18 février 2006

Michèle Mangion


Ce samedi matin, ma permanence est le rendez-vous du souvenir. Du souvenir et de l’amitié. Les militants de Nice 6/7 ont décidé de donner le nom de "Michèle Mangion" à leur section.


En présence de France et Camille, ses parents, et d’Antoine, son compagnon, de nombreux socialistes mais aussi des sympathisants et amis expriment leur affection pour celle qui leur a fait la mauvaise farce de les quitter en plein été il y a six mois.

La grande famille de Nice Plurielle est également représentée. Jean-François Knecht et Paul Cuturello sont là. Mari-Luz Nicaise et Simone Monticelli prennent la parole pour évoquer, chacune à sa façon, le souvenir de leur coéquipière du Conseil municipal. Bruno Della Sudda, absent du département, a quant à lui adressé un message fraternel. Pour ma part, je lis un texte manuscrit de Laurent Fabius qui, tout en rendant hommage à Michèle, rappelle que le socialisme va plus loin que nos vies.

L’émotion est palpable quand Dominique, en tant que secrétaire de la nouvelle section « Nice Michèle Mangion », rappelle ce que représentait celle qui était son amie, particulièrement quand elle conclura son discours par ces quelques phrases simples.

« C’est parce que Michèle représentait tout cela, ce concentré d’humanité dans ce qu’elle a de plus digne, que nous sommes fiers d’appartenir à une section qui désormais portera son nom. Et ce choix n’est pas neutre. De nouvelles générations de militants arriveront et on leur expliquera les raisons de ce nom. Et on aimera les leur expliquer. Le nom restera et avec lui le souvenir, la vitalité du souvenir.

À la fin de son roman, "L’humeur vagabonde", Antoine Blondin écrit : « Un jour peut-être nous abattrons les cloisons de notre prison, nous parlerons à des gens qui nous répondront, le malentendu se dissipera entre les vivants, les morts n’auront plus de secret pour nous. Un jour, nous prendrons des trains qui partent ».

D’où elle est, j’en suis persuadée, Michèle, ce matin, nous demande, nous exhorte de prendre, tous ensemble, nous sa famille, ses amis, ses camarades, des trains qui partent. »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On ira s'embourber dans les larmes et puis chanter pour toi. Difficile.
Les secousses du temps sur des quintes qui vibrent jusque dans nos poumons. La carte biseautée de ce putain de crabe. C'est de l'amour qui se taillade et ça part en lambeaux.
Ca griffe et ça déchire, nos terres sont brûlées, on va rêver pour toi.
Nous dresserons un matin calme, un ciel beurré sur la colline. Un trou dans le grillage pour faire glisser l'amour sans risquer l'écorchure.
On garde tout, jusqu'au dernier soleil froissé, jusqu'au dernier regard perdu. On te dit tout à tout jamais, un dernier vent du sud vers une saison tiède.
Il y a toujours une copine, elles sont toutes collantes, qui repeindra tes ongles, il y a toujours un vieux copain, ils sont tous maladroits, pour caresser tes doigts, il y a toujours.
La scène est théâtrale quand la coupe déborde sur un trop plein de vie à ne jamais résoudre rien. Un patrimoine d'amitié engendre la douleur, cette absence que tu vas incarner.
Amie des vieilles pluies et des nouvelles lunes, tu ne vas pas t'enfuir, il reste nos festins et les reliefs abstraits des ironies ultimes.
Je garde en moi quelques mots-clefs, un jeu de cartes abandonné, les tasses bleues que tu aimais, un rire clair sur la terrasse, et notre histoire, à toi liée.
Elles brûlent dans nos yeux, les épices de Sfax.


Rob