01 septembre 2009

Nous sommes tous des Comoriens de la diaspora



« Nos frères… nos sœurs… ». L’émotion est palpable dans mon bureau du Conseil général quand Monsieur M., un des responsables nationaux de la diaspora comorienne, évoque les 153 personnes qui ont disparu, englouties par l’océan, lors de la catastrophe aérienne de la Yemenia au large des îles Comores, le 30 juin dernier.

Mais, derrière la détresse, la colère gronde car la fatalité n’est pas vraiment responsable de ce drame trop prévisible. Monsieur M. m’explique que, depuis des années, notamment à travers l’association « SOS Voyages aux Comores », ses compatriotes dénoncent la véritable prise d’otages ourdie par la compagnie Yemenia avec la complicité des autorités de leur propre pays.

Pour un voyage facturé au prix fort, les Comoriens de Nice ou de Marseille ont le droit de se taire. Ils subissent les horaires fantaisistes d’une compagnie qui n’hésite pas, à l’étape de Sanaa (Yemen) à échanger les appareils convenables utilisés dans l’espace aérien européen avec des avions poubelles « bout de ligne » tout en traitant les passagers de façon humiliante.

Or, sur les Comores, le monopole de Yemenia est quasiment garanti par les autorités dont on peut supposer qu’elles tirent quelques avantages de la situation. Inconscience mercantile et corruption aveugle mettent en péril la vie de milliers de Comoriens chaque année.

Aussi, le 30 juin est plus la conséquence de cette collusion insensée qu’un véritable accident. Et depuis, malgré quelques larmes de crocodile, rien n’a changé. Un haut responsable comorien, acculé par mon interlocuteur, a même proféré des menaces en public contre lui et par trois fois : « Toi, tu ne mets pas les pieds aux Comores ».

Sur le plan local, Monsieur M. se félicite de la réactivité du ministre Estrosi et de Gauche Autrement qui est le seul groupe d’opposition à avoir manifesté une solidarité active.

Au-delà de toute couleur politique et de toute chapelle, les Français ont le devoir moral d’aider la diaspora à mettre la compagnie aérienne, le pouvoir comorien et peut-être même aussi les autorités européennes en face de leurs responsabilités. Il me semble que cette obligation est encore plus forte pour nous les gens du Sud, ce Sud où la communauté comorienne est à la fois très présente et très intégrée.

Pour ma part, je n’oublierai jamais que c’est dans un foyer comorien de la rue Gutenberg que j’ai passé en 2004 ma dernière soirée avant ma réélection. C’est aussi en souvenir de ce beau moment que je confirme à mon interlocuteur notre volonté, avec Dominique, de nous engager fortement sur ce dossier.

Contre la Yemenia, contre le pouvoir de Moroni, nous sommes tous des Comoriens de la diaspora…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur Mottard vous faites partie de la diaspora

Anonyme a dit…

On se doit d'être solidaire de cette détresse et merci Mr Mottard de vous préoccuper de cette communauté très importante dans notre Région.
Avec votre soutien, on est sur que plus jamais ils seront humiliés de la sorte.