23 mai 2011
Les champignons de Robert
Quand, au début de son petit discours, le Président du jury se mit à remercier… ses champignons (en fait il voulait dire ses compagnons), je me suis mis à craindre que, sous l’effet de substances hallucinogènes, Robert de Niro nous ait concocté un palmarès psychédélique… Rien de tel et je dois dire qu’à l’exception du prix de la mise en scène pour le très banal film d’action danois « Drive » et d’un prix du jury un peu molasson avec « Polisse », je suis à peu près d’accord avec les choix du jury. Même si la richesse de la sélection 2011 devait entraîner automatiquement l’élimination de très grands films.
« The tree of life » pour la Palme d’Or est un choix pertinent dans la mesure où le nom de Terrence Mallick ne peut qu’honorer le palmarès du Festival. Quant au film, sa complexité fait qu’il méritera d’être vu et revu et de finir probablement en classique, voire en film culte, pour ceux qui préfèrent la grâce à la nature.
Si les prix d’interprétation féminine et masculine (Kirsten Dunst, la mélancolique de Von Trier, et Jean Dujardin, le muet d’Hazanavicius) sont bien choisis (même si on peut avoir un regret pour Cheyenne-Sean Penn), le jury a fait preuve d’audace et de courage en honorant le film turc « Il était une fois en Anatolie », Grand Prix (ex-aequo avec le film des frères Dardenne), et le film israélien « Hearat Shulayim », prix du Scénario. Deux œuvres dont on a peu parlé dans les médias et que j’avais remarqué ici même.
Une soirée de clôture c’est aussi un film. Cette année, nous avons eu droit à un film de Christophe Honoré, « Les bien-aimés » sur la vie d’une femme amoureuse. Le récit commence dans les années 60 avec une esthétique à la Demy et se prolonge, mi-parlé, mi-chanté, jusqu’à nos jours dans une sorte de remake de la pub de la Société générale. Bon, la fatigue du festival étant là, je ne suis pas sûr d’être objectif. Donc, à revoir.
Il est un peu plus de onze heures du soir quand j’embrasse du regard une dernière fois la Croisette. A ce moment-là, je ne peux m’empêcher de penser que la prochaine fois que je serai sur la célèbre promenade cannoise, mon état mental et surtout physique ne sera plus le même. Nous serons à la mi-novembre et j’aurai les 42 kilomètres du marathon Nice-Cannes dans les jambes et dans la tête !
Pour un autre commentaire du Palmarès, voir le blog de Dominique
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3 commentaires:
il faut dire ce qui est: on a plus de possibilités de voir courir un sorcier général en plein air au milieu de ses champignons de route sur la croisette que de voir concourrir des films en salle obscure.
Pour le palmares, rien à dire pour ma part. Je remarque tout de même cette habile transition entre le festival et le marathon. Patrick, toujours en action...
Merci pour ta toujours fidèle intervention dans les commentaires de ce festival, qui personnellement me fait plus référence que de ce que qui transpire dans la presse (même de première pression ... à froid).
Maintenant, encouragements sincères et bien sûr, avec la la force ...
Amicalement
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