06 décembre 2009

Nostalgym au Ray


Défaite honorable hier soir du Gym face à Marseille, avec une équipe réduite à 10 pendant toute la deuxième mi-temps. Malgré cet incident de parcours, on subodore que les Aiglons sont encore partis pour nous offrir une belle saison…

On commence à avoir l’habitude : depuis presque une décennie, cette équipe aux moyens financiers limités, réalise d’impeccables parcours en Ligue 1 où elle devance régulièrement des clubs plus huppés et surtout plus friqués.

Mais depuis quelques mois, chaque match au Ray est un peu plus qu’un match de plus. Les jours du vieux stade Léo Lagrange sont désormais comptés. Ce qui fut pendant très longtemps le serpent de mer de la politique niçoise, à savoir le grand stade, risque de devenir rapidement – porté par la candidature de la France à l’Euro – une réalité. Cette semaine encore, l’annonce du soutien financier de l’Etat rend l’échéance inéluctable.

Ainsi, tout en vibrant avec Sami aux exploits de Loïc Remy, d’Ospina, et de Coulibaly (qui a marqué un si joli but), je n’ai pas pu m’empêcher de jouer à « Je me souviens… ».

Je me souviens de ces longs « trails » entre le quartier Pasteur et le stade qui nous faisaient traverser la moitié de la ville en empruntant uniquement des chemins de traverse et des escaliers. Le chemin de la Galère, embaumé et fleuri au printemps, flamboyant en automne, représentait une partie non négligeable de notre itinéraire bis. C’est dire si aujourd’hui, je soutiens avec ferveur la conseillère générale du 7e canton qui veut valoriser et faire connaître les richesses de ce bucolique cheminement rural en zone urbaine.

Je me souviens, pêle-mêle de tous ces joueurs rouge et noir que nous avons tant admirés : les chevauchées fantastiques de Jean-Noël Huck, les dribles de Charly Loubet au poteau de corner, les plongeons de Baratelli, la vitesse de Bocchi (qui désormais tient la buvette de la cité Ray-Gorbella dans le 5e canton), la rudesse de Chorda, la technique de Leif Eriksson, l’élégance de Bocandé (sa fille est mon étudiante), les buts de Bjekovic, la pirogue de Marama Vahirua, l’esprit Ajax de Dick van Dijk…

Je me souviens aussi tout particulièrement de René Fioroni. Cet étudiant en notariat avait gardé son statut d’amateur… et portait des lunettes. Ailier fougueux, il était souvent descendu sans ménagement par la défense adverse à l’approche de la surface de réparation. Du coup, probablement inspirés par la jurisprudence Agnan du petit Nicolas de Goscinny, nous avions pris l’habitude de conspuer avec véhémence ces brutes incapables de respecter un amateur courageux qui portait des lunettes.
Je me souviens de soirs de deuxième division où nous étions encore des milliers à soutenir ce qui n’était parfois qu’un fantôme d’équipe. Je revois comme si c’était hier le tableau d’affichage et son 0-3 après une demi-heure de jeu un soir d’hiver contre… Chateauroux (c’est où ça, Chateauroux ?).
Je me souviens du miracle de 2002 quand l’équipe caracolait en tête de la L1 quelques mois après avoir été pratiquement condamné à la troisième division par une fédération très sceptique sur les capacités de gestionnaires des actionnaires locaux. José Cobos le magnifique fut le symbole de cet ahurissant retournement de situation, incarnant la révolte des joueurs contre le dictat parisien, avant de propulser l’équipe vers les sommets. Quelques années plus tard, j’ai eu le privilège de parler assez longuement en tête à tête avec lui. J’ai découvert un homme sensible, un humaniste profondément attaché à l’éthique sportive… C’est dire s’il a dû se sentir souvent bien seul dans le monde du football professionnel.

Je me souviens de ces quatre années passées dans les Populaires, aux côtés de la Brigade sud, avec Ange et Bruno Della Sudda, un alter chez les ultras, aurait dit Léo Mallet. Chants, chorégraphies, banderoles, serpentins et confettis… l’ambiance était chaude, les slogans aussi… Ils traduisaient en tout cas une connaissance très précise des pratiques sexuelles des arbitres et des supporters adverses !
Je me souviens bien sûr des concerts de klaxons sur Borriglione et sur Gorbella les soirs de victoire, les larmes ravalées et les poings dans les poches après les défaites. Je n’ai même pas oublié les petits bastons probablement nécessaires à l’hygiène du corps.

Pour toutes ces raisons, notre cœur restera toujours au Ray. Pour autant, nous n’abandonnerons jamais notre équipe, nous irons la soutenir dans la grande plaine froide, j’irai la soutenir dans la grande plaine froide. D’ailleurs, en gage de fidélité, je vais, dès lundi, installer dans ma permanence, le grand fanion dédicacé par toute l’équipe que Dominique a acquis au téléthon organisé par le comité de quartier de Cimiez. Qu’on se le dise !

10 commentaires:

laura a dit…

et une petite pensée pour les stadiers tout de jaune vêtus aussi.

je me souviens du match de la remontée, un certain Nice-Istres après tant d'années passées en ligue 2.

je me souviens aussi de la mobilisation de tous les niçois, pour cette finale au stade de France, ce samedi 22 avril 2006. Cette formidable ambiance; Nissa la Bella résonnant si loin de notre cité, les drapeaux et ballons rouges et noirs... Même si la défaite fut dure à encaisser, je crois que ce jour là restera gravé dans l'histoire du club et dans les mémoires des niçois , amateurs de foot ou simples habitants fiers de leur ville

Anonyme a dit…

Je me souviens surtout de cette fameuse équipe toujours championne d'automne mais jamais de printemps fin des années 70 début 80 je crois avec les molitor katalinski jouve et d'autres déjà cités et le malheureux adams. Un autre nom me revient en mémoire, son surnom surtout bruzzichesi le bucheron de gonfaron là où les ânes volent lui faisait voler les tacles assassins avec dréossi à ses cotés aujourd'hui à rennes.Perso , une petite pensée pour un copain de collège rolland joueur éphémère mais plein de talent originaire de cagnes sur mer.
ricciarelli

bernard gaignier a dit…

Si c'est pour être accueilli avec une telle banderole!!! autant rester à la maison.
Bon je ne peux plus rien dire... Maintenant que j'habite (provisoirement) à Saint Etienne, mon ami Didier s'est cru obligé de m'acheter une écharpe des "verts"!!!

Cléo a dit…

Je me souviens de ne pas me souvenir de quoi que ce soit en la matière! Mais je veux bien croire que la mémoire est collective ou n'est pas.A vous lire, je me découvre souffrant d'une amnésie partielle, ou dôtée d'une mémoire sans racine. Comment,dans ses circonstances, vanter même la vertu de l'oubli? Merci pour cet article qui fait que je dé-couvre, et me demande, entre autres, non pas où je pouvais bien être les soirs de match mais comment se fait-il que j'ai pu en perdre autant?! A l'évidence! M'étais égarée du côté de chateauroux, que nous sommes aussi très nombreux à situer très bien, et qui, pour l'élévation dont une telle ville est capable est au moins trois fois plus haute (154 mètres, voilà une donne objective!)que Nice qui reste, décidément... au niveau de la mer. A histoire contestable, géographie contestable! La Bérichonne. PS. J'entends déjà... les commentaires et les jolis noms d'oiseaux qui les sifflent.

Anonyme a dit…

VIVE LES VERTS VIVE L'OM

Sami a dit…

Ancien arbitre officiel de football, je me souviens d'un moment historique au RAY.
Alors que j'étais dans les tribunes présidentielles avec mes amis arbitres également, le juge de touche qui officiait la rencontre Nice Lille se blessa.
Il faut préciser qu'avant il n'y avait pas de quatrième arbitre comme aujourd'hui.
Le speaker a lancé un appel pour demander s'il y avait des arbitres dans la tribune. Nous étions trois et tout le monde s'est tourné vers moi pour remplacer cet arbitre.
Je me souviens que le Président du district, mon ami Eric Borghini, m'a dit, il faut y aller Sami...
Mais mon grand coeur a décidé de céder la place à un autre arbitre, un ami mordu du GYM et en fin de carrière d'arbitrage.
J'ai vu dans ses yeux son bonheur et je n'ai pas regretté mon choix.
Cet ami est malheureusement décédé un an après ce match à l'âge de 54 ans d'une maladie foudroyante.
Alors le Ray est plein de souvenirs pour moi, vous l'avez bien compris...

Anonyme a dit…

j'avais oublié REIMS de la grande époque.vous aviez remarqué que je vous taquinais les supporters de l'OGCN les rouges et noirs.
mais quand même rien ne vaut les petites olives,la pissaladiéres,la socca et une bonne bouteille de rosé bien frais.et si autour de tout cela ont parle souvenirs alors la oui je le dis haut et fort c un panard géant...pour ce soir allez l'OM .

EnRougéSketuveu a dit…

Me souviens de rien et pour cause... le foot c'est pas vraiment vraiment mon truc, à part ma courte mais fervente année de soutien à un petit club quand j'étais du coté des Ardennes... eh oui, Sedan a eut aussi ses heures de gloire et ses smart vertes/rouges au nom & numéro des joueurs déambulant dans Charleville...
Par contre j'adore ce post, une fois encore suis ravie de voir comment tu arrives à faire d'un sujet pas facile, un texte qu'on a vraiment plaisir à lire... surtout pour le néophyte... presque je serais prête à retourner me geler les pieds dans les gradins... c'est dire...

pavesio michele a dit…

un amical souvenir a rene fioroni qui faisait parti de cette belle equipe , son coiffeur a cette epoque etait mon père av du ray
il etait un fervant supporter
amitiés michele pavesio

pavesio michele a dit…

un amical souvenir a rene fioroni qui faisait parti de cette belle equipe , son coiffeur a cette epoque etait mon père av du ray
il etait un fervant supporter
amitiés michele pavesio