Mais un Samaritain qui voyageait, étant venu là,
fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
Il s’approcha et banda ses plaies…
(Luc, 10.25-37)
fut ému de compassion lorsqu’il le vit.
Il s’approcha et banda ses plaies…
(Luc, 10.25-37)
16e kilomètre : le panneau indicateur confirme la fin de l’épreuve. Une course difficile que cette « Ronde des collines niçoises », mais vus le dénivelé et le kilométrage, je ne m’attendais pas à autre chose que ce qu’elle fut vraiment : une succession de mounta cala dans les vignobles de Bellet, avec côtes interminables, petits cols brutaux et raidillons casse-pattes.
Mais jusque-là, tout s’est plutôt bien passé : l’ambiance du départ avec le peloton de gendarmerie de Saint Isidore déguisé en Schtroumfs, la Yaris de Dominique jouant à saute-mouton avec les concurrents pour me suivre durant la première partie de l’épreuve, les encouragements sympathiques des spectateurs et des concurrents qui me reconnaissent, Edith en supportrice fidèle au pied de l’église de Saint Roman de Bellet…
Certes, Laurent est loin devant (en fait plus de dix minutes), mais ce dimanche, « l’Hawaïen » n’a pas été sournois et il y a bien un moment où il faut s’incliner devant la classe.
Certes, à un contrôle de ravitaillement, une bénévole m’a donné un conseil étonnant. Comme je demandais de l’eau, elle me dit : « il n’y en a plus, buvez du vin »… oubliant que pour une histoire semblable – il s’agissait de pain et de brioche – Marie-Antoinette avait été guillotinée…
Certes, la dernière montée à travers les vignes était une vraie torture. Mais désormais, elle est derrière moi, puisque je bascule dans la descente au niveau de ce fameux panneau « 16e kilomètre ». Je vais si bien que j’ai même négligé les deux derniers ravitaillements pour grappiller quelques places (orgueil quand tu nous tiens !).
Mais c’est au moment où je commence à imaginer l’ivresse de la dernière droite que, tel un héros du pré-générique d’un épisode du Dr House, je suis fauché par deux crampes fulgurantes et simultanées aux mollets. Fauché, car non seulement la douleur ne me permet plus de courir, mais elle m’empêche même de rester debout. Je suis obligé de quasiment m’allonger sur le macadam avec la désagréable impression de ne pas savoir quoi faire, à part avoir mal, très mal. Quelques concurrents passent, me demandent des nouvelles, et reprennent leur course. Encore deux ou trois minutes – une éternité -, et c’est alors qu’Il arrive, le bon Samaritain. Quinquagénaire sympathique, il m’étire les jambes dans tous les sens, se livre à quelques massages salvateurs et me conseille de rester un petit moment allongé, en extension… Puis, tel un personnage biblique sur la route de Jéricho, il s’évanouit à l’horizon. Après cet épisode, je me remets sur pied et miraculeusement, je peux même courir à nouveau.
Bien sûr, il faut oublier la belle cavalcade de la descente précédente, ma foulée évoquant désormais une Trabant de la grande époque : c’est sur deux cylindres que je me rapproche de l’arrivée tant espérée. C’est à ce moment que j’ai une vision. Sur ma gauche, vient de surgir la fille de la publicité Tahiti, celle qui se douche dans la jungle. En fait, il s’agit de Clotilde avec sa tenue d’Hawaïenne, fraîche comme un gardon. Nous sommes à cinq cents mètres de l’arrivée. Presque protectrice, elle ne cherche pas à lâcher la Trabant. Mais, devant le risque d’une nouvelle série de crampes, je préfère lui dire de ne pas m’attendre.
D’après Dominique, c’est le visage un peu blanc que je franchis enfin la ligne d’arrivée (en 1 h 56 quand même !). Quelques minutes plus tard, selon la même source, mon visage devint rouge, très rouge. Puis, ce fut l’apaisement et, au bout d’un quart d’heure, un teint rosé de bon aloi. Blanc, rouge, rosé, c’était peut-être, inconsciemment, une façon de rendre hommage aux productions du vignoble niçois.
Cela dit, je ne suis pas sûr d’entrer à nouveau dans la ronde l’année prochaine. A moins que…
8 commentaires:
Tu veux dire que t'as été soigné par ... Gregory House?????? Nooooon??? Mais tu pouvais pas me le dire? J'aurais essayé de le rattraper!!!
Ben voilà, ça fait deux fois que je double deux garçons de la bande, à 6 mois d'intervalle, et vous savez pourquoi??? Parce qu'ils n'avaient pas bu assez (d'eau) aux ravitos et qu'ils ont eu de sales crampes!!! C'est malin.
Bon, je vous le dis tout net, ça ne fait qu'un peu plus d'un an que je fais des courses, mais c'est ma préférée. J'ai a-do-ré.
Bien sûr, on peine dans les montées, mais quand on aime ça, on ne compte pas.
Ces paysages, cette variété de terrain et de sens (monter, descendre, monter beaucoup, descendre à fond les ballons etc), je trouve ça génial.
Mon moment préféré a été la descente dans le sentier de terre et cailloux, à fond la caisse. ça y est, je commence à doubler en descente!!! Pourquoi ça n'a pas duré au moins 20 min ce sentier???
Et l'ambiance, génial. Comme c'est une course très "locale" on retrouve plein d'habitués, c'est super. Les ravitos sont vraiment requinquants et j'ai même trouvé une dame dans une très belle maison qui a été d'accord pour que j'utilise le "petit coin", qui m'a donné un verre d'eau etc...
Je ne vais jamais pouvoir attendre un an...
Quel calvaire !
ça ne donne pas envie.
Mes 02h 04 de ce matin sur la Prom' (avec le même maillot) c'était Byzance à côté.
Bravo pour l'exploit.
Mais enfin Patrick qu'as tu à expier pour t'infliger des tortures pareilles!!
La Rover, la course à pied!!!!!
En tous cas BRAVO le sportif !! Tu as tenu jusqu'au bout Marathon Man !!
Zibra, c'est vrai que tu deviens une véritable tite gloutonne d'asphalte :))
Ben çà alors... ce qu'il faut endurer pour apercevoir "un coin de paradis"...
Le magnésium pour les crampes, donc du chocolat, évidement, et une recette d'un autre temps consiste à placer un savon de Marseille sous ses draps, au pied de son lit, va savoir pourquoi, mais il parait que ce rituel fonctionne à merveille.
Mieux encore est de rester à couper des citrons avec les Schtroumphs en dégustant de la bière bien fraîche...
Encore bravo à la super team.....
Prochain rendez-vous le 19 avril!!!! pour le semi marathon...
Quel chemin de croix en ce début de Semaine Sainte !
@Bernard
En fait c'est souffrir qu'il aime...
Enregistrer un commentaire