12 décembre 2006

Epilogue à Stepanakert


Lundi. Avec Didier, Alain, Myriam, Pierre, Marina, Luciano et Nina, nous persistons et signons en remettant aux autorités un rapport qui se limite aux objectifs de notre mission : l’observation formelle du scrutin.

C’est ainsi que nous avons constaté le libre accès aux lieux de vote, l’absence de pressions sur l’électeur, et le respect des conditions généralement exigées pour une consultation électorale. En clair, le déroulement des opérations nous est apparu régulier, libre et transparent, malgré quelques imperfections relevant plus souvent de la maladresse que de l’intention, et que nous avons soigneusement consignées.

Par contre, nous sommes quelque peu scandalisés par l’attitude des observateurs des républiques russophones fantoches de Transnistrie, d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui n’hésitent pas à instrumentaliser la cause arménienne au profit de leurs aventures sécessionnistes. Les inviter a été une erreur. A moins que ce ne soit une preuve de faiblesse vis-à-vis du géant russe très présent dans la région, CEI oblige…

A midi, le Président Arkhady Ghoukasyan proclame les résultats, il faut bien le dire sans surprise, du référendum constituant. L’adoption de cette constitution, qui en vaut bien d’autres, semble le satisfaire, même s’il ne cède pas à l’euphorie. En effet, il a bien intégré que cette adhésion massive du peuple du haut Karabagh à ce texte qu’il a proposé n’entraîne pas - loin s’en faut - la reconnaissance internationale de son pays. Celle-ci passe nécessairement par un accord général des principaux acteurs de la région et même au-delà.

Mais si la route qui mène de Stepanakert à New York est effectivement très longue, celle qui mène de Stepanakert à Erevan est infiniment plus courte. Je peux personnellement en témoigner : six heures de minibus à gaz à l’aller comme au retour !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le chemin qui mène un pays vers la démocratie est long, celui qui mène un peuple vers une conscience de soi et de sa liberté est encore plus long... Votre périple est louable et votre action, nous l'espérons nous qui sommes en France portera ses Fruits en Arménie, et dans toute la région.

PS: même si c'est un peu puéril :) vos posts nous font voyager... merci

Anonyme a dit…

puisque vous êtes cinéphile il y a un film, sorit il y a 2/3 ans -pas à nice- et filmé au milieu de nulle part, quelque part en arménie, le haut karabakh par ex. ça s'appelle wodka lemon, un vrai bijou d'humour et de poésie. un film où les gens se causent assis sur une chaise, dehors, les pieds dans la neige, parce qu'il y fait moins froid que dans leurs maisons vides. sans parler des cadrages et de l'image, dans un état d'esprit proche de kaurismaki.

rien à voir avec lost in translation, une interminable pub pour le noga hilton. il ne faut pas se croire obligé d'admirer la fille de son père.

Anonyme a dit…

Je ne trouve pas que ce soit puéril Sadaqa. :)
Les voyages proches ou lointains, tout comme le cinéma, la musique ou la littérature nous aident à vivre et nous donnent force et ouverture d'esprit pour faire des choses très terre-à-terre et concrètes, alors oui, encore merci Patrick.

A ce propos, un peu de pub pour deux autres bloggers, Tristan Mendes-France et Alban Fischer, qui ont passé 10 jours au Cambodge et rencontré les acteurs de la mémoire autour du génocide Khmer rouge. C'est ici que ça se passe: http://blogtrotters.fr/