A l’initiative du toujours dynamique comité de quartier « Colline Saint Barthélemy – Le Prieuré », une escapade quasiment champêtre était organisée dans le cadre de la journée du patrimoine avec l’historien niçois Jacques Dalmasso sur un petit tronçon de la voie romaine transversale qui reliait jadis la Via Julia Augusta au Nord et la Via Aurelia au Sud, les autoroutes de l’époque (pas écolos pour un sou, les Romains avaient construit leur… A8 bis !).
Or, cette petite voie presque anonyme – elle s’appelle officiellement Chemin du Collet –, qui joint la rue Calvino à l’avenue Frédéric Mistral, est située en plein cœur du 5e canton. Du coup, le conseiller général s’est senti concerné, de même que ses amis Henriette, Joëlle et Henri, retrouvés sur place inopinément.
Après quelques dizaines de mètres rue Lorenzi, notre guide nous fait grimper sur la droite et au pas de charge la rue Calvino, afin d’accéder à ce chemin pavé de galets et bordé de deux grands murs de pierre qui est la voie romaine de jadis.
Les murs surtout attirent notre attention. Composites, ils évoquent irrésistiblement l’œuvre du facteur Cheval. Au milieu de matériaux plus récents, Monsieur Dalmasso nous fait identifier ici et là d’authentiques tuiles romaines. Devant ce témoignage simple et incontestable des siècles qui passent et ne reviennent pas, l’émotion est forcément au rendez-vous.
Après un double virage, le chemin se rétrécit encore et la rude pente devient escalier. Notre guide confirme que nous sommes pratiquement sur la voie d’origine. Il ne reste plus au petit groupe d’amoureux du patrimoine qu’à faire travailler son imagination… Là, un couple de mulets avec des jarres d’huile d’olive, ici, un groupe de soldats en permission, bruyants et débraillés, plus loin, une belle Gallo-romaine avec ses bijoux de citadine…
Rien, toutefois, qui nous empêche de constater que la voie n’est pas située, en bonne logique romaine, sur la crête de la colline où se trouve à l’heure actuelle la Villa Arson, mais en contrebas, sur ce que les ingénieurs de l’époque appelaient la crête militaire. C’est qu’en fait, le sommet de la colline devait être occupé par un « castrum » qui montait la garde dans cette région stratégique tout en servant probablement de prison aux condamnés qui, par la suite, étaient envoyés aux arènes de Cimiez.
Ainsi, grâce à Jacques Dalmasso, j’ai appris, en ce dimanche d’automne, qu’un véritable camp de Babaorum (à moins que ce ne soit Petibonum ou Aquarium…) montait la garde sur le point culminant du 5e canton.
De là à penser que, quelques centaines de mètres en contrebas, du côté du 10 avenue Cyrille Besset, se trouve le village des irréductibles Gaulois, il n’y a qu’un pas à franchir. Je ne vous cacherai pas, qu’euphorisé par cette petite promenade historique, je l’ai gaillardement franchi.
Pour d'autres balades romaines, voir le blog de Dominique Boy-Mottard
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3 commentaires:
C’est donc ça le secret de Forest gump la potion magique du
druide Panoramix,
Mais c'est bien-sûr Falbala !!!
Cette petite ballade était très sympathique et intéressante... J'ai été impressionnée par le pragmatisme des romains : en dessinant les chemins et routes sur les lignes de crètes ils évitaient de descendre et de remonter les vallons (par ex. pour aller à notre actuel quartier Magnan, par la ligne des crètes ils réussissaient à éviter 3 vallons...si je me souviens bien, sinon Henri corrigera !).Ils ne sont pas fous ches romains du moins les militaires (je me marre !).Joëlle
Et c'est ainsi que les routes qui sillonnent l'axe Tournus / St Gengoux semblent tracées à la règle. Et les villages dont le nom commence par "Cor" ont été les endroits de campements fortifiés. En quête de girolles, j'ai par ailleurs trouvé dans les bois, des vestiges, avec tuiles et même clous romains de section carrée.
Le secret de Forest Gump: une entrecôte de bœuf rouge!!
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