
JOURNAL DE MANIF
10 h – Place Masséna
Beaucoup de monde, déjà beaucoup de monde.
Fred, Monique, Céline, René, Marc, Francine, Jacqueline, Audrey, Muriel, Jean-Louis, Rose, Caro, Lulu, Jean-Pierre, plus destroy que jamais, Christian Jambou et son pastoral couvre-chef, Henri Ponti déguisé en Yasser Arafat… Les premiers manifestants de gauche Autrement se rassemblent au pied de la grande Roue, à l’endroit même où, il y a quelques jours, nous avions fêté joyeusement l’investiture de Barack Obama. Avec ceux que nous retrouverons plus tard dans le cortège, comme Marianne, la famille Cuffi ou Antoine le percussionniste (mâtin ! quel talent !), c’est plus d’une trentaine de membres de l’association qui se sont mobilisés pour cette manif XXL, de quoi rendre jalouses certaines formations politiques qui ont pourtant pignon sur rue. Plaisir aussi de se retrouver entre « parias » avec les exclus de La Trinité.
11 h – Avenue Jean Jaurès

12 h – Boulevard Carabacel
« Qui ne saute pas soutient Sarko ! ». Un petit groupe de militants supporters joint le geste à la parole. Je quitte assez vite ces nostalgiques de la Brigade Sud pour rejoindre le groupe beaucoup plus paisible des chercheurs. Au milieu, je repère Clotilde qui, en fait, teste sur le bitume ses magnifiques chaussures de course.
12 h 30 – Boulevard Dubouchage

Je retrouve, avec Dominique, les copains des Francas et de l’éducation populaire. Sami, Pierre et Henri sont heureux de défiler sous cette bannière qui leur est si chère.
13 h – Avenue Jean Médecin
Bravant l’interdit municipal, la manif, de plus en plus XXL (les premiers manifestants reviennent sur place Masséna alors que les derniers viennent à peine de la quitter) emprunte le bas de l’avenue. Les slogans sont nombreux, ceux qui défendent les services publics sont le plus fréquents. Quelques fumigènes. Devant les Galeries Lafayette, je croise, avec Joëlle Vacca, le groupe des employés municipaux de Nice. Quel plaisir de revoir des femmes et ces hommes avec lesquels j’ai travaillé pendant sept ans. Leur moral est plutôt en berne et cela quelle que soit la couleur politique des élus avec lesquels ils travaillent.
14 h – Place Masséna
Une foule dense et colorée a envahi l’immense place, troublant la sérénité des « Penseurs ». Malgré la colère qui s’est exprimée toute la matinée, l’atmosphère reste légère, comme à chaque fois que l’action collective fait penser que le pire n’est jamais certain…
En juin, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Une grève en France, personne ne s’en aperçoit… ». En contemplant l’immense foule, je me dis qu’une fois de plus notre Président a perdu une fantastique occasion de se taire…
Récit croisé ave « Ma manif du 29 janvier à Nice ».