13 octobre 2009

Ils ont tué Frank Vandenbroucke

Frank Vandenbroucke


Frank Vandenbroucke est mort lundi d’une embolie pulmonaire dans sa chambre d’hôtel de Saly, station balnéaire sénégalaise. Il avait 34 ans.

Frank était coureur cycliste professionnel. Un magnifique coureur qui, entre 1995 et 2000, avait laissé espérer qu’il pouvait lui,le wallon, être le digne successeur d’Eddy Merckx.

En mars 1999, j’ai eu la chance d’être le témoin direct d’un de ses exploits puisqu’il avait gagné à Valberg l’étape de Paris-Nice que j’avais suivie de bout en bout dans la voiture d’Eric Boyer.

Quelques semaines plus tard, j’assistais, médusé, devant mon téléviseur, à sa légendaire victoire dans Liège-Bastogne-Liège. Il avait attaqué à l’endroit même où il avait prévu de le faire… avant le départ.

Mais le système a rattrapé celui que ses supporters appelaient affectueusement « VDB » : contrôles positifs, tentative de suicide, cures de désintoxication, séjour en hôpital psychiatrique… Depuis quelque temps, on disait qu’il allait mieux. Pourtant, à côté de son lit de mort, on a retrouvé pêle-mêle insuline, somnifères, anxiolytiques…

Quand, sur ce blog, je dénonce assez régulièrement le dopage, ce n’est pas pour moi une simple question d’éthique sportive. Je pense bien sûr à Simpson ou à Pantani, mais aussi et surtout à tous ces jeunes gens – cœurs meurtris et personnalités en miettes – qui meurent en arrachant, dans le meilleur des cas, une ligne et demi à la rubrique des faits divers.

Aujourd’hui, c’était au tour de VDB. Ils l’ont tué. Au fait, qui « ils » ? Au choix : les éducateurs irresponsables, les soigneurs marrons,les directeurs sportifs impatients,les docteurs Mabuse, les sponsors Ponce Pilate et, avec une mention spéciale, les médias hypocrites : L’Equipe pour complaire à ASO ; le service public de la télévision et ses consultants mercenaires pour faire de l’audimat.

Mais peut-être aussi nous tous qui nous rendons si nombreux chaque année sur la route du Tour. Puisse le nouveau scandale Astana-Contador-Armstrong qui est en train de germer nous aider à dénoncer une fois pour toute ce cirque infernal. En mémoire de VDB.

5 commentaires:

Claudio a dit…

Cette histoire comme celle de ses pairs est dramatique. Cependant, bien que spectateur occasionnel de quelques manifestations sportives, je refuse d'être classé parmi les responsables. Même pas complice.
En revanche, je crois que chaque coureur a, lui-même, sa part de responsabilité dans ces drames.

Anonyme a dit…

un peu facile ce coup de colère, et toujours la culpabilisation collective! peut être devrions nous plutôt nous interesser sur la place du sport dans l'échelle des valeurs de la société! Le vedétariat sportif qui fait qu'un footballeur vedette est d'office une voix autorisée etun référence dans tous les domaines y compris celui ou il n'est même pas habilité à donner son avis. Le vedétariat tue le sport....
AQUA serge

Anonyme a dit…

Actuellement la présentation du tour de France par Christian PRUDHOMME président de ASO et ancien journaliste sportif de France2.
Donc ...........
Ricciarelli

bernard gaignier a dit…

T'as raison Patrick, mais il faudra y penser quand aux prochains jeux olympiques on applaudira (en fait je ne m'inclue pas dans le on car je ne m'interesse pas au sport..... rugby excepté et encore de moins en moins) les records qui tombent.
Je ne supporte pas sur le tour de France cette hypocrisie qui consiste pendant l'épreuve à s'enthousiasmer et ensuite à parler dopage!!
Je ne supporte pas les journalistes qui crient à l'exploit quand tel ou tel record tombe en oubliant de préciser pourquoi!!!
et j'aime de moins en moins les rugbymen aux formes de robocop!!
Je hais les footbaleurs ignares aux cachets exhorbitants probablement également dopés (et je ne parle pas des supporters!!!)
Voila je me suis bien défoulé!!!

Anonyme a dit…

Il faut être un peu plus rigoureux. Aussi incroyable que cela puisse paraître : si l'on a retrouvé des produits dopants chez lui, Frank Vandenbroucke n'a jamais été officiellement contrôlé positif. C'est justement là où le bât blesse !