20 février 2011

La mémoire d’Hadrien, celle de Raphaël Konopnicki

Hadrien et le collège Matisse

Mardi fut pour moi le jour d’un nouveau voyage de la Mémoire initié par le Conseil général à Auschwitz. Toujours impeccablement organisé par Eric Goldinger et ses services, c’était, pour ma part, le huitième. Mais aucun de ces voyages ne ressemble aux précédents. Mardi, c’était, entre autres, le tour d’Hadrien, le fils d’Emmanuel, collégien à Matisse, et celui de dix-huit élèves de Vernier, surmotivés par Madame Rosario, leur principale, qui avait fait le déplacement.

Pour moi, ce furent ces minutes émouvantes où, au nom des Maralpins, j’ai déposé une gerbe devant le mémorial avec mon collègue Lorrenzi, le maire de Sospel, et celles où j’ai, une nouvelle fois, retrouvé le nom de mon grand-père, dans le listing tragique des pensionnaires du camp.

Cette journée fut aussi celle d’un cruel et grand froid : - 10°, avec la bise silésienne qui transperçait nos vêtements, une façon de comprendre avec notre corps à quel point l’hiver polonais fut un calvaire pour les déportés vêtus de leur pyjama de mauvaise toile.

Ce que nous ne savions pas, c’est que le lendemain de notre visite, une grande figure de la Résistance azuréenne allait s’éteindre. En effet, le 16 février, Raphaël Konopnicki nous a quittés. Sous le nom d’Edouard Voisin, caché dès le début de la guerre dans un petit appartement niçois avec sa famille, il était devenu très vite responsable de l’imprimerie clandestine de Valrose avant d’être nommé commandant FTP. C’est à ce titre qu’il dirigera les combats pour la Libération de Cannes et de l’arrière-pays. Et, la paix revenue, ce fut le temps pour Raphaël, comme pour beaucoup de Juifs de France, de faire le décompte macabre de ses proches disparus à Auschwitz…

5 commentaires:

Emmanuel a dit…

En effet une belle initiative du Conseil général impulsée par son président de l'époque en 2003. J'ai moi même aussi participé à l'un de ces voyages de la mémoire en février 2004. Un voyage vers l'enfer, pas de Dante, mais celui inventé par les humains, des nazis. Avec la disparition progressive des derniers témoins de cette horrible période, il faut espérer que ces images restent à jamais gravée dans les mémoires d'Hadrien et de tous les autres. Il faut absolument faire vivre cette mémoire car comme le rappelle Elie Wiesel "le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli". Alors regardons pour ne pas oublier.

Hadrien a dit…

Une journée froide mais historique.

helyette. a dit…

C est un voyage de la mémoire qui ne doit pas disparaitre.Par respect,et en hommage a tous les déportés nous ne pouvons pas,nous ne devons pas oublier combien d etres humains ont soufferts dans ces camps..Certains disent qu il faut tirer un trait sur le passé.Ce serait faire offense a la souffrance,à l humanité toute entière...

Anonyme a dit…

La mémoire est le prolongement de l'histoire, souhaitons que le souvenir soit l'école de la tolérance, notre monde où souffle un vent d'égoïsme qui donne froid dans le dos oublie trop souvent la valeur de la liberté.

ForgiveNeverForget a dit…

C'est vrai qu'ils sont tous différents tes voyages à Auschwitz et très émouvant à lire... Merci pour ce partage...