07 mai 2011

La grande Catherine



Délaissant pour quelques jours France Info et Radio Bleu Azur, j’ai affronté cette semaine les fastidieuses séances de surplace automobile imposées par les embouteillages niçois en compagnie de Catherine Ringer.

Amorçant l’après Rita Mitsouko, Catherine nous livre un premier album solo « Ring n’Roll » à la fois évident (la filiation avec le duo) et surprenant (la naissance d’un univers).

Ce passage de témoin est symbolisé par l’hommage à Fred Chichin, Mahler : quelques mots simples et bouleversants sur l’adagietto de la 5e symphonie de Gustav Mahler, la musique de Mort à Venise.

« Au fond de moi
Oui c’est bien toi
Encore toi qui me fais rire là
Ton regard est dedans mes yeux
Oui c’est ta flamme
Et je suis deux »

Les douze titres mettent en valeur la voix si particulière de la chanteuse. Une voix qui jongle avec le français, l’anglais et les onomatopées. Une voix tour à tour céleste, étrange, mutine, sensuelle, « ninahagenienne », enfantine. Un voix prête à toutes les extravagances. Une voix capable de transformer les mots les plus mièvres en messages subversifs.

Les textes ne sont pas écrits pour se suffire à eux-mêmes et être plaqués sur une mélodie, ils servent la musique et l’interprétation, c’est leur raison d’être. Et, de chanson en chanson, du charmant Vive l’amour au planant Yalala, de l’étrange Punk 103 au cosmique Rendez-vous, c’est tout un univers qui s’installe, un univers peut-être plus Ringer que Mitsouko.

Jusqu’à cette obsession de la mort qu’on retrouvait, très présente, dans le répertoire du duo (Marcia baila) et qui cède un peu de terrain au profit de l’espoir. Même si ce n’est pas gagné.

« Grâce à l’amour
On n’est pas mort
Et ça, ça vient pas tout seul, non
Ça vient pas tout seul »

6 commentaires:

Dominique a dit…

Je crois que je n'oublierai jamais cette soirée des Rita Mitsouko passée il y a maintenant pas mal d'années à La Cigale.

Quant au lien, je vous recommande d'aller jusqu'au bout de la vidéo si vous voulez assister à la résurrection d'un drôle de Fred Chichin :-)

cléo a dit…

Ma préférence aussi à moi.L'album avec l'orchestre Lamoureux, enregistré au théatre des Champs-Elysées,est sublime..."Il patinait merveilleusement", particulièrement.

Emmanuel a dit…

les Rita Mitsouko me rappellent l'année du bac qui correspondait pour moi à la sortie de leur premier tube, donc un bon souvenir. J'ai vu l'autre jour Catherine Ringer au Printemps de Bourges (à la télé) qui chantait avec son fils, la copie conforme, au niveau physique et style, de son père Fred Chichin. Emouvant....
Pour l'éventuelle reformation du groupe, je m'était avancé un peu et j'espère que tu n'es pas trop déçu....
En tous cas ceci est une belle chronique digne d'un Best ou d'un Rockn'folk de la grande époque!

alaind a dit…

Les tubes des Rita Mitsouko me propulsent dans les années 1985, au 6ème étage (sans ascenseur) de la rue Romarin au pied de la Croix Rousse.

Un peu "las" de blues, country, folksong, rock et autres friandises que nous lui faisons fatalement écouter, mon grand fils (13ans) nous dit : vous écouteriez pas un peu de la musique du 21ème siècle!!??

Anonyme a dit…

Je ne commenterai pas ce billet m'y associant totalement mais, parce qu'il y a toujours un mais...... ne dit-on pas France Bleu Azur plutôt que radio je ne sais quoi.... Amitié.

LV

Ségurano a dit…

Chaque été, c'est le même rituel. Quand le soleil se fait moins brûlant et que les plages se vident peu à peu, une nouvelle effervescence s'empare de Six-Fours-les-Plages, la station balnéaire varoise qui se prolonge d'un bout de terre à la beauté préservée, la presqu'île du Gaou. C'est là que les festivaliers déboulent les soirs de juillet pour écouter les musiques les plus diverses (rock, soul, reggae, chanson) s'envoler jusqu'aux étoiles.

Surtout, ne manquez pas celle qui revient avec un nouvel album, le premier sans Fred Chichin, Ring and Roll, sera sur "la scène du grand large" (8 500 places) le 16 juillet.

Du 16 au 29 juillet, www.voixdugaou.fr