« Buvons, buvons, buvons
Le sirop Typhon, Typhon, Typhon,
Universelle panacé-é-ée… »
On se souvient de « l’inoubliable » refrain de Richard Anthony. Avec le débat sur les primaires, on a effectivement l’impression que le PS a trouvé l’Universelle panacé-é-ée…
Alors qu’il ne me semble pas avoir entendu un seul commentaire pertinent des porte-parole du Parti sur des événements mineurs comme la victoire du centre-gauche au Japon ou sur l’accord en voie de finalisation entre la Turquie et l’Arménie, nous sommes sursaturés de petites phrases et de grandes gesticulations sur ces fameuses primaires.
Passons sur les détails d’organisation d’un tel happening (qui ? comment ? quand ? où ?) même si on a conscience que le diable adore se planquer parmi eux. Examinons plutôt les effets de la potion magique quand elle a été utilisée.
En Italie d’abord. La première fois, la primaire, techniquement réussie, n’a fait que confirmer le candidat qui était prévu de longue date. La victoire sur le fil du rasoir qui s’en est suivi fut génératrice de crise et la coalition des partis qui s’étaient mis d’accord sur la procédure éclata à la suite du désaccord sur la politique appliquée. Après la deuxième primaire, la crise n’eut pas le loisir d’éclater car une défaite humiliante contre la droite de Berlusconi était au rendez-vous.
Aux Etats-Unis, on est bien entendu fasciné par la réussite d’Obama. Mais qui peut nier la spécificité du système politique désidéologisé des USA ? Un système capable du meilleur comme du pire : n’oublions pas les investitures de démagogues analphabètes comme Reagan ou Bush.
En France même, on peut citer l’exemple de 2007. En effet, l’investiture PS avec les « adhérents à 20 € » ressemblait à s’y méprendre à une primaire. On a vu le résultat : Ségolène Royal battant DSK et Fabius. Sans commentaire. Circonstance aggravante : beaucoup ont voté Royal car, en tête des sondages, c’est elle qui avait le plus de chances de l’emporter. On touche là un autre effet pervers des primaires : on ne vote pas pour celui qui est le meilleur mais pour celui qui paraît avoir le plus de chances de gagner.
Une preuve de plus que primaires et sondages sont les deux mâchoires du même piège à cons.
Au lieu de chercher l’Universelle panacée à travers cette invention microcosmique des primaires, le PS ferait mieux de « profiter de la crise » pour ouvrir des perspectives, avec un projet crédible s’appuyant sur une critique anthropologique sans concession de l’économie financière et des propositions sur les grandes questions que sont l’avenir de la protection sociale, les retraites, l’éducation, la culture, les rapports Nord-Sud, l’Europe, le développement durable débarrassé des colifichets de la mode…
Et tant qu’à se focaliser sur la machinerie et le fonctionnement du système politique, le débat sur le cumul des mandats me semble cent fois plus signifiant que celui sur les primaires.
Oui, mais là, on touche aux intérêts des élus cumulards et de leurs commensaux. Gageons que sur cette question, pourtant courageusement posée par Martine Aubry, on se contentera brouiller les pistes avec de la poudre de Perlimpinpin…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
9 commentaires:
La question du cumul a peut-être été courageusement abordée par Martien Aubry, mais elle a très rapidement nuancé son propos : la règle du non-cumul ne sera pas imposée avant les régionales de 2010... Et ensuite, ce sera après quelle élection ?
Ségolène Royal pourrait monter au créneau sur ce sujet. Mais si elle-même est irréprochable, ses amis font partie des plus gros cumulards du PS. Alors évidemment...
soyons clairs aussi jusqu'au bout!
que ce soit les primaires dont je partage l'analyse faite, ou le cumul des mandats, ce n'est absolument pas une question qui travaille l'électorat! en ce qui concerne le cumul, tant à gauche qu'à droite, en passant par le centre, les mieux élus sont les plus gros cumulards! et ça n'emeut personne sur le principe!
Donc deux gadget qui permettent, avec la question des alliances d'éviter les questions de fonds à trancher! et sur ces accords ou désaccords de fond se règlera , ces questions, notamment celle des alliances!, le reste n'est que poudre de perlimpinpin.....
Le Biscarra libre
Il est vrai que manifestement la question du cumul ne semble pas gêner outre mesure la majorité de l'électorat. Encore que si on proposait aux électeurs de gauche d'autres candidats peut-être que cela les aiderait (un peu) à retrouver le chemin des urnes ? Et puis, il doit bien rester encore quelques adhérents ayant un minimum de valeurs au sein du PS qui finiront par s'en émouvoir ? La "base" ne peut pas rejeter sans cesse la faute sur ses dirigeants quand elle se rend complice, par sa passivité, de leurs dérives.
à lire à propos du cumulard en chef, le blog de jp audoly
Je ne partage pas complètement vos avis sur les primaires.. d'abord sur l'argument "pendant qu'on parle de ça on ne parle pas des sujets importants", je me méfie un peu (vieille réminiscence de mon passé à la CGT ou lorque j'émettais des critiques sur l'absence de fonctionnement démocratique l'on me répondait que je détournais l'attention sur les sujets imoprtants.. viet Nam Chili!!).
Bien entendu le diable réside dans les détails.. corps électiral.. sélection des candidats, établissement des listes et controle des votes....!
Mais qui peut penser que s'il y a campagne devant un électorat de gauche de plusieurs millions de personne il n'y aura pas un débat sur les projets (en tout cas bien plus que dans le cercle confiné du PS).
En tous cas je pense peut être avec naiveté que cela peut débloquer pas mal de choses et beaucoup plus que ne le pensent les initiateurs. De toutes façons s'ils fabriquent une usine à gaz "magouilleuse " et incompréhensible cela se retournera contre eux.
Quant à l'argument.. "le peuple de gauche s'en fout..; ce qui compte c'est le programme"! un peu de prudence... Je ne suis pas sur que si le processus s'enclanche bien, il n'y ait pas alors dans una an et quelques un véritable engouement!!!
bernard,
ce que je veux dire c'est que c'est uniquement en discutant de grandes questions politiques et économiques, de quelle conception de sociéte, quelle europe, quelle mondialisation, en mesurant ce qui nous rapproche ou nous éloigne, et cela en premier lieu que découlera naturellement les alliances possibles, et celles qui ne le sont pas!et idem pour les primaires entre partis ayant un minimum commun. Procéder de la manière inverse, ou en parallèle, ne peut que nourir l'esprit partisans, et il est évident que le candidat du plus gros parti sera le candidat de l'ensemble, d'office.Et ensuite on rentrera dans une négociation de type programme commun vouée à ne durer que le temps d'une élection!
Des primaires, on avu ce que cela a donné avec ségolène, laurent et dominique, ce n'est pas les électeurs de l'un ou de l'autre qui ont refusé le verdict, c'est les candidats battus, et les appareils partisans. Donc ce qui peut rassembler, ce n'est pas un type d'organisation, mais bien des idées et conceptions communes
Le biscarra libre
Ces gens là n'ont aucune intention de changer profondément notre société. Ces gens là aiment juste le pouvoir. Ces gens là acceptent comme ceux de l'autre rive,la stupidité de ce système économique, censé servir la planète, mais qui, finalement, oppresse la totalité des gens de cette planète (qu'ils soient riches ou pauvres). Mais bon, les humains continue de se battre entre eux pour des questions de religions, de territoires ou tous simplement d'argent. Alors, il n'est pas arrivé le temps ou les humains auront élevés leur conscience au point de se rendre compte que, finalement, le plus important, c'est la préservation de notre race et bien sûr de notre planète. C'est pas gagné messieurs, mais ne vous inquiétez pas, je suis juste un utopiste comme ils disent. Chers politiciens du PS, comme vous me paraissez fade face a ce portrait de Jaurès, le point en l'air, arguant les foules dans le seul but de fédérer des hommes de bonnes volontés, afin de combattre ce système, que ce grand visionnaire prévoyait catastrophique pour l'avenir de l'homme. Maintenant ils font des primaires et dansent poussivement le soir en buvant du mauvais mousseux. Ce n'est pas mon socialisme ça, désolé, mais vous usurpez son nom. Mr pilou (même plus énervé)
Dire que les primaires sont capables du meilleur comme du pire parce qu'elles ont permis l'élection de Républicains comme Reagan ou Bush, ce n'est pas très pertinent. La question est de savoir si les primaires aux Etats-Unis ont permis l'élection de bons présidents démocrates et non républicains.
Sinon, évidemment, si on pense à tous les candidats UMP qui pourraient sortir vainqueur d'une primaire, ça fait froid dans le dos...Mais bon primaires ou pas primaires, ça fait froid dans le dos...
Donc la question est de savoir si les primaires seront profitables à la gauche !!
En l'occurrence, pour reprendre la comparaison américaine, depuis le début du XXième siècle, il y a eu 8 présidents démocrates dont notamment Roosevelt, Kennedy, Clinton et Obama. Pas mal quand même !
Signé le Biscarra enchaîné.....
Enregistrer un commentaire