
Ce vendredi, nous avons tenu la dernière Commission Permanente du Conseil général avant la traditionnelle pause estivale. Ultime occasion de défendre les dossiers auxquels nous croyons. Pour moi, ce sera cette fois
South art, un sympathique et dynamique collectif de jeunes artistes,
l'AMICA, une association qui tisse du lien social dans le quartier un peu oublié de La Vallière, dans le 14e canton, et bien sûr mon cher
collège Vernier.
Une Commission Permanente, c’est aussi une tribune à partir de laquelle on peut lancer des idées susceptibles de nourrir plus tard les débats des séances plénières. Au fil des réunions, Dominique est d’ailleurs devenue une spécialiste de ces petits ballons d’essais. Vendredi, par contre, c’était mon tour de monter au créneau pour suggérer au Président une meilleure traçabilité de l’excellent travail accompli par le Fonds de soutien cinématographique de notre institution et une révision de notre politique tarifaire en matière de transports publics, à l’évidence trop coûteuse.
Mais cette dernière séance pouvait être aussi l’occasion d’une année de travail pleine pour Gauche Autrement qui, au-delà de ses élus, comprend aussi Rose et Sami, deux collaborateurs qui participent aux prises de décisions, et
une association qui, avec Antonin et Lucien en têtes de pont, est un vrai réservoir d’expertise.
Gauche Autrement est un groupe d’opposition. Nous avons régulièrement voté contre les documents budgétaires (
BP,
CA, DM1,
DM2) qui traduisent financièrement des choix politiques qui ne sont pas les nôtres. Pour autant, nous avons essayé - et, je le pense sincèrement, souvent réussi - de pratiquer une opposition décomplexée, pragmatique et constructive. Nous l’avons fait en nous référant constamment aux valeurs qui ont motivé notre engagement en politique et en pensant bien sûr aux femmes et aux hommes qui nous ont fait confiance en 1998, 2004 et 2005 lors de nos élections et réélection.
C’est ainsi que nous avons pu pratiquer un vrai dialogue républicain avec les deux présidents successifs et travailler en confiance avec une administration souvent de très bonne qualité. Au final, les résultats sont plutôt positifs. Au-delà des dossiers individuels, associatifs, sociaux, que nous avons continué à porter et à faire avancer, nous avons parfois fait bouger les lignes sur quelques questions de fond.
C’est essentiellement dans le domaine social que nos interventions ont pu porter leurs fruits. Dominique, qui travaille tout particulièrement sur ces dossiers, a trouvé en Philippe Tabarot, Vice-président du CG chargé de ces questions, un partenaire le plus souvent attentif et ouvert.
Ainsi, nous avons pu obtenir que le Schéma gérontologique départemental prévoie que toutes les nouvelles maisons de retraites (et celles qui s’étendent) doivent réserver au moins
20% des lits à des tarifs habilités à l’aide sociale pour obtenir une autorisation. De la même manière, nous avons demandé que les
créations en zone littorale soient privilégiées (trop d’établissements se trouvent dans le Haut et Moyen-Pays).
Nous avons également beaucoup travaillé sur les questions du handicap, et avons pu obtenir, par exemple, le financement par le CG de
35 auxiliaires de vie scolaire (AVS) itinérants, pour compenser les insuffisances de l'Education Nationale, ainsi qu’une meilleure formation de ces intervenants.
Préoccupés par la difficulté de se loger dans notre département, nous avons obtenu que les
aides individuelles pour l’accès à la propriété soient réservées aux acquisitions ayant un prix raisonnable (et donc plafonné) afin de mieux concentrer les efforts du CG sur le locatif. Sur ce dernier point, il y a encore des efforts à faire : en effet si les aides aux organismes collectifs ont été améliorées, on a diminué les aides individuelles pour les jeunes accédant pour la première fois à une location.
Cette pratique de l’opposition est finalement assez proche de celle du groupe PC qui, au-delà d’une opposition virulente sur les thèmes de politique nationale (opposition qui nous semble un peu vaine dans une assemblée locale) fait preuve d’un certain pragmatisme sur les dossiers départementaux comme ceux qui concernent la Vallée du Paillon ou la Culture. Les trois élus communistes font en général preuve d’un grand professionnalisme. Il est vrai que Céline et Pedro sont des collaborateurs très actifs.
Le groupe PS, quant à lui, est beaucoup plus hétérogène même si Véronique et Martine, avec lesquelles nous avons travaillé en parfaite intelligence pendant quelques années, essaient d’harmoniser le tout. Il y a l’électron libre Jean-Raymond Vinciguerra qui est à la fois
l’élu le plus drôle de l’hémicycle et la conscience écolo de l’assemblée tout entière, les gestionnaires, Marie-Louise Gourdon (Mouans-Sartoux) et Antoine Damiani (Carros), et le noyau dur des Niçois. Un noyau dur qui fond comme neige au soleil avec des effectifs passés de six à deux en deux ans. Mais le Président Paul Cuturello, très proche de la Fédé PS et de Patrick Allemand, fait partie de cette tendance et donne le ton en ce qui concerne la gouvernance du groupe. Un positionnement qui s’arc-boute sur une opposition systématique un brin sectaire, souvent mal ajustée et du coup facilement annihilée par la Présidence et la majorité. Il suffit pour cela de mettre en évidence les contradictions du PS 06 comme ce fut encore le cas vendredi quand le groupe refusa de voter une délibération sur l’OIN alors même que celle-ci était acceptée avec enthousiasme par la Région et Michel Vauzelle. Même cas de figure avec l’adhésion de la municipalité socialiste de Carros à la CUNCA au moment où la Fédé PS dénonce l’impérialisme de Christian Estrosi sur le thème des nouvelles intercommunalités. Du coup, Paul Cuturello, par ailleurs plutôt pertinent sur les dossiers techniques, donne souvent le bâton pour se faire battre et se retrouve régulièrement crucifié par l’ironie présidentielle.
Au final, si aucun des trois groupes d’opposition ne démérite, j’ai la faiblesse de penser que notre positionnement spécifique, dû à notre absence d’attache partisane… et de cumul des mandats, permet d’avoir cette disponibilité et cette efficacité qu’exigent de plus en plus nos concitoyens, à la recherche d’une politique… autrement.