28 novembre 2009

5.07 - Cyrille Besset


Après le 5.12 (Fontaine du Temple), le 5.03 (Vernier), le 5.02 (Joseph Garnier), le 5.13 (Gorbella), le 5.18 (Clément Ader) et le 5.01 (Dabray), le 5.04 (Clément Roassal), le 5.11 (Stephen Liégeard) et le 5.17 (Alfred Binet), allons vagabonder dans le 5.07 (Cyrille Besset… même si son nom est trompeur car l’avenue en question ne fait qu’effleurer le quartier dont ce bureau de vote porte le nom).

C’est ici que bat le cœur du canton. Sur son territoire exigu et tourmenté, ne trouve-t-on pas, en effet : - un théâtre (voir Les théâtres du 5e canton),
- un cimetière (voir Le père Lachaise du 5e canton),
- une église, un collège, une école primaire, une école maternelle… et une voie romaine (voir Et si Babaorum était dans le 5e canton ?)...

Le cœur de ce cœur, cher à mon cœur, est en fait… une brasserie qui porte le nom usuel du quartier, « La Dominante ». Pour les Niçois, le square Boyer (place où est située la brasserie), c’est toujours la place de la Dominante selon la tradition des doubles noms de place à Nice nord (De Gaulle/Libération, Alexandre Médecin/St Maurice, Goiran/St Sylvestre).

C’est que, par deux fois au moins, cet établissement m’a accueilli en compagnie de personnages illustres. En 1990, pour ma première campagne cantonale dans le 5e canton, Laurent Fabius, alors Président de l’Assemblée Nationale, m’avait fait l’amitié de venir à Nice me soutenir dans une modeste réunion de proximité. Sa venue avait d’ailleurs déclenché un afflux de curieux et une tempête médiatique dans un quartier qui restera incrédule jusqu’à l’arrivée de Laurent. Deux ans plus tard, les aléas de la vie politique m’avaient transformé pendant deux mois en responsable de campagne officieux de Léon Schwartzenberg, tête de liste dans notre département pour les régionales. Après un face à face plutôt tendu à La Libé avec l’actuel marie de Nice, nous avions animé de conserve avec Léon, politique un peu lunaire mais très humain, une réunion dans ce qui était devenu, depuis l’épisode Fabius, mon quartier général.
Mais même si le nom de « Dominante » est sympathique et populaire, il y a une bonne raison d’appeler la place par son nom officiel. En effet, Roger Boyer était un de ces résistants qui ont perdu la vie au Passage à niveau le jour de la Libération de Nice. C’était le 28 août 1944.

Au-delà, le 5.07, c’est aussi l’avenue Saint Barthélemy avec, au n°34, le curieux immeuble aux balcons en forme de soucoupes volantes, la Montée Claire Virenque, du nom d’une poétesse niçoise qui n’a jamais rien fait à l’insu de son plein gré, les rues Calvino et Andréani qui sillonnent cette colline Saint Barthélemy dont le Prieuré du Vieux Logis est le diamant ocre. Le tout, sous le regard de l’ange qui surmonte l’étrange clocher de l’église.
Les escaliers sont nombreux dans le quartier pour relier rues parallèles et superposées : Saint Barthélemy-Imbert, Besset-Virenque, et bien sûr celui du romain chemin du Collet. Le conseiller général s’est souvent battu avec les autorités pour leur assurer une propreté conforme à leur utilité et à leur poésie.

Pour être tout à fait complet, n’oublions pas non plus la rue des Vediantiens où, un lundi matin très tôt, j’avais entamé ma campagne victorieuse de 1998, la rue Pierre Vogade, du nom de la dynastie des célèbres pâtissiers niçois, l’allée du manoir de Montjoie et le chemin du Vallon de Gorbellon rappelant la géographie initiale de l’est du quartier.

La preuve que dans le 5.07 on peut circuler par monts (colline Saint Barthélemy) et par vaux (le Gorbellon)…

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Et la poste ?
Bâtiment imposant, à l'architecture contemporaine, au symbole politique fort, en pleine rénovation..........., je parle de son réaménagement architectural intérieur en cours.
ricciarelli

Unknown a dit…

Autant pour moi ce n'est pourtant pas faute d'avoir fréquenté les files d'attente de la dite poste...

Anonyme a dit…

Bourdin (journaliste qui a interrogé Estrosy) n'a qu'à bien se tenir quant au prix du timbre, si je comprends bien ...
Merci pour cette superbe promenade dans ce quartier. Aparté, le prieuré du Vieux Logis a souvent donné du fil à retordre à l'examen des futurs taxis puisque l'adresse et sa localisation précise est au programme.

cleo a dit…

-La brasserie Léon-laurent, s'il vous plaît?
- A Nice?! Vous êtes sûr?
-Oui-oui. C'est une brasserie fréquentée par un politique du coin.
-" Oui-lunaire" peut-être? Mais vous n'êtes pas du tout dans la bonne direction...
-Non-non.Il porte un non trompeur... mais c'est peut-être un camera-man, je ne sais plus.
-Mais ça change tout! Votre brasserie est sûrement du côté des studios.
-Il faut que je reprenne la nationale?
-A Nice?!Oui. Non!"lui-narre", la brasserie!

Selon la tradition des double-noms de places qui change de place et à l'insu de notre plein gré.

Cleo a dit…

Correctif! Il faut lire: "oui-Lunai"rr"e, avec un accent belge.

Sami a dit…

A l' époque où le siège de la Fédération de Football était à la rue Castellane,nous,nous avons fait notre siège surtout pour la troisième mi temps à la brasserie de la Dominante.
Alors quand je vois cette photo sur ton blog,ça me fait rappeller de vieux et bons souvenirs sportif...

alaind a dit…

Correctif Oups... alerte aux coquilles:

"Sa venue avait d’ailleurs déclanché"

"nous avions animé de conserve avec Léon"

De la part du fils de l'imprimeur! Cordialement.

Unknown a dit…

Merci Alain : je corrige immédiatement pour déclencher. Par contre, pour "de conserve", je persiste et signe !

bernard gaignier a dit…

Ah cette réunion avec Laurent Fabius.. quel souvenir!! pourvenir te soutenir dans une improbable élection cantonale partielle!
un dimanche après midi .. si je me souviens bien!
Et ça en avait fait "palir" plus d'un!!

Nous avions capitalisé là nos rencontres amicales effectuées à cette belle université d'été de RISOULS!!

ça ferait presque ancien combattant!! Mais tant pis j'assume. Et un Con battant est toujours mieux qu'un con battu non???

laura a dit…

La Dominante, une institution pour tout niçois qui supporte et suit son équipe de football tant dans les victoires que dans les défaites!

Une pensée aussi à la Maison Vogade qui a malheureusement dû quitter la place Masséna pour cause de loyers exorbitants, on peut la retrouver maintenant sur Cagnes-sur-Mer, boulevard Maréchal Juin (gourmandise dans l'air...!)

alaind a dit…

Merci Patrick pour cette leçon, j'aurais perdu mon pari, mais on en apprend vraiment tous les jours, et j'ajoute que c'est ce qui fait de la vie une passion. Voilà ce que j'ai trouvé dans un googlesurf:
"Comme, en général, ce sont les sardines ou les petits pois qui se déplacent de conserve dans leur boîte, et les musiciens qui voyagent de concert, ces deux expressions donnent souvent lieu à de grandes discussions, voire à des disputes pour savoir s'il faut employer l'une ou l'autre.

Elles signifient pourtant aujourd'hui la même chose.

Le terme 'concert' n'a ici rien à voir (ni à entendre) avec la musique.
Il reprend en effet une ancienne signification de ce mot qui désignait un accord de personnes qui poursuivent un même but.
...

Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout à fait travailler ou voyager de concert.

Et qu'en est-il de notre conserve ? Soyez rassurés, je ne cherche pas à vous mettre en boîte !
Il faut remonter dans la marine du XVIe siècle, une époque où les pirates sévissaient, pour le comprendre. A cette période, selon Furetière, les navires allaient de conserve lorsqu'ils voyageaient ensemble dans le but de s'escorter, se défendre et se secourir. Autrement dit, leurs capitaines faisaient jouer leur instinct de conservation et s'associaient temporairement à des collègues suivant la même trajectoire pour se protéger mutuellement des méchants pirates.
Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout à fait travailler ou voyager de conserve.
..."

Voilà, je vais donc me coucher la tête un peu plus lourde ce soir, et l'esprit plus léger, merci encore!!