C’est effectivement le budget primitif 2010 qui était au menu de cette ultime séance plénière de l’année. Un budget que Gauche Autrement n’a pas voté car « s’il opère une assez bonne hiérarchisation des priorités, les sacrifices restent trop inégalement répartis ».
Comme en 2009, les familles vont financer assez généreusement des investissements profitant en priorité aux entreprises du BTP qui, à l’évidence, ne joue pas le jeu de la redistribution et de l’emploi. Sinon, comment expliquer que cette année, grâce au plan de relance financé par le CG, la baisse de l’activité économique ait été moitié moins forte dans notre département que dans le reste du pays alors que le chômage des jeunes augmentait de 40%, le pire résultat des six départements de la région PACA. « Une activité économique plus soutenue qu’ailleurs, un chômage plus élevé qu’ailleurs… Y a comme un défaut ! aurait dit feu Fernand Raynaud ».
Le débat budgétaire fut aussi l’occasion d’exprimer notre hostilité vis-à-vis de la réforme de la taxe professionnelle. Une réforme qui réduit la liberté fiscale des collectivités locales et qui, inéluctablement, imputera leurs ressources. Une réforme qui va coûter très cher aux finances publiques dans un contexte où l’endettement public s’envole.
Heureusement, la suite de la séance fut plus constructive, notamment sur les politiques et les dossiers sociaux. Ce fut aussi l’occasion pour Dominique de demander, avec la passion qu’on lui connaît, un rééquilibrage nord-sud des implantations de maisons de retraites. Ce sera même pour nous un des dossiers prioritaires des prochains mois.
Ce n’est qu’après presque neuf heures de débat que nous touchons enfin notre salaire en retrouvant, dans une permanence pleine à craquer, les amis de l’association pour un fraternel pot de Noël d’où nous enverrons un amical message à deux grands absents du jour : Richard, le convalescent, et Gérard, le routard du Triangle d’Or.
3 commentaires:
Effectivement, ici à Lyon, l'activité projetée est plutôt calme. Un petit dossier de consultation qui attirait moins de cinq entreprises par lot, en amène une vingtaine aujourd'hui, et de dimensions inhabituelles.
Sinon, il y a bien le pôle Confluence, dont l'aménagement autrefois introduit par Raymond Barre, bat son plein... Enfin quand je dis son plein, il faut comprendre "sa pleine pagaille". La coquille de béton est prête, mais les "preneurs" des espaces en son sein ont des projets qui lui sont difficilement adaptables...
Aussi, forages et carottages sont de rigueur... A propos, vous avez pas besoin de quarante escalators sur Nice? Ils ont été livrés de Chine, mais il y a des problèmes de timing et de structure pour les poser. Les fournisseurs sont furieux...
Quelle époque !
Quand les héritiers se racontent, ils étalent un vernis de « mérite » sur leur biographie. La nouvelle aristocratie s’habille, bien sûr, de démocratie. Efface son hérédité…
« J’ai su me débrouiller seul » François Guéant, fils de Claude Guéant.
Ils en ont tellement plein la bouche, de la « valeur individuelle », de l’ « esprit de compétition », du « salaire au mérite », dans cette libre entreprise où, sur la ligne de départ, nous sommes tous égaux dans la course au succès. Du coup, leur légitimité, ils doivent l’asseoir sur autre chose qu’une branche de l’arbre généalogique…
Qualités.
De Martin Bouygues, François Pinault apprécie le « courage », son avocat salue dans la presse le « sens stratégique » et sa « fermeté d’âme », le journaliste applaudit « le flair, le goût du travail bien fait et l’humour ». C’est, tout simplement, que les héritiers sont pleins de qualités : Antoine Arnault « bouillonne d’idées », avec un « esprit de compétition ». Franck Riboud, de Danone, est présenté comme un « patron habile, volontaire, sans états d’âme ». Les adjectifs fleurissent à tout bout de papier : ils l’ont dans le sang, leur puissance. « Du talent en intraveineuse », titre ainsi Marianne pour Charlotte Gainsbourg. Affaire de race…
Fatalité.
Son bac en poche, d’après sa bio, Martine Aubry ambitionnait de devenir « dactylo » ou « journaliste » : elle entre néanmoins en politique, et finit – pour l’instant – premier secrétaire du PS… Ils sont nombreux, ainsi, à abandonner leur vocation première : Thomas Dutronc « se destinait à une carrière dans les arts plastiques, il est détourné de sa route par des amis d’enfance qui sont aussi des ‘fils de’, Mathieu Chedid et Pierre Souchon », et le voilà chanteur. Stéphane Paoli « s’imaginait aviateur » - et le voilà « interviewer musclé » sur Europe 1, comme papa qui co-fonda Europe 1. Plutôt que la facilité d’une autre voie, eux acceptent la fatalité familiale. Un crève-coeur…
Toutes ces justifications ont une vertu commune : de naturaliser le social. Que ces trajectoires apparaissent comme une affaire de « talent », de « tempérament », de « courage », d’ « efforts » - c’est-à-dire inné, ou acquis mais à la force du poignet. Tandis qu’ils effacent l’éducation reçue, le milieu où l’on baigne, les coups de piston au bon moment. Les héritiers gomment l’héritage.
Leur récit se construit autour d’un vide.
Et on peut lire leurs biographies à l’envers :
« Rien ne prédisposait Vincent Cassel à devenir une star du grand écran. Longtemps préservé du milieu, l’héritier de Jean-Pierre s’est formé à l’école du cirque, puis à l’actor’s studio de New-York. » On doit comprendre que « tout l’y prédisposait », son « milieu » et sa formation : a priori, « l’actor’s studio » n’est pas une école de pizzaïolo. Son père l’a, d’ailleurs, ensuite recommandé au réalisateur « Philippe de Broca, qui a démarré dans le septième art avec Cassel senior », avant que « Cassel père et fils se côtoient au générique » de Métisse.
« Une entrepreneur », voilà Laurence Parisot. « Une femme à poigne », « dynamique », « volontaire ». Mais dans ses présentations, Laurence Parisot oublie le coup de pouce initial : c’est son père, patron de l’ameublement, qui lui achète 51 % de l’IFOP. Et sans ces millions, cette « self-made woman » ne serait rien. Ni patronne, ni patronne des patronnes.
Je ne connais pas jean-françois, ne sachant si c'est un P.A.C.A. ou UN J-F. pas ... mais...j'avais envie de lui dire cela.
La coiffeuse.
Comme d’autres furent destinés au commerce des moutardes, j’aurai pu, seulement si j’avais su, peigner le beau monde, sur le dos d’une girafe. Mais d’un coup, et je ne sais vraiment pourquoi, naquît dans ma raison, comme un cheveu sur la langue. On chercha à le balayer mais il semblait si fin qu’il ne donna prise à aucune dent . On peina tant et tant à le faire passer sous le seuil d’une cohorte.
Je me décidais enfin à bâtir celui-ci, jouissant à l’avance du plaisir recouvré, d’ouvrir la bouche cerclée que d’autres m’avaient.
Allais-je par les bois retrouver mon chemin ? Sans doute m’avait t-on semée là avec un frère de sang. Que m’importe ! Il aurait pu en être autrement. Au hasard d’un sentier, je retrouvais ma petite lettre. Je l’interrogeais tendrement, mais elle déclina et non sans variation, mon invitation à la cueille. Très tôt je reconnus son chant. Puis je me les mis tous à ados avant que d’être seule adulte, refusant leurs liens, leur rendis mal leurs biens et comme d’un seul tenant leurs maux absurdes, que je ferai bien-portants. Je lus pour dépasser leurs temps. Je lus jusque la lie et à défaut de m’exercer à la coupe. J’obtins de la femme cent qualités : « Alors vous dites… » Ainsi recommencèrent mes phrases les unes derrières les autres. J’apprenais par corps la chanson rebelle : non, non, non !
Jusqu’à la fière de trente ans, la farandole se tenait à l’à-peu- prête. Lasse, je fis le serment de l’incertitude. Sans doute, m’étais-je égarée aux ornières de la vie. Sans doute, ne retrouverais-je rien comme d’un avant. Mes pas tranchèrent donc à reculons. J’entrais dans mes sentiers munie d’une carte vitale. Je reconnus parfois un rire, ou bien le dégoût iodé des larmes, des nuages contrits et des rêves endormis.
J’attendis sous l’orage la rencontre scientifique d’une différence de potentiel entre mère et fille. Le vacarme fut, dans le tonnerre des danaïdes, assourdissant.
Puis, je repris le monde à mon compte mais comme fuit la boutique. Et oh la la ! Au la se redoraient lettres, noble discorde indéchiffrable de la cantatrice du mont Chauve et du clergé de ma hune ! Ma langue fit fis de l’agitée du local, quand elle se trouva au gré de la perte universelle. L’une répétait une crânerie: être ou ne pas,que répétaient nos fatums, l’autre traduisait « dés-espoirs » de demain: être et naitre pas?!
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