16 septembre 2006

Acropolis, adieu


Plus de huit heures pour un Conseil municipal de rentrée un peu ronronnant. Rien avoir avec celui de juillet (Tacite tacle Peyrat). Il est vrai que le principal dossier (le P.L.U.) avait été retiré au dernier moment et reporté au mois d’octobre voire plus tard… Quand on sait l’importance de la planification urbaine pour l’avenir d’une ville comme Nice, on ne peut qu’être stupéfait par autant de désinvolture dans l’incompétence (à moins que ce ne soit l’inverse…).

Incompétence que nous retrouvons également en ce qui concerne le dossier Acropolis. Un dossier pour lequel le maire nous demande benoîtement de lui voter les pleins pouvoirs afin qu’il puisse trouver un délégataire par une négociation directe. Comme en 1998, comme en 2005. Les deux premières fois, le maire avait purement et simplement reconduit l’association Nice Acropolis, dernière survivante de la gestion médeciniste, une structure trop légère qui n’a pas pu assurer les investissements nécessaires à l’évolution d’un palais qui, après avoir connu son heure de gloire, est désormais complètement dépassé. Pour la première fois, le maire évoque la reprise du palais en régie directe. C’est alors que je lui rappelle qu’il s’agit là d’un hommage du vice à la vertu, cette solution étant celle de Nice démocratie en 1998 et de Nice plurielle depuis 2001. On dit généralement qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Pourtant, face à la concurrence internationale, nationale et même régionale (Monaco, Cannes) des autres palais, il est bien tard. Peut-être même trop tard.

Blocage également en ce qui concerne le dossier Libération – nouvelle mairie. La majorité municipale se trouve dans l’incapacité de trouver un privé pour réaliser et gérer le parking souterrain qui constitue la première phase de l’opération. Et le maire d’avouer, mezzo vocce, que rien d’essentiel ne sera réalisé dans le quartier avant la fin de son deuxième mandat. J’ironise sur cet état de fait, tout en pensant avec amertume à l’état du sud du 5e canton.

En ce qui concerne la semaine de quatre jours (la guerre des quatre jours), Nice plurielle décide finalement de s’abstenir (à l’exception des copains du PCF et de Bruno qui votent contre). Il s’agit d’acter la forte volonté des parents et des enseignants en faveur de la semaine des quatre jours tout en pointant les conséquences d’une telle réforme pour les plus modestes dans une ville où l’éducation populaire est réduite à la portion congrue.

Le Conseil se termine par un camouflet pour le maire. En effet, celui-ci stigmatise régulièrement Nice plurielle et son président, en leur reprochant leur propension à transformer le Conseil municipal en arène politique (lui, bien sûr, flottant dans l’éther de la gestion humaniste). Et bien, le donneur de leçon se fait prendre les doigts dans le pot de confiture. Je présente au Conseil une lettre signée « Peyrat » demandant aux conseillers de quartier… d’adhérer à l’Entente républicaine, le parti du maire (et éventuellement à Nice Présence, l’association caritative de Madame, pièces jaunes et petits fours !). Devant cette preuve, le sénateur-maire hésite quelques secondes avant de dire un peu piteusement : « ce n’est pas bien ; on n’aurait pas dû le faire ».

Pour ne pas assister à l’exécution capitale de l’adjoint Vérola – je ne sais d’ailleurs pas ce qui, de l’acharnement du bourreau ou de la passivité de la victime me révolte le plus – je quitte le Conseil avant sa conclusion officielle.

Pour changer d’air.

C’est que ce soir j’ai rendez-vous avec les amis de ma section, là-bas, au bout du Vallon des Fleurs, dans le mythique restaurant des Palmiers. Il est dix-neuf heures quand je retrouve : Annie, Antoine, Anne, Alain L, Alain M, Anne-Marie B, Anne-Marie K, Alice, Antonin, Andrée, André, Albert, Amel, Bernard, Bernadette, Clotilde, Claudine, Cécile, Claude, Danielle, Daniel, Dario, Denise, Dominique, Elsa, Eliane, Edith, Emmanuelle, Fabrice, Francine, Fernand, Françoise, Gisèle, Gérard R, Gérard B, Gérard C, Gérard E, Grâce, Ghislaine, Jérôme, Hilde, Henriette, Henri, Hélène, Jacky, Justin, Jurek, Jean-Claude , Jean-Claude Q, Joëlle, Joël, Jocelyne N, Jocelyne M, Jean-Marc, Jeanine, Jean-François, Jacques, Jean-Pierre, Jean-Paul, Jean-Sébastien, Kamel, Luc, Laurent P, Laurent W, Loïc, Lucien, Louis, Marc, Mohamed, Marion, Maurice, Martine, Marie-Laure, Maryse, Marie-Lou, Marie, Madeleine, Michèle, Michel, Marika, Nahed, Nadine, nicolas, Odette, Pierre, Pascale, Patrick B, Patrice, Philippe B, Philippe F, Paul P, Paul C, Raphaël, Roger, Richard, Romane, Robert, Sébastien, Santa, Sami, Sylvie C, Sylvie D, Simone, Saïd, Salem, Vincent, Yveline, Yvette, Yassine et Zineb.



Et la soirée fut longue, chaleureuse et fraternelle. Surtout fraternelle.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

pas de discours à mettre en ligne sur le site ?
Le webmaster s'ennuie.

Anonyme a dit…

Patrick,
Dans les catastrophes de constructions à venir tu devrais voir le projet de l'ilôt Gambetta que le CHU essaye de fourguer à la caisse des dépôts.
Résultat un plan de masse inique qui va peut être rendre des fenêtres de notre immeuble borgnes.
Là aussi l'obligation de construire au moins deux ou trois étages de parking en sous sol et l'obligation de créer une place au carrefour Gambetta limitant les possibilités d'une ententente avec la caisse des dépôts afin que nos fenêtres soient sauvegardées, il est vrai qu'un jugement rendu en 1976 donnait raison au CHU en créant du 2ieme au 6 iéme étage de notre immeuble une servitude de vue, le comble est que le jugemnt ne fût jamais publié aux hypothéques et que les acquéreurs de bonne foi ne furent jamais informés de ses servitudes.
Des tractations sont en cours avec la caisse des dépôts suite au prichain épisode.

Anonyme a dit…

Oui ce fut un Conseil plutôt mortel ... et je trouve qu'il y a une ambiance très "fin de règne". Je voudrais revenir sur la semaine dite des 4 jours. Je ne me suis personnellement abstenue plutôt que voter contre, que parce qu'il nous a été clairement dit (sur une question de Rémi Gaechter)qu'il y aurait une évaluation après 3 ans. C'est bien long mais justement on pourra voir les dégâts. L'enquête qui a été conduite par la mairie était biaisée d'entrée : les parents qui voulaient les quatre jours étant forcément plus motivés pour répondre et sociologiquement plus armés pour comprendre qu'il fallait répondre. Il y a quand même 40% des familles qui ont répondu qui étaient contre. Je suis restée vraiment frustrée mardi au CLAJ lors de la préparation du Conseil, de voir que personne parmi tous ces enseignants (et parents) ne citait les travaux de Hubert Montagner (par exemple "l'enfant acteur de son développement"). Allez sur Google et tapez "rythmes scolaires,Montagner" et bonne lecture! Vous verrez, ses études sur les gosses des maternelles sont passionnantes. Le problèmes des 4 journées est le faux problème. Les problèmes ce sont pêle-mêle le "taylorisme" de notre système éducatif, le non-respect du temps et de l'espace privés de l'enfant, l'absence criante d'espaces éducatifs PERMANENTS non pas dans les seules écoles mais dans la Cité.
Nous devrions réfléchir à ce qui pourrait être fait, très pragmatiquement, dans ce domaine dans une Nice Plurielle ...on peut et il faut rêver.Les chats qu'ont empêchait de rêver (dans un labo étudiant le sommeil) préféraient mourir. J'ai parfois l'impression que certains jeunes adoptent socialement parlant cette solution.

Anonyme a dit…

enquête menée par la mairie auprès des parents mais aussi à tout le personnel du service Education je trouves dommage qu'encore une fois personne ne les citent! ce sondage est resté secret mais d'après un article publié sur Nice Mat 1000 fonctionnaires intérrogés environ 60% de réponses favorables. Si vous avez des infos!

Unknown a dit…

Eric,
Il y a deux séries d'arguments chez les adversaires de la semaine de quatre jours :
- il y a d'abord les questions liées au rythme scolaire et à la santé de l'enfant supposée mise en danger par un calendrier trop intensif ;
- et ensuite celles liées au temps libre dégagé, les familles modestes n'ayant pas forcément les possibilités d'occuper les enfants à des activités de loisirs éducatifs.

Unknown a dit…

A l'attention de l'utilisateur ananyme,
Une enquête existe en mairie et effectivement, de mémoire, 60% des parents qui ont répondu se sont prononcés en faveur de la semaine de quatre jours ; c'est le cas également des enseignants, mais dans une proportion moindre (55%).

Anonyme a dit…

J'ai assisté tout-à-l'heure sur NTV à "l'éxécution" de Vérola en public lors du conseil municipal.
En plus, la comparaison avec Chevenement est nulle. La doctrine de l'UMP : "marche ou crève" vient d'avoir ici une brillante illustration. ça fout la trouille.

Autre info. L'abbaye de Roseland a connu un beau succès lors des journées du patrimoine. Nous avons occupé le terrain pour informer les visiteurs de certains de nos craintes, quant au sort que lui réserverait Peyrat. C'est fou comme les gens spontanément ont voulu signer "quelque part", leur solidarité. Nous avons improvisé un cahier de dolléances et de soutien sur lequel on a recueilli plusieurs centaines de signatures. J'étais rassuré les Niçois s'étaient approprié leur abbaye.
Si vous cliqué sur "Richard", vous verrez un extrait de chants polyphoniques d'hier.

Anonyme a dit…

J'ai dû faire une fausse manip.
Cliquez sur Richard en BLEU, pour voir la vidéo.
Je vous parlais des soutiens spontanés. C'est presque un millier de signature que nous avons collectées.

Anonyme a dit…

Ayant assisté à la réunion de préparation de la séance du Conseil Municipal et participé à la très riche discussion à propos de notre position sur la semaine scolaire de quatre jours je n'ai aucune difficulté à comprendre le vote contre ou l'abstention du groupe Nice plurielle. J'approuve les deux positions car elles peuvent se défendre l'une et l'autre. En effet si l'on pense " intérêt supérieur de l'enfant" ou " efficacité du travail pédagogique" ( voir les travaux de tous les spécialistes des rythmes biologiques et de la chronobiologie comme les professeurs MONTAGNER et REINBERG ) Nous ne pouvons qu'être contre. Si nous voulons tenir compte de l'avis formulé par certains parents, certains enseignants et certains personnels ( je ne parle pas des lobbies de l'économie ) et de l'évolution de notre société ( évolution de la famille, importance du temps libre et des loisirs...) la question peut se poser mais avec une très grande prudence et avec beaucoup de moyens. Nous pouvons faire des expériences ou des essais pour modifier les rythmes de vie scolaire mais il faut alors traiter le problème dans son ensemble ( rythme journalier, de la semaine, du trimestre, de l'année) il faut agir aussi sur les programmes et les effectifs. Pour nous , ce qui me paraît le plus important,c'est que, si nous devons toujours avoir comme préoccupation l'intérêt de tous les enfants, nous devons en priorité penser aux enfants des milieux défavorisés. Il n'est pas question évidemment de culpabiliser ces familles , mais n'oublions pas les travaux de Pierre BOURDIEU et J C PASSERON ( en particulier dans " La reproduction " et " La distinction" ) qui ont bien montré l'origine des inégalités sociales. L'utilisation du temps libre et des loisirs, dans les différents milieux sociaux, est aujourd'hui l'une des causes la plus importante des inégalités. Nous pouvons modifier le rythme scolaire mais cela ne peut se faire que si nous avons par ailleurs fait un immense effort dans les domaines du post et péri scolaire, du temps libre et des loisirs. Il faut organiser un espace complémentaire de l'Ecole et faire du temps libre, un vrai espace éducatif fait de détente, de distractions, de développement individuel et collectif, de rencontres, de vie citoyenne et démocratique , de liberté. Ce n'est qu'à ces conditions que deviendra réalité le rêve du Philosophe: " L'homme s'est libéré par le travail, il se libérera un jour du travail et ira vers les choses supérieures". Henri COTTALORDA;

Anonyme a dit…

Question: c'était quoi, au juste "l'execution de Verola"?

Anonyme a dit…

Laurent,
Peyrat a fini par retirer son poste d'adjoint à A. Vérola, comme il l'a fait avec d'autres avant lui. Je me demande d'ailleurs pourquoi il n'a pas décidé lui-même de démissionner de ses fonctions, si la situation était si insupportable. C'est un peu facile de faire celui qui se révolte en fin d'un deuxième mandat, avec le même maire, au moment où ce dernier n'est pas au mieux de sa popularité...

Anonyme a dit…

patrick, avez-vous évoqué lors de ce conseil l'élargissement de l'autoroute?
en fait, je voulais savoir qui finance ces travaux? et pour quelles sommes? dans le cas où ces travaux sont payés avec l'argent de la collectivité, comment peut-on justifier le péage de ce tronçon de contournement?