Le concept est simple : une page, un lieu, une photo, un petit texte. Thomas Bilanges est le photographe, Charles Bilas l’écrivain.
Des étonnantes (fausses) jumelles des 137-139 Promenade des Anglais, à la tour du manoir Léliwa de Rohozinski qui nargue nos embouteillages sur la Voie rapide, en passant par l’abbaye de Saint-Pons, ce sont près de 200 lieux niçois que les auteurs passent en revue avec une légèreté qui n’exclut pas la passion.
Du coup chacun peut faire sa petite virée existentielle dans le panthéon niçois. Pour ma part, j’avoue m’être arrêté devant la fresque méditerranéenne du CUM en pensant à ma première année de Droit, la villa Marichu et le palais Maeterlinck avec leurs fêtes de mariages, les abattoirs où j’entends encore le tumulte infernal de la salle d’abattage, l’église des Saints-des-Derniers-Jours où les mormons (!) m’apprenaient l’anglais, et la villa Beausite où, avec la journaliste de Nice Matin Sylvie Béal, j’ai testé la condition… d’otage ! Un olibrius, occupant sans titre, nous avait en effet retenus alors même que la maison était cernée par les huissiers et les policiers…
Quant à cette parcelle de la route forestière du Mont-Boron que les auteurs appellent « le coin des amoureux », je n’en dirai rien mais je n’en pense pas moins. On peut même se demander si ce n’est pas là qu’est né le groupe Gauche Autrement du CG…
Par ailleurs, l’élu du 5e canton n’est pas mécontent de retrouver au fil des pages et des chapitres : le 5-7 et les dômes de la Libé, la gare du Sud, le Passage à niveau, les guichets « futuristes » du Ray, la maison d’artiste du 5, avenue Ernest Lairolle, la villa Arson et l’ange de Saint-Barthélemy.
Le 7e canton est un peu moins bien traité, mais Charles Bilas nous confie quand même les secrets du Parc Chambrun, du château Valrose, de l’Aire Saint-Michel et de la cascade de Gairaut.
C’est à peine si on peut reprocher aux auteurs quelques oublis comme l’absence de Romain Gary et de sa promesse de l’aube quand est évoquée la cité de la Buffa ou celle de Jeanne Patetta, la grand-mère de Dominique, dans la petite maison du 38, rue Ségurane qui accueillit aussi un certain Frédéric Nietzsche !
Quoi qu’il en soit de la « maison des nains » de Désambrois à la Batterie russe, le livre fourmille d’informations et d’anecdotes. De quoi nourrir de nombreux quiz entre amis… C’est la raison pour laquelle je ne résiste pas au plaisir de vous poser trois questions :
1) Quel est le point commun entre la chapelle du Très-Saint-Sépulcre de la place Garibaldi et l’église russe Saint Nicolas-Sainte Alexandra de la rue de Longchamp ?
2) Quelle est l’origine du grand lustre de cristal suspendu au centre de la coupole de l’église Saint-Roch ?
3) Avant les archives municipales, quelle activité abritait, dans les années 20, le Palais de Marbre ?
Réponses sur ce blog demain à minuit !
5 commentaires:
Et si ce palais de marbre abritait ce qui n'en aurait pas laissé plus d'un de..."Le triomphe de la philosophie serait de jeter du jour sur l'obscurité des voies dont la providence se sert pour parvenir aux fins qu'elle se propose sur l'homme, et de tracer d'après cela quelque plan de conduite qui pût faire connaître à ce malheureux individu bipède, perpétuellement ballotté par les caprices de cet être qui, dit-on, le dirige aussi despotiquement, la manière dont il faut qu'il interprète les décrets de cette providence sur lui, la route qu'il faut qu'il tienne pour prévenir les caprices bizarres de cette fatalité à laquelle on donne vingt noms différents, sans être encore parvenu à la définir." Fatalement donc..., un lieu "prévu" pour la débauche ou quelque désordre de conduites! Enfin, ce n'est qu'une interpétation.
La chapelle de Garibaldi et l'église de Longchamp ne dateraient-elles pas de la même époque ?
il y a une église place Garibaldi?
Les réponses, un peu avant l'heure :
1) les deux églises sont situées en étage.
2) Le lustre a eu une première carrière au Casino de la Jetée Promenade.
3) Le premier anonyme a donné la bonne réponse. En effet, selon les auteurs, il s'agissait d'un "lupanar".
Comment ça, ils ont oublié "mémé grande" ? C'est ainsi que nous appelions ma grand-mère, Jeanne Patetta, du nom que lui avait donné ma soeur aînée quand elle était petite. Elle n'était pourtant pas plus grande que ça, Jeanne, mais elle l'était davantage que "mémé Boy", l'autre grand-mère.
Merci de nous parler d'elle.
Enregistrer un commentaire