12 avril 2009

La plus belle soirée de sa vie

Photo Dominique Boy-Mottard

Il y a environ un an et demi, invité par l’association des journalistes niçois de Paris pour présenter mon livre, j’avais passé la soirée en face d’un petit homme aux cheveux longs étrangement bouclés. Avec ce voisin de table un peu timide mais chaleureux et gai, nous avions parlé de Paris, de Nice, de culture… et de politique. Ce n’est qu’au dessert – « Bon sang, mais c’est bien sûr ! » - que j’ai reconnu mon interlocuteur, sans que jamais celui-ci n’ait mis en avant son statut, sa notoriété ou sa carrière.

Aujourd’hui, sur la scène d’Acropolis, je retrouve le petit homme timide aux cheveux bouclés. Le spectacle touche à sa fin. Emu, il saisit enfin le micro et, la voix tremblante d’émotion devant la salle surchauffée, ose quelques mots devant les siens : « Merci, c’est la plus belle soirée de ma vie… »

Quelle belle idée d’avoir organisé, dans le cadre de « 06 en scène », cette soirée hommage pour le compositeur niçois Francis Lai.

La soirée survole sans fausse note – ce qui est normal avec l’orchestre philharmonique de Nice – quarante ans de carrière, trois cents musiques de films et, ce qui est peut-être moins connu, une centaine de chansons (dont le fameux "A bicyclette" chanté par Yves Montand )

Les « pics » d’émotion sont nombreux : l’ouverture, avec le générique du Cinéma de minuit, la musique d’Itinéraire d’un enfant gâté (voir ci-dessous), celles de Mayerling et des Yeux noirs (le si beau film de Mikhalkov), le « Chabadabada » entre Francis Lai et Nicole Croizille, et le final improvisé par le héros de la soirée sur le thème de Love story. Un final qui a fait chavirer la salle. Comment, en effet, ne pas penser à Jennifer Cavalleri, celle qui aimait « Mozart et Bach. Et les Beatles. Et moi », celle qui murmure encore à nos mémoires tant d’années après : « Love means never having to say you’re sorry » (l’amour c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé). A ce moment précis, les gorges se sont nouées, les yeux se sont embués, ma gorge s’est serrée, mes yeux se sont embués.

La musique populaire est constitutive de notre humanité. Celle de Francis Lai nous rend plus tendres et plus pitoyables les uns pour les autres…

Francis, tu as bien mérité « la plus belle soirée de ta vie… »

Découvrez Francis Lai!



3 commentaires:

Bettina a dit…

ça fait du bien à mes oreilles, trop souvent bercées par du rock !

clotilde a dit…

Bon, to be completely honest, it's not really my cup of tea.

Mais quand même. Love Story occupe une place à part dans mon histoire. Ce fut mon premier film au cinéma. Incroyable me direz-vous. Ma maman s'était trompée de salle, on devait aller voir "Les aventures de Gullivers" ou un truc dans le genre et on s'est retrouvés sur Love Story. Au début, je n'étais pas contente, mais au fur et à mesure que le film avançait, j'ai été conquise, et évidemment amoureuse de Ryan O'Neal, malgré mon TRES jeune âge. Je n'en voulais même pas à Aly Mc Graw d'ailleurs (en plus, elle avait le bon goût de débarrasser le plancher, rrro c'est horrible ce que je dis).

Je me demande également si Boston et Harvard ne se sont pas imposés à moi à ce moment-là, définitivement, avant de les retrouver plus de 10 ans plus tard, en vrai...

Anonyme a dit…

Tiens tiens …Un point commun ave Clotilde
Amoureuse de Ryan o Neal ….révélation confirmée plus tard lors de la diffusion dans les années 70 de la série Peyron place :Les amours et les secrets d'une petite ville de la nouvelle Angleterre avec entre autre Mia farrow dans le rôle d’: Allison Mackenzie (c’est drôle comme l’évocation de ce personnage Allisson me rends tout d’un coup nostalgique )
Puis les années sont passées et mon coup de cœur c’est vite envolé.. comment dire : inversement proportionnel a la prise de kilos de ce cher Ryan
Quant a Francis Lai ,je peux grâce a votre billet mettre un visage a ce compositeur qui a embué mes yeux et bien plus encore (c’est dramatique parfois ) avec ses célébrissimes . partitions .dont fait partie ce morceau dans « l’itinéraire d’un enfant gâté … »
Pénélope