertes.

Dans la brume, Sergei Loznitsa (Ukraine)

En 1942, dans la campagne et la forêt biélorusses, Souchenia, un homme simple (certains évoquent « L’idiot » de Dostoïevski), est accusé à tort d’avoir dénoncé des camarades qui ont saboté un train. Ceux-ci sont pendus et Souchenia est à son tour condamné à mort par la Résistance.

Très beau film, lent et classique, qui revient à l’affirmation sartrienne évoquée ici même (voir « Sartre, la liberté et Un village français », 19 avril 2012) de la liberté sous l’Occupation allemande, en fait la liberté du choix moral.

Mais ce film restera dans ma mémoire et dans celle des spectateurs qui ont chaleureusement applaudi Loznitsa et les acteurs à l’issue de la projection comme étant celui qui aura peut-être donné les dernières vingt secondes les plus minimalistes et les plus bouleversantes de l’histoire du cinéma.


23 mai 2012

Io e te... e Bernardo Bertolucci


Les festivaliers rendent hommage à Bernardo Bertolucci

Grand moment d’émotion à Cannes dans l’amphithéâtre Lumière quand, avec l’ensemble du public, nous avons applaudi pendant une dizaine de minutes ce grand Monsieur du cinéma qu’est Bernardo Bertolucci. Dans son fauteuil d’handicapé, coiffé d’un vaste panama, l’inoubliable réalisateur du Conformiste, du Dernier tango à Paris et de Novecento, était très ému par cet hommage spontané des festivaliers qui s’adressait aussi bien à l’ensemble de son œuvre qu’à Io e te, le très beau film sur l’adolescence qu’il venait de présenter hors compétition avec de jeunes acteurs.

Par contre, les quatre autres films vus ces dernières quarante-huit heures faisaient eux bien partie de la compétition.

Killing then softly, Andrew Dominik (USA)

Les caïds de la mafia font appel à Jackie Cogan (Brad Pitt) pour retrouver des malfrats irresponsables qui ont osé braquer un cercle de jeux mettant ainsi en péril le système.

Ce film est le – au moins – cinquantième avatar post-tarentinien sur les turpitudes de la pègre avec exécutions sadiques, bavardages décalés des tueurs et effets spéciaux… C’est dire si le cinéma américain a des problèmes de renouvellement scénaristique. Seule la dernière scène, qui ménage une sorte de face-à-face inédit Obama-Jackie Cogan et qui se conclue par un cinglant : « America is not a country but a business » prononcé par le tueur, fait preuve d’originalité. A sauver peut-être aussi, la prestation toujours savoureuse de James Gandolfini (vous vous souvenez ? le Tony Soprano de HBO) en gangster amoureux et dépressif, une habitude chez lui.

La part des anges, Ken Loach (Grande-Bretagne)

A Glasgow, Robbie, un petit délinquant, est remis dans le droit chemin par Henri, un éducateur qui veut le transformer en spécialiste du whisky de collection.

Ce Ken Loach, contrairement à mon attente, ne renoue pas avec la comédie sociale amère et réaliste sur laquelle il a bâti sa réputation. L’histoire de Robbie et de ses bras cassés de copains est drôle mais le contexte social étant complètement évacué, La part des anges restera une œuvre mineure. On peut toutefois considérer le personnage positif d’Henri comme un bel hommage au métier d’éducateur. Avec Sami, nous sillonnons depuis deux mois le département, afin d’élaborer un rapport pour le Conseil général sur la prévention spécialisée. Désormais, nous pourrons donc conseiller le film aux nombreux éducateurs que nous rencontrons.

On the road, Walter Salles (USA)

Avec ce road movie zig-zag, le réalisateur brésilien Walter Salles est finalement assez fidèle à la chronologie et à l’esprit de l’œuvre de Kerouac. Paradoxalement, parce qu’elle est réussie (même si les acteurs m’ont semblé un peu pâles), cette adaptation souligne les faiblesses d’un livre qui est plus le manifeste d’une génération qu’un véritable chef-d’œuvre de la littérature. En tout cas, pour moi, ce fut beaucoup d’émotion, car, il y a trois ans, au cours d’un voyage où nous avions relié Chicago à Denver (la ville de Dean, le héros de On the road), ma coéquipière Dominique m’avait lu in extenso le livre de Kerouac sur les routes mêmes redécouvertes à l’écran.

Holy motors, Leos Carax (France)

De l’aube à la nuit, l’étrange Monsieur Oscar (Denis Lavant, au physique maintes fois exploité par Carax) circule dans une interminable limousine blanche et, étape après étape, voyage de vie en vie, devenant successivement grand patron, monstre mangeur de fleurs, mendiante, père de famille, époux d’une guenon…

Je ne vais peut-être pas me faire que des amis (l’accueil de la salle a été relativement bon), mais j’ai trouvé Holy motors prétentieux, complaisant et un brin abscons. Si le film est parfois à la limite du ridicule, l’humour, en plus, n’est pas son fort. A l’exception peut-être de la séquence finale où les limousines remisées dans un garage pour la nuit papotent entre elles comme de vieilles pipelettes. Cela dit, Carax sait filmer et certaines séquences, comme celle qui se déroule à la Samaritaine, sont d’une grand beauté formelle.

Io e te, Bernardo Bertolucci (HC, Italie)

Lorenzo, un garçon d’une quinzaine d’années, laisse tomber un voyage scolaire à l’insue de ses parents pour vivre quelques jours en solitaire dans la cave sommairement aménagée de son immeuble. Fortuitement, il est rejoint par sa demi-sœur plus âgée qu’il n’a pas revue depuis des années. Celle-ci, en pleine crise, lui avoue sa toxicomanie.

Dans le huis clos de la cave, nous pénétrons les mystères de l’adolescence. Voir Lorenzo maîtriser ses démons intimes grâce à cette grande sœur pourtant si fragile, est un magnifique message d’espoir distillé par un jeune réalisateur de 71 ans.


Caroline, au stand de l'ARP




Entre films et copies, nous avons trouvé le temps d’une petite soirée rock’n’roll particulièrement réussie.

21 mai 2012

Isabelle Huppert in another country




Fin de projection de "In another country" (photo DBM)

Cannes, c’est aussi l’occasion de rencontrer les amis engagés dans le secteur du cinéma. Ainsi, Jean-Louis Milla, l’organisateur passionné du Festival de Puget-Théniers, qui nous a promis pour l’édition 2012, fin juillet, une marraine très prestigieuse (mais chut ! c’est encore un secret !).  Egalement, Florence Gastaud, notre ancienne étudiante au perpétuel sourire, aujourd’hui Déléguée générale de l’ARP (société civile regroupant les auteurs, réalisateurs et producteurs du cinéma français) qui travaille en duo, depuis peu, avec un président nommé… Michel Hazanavicius. Enfin, Thierry Collard, l’infatigable directeur de l’ESRA Côte d’Azur qui, cette année, présente les travaux d’élèves de sa filiale… de New York.

Côté salles obscures, la journée sera placée sous le signe de l’éclectisme avec le dernier Resnais dont l’action est censée se dérouler à… Peillon (06), un film japonais réalisé par un Iranien, et une comédie coréenne à l’affiche de laquelle on trouve une grande actrice française.

Vous n’avez encore rien vu, Alain Resnais (France)

Un auteur dramatique convoque par-delà sa mort tous les amis qui ont interprété sa pièce « Eurydice ». Ils doivent visionner une nouvelle version de l’œuvre jouée par une jeune troupe.

L’originalité du film est que les rôles sont tenus par des acteurs connus qui jouent à visage découvert ce happening théâtral qui est à la fois une sorte de chorale et un passage de témoin. Sabine Azéma, Pierre Arditi, Michel Piccoli, Lambert Wilson et compagnie, contribuent à faire d’un scénario un peu artificiel une brillante démonstration de ce que peut-être le jeu théâtral lorsqu’il atteint l’excellence.

Like someone in love, Abbas Kiarostami (Japon)

Un vieux professeur en retraite s’offre les services d’une jeune fille mi-étudiante, mi call-girl. En fait, dans ce film pour le moins surprenant, c’est l’octogénaire qui semble vivre avec bonheur les bouleversements de la société japonaise alors que les jeunes sont désemparés devant la dissolution des valeurs traditionnelles.

On gardera longtemps dans nos mémoires le visage malicieux et les yeux pétillants du professeur (Tadashi Okuno) dans un film où, comme d’habitude, Kiarostami use et abuse des longs plans-séquences en voiture et où l’on vous apprendra tout sur la sexualité des mille-pattes.

In another country, Hong Sangsoo (Corée du Sud)

Une Française passe quelques jours dans une station balnéaire coréenne quasi- déserte. Elle va vivre, sous la même identité, trois histoires correspondant à trois personnages différents. En fait, le film est bâti sur le modèle de Smoking No Smoking de Resnais (encore lui !) puisque l’héroïne n’est jamais ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.

In another country est en fait un petit bijou, ciselé avec précision par Hong Sangsoo, plein d’humour et de poésie, qui nous raconte beaucoup de choses sur les différences culturelles, la jalousie des femmes coréennes, le sex-appeal des lifeguards et l’intact potentiel de séduction d’Isabelle Huppert qui provoque bien des tempêtes au pays du matin calme.


Florence Gastaud et Dominique Boy Mottard

20 mai 2012

Thomas et Michael : noir c’est noir !


Amour, de Michael Haneke

Dimanche difficile pour les pauvres festivaliers : un orage d’anthologie en fin de journée et deux films magnifiques mais terriblement éprouvants…

La chasse, Thomas Vinterberg (Danemark)

Après un divorce difficile, Lucas, la quarantaine, reconstruit sa vie et une famille quand une petite fille de l’école où il travaille l’accuse d’attouchements. La nouvelle va plonger la petite ville dont la population est principalement composée de chasseurs un peu beaufs dans une sorte d’hystérie collective. Thomas Vinterberg nous fait, avec La chasse, une sorte de Festen à l’envers ? Dans ce film, qui le fit connaître à Cannes en 1998, on découvrait qu’un honnête père de famille était en fait un pédophile. Dans La chasse, c’est à priori un innocent qui est accusé. c’est que le pédophile est devenu une sorte de croquemitaine de nos sociétés contemporaines. Des sociétés qui veulent à tout prix occulter le fait que la pédophilie est la plupart du temps une affaire familiale.

L’histoire de Lucas, filmée avec sobriété, est édifiante puisque sur les simples allégations d’une enfant instrumentalisée par les adultes, un homme est humilié, exclu, banni de sa communauté. Pour ces chasseurs de chevreuils, il est devenu une sorte de gibier que l’on traque en toute bonne conscience. Le choc provoqué par le film est d’autant plus fort que l’actualité récente a montré que le Danemark n’a pas le monopole de ce genre de safari.

Amour, Michael Haneke (Autriche)

Georges et Anne sont des professeurs à la retraite octogénaires. Un jour, Anne et victime d’une attaque et ce sera le début de la fin. Alors que la maladie évolue rapidement, Georges va entièrement prendre en charge cette femme à laquelle le lie, on le devine, une tendre complicité. Cette agonie, ponctuée de scènes où la dignité de cette encore belle femme est mise à mal, est particulièrement difficile à suivre pour un spectateur réduit au rôle de voyeur. Seule la sollicitude un peu hébétée de Georges (superbe interprétation de Jean-Louis Trintignant) permet d’adoucir la dureté de l’épreuve. Le fait qu’Anne soit jouée par Emmanuelle Riva, la belle amoureuse d’Hiroshima mon amour, rend cette descente aux enfers encore plus poignante.

On ne sait pas, au final, si pour Haneke l’amour est plus fort que la mort. Ce que l’on sait, par contre, c’est que l’amour peut accompagner jusqu’à la mort.


19 mai 2012

L’une prie, l’autre pas

Au-delà des collines

Comme chaque année à la même époque, j’essaie de trouver un bon compromis entre les films de Cannes et les corrections de copies d’examen à Nice. Celui-ci m’a tout de même permis de voir les quatre films qui lancent véritablement l’édition 2012 du Festival avec, en prime, un dessin animé HC.

Reality, Matteo Garrone (Italie)

Luciano est un chef de famille napolitain exubérant et populaire dans son quartier qui participe au casting d’une émission de téléréalité. Du coup, sa sélection éventuelle devient une véritable obsession qui va bouleverser sa vie et celle de ses proches.

La première heure du film de Matteo Garrone (Gomorra) est une véritable résurrection de la comédie sociale à l’italienne avec personnages picaresques, misère surmontée et joie de vivre. Hélas ! la deuxième heure, qui voit le héros sombrer dans une sorte de névrose, est moins convaincante, et le scénario donne l’impression de s’effilocher.

Madagascar 3, film d’animation HC (USA)

C’est désormais incontournable : Cannes paie chaque année son tribut à la culture mainstream en invitant un blockbuster hollywoodien en échange de la présence de quelques stars supplémentaires sur la Croisette. Cette année, c’était le film d’animation 3D, Madagascar 3. Pas grand-chose à dire si ce n’est que je trouve le graphisme des dessins animés modernes assez moche et leur dimension émotionnelle assez pauvre.

Paradis : Amour, Ulrich Seidl (Autriche)

Dans un village du Kenya, des européennes quinquagénaires plutôt abîmées dans leur corps et dans leur vie, viennent se consoler auprès de jeunes Africains qui assurent ainsi leur subsistance et celle de leur famille. En clair, il s’agit de tourisme sexuel, et que, pour une fois, on ait affaire à des prédatrices plutôt qu’à des prédateurs ne change pas la donne. Le tourisme sexuel est une métaphore particulièrement juste des rapports entre le Nord et le Sud. Librement exposés pendant les deux heures du film, le moins que l’on puisse dire est que ces rapports sont d’une infinie tristesse. Pour les deux parties.

Au premier degré, le film pose tout simplement la question de savoir si le tourisme dans les pays du Sud est possible. Je suis loin d’en être certain.

Lawless, John Hillcoat (USA)

Lawless, c’est un peu Fantasia chez les ploucs à l’époque de la Prohibition. Dans une petite ville de Virginie, les indestructibles frères Bondurant trafiquent et résistent aux assauts des autorités corrompues. Ce film esthétiquement réussi est extrêmement violent. Une violence qui rappelle la vanité de toute prohibition. Jean-Michel Baylet n’avait peut-être pas tort pendant les primaires à propos du cannabis…

Au-delà des collines, Cristian Mungiu (Roumanie)

Probablement LE film de ce début de festival. Alina revient d’exil pour retrouver Voichita, son amie d’orphelinat. une amie qu’elle aime d’un amour absolu bien que platonique. Hélas, cette dernière a rencontré Dieu et vit désormais dans un couvent. Avoir Dieu comme rival est bien difficile. du coup, Voichita d’abord, puis l’ensemble de la communauté religieuse vont s’allarmer de la force de cet amour et y voir une manifestation du Malin. Aux crises de désepoir de l’amoureuse vont donc correspondre des séances d’exorcisme de plus en plus douloureuses et dangereuses.

En 2007, Mungiu nous avait émus et avait remporté la Palme d’Or avec l’histoire d’Otilia et Gabita dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours (voir mon billet du 17 mai 2007). Aujourd’hui, il récidive avec l’histoire d’un autre couple de jeunes femmes victimes de l’oppression (en 2007, c’était le régime communiste, en 2012, c’est l’église orthodoxe…)

Mais, au-delà d’un réquisitoire impitoyable contre l’obscurantisme, Au-delà des collines reste une belle initiation aux mystères de cette maladie d’amour dont on se souvient, grâce à la chanson, « qu’elle court… qu’elle court ! »

Du coup, la standing ovation réservée à Mungiu et à ses interprètes à la fin du film était profondément justifiée.


17 mai 2012

Jacques aussi, c’est du brutal !


De rouille et d'os


Bon début de festival avec trois films très différents mais qui ne laissent pas indifférents.

Moonrise Kingdom, Wes Anderson (USA)

Sur une île au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre (magnifiques paysages), au cœur de l’été 1965, deux enfants de douze ans tombent amoureux et s’enfuient ensemble. Alors que toute la petite communauté se mobilise pour les retrouver, une tempête va déferler et bouleverser la vie des îliens.

Avec un style faussement naïf qui me rappelle un peu celui des premiers films des frères Coen (Arizona junior), Wes Anderson nous offre un conte moderne sur la nécessité d’engloutir les codes sociaux. Et peu importe si, pour parvenir à ce résultat, on se sert d’un petit événement intime (la fugue des enfants) ou d’une grande catastrophe (la tempête).

L’interprétation (Bruce Willis, Bill Murray, Frances McDormand, l’inénarrable Tilda Swinton, et les deux enfants, tous présents sur la scène avant le film) est savoureuse, les images extrêmement léchées, mais cette histoire minimaliste est parfois un peu longuette.

De rouille et d’os, Jacques Audiard (France)

Ali, boxeur au chômage, un peu (beaucoup) paumé, se retrouve avec Sam, sonfils de cinq ans, sur les bras. Il trouve refuge chez sa sœur à Antibes. A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, il rencontre Stéphanie, une jolie dresseuse d’orques du Marineland tout proche. Celle-ci ne prête pas beaucoup d’attention au looser. Mais un drame va changer la donne : elle perd ses jambes au cours d’un numéro de dressage et, contre toute attente, Ali va l’aider, non sans maladresses ni hésitations, à revivre.

Bon, là, n’ayons pas peur des mots : comme aurait dit papa Audiard, « c’est du brutal ». un mélodrame tranchant comme une lame de rasoir, mais un mélodrame plein d’espoir, où l’on apprend que les plus grands malheurs (un accident mutilant, la perte potentielle d’un enfant) peuvent être source d’humanité.

L’interprétation de Marion Cotillard est impeccable, celle de Matthias Schoenaerts, son partenaire belge, en zombie sentimental qui finit par avoir besoin de l’autre restera probablement inoubliable.

Après la bataille, Yousry Nasrallah (Egypte)

C’est l’histoire de la rencontre de Mahmoud, un des cavaliers de la place Tharir qui, manipulés par le régime de Moubarak, ont, en février 2011, chargé les jeunes révolutionnaires, et de Reem, une jeune égyptienne divorcée, moderne et laïque vivant dans les beaux quartiers.

Un bon point pour le cinéma égyptien et sa réactivité à mettre en scène sa propre actualité politique, mais un moins bon pour les a priori du scénario.

En effet, ce face à face entre la bourgeoisie révolutionnaire et moderniste que les médias nous ont « vendu » pendant tout le printemps arabe et le Lumpenproletariat aux ordres du pouvoir corrompu est très réducteur. Rien n’est dit sur la dimension réactionnaire du mouvement avec la montée en puissance de l’intégrisme. Pas un barbu dans Après la bataille, ce qui, compte tenu de l’évolution de la crise égyptienne laisse plutôt pantois. 


Taubira, hip ! hip ! hip ! hourra !




En mai 1981, c’est dans la petite cafétéria de la MJC Gorbella (actuellement Forum Nice Nord) que nous avions appris, autour d’un petit poste transistor, la composition du premier gouvernement de gauche de la présidence Mitterrand entre deux films de la Quinzaine des Réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes qui était alors délocalisée à Nice.

En ce mois de mai 2012, la tradition est maintenue puisque c’est pendant la cérémonie d’ouverture du 65e FIF que nous avons appris, grâce au smartphone, la composition du premier gouvernement de la présidence Hollande.

C’est ainsi que, tout en applaudissant Nanni Moretti, Bruce Willis et Bill Murray qui, sur scène animaient la cérémonie d’ouverture, nous avons eu la (bonne) surprise de retrouver dans cette équipe, Christiane Taubira, notre camarade radicale de gauche, à un poste régalien extrêmement sensible : le ministère de la Justice.

Que cette grande dame, qui nous avait fait l’honneur de sa présence à Nice pour le dernier meeting de campagne du 06 et qui porte si haut les valeurs de la laïcité et de la diversité, soit appelée au chevet de cette grande malade de la République qu’est la Justice, est un signal fort.

En tant qu’humaniste, radical de gauche, et juriste, je ne peux que me réjouir de cette bonne nouvelle.

15 mai 2012

J’ai passé la soirée avec Julien Dray !




Mais la première dame de France ne m’en voudra pas trop… Il s’agissait en fait de Julien, le fils de Laurent Dray, le dynamique responsable des parents d’élèves du collège Saint Barthélemy (5e canton), au Conseil d’administration duquel je siège comme représentant du Conseil général.

Ce lundi soir était en effet organisée par l’établissement « la soirée des talents » qui a vu se succéder sur la scène du Forum Nice Nord des dizaines et des dizaines d’élèves, chanteurs, danseurs, musiciens, sur un tempo endiablé. Une sorte de grand Prix de l’Eurovision, le talent en plus et les « points » (en anglais dans le texte) en moins.

Un autre Julien (Lepers), lui-même parent d’élève, a animé la soirée avec humour et gentillesse.

Pour mémoire (et celle-ci est parfois injuste), je retiendrai les bébés ACDC (classe de 5e !), la sonate de Camille, la fille de ma fleuriste, les variations d’Enzo au piano, David, le frère cadet de Julien jouant à la guitare « Knocking on heaven’s door » de Bob Dylan et un Hallelujah de grande classe avec son pote Nicolas, Alexia et Roxanne interprétant Shakira et au moins quatre chansons d’Adèle dont j’ignorais l’existence avant la soirée mais qui semble être appréciée par Dominique, la prof de musique…

Lorsque la soirée s’achève sur une reprise de Michael Jackson « Human nature », par Rémy, je regarde ma montre : il y a plus de quatre heures que le spectacle a commencé. Incontestablement, le temps est passé beaucoup plus vite que lors de mon dernier meeting politique…

Si j’ai bien passé la soirée avec Julien Dray, je n’ai hélas pas passé la journée avec François Hollande pour cause de soutenances de mémoire à la fac. Mais je suis intimement persuadé que j’aurais éprouvé la même émotion que Dominique (voir, sur son blog, « Merci Monsieur le Président »).

13 mai 2012

Nous étions bien candidats à la candidature



 Depuis quelque temps circule une information selon laquelle Dominique et Patrick Mottard ne seraient pas candidats dans la 3e circonscription parce qu’ils ne l’auraient pas souhaité. Ceci est une contre-vérité !

Solidement implantés dans des cantons faisant partie de la nouvelle 3e circonscription, il est évident que, comme d’habitude, nous étions prêts à assumer nos responsabilités en étant candidats d’union PS-PRG.

Un préaccord électoral existait même au niveau des états-majors nationaux avant d’être mis en cause in extremis, nous a-t-on dit (ces choses sont compliquées et nous sommes loin de la tambouille électorale parisienne…), sur intervention du PS local pour – bien entendu – des questions de courant.

Du coup, exit nos candidatures, ce qui peut sembler d’autant plus absurde que les présidentielles ont révélé que nous étions (avec Claude Giauffret) les seuls candidats aux cantonales à réaliser un score supérieur à celui de François Hollande, en tenant compte, évidemment, des alliances de 2011 (cantonales) et 2012 (présidentielles). Qu’on en juge :

- 7e canton (Dominique Boy Mottard) : + 6,11%
- 5e canton (moi-même) : + 6,02%
- 11e canton (Claude Giauffret, président de comité de quartier) : + 1,94%
- 10e canton : - 1,54%
- 3e canton (Jacques Victor, FDG) : - 1,54%
- 8e canton (EELV) : - 5,21%
- 14e canton (Paul Cuturello) : - 11,49%
- 12e canton : - 13,42%

(pour plus de détails sur ces chiffres, voir le tableau sur les résultats comparés à la présidentielle 2012 et aux cantonales 2011 à Nice).

Au lieu d’aller à l’efficacité électorale dans un contexte où une victoire aux législatives est impérative pour François Hollande, la direction nationale du PS a donné son feu vert pour une primaire au 1er tour avec le PRG dans la 3e circonscription (le PS a simplement demandé à ce dernier de ne pas présenter de candidat dans la… 8e circonscription, c'est-à-dire sur Cannes...).

Dans ce contexte, sans union, il est évident que Dominique et moi ne sommes plus de candidats.

Donc, que les choses soient claires: si nous ne sommes pas candidats dans la 3e circonscription, ce n'est pas de notre fait, mais parce que "ON" ne l'a pas voulu.

E la nave va ! à vue, comme d'habitude.

12 mai 2012

Objets inanimés... (3)




Ce troisième objet est en fait… une serviette de toilette ! Celle que j’ai dérobée en 1978 dans le grand hôtel Intourist de Bakou alors capitale régionale de l’Azerbaïdjan soviétique. Ce larcin fut payé au prix fort car, jusqu’à la fin du voyage, j’ai franchi les nombreux contrôles auxquels nous étions astreints avec l’angoisse d’être confondu et jeté dans un cul de basse fosse pour de nombreuses années. Heureusement, le fait d’appartenir à une délégation officielle (en l’occurrence le MJS) a peut-être refroidi le zèle des policiers et douaniers soviétiques.

Du coup, comme je l’ai écrit bien des années plus tard sur ce blog (Le mano a mano et la serviette magique), « avec le temps, cet acte antisocial de hooligan vendu à l’impérialisme est devenu, par la grâce de la Perestroïka, un authentique acte de résistance face au stalinisme ». Je suis même retourné à Bakou, désormais capitale d’un Etat caucasien indépendant, en 1995 par défi… et pour des raisons universitaires !

Quoi qu’il en soit, cette serviette bleue et beige n’a plus jamais quitté mon sac de sport, témoin de très nombreux entraînements et courses. Elle est même devenue une sorte de fétiche.

Lavée des centaines de fois, elle est toujours fringante et intacte : comme quoi, la glorieuse industrie textile de l’URSS pouvait assurer une production de qualité. Qu’on se le dise !

10 mai 2012

Danièle Hoffman-Rispal




Danièle Hoffman-Rispal est députée PS de la 6e circonscription de Paris. Elue en 2002 contre le député PRC Georges Sarre, elle est réélue en 2007 avec 69,12%, ce qui en fait la députée la mieux élue de France. Depuis 1995, elle est également membre du Conseil de Paris et contribue aux deux succès municipaux de Bertrand Delanoë.

Nous avons donc affaire à une élue de terrain qui a su s’implanter solidement dans un territoire urbain sans pour autant être en situation de cumul des mandats.

Pourtant, c’est elle (une femme donc) que le PS a évincée au profit de Cécile Dufflot, responsable dans l’appareil des Verts depuis dix ans, sans implantation locale connue sur ce territoire.

Cette apparatchik a donc été choisie, pour des raisons obscures (les Verts avaient soutenu Martine Aubry au moment des primaires…), par un PS suicidaire qui se tire une balle dans le pied pour les prochaines municipales de Paris. L’argument officiellement avancé est, qu’à défaut de proportionnelle, les Verts ne peuvent pas avoir d’élus aux législatives. Noël Mamère, maire de Bègles depuis 1989, député Vert élu en 1997 en prenant une circonscription à la droite et réélu depuis, apporte un cinglant démenti à cette scie. Il est vrai que lui a travaillé le terrain et a su s’implanter tout en menant des combats nationaux (au-delà des thèmes écologistes, pour le mariage gay, par exemple).

Au passage, notons que cet argument peut être repris avec neuf fois plus de légitimité par Marine Le Pen qui, avec son score important, n’est pas du tout assurée d’avoir des députés. Quand le FN est à 18% et les Verts à 2%, je suis plutôt réservé vis-à-vis de la proportionnelle.

Cette candidature parachutée, si peu en accord avec la volonté souvent sincère des Verts de faire de la politique autrement, n’a pas de raison d’être. Cécile Dufflot doit renoncer à sa candidature d’autant plus facilement qu’elle explique dans tous les médias qu’elle sera ministre…

Si vous voulez en savoir plus sur le parcours de Danièle Hoffman-Rispal, vous pouvez visionner son "entretien intime" sur la Chaîne parlementaire. J'intègre ici la deuxième partie de cet entretien au cours duquel elle parle de son parcours politique. La première partie porte davantage sur son enfance et sa vie familiale (vous pouvez la visionner sur son site ou sur Dailymotion).


09 mai 2012

Les vérités du scrutin


Avec le culot qui le caractérise et l’aide des médias, surtout en début de quinquennat, Nicolas Sarkozy avait fini par imposer un pseudo standard politico - sociologico - électoral qui faisait de lui le représentant d’une droite populaire, jeune et moderne, réformatrice en diable, en osmose avec les ouvriers et les actifs adeptes du vrai travail et perpétuellement en lutte contre les élites et les corps intermédiaires. Symétriquement, la gauche était à la fois ringardisée et « boboisée », arc-boutée qu’elle était sur ses privilèges et ses statuts. L’analyse du scrutin des présidentielles renvoie tout cela au cimetière des vieilles lunes de la droite comme la participation et la fracture sociale.

1re remarque : Nicolas Sarkozy était bien le candidat des riches. La seule catégorie de revenus où il est majoritaire est celle de ceux qui gagnent plus de 3500 € par mois. 44% de ceux qui ont émis un vote sanction l’ont fait parce que Sarko « est le Président des riches ».

2e remarque : Nicolas Sarkozy était bien le candidat des vieux (60% des plus de 65 ans) et François Hollande celui des jeunes (60% des 18-24 ans).

3e remarque : Nicolas Sarkozy était bien le candidat des inactifs (majoritaire à 52% chez les retraités), alors que François Hollande a le soutien de 68% des ouvriers et de 58% des employés (public et… privé !). Quant aux chômeurs et aux travailleurs en interim, ils ont également voté majoritairement pour Hollande.

4e remarque : Nicolas Sarkozy a eu tout faux en mettant systématiquement en avant la lutte contre l’immigration et contre l’insécurité. Ces deux thèmes n’arrivaient qu’en 9e et 10e positions dans l’ordre des préoccupations des électeurs. Par contre, les thèmes mis en avant par Hollande (réduction des inégalités sociales 3e, augmentation du pouvoir d’achat 4e, réforme de l’éducation 8e, sans oublier le chômage 1er, et la dette 2e) étaient plus en accord avec les Français.

Autre vérité collatérale sortie des urnes, utile à un moment où une vingtaine de Verts font la danse de Saint Guy pour entrer au gouvernement : la préservation de l’environnement n’arrive qu’en… 14e remarque position des préoccupations des Français avec 6% seulement. Incontestablement, la crise est passée par là…

08 mai 2012

Les Français aussi ! Il ne manquait plus que cela !




Le 8 mai 1945 est la date retenue pour commémorer la victoire sur l’Allemagne nazie. En réalité c’est le… 9 mai qu’on devrait célébrer la capitulation allemande. Staline ayant souhaité que celle-ci soit signée à Berlin, capitale du Reich, occupée par les soviétiques, les maréchaux Keitel, Joukov, Tedder, Saatz, et le Général De Lattre de Tassigny pour la France, ont signé cette capitulation dans la nuit du 8 au 9 mai.

En voyant le représentant du général De Gaulle, Keitel l’Allemand a dit : « Les Français aussi ! Il ne manquait plus que cela ! » En fait De Lattre n’était présent qu’à titre de simple témoin et un drapeau tricolore fut confectionné dans l’urgence avec un morceau de « bleu » de mécanicien, un drap blanc et un peu de rouge prélevé sur un autre drapeau.

Quoi qu’il en soit, la signature intervenant à 0 h 28, c’est bien le 9 que fut signée la capitulation même si, à la suite d’un accord intervenu la veille, les combats avaient cessé à 15h le… 8.

Restait bien sûr la guerre contre le Japon, Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août), et sa reddition finale le 2 septembre presque 4 mois après le 8-9 mai…


Voir sur le blog de Dominique, les perspectives législatives dans les Alpes-Maritimes après le 2e tour des Présidentielles.

07 mai 2012

10 mai 1981 – 6 mai 2012


Avec ma suppléante, Joëlle Vacca

En 1981, nous avions cédé d’emblée au vertige de la page blanche.

En 2012, nous savons que c’est une page bien chargée que nous devons corriger pour pouvoir la tourner.

Mais en s’inscrivant dans le principe de réalité, notre combat pour plus de justice sociale, de laïcité, d’internationalisme et d’humanisme n'en est que plus noble.

Au travail.


20 minutes, 7 mai 2012

04 mai 2012

Christiane Taubira n’était pas à Toulouse




Alors que le ban et l’arrière-ban de l’équipe nationale de François Hollande se précipitait à Toulouse pour le happening final et surmédiatisé de la campagne, Christiane Taubira, du Parti Radical de Gauche, a décidé d’être avec nous, à Nice, en terre de mission, loin des médias nationaux, afin d’apporter sa compétence, son enthousiasme, son charisme à une gauche azuréenne aux résultats du 1er tour un peu pâlichons. D’où cet ultime rendez-vous de campagne présidentielle au Palais de la Méditerranée dont je ne me lasse jamais de rappeler que la façade a été sauvée par l’opposition locale… et un certain Jack Lang.

Je crois pouvoir dire sans risque d’être démenti que, grâce à Christiane Taubira, la fête – un peu soporifique dans sa première partie – fut réussie. En quarante minutes, elle a su trouver les mots, la hauteur nécessaire, dans un département où le débat a parfois volé très bas. Députée de Guyane, dans une région géographiquement périphérique de la République, elle sait incarner les valeurs républicaines comme personne. Elle le fait avec une chaleur et une foi que j’ai rarement constatées chez d’autres orateurs.

Sur la laïcité, notamment, son intransigeance radicale (de gauche) se conjugue avec un humanisme à toute épreuve. Un humanisme qu’elle accorde avec beaucoup de conviction à notre candidat François Hollande.

Ce matin, en la raccompagnant (dès 5 h 30…) à l’aéroport, je me disais, en l’écoutant parler avec bonheur de la soirée d’hier, de l’échéance de dimanche et de l’avenir que cette petite femme-là était une grande dame. Et qu’il ne me déplairait pas de la retrouver dans quelques jours dans l’équipe gouvernementale de mon pays.

Mais ceci est une autre histoire. Une histoire qui ne commencera que lundi matin.


01 mai 2012

Ils étaient tous là, même Laurent A.




Bien sûr, ce 1er mai coincé entre deux tours des Présidentielles, stigmatisé par les partisans du « vrai travail » et des faux-semblants, ne pouvait pas être un 1er mai comme les autres… A Nice et pour moi, en tout cas, il ne le fut pas, au-delà de toute attente.

En deux heures de défilé, j’ai franchement eu le sentiment de croiser quelques décennies de ma vie militante, de ma vie tout court…

Il y avait bien sûr quelques amis néophytes des manifs mobilisés par l’importance de l’enjeu. Un engagement qui ne pouvait que mettre du baume au cœur de ceux qui, comme moi, ont tant de fois douté.

Il y avait aussi, fortement mobilisés, la petite République de Gauche Autrement, qui avait fait de la Prom’ une annexe provisoire de la perm de Cyrille Besset. Et, parmi eux, de nombreux colistiers de 2008 ce qui me rend toujours à la fois fier et nostalgique.

Il y avait également toutes les strates de militants socialistes qu’il m’a été donné de croiser pendant des années et des années. Ceux qui ont abandonné le militantisme, ceux qui ont été exclus, ceux qui ont été promus, ceux qui ont viré du côté de l’extrême gauche, de Mélenchon, du centre ou même parfois au-delà.

Ils étaient tous là, rassemblés pour l’occasion et peut-être pour demain.

Et puis tous ces visages amis de syndicalistes, d’associatifs, de voisins, de collègues souvent perdus de vue et retrouvés par la grâce de ce 1er mai pas comme les autres.

Avec une mention particulière à Laurent A. qui avait jadis fait un aller-retour entre la Hongrie (quel symbole !) où il réside et Nice où il a ses racines, pour voter pour moi à un deuxième tour de cantonales dans le 5e canton. En bavardant avec lui, je me disais que ces rencontres étaient trop nombreuses pour ne pas signifier quelque chose. Quelque chose comme une volonté déterminée de tourner la page pour essayer de construire un nouvel avenir. Dès dimanche ?